Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Houlagou Khan

mardi 29 août 2023, par lucien jallamion

Houlagou Khan (vers 1217-1265)

Fondateur de la dynastie mongole des Houlagides ou Il-khanides

Petit-fils de Gengis Khan et frère de Kubilai Khan. Houlagou est le fils de Tolui, quatrième fils de Gengis Khan et de son épouse principale Börte, et de Sorgaqtani, une Mongole [1] de religion chrétienne nestorienne [2].

En 1251, Möngke, son frère, devient le 4ème grand khan [3] de l’Empire mongol, il décide lors du Qurultay de confier à Houlagou le titre de vice-roi de l’Iran. En 1260, Kubilai succède à Möngke.

En 1255, Houlagou est chargé par Möngke d’établir les coutumes et la loi des Mongols de l’Oxus [4] à l’Égypte, ce qui implique notamment : l’assujettissement des Lors [5], la destruction de la secte des Nizârites [6], la destruction du califat des Abbassides [7] à Bagdad [8], c’est-à-dire le cœur du monde musulman de cette époque.

Houlagou passe par Almaligh [9] et Samarkand [10]. Il atteint l’Oxus le 2 janvier 1256. Il y est complimenté par les représentants des nouveaux vassaux, Chems ed-Dîn Kert, mélik de Hérât et le Salghouride [11] Aboû Bekr, atâbeg [12] du Fârs [13], ainsi que les deux Seldjoukides [14] d’Asie Mineure [15], Kai-Kâwous II et Qilidj Arslân IV ou Kılıç Arslan IV .

Il a comme premier objectif, fixé par Möngke, d’attaquer les Nizârites dans leur fief, à Mâzandérân [16], Meïmoûndiz et Alamut [17].

Leur grand maître, Rukn ad-Dîn Khurshâh , capitule le 19 novembre 1256. Il l’envoie à Möngke, mais ce prisonnier meurt en chemin. Les défenseurs d’Alamut se rendent le 20 décembre.

Houlagou réunit probablement la plus grande armée mongole jamais assemblée. Il prend facilement le contrôle des Lors, et fait tomber Alamut à la suite d’un siège durant lequel il négocie la survie de la secte et notamment de l’imam [18] nizarite Rukn al-Din en échange de la reddition de la forteresse.

Houlagou a toujours eu l’intention de conquérir Bagdad, mais il prend prétexte du refus du calife [19] Al-Musta’sim de lui envoyer des troupes pour l’attaquer.

La ville est prise lors de la bataille du 10 février 1258. Au milieu des fureurs de la prise d’assaut, le vainqueur ordonne que plusieurs catégories d’habitants soient épargnées, comme les gens instruits et les chrétiens à la demande de son épouse Doqouz Khatoun , mais au moins 250 000 personnes auraient été massacrées.

Houlagou tue le calife en le mettant dans un tapis roulé puis en le frappant à mort, ou en le faisant piétiner par des chevaux. Marco Polo indique qu’il mourut de faim, mais il n’y a aucune preuve de cela ; une légende mongole raconte en effet que Houlagou le fit enfermer dans une tour où se trouvaient ses trésors.

Le califat est détruit, et l’Irak ravagé, la région ne redeviendra plus le centre politique et culturel important qu’elle avait été jusqu’alors.

Les petits États de la région s’empressent alors de rassurer Houlagou à propos de leur fidélité.

En 1259, les Mongols envahissent la Syrie [20], qui appartient aux Mamelouks [21] d’Égypte ; ils envoient des patrouilles jusqu’à Gaza [22].

Le tour de l’Égypte semble venu lorsque la mort de Möngke entraîne le retrait de la majeure partie de l’armée, en vue d’une crise de succession entre Kubilai et son frère, Ariq Boqa , appelée guerre civile toluid [23], qui va se révéler très difficile à régler.

Les Mongols ne laissent que des effectifs limités en Syrie sous la direction du gouverneur Ketboğa .

Les Mamelouks concluent alors une trêve avec les croisés et obtiennent le passage sur leur territoire ; ils avancent vers la Syrie et rencontrent les troupes de Ketboğa à Aïn Djalout [24], en Galilée [25]. Les Mongols sont battus et les Mamelouks reprennent le contrôle de la Syrie. Le Tigre [26] marque désormais la frontière du territoire mongol.

Lors de la guerre civile toluid, Houlagou Khan se trouve dans le camp de Kubilai et combat contre Alghu, placé par Ariq Boqa à la tête du khanat de Djaghataï [27], puis contre Berké , khan de la Horde d’or [28], après le ralliement d’Alghu à Kubilai.

En 1263, il subit une sévère défaite au cours d’une tentative d’invasion du nord du Caucase [29].

Il meurt en 1265.

Sa tombe se trouve en Azerbaïdjan [30], mais on ne connaît pas précisément son emplacement.

Son fils Abaqa lui succède, installant la dynastie des Houlagides qui règne sur le territoire connu sous le nom de khanat (ou ilkhanat) de Perse jusqu’en 1340.

P.-S.

Houlagou Khan Denise Aigle, « Loi mongole vs loi islamique. Entre mythe et réalité », Annales Histoire Sciences sociales, vol. 59, no 5,‎ 2004, (ISBN 9782713218385)

Notes

[1] La Mongolie est un vaste pays d’Asie orientale qui est enclavé entre la Russie au nord et la république populaire de Chine au sud. Sa capitale et plus grande ville est Oulan-Bator, la langue officielle est le mongol et la monnaie le tugrik. La Mongolie fut le centre de l’Empire mongol au 13ème siècle et fut ensuite gouvernée par la dynastie Qing, d’origine mandchoue, de la fin du 17ème siècle à 1911, date à laquelle l’indépendance de la Mongolie fut proclamée à la faveur de la chute de l’Empire chinois, à la suite de la révolution chinoise de 1911. Au cours de l’histoire, beaucoup d’ethnies ont peuplé le territoire actuel de la Mongolie. La plupart étaient nomades, et formaient des confédérations plus ou moins puissantes.

[2] Doctrine hérétique de Nestorius qui reconnaissait les deux natures du Christ, humaine et divine, mais en niait la consubstantialité ; de ce fait même, l’hérésie niait que la Vierge puisse être appelée « Mère de Dieu ». Malgré sa condamnation par le concile d’Éphèse (431), le nestorianisme gagna la Perse, puis l’Asie, jusqu’à l’Inde et la Chine. Au 12ème siècle époque de son apogée, l’Église nestorienne comptait quelque 10 millions de fidèles. Aujourd’hui, seuls subsistent quelques dizaines de milliers de fidèles, principalement en Iraq et aux États-Unis, la majorité des nestoriens ayant rallié l’Église catholique à partir du 18ème siècle

[3] Titre signifiant dirigeant en mongol et en turc. Le terme est parfois traduit comme signifiant souverain ou celui qui commande. Le féminin mongol de khan est khatoun. Un khan contrôle un khanat. Pour les hauts rangs, on se sert du titre de khagan. Le titre de khan était un des nombreux titres utilisés par les sultans de l’empire ottoman, ainsi que par les dirigeants de la Horde d’Or et les états descendants. Le titre de khan a aussi été utilisé par les dynasties turques seldjoukides du Proche-Orient pour désigner le dirigeant de plusieurs tribus, clans ou nations. Inférieur en rang à un atabey. Les dirigeants Jurchen et Mandchous ont également utilisé le titre de khan. Les titres de khan et de khan bahadur furent également honorifiques en Inde au temps des Grands Moghols, et plus tard par le Raj britannique comme un honneur pour les rangs nobles, souvent pour loyauté à la couronne. Le titre de khan fut aussi porté par les souverains bulgares entre 603 et 917.

[4] L’Amou-Daria (en grec ancien Oxos) d’où son ancien nom de Oxus est un fleuve d’Asie centrale du bassin endoréique de la mer d’Aral. L’Amou-Daria naît dans les montagnes du Pamir, traverse l’Hindou Kouch puis le désert du Karakoum et la Steppe de la Faim, avant de former un delta qui se jette dans la mer d’Aral.Sa surface d’irrigation ou bassin versant est de 534 739 km², et son débit annuel moyen est de 55 kilomètres cubes d’eau (c’est-à-dire un peu plus de 1 850 m3/s – autant que le Rhône en Camargue), compte non tenu des importants prélèvements effectués dans son cours inférieur pour l’irrigation. Cette énorme quantité d’eau provient quasi totalement des hautes montagnes de l’Hindou Kouch, du Tian Shan et du Pamir, où les précipitations peuvent dépasser 1 500 millimètres annuellement, et où la lame d’eau écoulée peut atteindre 1 000 millimètres par an. Long de 2 580 km, mais navigable sur 1 450 km uniquement, il est très utilisé pour l’irrigation (notamment pour la culture du coton), ce qui a causé en grande partie l’assèchement de la mer d’Aral. L’Amou-Daria sert de frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan, et en partie entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan.

[5] un peuple du sud de l’Iran

[6] Les nizâriens, nizârites, nizaris sont une communauté mystique chiite ismaélienne active entre la fin du 11ème siècle et 1257. On les appelle aussi bâtinîs ou batiniens car ils professent une lecture ésotérique du Coran, le bâtin étant le côté secret des choses. En 1094, à la suite d’une scission importante dans le chiisme ismaélien fatimide, une nouvelle prédication (da‘wa al-jadîda) fut organisée par Hasan-i Sabbâh, à partir du fort érigé sur le mont Alamût, au sud-ouest de la mer Caspienne. À la fin du Moyen Âge, le développement de la communauté ismaélienne se poursuivit clandestinement sous le couvert du soufisme et a coïncidé avec l’essor de l’ismaélisme oriental (15 millions de fidèles de nos jours), avec à leur tête l’Aga Khan. L’idéologie nizârite cherche à promouvoir « la paix entre les Hommes par l’exaltation du libre-arbitre ». Les nizârites affirment qu’ils sont les seuls à avoir un imam vivant et existant (non occulté), l’Aga Khan, et que donc, en toute logique, leur imamat est bien le vrai imamat.

[7] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[8] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[9] Yining est le chef-lieu de la préfecture autonome kazakhe d’Ili, située dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. Du 13ème au 15ème siècle, la ville proche d’Almaliq ou Almalik ou Almaligh fut la capitale du khanat de Djaghataï (vers 1220/1334). Cette ville fut elle-même la capitale du khanat dzoungar, connue alors sous le nom de Ghulja ou Kulja.

[10] Samarcande ou parfois Samarkand est une ville d’Ouzbékistan, capitale de la province de Samarcande. Elle fut une des plus grandes cités d’Asie centrale. Lors de ces différentes occupations, Samarcande a abrité des communautés religieuses diversifiées et est devenue le foyer de plusieurs religions tel que le Bouddhisme, le Zoroastrisme, l’Hindouisme, le Manichéisme, le Judaïsme et l’Église de l’Orient. Les armées des Omeyyades sous Qutayba ben Muslim conquièrent la ville vers 710. Après la conquête de la Sogdiane, l’Islam devient la religion dominante à Samarcande où beaucoup d’habitants se convertissent. Selon la légende, durant le règne des Abbassides, le secret de la fabrication du papier est obtenu de deux Hans, prisonniers faits lors de la Bataille de Talas en 751. Cette invention permit la fondation de la première papeterie de Samarcande et se diffusa dans le reste du monde islamique et plus tard en Europe

[11] Les atabegs du Fars ou Salghurides ont régné de 1148 à 1270

[12] Atabeg, atabey ou atabek (père du prince) est un titre de noblesse turc. À l’époque des Seldjoukides, il s’agissait d’un dignitaire jouant le rôle de tuteur d’un jeune prince. Quand un prince seldjoukide mourait, la régence était attribuée à un atabeg chargé de protéger et de guider les héritiers. Ils épousaient souvent les mères veuves et, de ce fait, assumaient d’une certaine manière la paternité par procuration. Aux 11ème et 12ème siècles, des dynasties ont été fondées par des mamelouks affranchis qui occupaient des hauts postes administratifs dans la cour des puissants émirs. À la mort de ces derniers, ils se sont retrouvés titulaires eux-mêmes de la régence et ont privé les héritiers de la légitimité de leur pouvoir, profitant de l’occasion pour usurper le trône. Ces usurpateurs prirent le titre d’atabeg car ils n’osaient pas prendre le titre de sultan. Aussi, le 12ème siècle, en Mésopotamie (Irak) est l’« âge des atabegs » (des régents). Ils ont fondé différentes dynasties et ont placé leurs héritiers, les émirs seldjoukides, dans diverses principautés.

[13] Le Fars ou Pars est l’une des 31 ostānhā (provinces) d’Iran, au sud-ouest du pays. Sa capitale est Chiraz. Le Fars a une superficie de 122 416 km2. Le Fars est la terre d’origine des Persans. Le nom local de la langue persane est le fārsi ou pārsi. Perse et Persan dérivent de la forme hellénisée Persis venant de la racine Pārs. Fārs est la version arabisée de Pars. Le mot en vieux-persan était Pārsā. Dans l’Antiquité, le Fars était appelé Perside.

[14] Les Seldjoukides, sont les membres d’une tribu turcique qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient avant de régner sur l’Iran, puis sur un vaste domaine comprenant l’Irak actuel, et l’Asie Mineure, entre le milieu du 11ème siècle et la fin du 12ème siècle.

[15] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[16] Le Mazandéran, appelé autrefois Tabaristan est une province du nord de l’Iran, délimitée par la mer Caspienne au nord. Le Mazandéran était une partie de la province d’Hyrcanie au temps de l’Empire perse. La capitale de la province est Sari. Jusqu’en 1977, le Golestan était une partie du Mazandéran. La province a une superficie de 23 833 km2.

[17] Alamut est le nom d’une vallée du massif de l’Alborz au sud de la mer Caspienne, près de la ville de Qazvin, à 100 kilomètres de l’actuelle Téhéran, dans le nord-ouest de l’Iran actuel. La forteresse d’Alamut, souvent appelée simplement Alamut, réputée inexpugnable, se dressait autrefois à une altitude de 2 100 mètres, au-dessus de l’actuel village de Gâzor Khân. Cette forteresse a été construite vers 840. Le site archéologique est complètement à l’état de ruines, surtout depuis le tremblement de terre de 2004. Il y a 23 autres forteresses de la même période, en ruines, dans la région.

[18] Un imam est une personne qui dirige la prière en commun. C’est de préférence une personne qui doit être instruite en ce qui concerne les rites et la pratique au quotidien de l’islam. Pour les chiites, tenant d’une tradition cléricale de l’islam, l’imam est le guide spirituel et temporel de la communauté islamique. Chez les duodécimains, ils portent souvent le titre de mollah ou d’ayatollah et, de ce fait, celui d’imam est plus usité dans le sunnisme. Dans les autres communautés chiites, l’imam est le seul guide. Dans le cadre du sunnisme, on peut comparer la fonction d’imam à celle du pasteur ou de prédicateur protestant. En effet, l’imam ne fait pas partie d’une structure hiérarchique : il est désigné par la communauté elle-même et ne prétend à aucun lien privilégié avec Dieu. Il peut être licencié s’il n’accomplit pas sa mission.

[19] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[20] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[21] Les mamelouks sont les membres d’une milice formée d’esclaves affranchis, d’origine non musulmane, au service de différents souverains musulmans, milice qui a occupé le pouvoir à de nombreuses reprises.

[22] Gaza, parfois appelée en anglais Gaza City pour la distinguer de la bande de Gaza qui désigne la région dans son ensemble, est la ville qui donne son nom à ce territoire longiligne appelé « bande de Gaza ».

[23] La guerre civile toluid est une guerre civile qui dura de 1260 à 1264 et opposa Kubilai Khan, allié à Alghu, khan du khanat de Djaghataï d’une part, et Ariq Boqa d’autre part, à la succession de Möngke après sa mort en 1259 au poste de Khagan de l’Empire mongol. Le nom donné à cette guerre a pour origine le nom du père des deux principaux belligérants, Tolui. Il est lui-même fils de Gengis Khan. Elle se termine par la reddition de Ariq Boqa à Kubilai à Xanadu en 1264. La guerre civile toluid, et les guerres qui ont suivi, comme la guerre entre Qaïdu et Kubilai et la guerre entre Berké et Houlagou Khan, ont affaibli l’autorité du Grand Khan sur l’Empire mongol et abouti à la division de l’empire en khanats autonomes

[24] La bataille d’Aïn Djalout oppose le 3 septembre 1260 le sultanat mamelouk d’Égypte à l’ilkhanat de Perse dans la vallée de Jezreel, actuellement en Israël. L’empire mongol y subit une défaite historique, qui arrête sa progression vers l’ouest, entamée par les conquêtes de Gengis Khan à partir de 1203.

[25] La Galilée est souvent citée dans l’Ancien Testament, et sa partie septentrionale évoquée comme "la Galilée des Gentils" dans le Nouveau Testament. Elle est décrite par Flavius Josèphe qui évoque son histoire, son peuplement sa géographie, et lui donne deux parties : la Galilée supérieure, en grande partie peuplée de Gentils, et la Galilée inférieure, en grande partie peuplée de Juifs. Son nom de Galilée pourrait venir d’un peuplement celte, comme plus au nord la Galatie. Elle recouvrait avant la Captivité les territoires des tribus d’Issacar, de Zabulon, de Nephthali et d’Asher. Comme les Galiléens étaient de bons cultivateurs, plantant des figuiers, des oliviers, des noyers, des palmiers, des habiles artisans et de bons pêcheurs, la Galilée était prospère avec 400 villes, certaines très peuplées.

[26] Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l’autre grand fleuve de la région l’Euphrate.

[27] Le khanat de Djaghataï, ou khanat de Tchaghataï, est, avec la Chine des Yuan, le domaine des Ilkhans de Perse et la Horde d’or des steppes russes, l’un des quatre khanats constituant l’Empire mongol aux 13ème et 14ème siècles. Il tire son nom de son fondateur, Djaghataï, deuxième fils de Gengis Khan et recouvrait l’Asie centrale au sens large. Ses khans forment la dynastie des Djaghataïdes.

[28] La Horde d’or (ou la Horde bleue) est un empire turco-mongol gouverné par une dynastie issue de Djötchi, le fils aîné de Gengis Khan, qui contrôle les steppes russes aux 13ème et 14ème siècles. Les Djötchides eux-mêmes s’appellent Horde ou Grande Horde. Horde d’or est une expression utilisée par les Russes depuis le 16ème siècle. Les Arabes et les Persans parlent du royaume des Tatars ou du khanat de Kiptchak. En France et en Italie, on les désignait sous le nom de Tatars de l’Ouest.

[29] Le Caucase est une région d’Eurasie constituée de montagnes qui s’allongent sur 1 200 km, allant du détroit de Kertch (mer Noire) à la péninsule d’Apchéron (mer Caspienne). Le point culminant du Caucase est l’Elbrouz à 5 642 m d’altitude. La géographie européenne considère traditionnellement le Caucase comme marquant la séparation entre l’Europe (au nord) et l’Asie (au sud), mais la géographie géorgienne et arménienne le considère comme entièrement européen et place la limite de l’Europe sur l’Araxe et la frontière turque. Dans un cas comme dans l’autre, il est considéré comme le massif montagneux le plus élevé d’Europe, ses plus hauts sommets étant sur ou au nord de la ligne de partage des eaux principale du Grand Caucase.

[30] Pays du Caucase situé sur la ligne de division entre l’Europe et l’Asie. Sa capitale est Bakou, sa langue officielle est l’azéri et sa monnaie est le manat. Du 7ème au 10ème siècles, la région connaît un essor politique, sous les Sajides, les Chirvanchahs, les Salarides, les Ravvadides et les Cheddadides. Au 12ème siècle, après l’effondrement de l’Empire seldjoukide, les Atabegs d’Azerbaïdjan règnent depuis leur capitale de Nakhitchevan, puis d’Ardabil, et enfin de Tabriz, sur l’Azerbaïdjan iranien actuel et sur l’Arran (l’Azerbaïdjan moderne). Leur territoire est ensuite conquis par le Khwarezmchahs Jalal ad-Din au 13ème siècle, dont l’État succombe ensuite aux Mongols. Au 13ème siècle, l’Empire mongol des Khulaguides est fondé, avec sa capitale à Tabriz.