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Constantin IV d’Arménie ou Guy de Lusignan

jeudi 9 novembre 2023, par lucien jallamion

Constantin IV d’Arménie ou Guy de Lusignan (mort en 1344)

Roi d’Arménie de 1341 à 1344

Fils d’ Amaury de Lusignan dit Amaury II de Chypre , prince de Tyr [1] et sénéchal de Chypre [2], et d’ Isabelle d’Arménie . Il vit d’abord à Constantinople [3] à partir de 1317 et est nommé stratège [4] et gouverneur de Serrès [5] en Macédoine en 1328.

En 1336, le roi de Chypre [6] le fait seigneur de Tyr, titre évidemment vidé de son contenu car cette ville est reprise et occupée par les Mamelouks [7] depuis près de 45 ans.

Son cousin Léon V roi d’Arménie , est assassiné le 28 décembre 1341. Non seulement Guy est son parent le plus proche, mais le testament de Léon le désigne comme son héritier. Guy quitte alors Constantinople pour rejoindre son nouveau royaume tandis que son frère Jean d’Arménie-Lusignan , qui se trouve à proximité de la Cilicie [8] à la mort du roi, en assure la régence. En plus de la légitimité dynastique, les Lusignan représentent pour l’Arménie son dernier atout dans la défense et la survie du royaume face aux Mamelouks.

Guy arrive en Arménie à la tête d’une troupe de chevaliers, mais, au lieu de se consacrer à la défense du royaume, il se préoccupe de querelles religieuses et tente d’imposer à l’Église d’Arménie une allégeance à l’Église de Rome et l’abandon du miaphysisme [9]. Très rapidement, des révoltes déciment son entourage latin, son frère Jean est assassiné le 10 octobre 1343, et lui-même est tué le 17 avril 1344. Les barons arméniens mettent ensuite sur le trône un lointain cousin héthoumide [10], Constantin V de Neghir dit Constantin V d’Arménie .

Il épousa vers 1318 une princesse Cantacuzène [11]. Il s’est ensuite remarié à Théodora Syrgiannaina, fille de Syrgiannes Paléologue Philantropenos .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Gosdantin II of Armenia »

Notes

[1] Tyr fut pris par les Croisés en 1124 et inclus dans le domaine royal. Il fut l’unique port qui résista en 1187 à Saladin, sous la conduite de Conrad de Montferrat, qui s’intitula prince de Tyr. Quand celui-ci devint roi de Jérusalem, Tyr revint au domaine royal, puis fut donné en fief à Philippe de Montfort en 1246.

[2] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.

[3] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[4] Un stratège est un membre du pouvoir exécutif d’une cité grecque, qu’il soit élu ou coopté. Dans l’Empire byzantin, à partir du 7ème siècle, un stratège est le commandant d’un thème et de son armée. Il est le détenteur des pouvoirs civils et militaires au sein de cette province. Le terme de monostratège désigne un stratège qui a autorité sur plusieurs thèmes.

[5] Serrès ou encore Sírra, Sírai est une ville grecque de Macédoine Centrale dans la région antique de l’Odomantice, qui a la rare particularité en Macédoine d’avoir eu une existence continue en conservant son nom d’origine. C’est aujourd’hui un chef-lieu du district régional homonyme.

[6] Le royaume franc (ou latin) de Chypre est l’État latin d’Orient le plus récent quant à sa création, et celui qui subsista le plus longtemps (de 1192 à 1489), grâce à sa situation insulaire.

[7] Les mamelouks sont les membres d’une milice formée d’esclaves affranchis au service de différents souverains musulmans, milice qui a occupé le pouvoir à de nombreuses reprises. Les premiers mamelouks forment, au 9ème siècle, la garde des califes abbassides à Bagdad. Ils sont d’abord recrutés parmi les captifs non musulmans en provenance du Turkestan actuel, du Caucase (Circassiens, Géorgiens, etc.), d’Europe orientale (Slaves orientaux) ou de Russie méridionale (plaines du Kipchak). Au départ, la position n’est pas héréditaire. Certains mamelouks parviennent à des positions importantes de commandement militaire. Ils sont ensuite au service de la dynastie ayyoubide.

[8] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[9] Le miaphysisme est un néologisme utilisé depuis le début du 21ème siècle pour désigner une théologie auparavant considérée comme monophysite. Il distingue ainsi la doctrine déclarée hérétique au concile de Chalcédoine de celle professée jusqu’à nos jours par les Églises des trois conciles.

[10] Les Héthoumides sont les membres d’une famille noble arménienne qui s’installa en Cilicie après la conquête de l’Arménie par les Seldjoukides et qui acquit la seigneurie de Lampron. Les princes de la famille rivale roupénide fondèrent la principauté arménienne de Cilicie, et les Héthoumides furent les chefs de l’opposition baronniale aux princes, puis aux rois et obtinrent les seigneuries de Korikos et de Barberon. En 1224, à l’extinction de la famille roupénide, les Héthoumides montèrent sur le trône, mais la famille s’éteignit elle-même en 1373. Le trône passa ensuite aux Lusignan.

[11] La maison de Cantacuzène est l’une des familles nobles les plus importantes de l’Empire byzantin dans les derniers siècles avant sa disparition. C’est l’une des familles les plus riches de l’Empire et elle lui donne plusieurs gouverneurs et généraux de premier-plan, ainsi que deux empereurs byzantins. Les Cantacuzène se marient souvent avec des membres d’autres familles nobles byzantines telles que les Paléologue, les Philanthropène, les Assénides, les Tarchanéiote.