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Jean dit Mystacon ou le moustachu

dimanche 25 juin 2017, par lucien jallamion

Jean dit Mystacon ou le moustachu

Général byzantin de 580 à 590 environ

L'Empire Byzantin vers 550D’origine thrace [1], Jean apparaît pour la première fois dans l’Histoire en 579 comme général en Arménie byzantine [2] aux côtés de Cours . Toutefois il n’occupe pas encore le poste de magister militum per Armeniam [3] à ce moment là, il le sera en 582 lorsqu’il est nommé magister militum per Orientem [4] par le nouvel empereur Maurice.

Peu après, vraisemblablement en automne 582, il affronte lors d’une bataille rangée les Perses sassanides sous le commandement de Kardarigan près de la jonction de la rivière Nymphius [5] et du Tigre. Lors de cette bataille, Jean commande le centre, son collègue Cours l’aile droite et le général Ariulf l’aile gauche. La bataille débute bien, le centre et l’aile gauche repoussant les Perses, mais Cours ne suit pas, prétendument à cause de sa jalousie envers Jean, obligeant les Byzantins à battre en retraite. Après une nouvelle défaite lors du siège infructueux du fort d’Acbas*, il est remplacé à la fin de l’année 583, par Philippicos .

En 587, il obtient brièvement le commandement en Thrace contre les Avars [6] après leur défaite et la capture du commandant local Castus. Jean brise le siège des Avars sur Adrinople [7] après les avoir battus sur le champ de bataille, mais refuse de les poursuivre sans précaution.

En 589, il retrouve le commandement en Arménie comme magister militum, un poste qu’il occupe quelques années jusqu’à la paix de 591 avec la Perse, lorsqu’il est remplacé par Héraclius l’Ancien. À peu près au même moment, il est élevé au rang de patrice.

En 589, il assiège la capitale arménienne Dvin [8], mais lève finalement le siège lorsqu’il apprend la rébellion du général Bahrām Chobin contre l’empereur de Perse Hormizd IV.

Tirant avantage de ces troubles, il mène des raids en Azerbaïdjan, alors tenus par les Perses, gagnant un important butin et de nombreux captifs.

En 591, il prend part à la campagne conjointe byzanto-perse, sous le commandement de Narsès, pour rétablir Khosro II, l’empereur sassanide légitime, sur son trône. À la tête de ses troupes arméniennes, il combat à la décisive bataille de Blarathon*, qui signe la défaite finale de l’usurpateur Bahrām.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « John Mystacon »

Notes

[1] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[2] L’Arménie byzantine est le nom donné aux territoires de l’Arménie sous contrôle byzantin. D’abord organisé en provinces puis en thèmes, ce territoire a été par deux fois sous contrôle impérial avec une période intermédiaire de domination arabe commençant à la moitié du 7ème siècle et se terminant au 9ème siècle. Traditionnellement située à l’extrémité est de l’Anatolie et à la frontière entre les mondes arabe et perse, l’Arménie byzantine est une zone tampon importante entre l’Islam et la chrétienté. La pression militaire exercée par les Byzantins, les Arabes et les Perses sassanides a souvent menacé la stabilité de la région, ce qui n’a pas empêché ce peuple de conserver sa langue, sa culture et sa religion unique. Géographiquement, la région est située au sud du Caucase, comprise entre le lac de Van et le lac Sevan. S’étendant de la mer Caspienne jusqu’à la Cappadoce. Cette même région est caractérisée par des plateaux montagneux, ce qui a pu contribuer au développement d’un pouvoir décentralisé. Cette région disparaît après la bataille de Manzikert en 1071.

[3] Le magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[4] pour l’Orient

[5] aujourd’hui Batman

[6] Les Avars ou Avares sont un peuple de cavaliers nomades dirigés par un Khâgan, parfois identifiés aux Ruanruan qui menaçaient la Chine au 3ème siècle. Ils seraient originaires de Mongolie, connu par les Chinois sous le nom de Ruanruan. Au 5ème siècle, leur khan Chö-louen fonde un empire nomade de la Corée à l’Irtych. En 546, leurs vassaux Tölech se révoltent. Bumin, chef des Tujue, réprime la rébellion et réclame en récompense la main d’une princesse ruanruan, ce qui lui est refusée. Vexé, il se décide à la révolte et envoie une ambassade en Chine auprès des Wei. Il s’allie avec eux et épouse une princesse Tabghatch en 551. En 552, le dernier khan ruanruan, encerclé se donne la mort. L’empire Avar s’effondre et est remplacé en Mongolie par celui des Köktürks, les survivants se réfugient à la frontière de la Chine où les Qi du Nord, successeurs des Wei, les établissent comme fédérés. Ceux qui se dirigent vers l’Europe sont connus sous le nom d’Avars, ils migrent vers l’ouest tout en poussant devant eux de petites peuplades turco-mongoles. Ils occupèrent la plaine hongroise au 7ème siècle. Puis, ils furent intégrés à l’empire.

[7] Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. Elle est traversée par la Maritsa

[8] Dvin ou Dwin est une ancienne capitale de l’Arménie. Elle est située sur le territoire de l’actuelle communauté rurale de Dvin, dans le marz d’Ararat. La ville de Dvin est fondée au 4ème siècle par le roi d’Arménie Khosrov III Kotayk. La ville est située dans la région d’« Aïrarat », et plus précisément dans la province de Vastan Hayots. Khosrov III fait construire la citadelle et le palais royal sur une colline. Par la suite, la ville attire de nombreux habitants de la ville voisine d’Artachat qui vont donc habiter à Dvin. En 470, le Catholicossat est déplacé de Vagharchapat à Dvin. Elle devient officiellement capitale du pays, ou plutôt « centre administratif » sous les dominations perse et arabe. Elle est détruite en 893 à cause d’un tremblement de terre, mais elle est reconstruite au Moyen Âge et devient un lieu de commerce florissant.