Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 17ème siècle > Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne

Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne

lundi 28 mars 2022, par lucien jallamion

Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne (1643-1715)

Cardinal de Bouillon

Prieur de Turenne [1] et de Paunat [2], puis nommé abbé de Beaulieu [3] en 1658 dont il se démet en 1664 après avoir réuni l’abbaye avec la congrégation de Saint-Maur [4]. Il devient en 1683 abbé de Cluny et cardinal avec le titre de cardinal-prêtre [5] au titre de San Lorenzo in Panisperna [6] puis cardinal-évêque [7] d’Albano [8], de Porto et Santa Rufina [9] puis d’Ostie [10].

Son père Frédéric-Maurice renonce à la principauté de Sedan [11] rattachée à la France en 1642, suite à la conjuration de Cinq-Mars [12]. Sa famille garde à Paris, les privilèges des princes étrangers.

En 1679, il célèbre à Fontainebleau [13], le mariage de Marie-Louise d’Orléans et Charles II d’Espagne. En 1680, il célèbre à Châlons [14], le mariage de Louis de France et de Marie-Anne de Bavière . Devenu cardinal, il ondoye à Versailles le petit fils de Louis XIV, Philippe V d’Espagne.

Il fait appel à Pierre Le Gros le jeune pour édifier un Monument de Fréderic-Maurice de la Tour d’Auvergne, Duc de Bouillon [15] et de Éléonore de Bergh duchesse de Bouillon , que Le Gros finit à Rome avant 1707.

Arrivé à l’abbaye de Cluny en 1709, le tombeau n’y fut pas installé, car le cardinal a grossièrement insulté le Roi-Soleil et avait été déclaré rebelle. Au temps de la démolition de l’abbaye les sculptures encore en caisses furent sauvées par l’intervention d’ Alexandre Lenoir , qui les voulait pour son Musée des monuments français [16].

Hyacinthe Rigaud a réalisé son portrait entre 1707 et 1740.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Marguerite Guély, « De la gloire de Turenne à la disgrâce du cardinal de Bouillon, son neveu (1675-1711) ou le rôle des mausolées dans l’histoire des vicomtes de Turenne, ducs de Bouillon », dans Nécropoles, cimetières, arts et pratiques funéraires. Actes du LXIIIe congrès de la fédération des sociétés savantes du centre de la France, Guéret, 14, 15 et 16 mai 2004, Guéret, 2005

Notes

[1] Turenne (Torèna en occitan) est une commune française située dans le département de la Corrèze. La seigneurie de Turenne occupe un territoire limité par trois provinces et trois évêchés. Jouxtant le Périgord noir, elle prend appui dès l’origine sur le Bas Limousin et le Quercy. Elle contrôle notamment les transhumances de bétail entre les plateaux du Limousin et ceux du Quercy. Dans sa plus grande extension, au 15ème siècle, elle s’étire des environs de Meymac ou de Lapleau (Corrèze), au nord-est, à ceux de Terrasson (Dordogne), à l’ouest, et de Gramat (Lot), au sud. Ensuite, de 1444 à 1738, la vicomté devient la possession de la famille des La Tour d’Auvergne

[2] Paunat est une commune française située dans le département de la Dordogne

[3] L’abbaye Saint-Pierre de Beaulieu-sur-Dordogne est une abbaye bénédictine située à Beaulieu-sur-Dordogne dans le département de la Corrèze.

[4] La congrégation de Saint-Maur, souvent connue sous le nom de mauristes, était une congrégation de moines bénédictins français créée en 1618, connue pour le haut niveau de son érudition. La congrégation et ses membres tirent leur nom de saint Maur (décédé en 565), disciple de saint Benoît auquel on attribue l’introduction en Gaule de la règle et de la vie bénédictines. Leur école historique et critique des Bénédictins de Saint-Maur, commencée en 1632 par leur supérieur général Dom Tarrisse, a produit un grand nombre d’auteurs et des centaines de collections monumentales comme Gallia Christiana, L’Art de vérifier les dates, l’Histoire littéraire de la France, l’Histoire générale de Languedoc, dont la valeur d’érudition est omniprésente. La suppression de la Congrégation en 1790 par l’Assemblée constituante a mis fin à leurs travaux

[5] Les cardinaux-prêtres, titulaires d’une paroisse romaine

[6] Le titre cardinalice de San Lorenzo in Panisperna est érigé par le pape Léon X en 6 juillet 1517 et rattaché à l’église San Lorenzo in Panisperna qui se trouve dans le rione de Monti au sud-est de Rome.

[7] Un cardinal-évêque est un cardinal titulaire d’un diocèse suburbicaire. Il s’agit du plus élevé des trois ordres au sein du collège cardinalice. Même si, à l’époque moderne, la plupart des cardinaux sont aussi évêques, le titre réfère uniquement à ceux qui se voient attribuer l’un des sept diocèses suburbicaires situés autour de celui de Rome.

[8] Albano est une ville italienne, située dans la ville métropolitaine de Rome Capitale, dans la région du Latium, sur les bords du lac d’Albano, en Italie centrale.

[9] Le diocèse suburbicaire de Porto-Santa Rufina est l’un des sept diocèses situés proche de Rome (d’où le nom de diocèse suburbicaire) et dépendant du diocèse romain. Le siège épiscopal se trouve à la cathédrale de La Storta à Rome.

[10] Par le port d’Ostie, transitaient les marchandises nécessaires à la population romaine, qui comptait le million d’habitants sous l’Empire au 2ème siècle. Ostie compta jusqu’à 50.000 habitants : armateurs, marchands, artisans, fonctionnaires, marins...

[11] Sedan est une commune française située dans le département des Ardennes. La ville de Sedan se développe autour du château fort bâti par Évrard III de La Marck à partir de la fin des années 1420. Le château ne cessera d’être perfectionné et agrandi au cours des siècles suivants et en particulier par Jean Errard. Les seigneurs de La Marck sont reconnus seigneurs souverains de Sedan par le roi de France Henri II, en 1549, sous Henri-Robert de La Marck qui choisit la religion protestante. Pour prix de cette reconnaissance de souveraineté du prince sur ses terres, le prince devait au roi assistance en cas de guerre, ne pas prendre parti contre ses intérêts et lui ouvrir les places fortes s’il en faisait la demande. En échange le roi lui accordait sa protection et payait une partie des fortifications. Pendant les guerres de Religion, de nombreux protestants sont accueillis dans la Principauté de Sedan, intellectuels, avocats, artisans, ils sont la source de la prospérité de la ville. L’académie de Sedan attire professeurs et élèves. Le Prince de Sedan bat sa monnaie, contrôle une manufacture d’armes. En 1611, Jean Jannon, graveur de caractères et imprimeur-éditeur, est en activité à Sedan. Bernard Palissy invente le procédé de fabrication de ses émaux à Sedan. Les horlogers Forfaict participent à cette richesse. La dentelle point de Sedan est alors très recherchée. Henri de La Tour d’Auvergne devient duc de Bouillon en épousant, en 1591, la dernière héritière des La Marck, Charlotte de La Marck. Prince bâtisseur, il développe la ville et les fortifications urbaines. La principauté est rattachée à la France le 29 septembre 1642, après la bataille de la Marfée puis la prise de la ville par le Roi le 1er août 1641, après quelques jours de siège. Puis vint le complot de Cinq-Mars contre Richelieu. En effet, le prince Frédéric Maurice de La Tour d’Auvergne-Bouillon a participé à ce complot. Il obtient la vie sauve en échange de la Principauté. Abraham de Fabert d’Esternay est gouverneur de Sedan de 1642 à 1662.

[12] La conspiration de Cinq-Mars, du nom de son instigateur, est une conspiration qui eut lieu en 1642 en France, et fut dirigée directement contre le cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII, et indirectement contre ce dernier, qui soutenait son ministre. Dirigée par Henri Coiffier de Ruzé d’Effiat, marquis de Cinq-Mars, elle fut démasquée, et ses membres poursuivis et condamnés ou exilés. Ce fut la dernière conspiration active contre Richelieu, qui décéda à la fin de l’année.

[13] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[14] Châlons-en-Champagne anciennement Châlons-sur-Marne, est une commune française, préfecture du département de la Marne. Siège des intendants de Champagne sous l’Ancien Régime, elle est devenue la préfecture par la volonté des révolutionnaires d’effacer l’importance historique de Reims, ville des sacres. Capitale politique et religieuse, dominée par l’évêque-comte et les chanoines du chapitre Saint-Étienne, peuplée de clercs et d’officiers de plus en plus nombreux au fur et à mesure que progressait le 16ème siècle, Châlons fut aussi une capitale économique grâce à la draperie et la tannerie.

[15] La seigneurie, ensuite duché de Bouillon est un petit État situé entre le Luxembourg, la Champagne et le gouvernement de Metz, il était formé de la ville de Bouillon et du territoire environnant. Il s’est formé par démembrement du comté d’Ardenne. Sous beaucoup d’aspects, Bouillon était un duché souverain, bien que tout petit. Avec une superficie de 230 km² légèrement supérieure à celle du Liechtenstein et une population d’environ 2500 habitants en 1789

[16] Le musée des Monuments français a été créé par Alexandre Lenoir après les destructions du patrimoine architectural intervenues pendant la première période révolutionnaire française (1789-1794). Ce premier établissement, ouvert au public en 1795, est hébergé dans un ancien couvent du 17ème siècle, sur la rive gauche de la Seine à Paris, le couvent des Petits-Augustins. Il a été fermé en tant que musée en 1816 et ses locaux ont été affectés après cette date à l’École nationale supérieure des beaux-arts.