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Charles II de Bourbon (archevêque de Rouen)

dimanche 27 mars 2022, par ljallamion

Charles II de Bourbon (archevêque de Rouen) (1562- 1594)

Cardinal de Vendôme puis de Bourbon-Prince de sang de la maison de Bourbon

À l’avènement de son cousin le roi Henri IV en 1589, il suscita l’espoir des catholiques hostiles à la Ligue [1] et se porta candidat à la couronne de France.

Né le 19 août 1562 à Gandelus-en-Brie [2], Charles est le fils de Louis 1er de Bourbon-Condé, prince de Condé [3] et duc d’Enghien [4], et d’ Éléonore de Roye . Il est le neveu du cardinal Charles de Bourbon

Il ne reçoit pas l’ordination. Élu archevêque coadjuteur de Rouen [5] avec droit de succession le 1er août 1582, il ne reçoit pas de consécration épiscopale.

Il est créé cardinal-diacre lors du consistoire du 12 décembre 1583, mais ne reçoit pas le chapeau rouge ni de titre cardinalice.

Il est conseiller du roi de France Henri III. Il ne participe pas au conclave de 1585 qui élit le pape Sixte V. Il est administrateur apostolique de l’évêché de Bayeux [6] de 1586 à 1590. Il est nommé abbé de Saint-Denis [7] en 1589.

Durant les évènements de la Ligue, il choisit, contrairement à ses frères, de suivre son oncle le cardinal de Bourbon dans son action contre les protestants. Il se montre peu favorable aux Guise [8] et d’après l’historien De Thou aurait été utilisé par Henri III pour briser l’influence que les Lorrains avaient sur le vieux cardinal. En 1588, il participe aux États généraux de Blois [9].

Il assure la direction du gouvernement qui est resté à Tours [10] pendant la vacance du trône après la mort d’Henri III. Il reconnaît Henri IV comme roi et devient momentanément garde des Sceaux avant que le roi qui craint l’ambition de son jeune cousin ne les lui retire. À la mort de son oncle l’archevêque de Rouen le 9 mai 1590, le chapitre cathédral refuse de le reconnaître. Ce n’est qu’après le siège de la ville par Henri IV qu’il est accepté.

Devenu cardinal de Bourbon à la mort de son oncle, il se proposa comme candidat au trône de France et forma le tiers parti dans lequel se regroupaient les nombreux nobles catholiques mécontents de ne pas voir Henri IV se convertir au catholicisme. L’intérêt politique porté en la personne du cardinal en 1593 fut un des facteurs qui poussa Henri IV à se convertir.

Il obtient de son oncle mort les commendes des abbayes de Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés [11], Saint-Ouen de Rouen [12], Jumièges [13], Bourgueil [14], Sainte-Catherine de Rouen [15] et d’Ourscamp [16].

Il ne participe pas aux conclaves de 1590, qui élisent Urbain VII puis Grégoire XIV, de 1591 qui élit Innocent IX ni à celui de 1592 pour Clément VIII.

Il reçoit la visite du roi Henri IV avant de s’éteindre. Il meurt le 30 juillet 1594 d’hydropisie à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il est enterré dans la chartreuse de Gaillon [17]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Charles II de Bourbon (archevêque de Rouen)/ Portail du royaume de France/ Archevêque de Rouen

Notes

[1] La Ligue catholique, la Sainte Ligue ou la Sainte Union est le nom donné pendant les guerres de Religion à un parti de catholiques qui s’est donné pour but la défense de la religion catholique contre le protestantisme. Son succès fut tel qu’elle devint un danger pour la monarchie. En 1588, elle parvient à chasser le roi Henri III de la capitale. La Ligue décline petit à petit devant les victoires du roi Henri IV. Elle constitua un des plus grands dangers que connut la monarchie française avant l’avènement de l’absolutisme, avec la Fronde, au siècle suivant, dont les acteurs gardèrent présente à l’esprit la Ligue, comme modèle ou comme repoussoir.

[2] Gandelu est une commune française située dans le département de l’Aisne

[3] La seigneurie de Condé-en-Brie était située dans la Brie. Au 16ème siècle, elle devint une principauté et donna son nom à la maison de Condé, une branche cadette des Capétiens.

[4] Le titre de comte puis duc d’Enghien a été porté depuis le 16ème siècle dans la maison de Condé, branche cadette de la maison de Bourbon.

[5] L’archidiocèse de Rouen est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Érigé au 3ème siècle, le diocèse de Rouen est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 5ème siècle. C’est le siège primatial de Normandie, premier dans l’ordre de préséance dans la province de Normandie. Saint Mellon qui était probablement un disciple de saint Nicaise, devint le premier évêque de Rouen. L’archevêque de Rouen est primat de Normandie et porte aussi les titres de comte de Dieppe, Louviers, Aliermont et Douvrend, vicomte de Déville, baron de Fresne-l’Archevêque, seigneur de Gisors, Neaufle, Gaillon, Bouteilles, Cliponville, Envronville

[6] L’évêque de Bayeux était avant la Révolution considéré comme le second en dignité de la province ecclésiastique de Normandie, après l’archevêque de Rouen.

[7] La basilique Saint-Denis est une église de style gothique située au centre de la ville de Saint-Denis, à 5 kilomètres au nord de Paris dans le département de Seine-Saint-Denis. Fondée à l’origine en tant qu’abbatiale, elle a le statut de cathédrale du diocèse de Saint-Denis depuis 1966. A ses origines, l’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire des Francs. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. Elle s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, était destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle est ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi d’y reposer avant eux.

[8] La maison de Guise était une famille illustre de la noblesse française. Branche cadette de la maison de Lorraine, elle marqua l’histoire de France pendant les guerres de religion. La Maison de Guise est fondée par Claude de Lorraine, second fils du duc René II de Lorraine qui lui légua toutes les possessions "françaises" de la Maison de Lorraine, dont Guise. Claude de Guise fut naturalisé français et créé duc et pair par François 1er, il fut le premier duc de Guise. Sa fille Marie de Guise épousa le roi Jacques V d’Écosse, et fut régente d’Écosse durant la minorité de leur fille Marie Stuart.

[9] Les États généraux de 1588-1589 (ou États généraux de Blois) sont une réunion extraordinaire convoquée par le roi de France Henri III, sur fond de lutte entre les différentes factions de la huitième guerre de religion (la Ligue catholique contre l’autorité royale, soupçonnée d’être plus compréhensive envers les protestants). Ils se déroulèrent à Blois entre le 16 octobre 1588 et le 16 janvier 1589. Ils furent marqués par l’assassinat du duc Henri 1er de Guise (Henri le Balafré) sur ordre du roi.

[10] Tours est une ville dans l’Ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d’Indre-et-Loire (dont elle est le chef-lieu). La ville de Tours devient une véritable capitale de la France entre 1430 et 1530, séjour continuel des rois en Touraine avec sa couronne de châteaux, et lieu des fastes de la cour. Les États généraux du royaume sont convoqués à Tours en 1435 dans la salle du grand Concile, qui devient Grande Salle des États généraux, pour approuver et ratifier le traité de paix d’Arras et rétablir les impôts sur les marchandises. Dès 1439, Marie d’Anjou restaure et aménage la résidence royale du château de Tours, mais délaissant avec le temps cette inconfortable et très ancienne résidence en bord de Loire, Charles VII préfère s’installer au château de Montils-lèz-Tours et y séjourne, pour y signer en 1444 le traité de Tours avec les Anglais conduits par William de la Pole. En 1454, Charles VII signe l’ordonnance de Montils-lès-Tours qui définit la rédaction des coutumes de France qui s’inscrit pour une vision plus moderne de la société, vaste entreprise dont la réalisation devait encore se faire longtemps attendre. Tours confirme alors son important rôle administratif en devenant le siège de la charge de Languedoïl, charge confiée à un général des finances qui a pour mission de lever les impôts extraordinaires (c’est-à-dire provenant de l’ensemble du royaume et non du seul domaine royal, principalement la taille, les aides et la gabelle). La généralité de Tours comprend alors tout le Centre et le Sud-Ouest de la France (la Guyenne sera détachée en 1523), c’est la charge la plus importante, la grand’charge, des quatre charges du royaume. La deuxième partie du 15ème siècle est un moment où l’on voit émerger une certaine indépendance et une affirmation du pouvoir municipal. Ainsi, lorsque le roi Louis XI accède au trône, en 1461, il accorde à la ville certains privilèges.

[11] L’abbaye Saint-Germain-des-Prés, qui comprend l’actuelle église Saint-Germain-des-Prés, est une ancienne abbaye bénédictine de Paris, située 3 place Saint-Germain-des-Prés dans l’actuel 6ème arrondissement. Fondée au milieu du 6ème siècle sous le nom de basilique Sainte-Croix et Saint-Vincent par le roi mérovingien Childebert 1er et saint Germain, évêque de Paris, elle doit son nom actuel à ce dernier. C’est une abbaye royale, qui bénéficie donc d’une exemption et est directement soumise au pape. La première église abbatiale est consacrée le 23 avril 558 à la sainte Croix et à saint Vincent de Saragosse. Cette basilique possède des colonnes de marbre, un plafond lambrissé et des fenêtres vitrées. Elle est nécropole royale jusqu’à la création de celle de la basilique Saint-Denis

[12] L’abbaye Saint-Ouen de Rouen est l’un des principaux monuments de la ville de Rouen ; son église abbatiale est un exemple achevé de l’architecture gothique en Normandie. L’abbaye a cessé son existence en tant que telle depuis la Révolution française.

[13] L’abbaye Saint-Pierre de Jumièges en Seine-Maritime fut fondée par saint Philibert, fils d’un comte franc de Vasconie vers 654 sur un domaine du fisc royal à Jumièges.

[14] L’abbaye de Bourgueil, plus précisément l’abbaye Saint-Pierre de Bourgueil en Vallée, est une abbaye bénédictine, qui adopte la règle de Saint Maur en 1630. Elle est située à Bourgueil, autrefois Burgolium, dans le pays du Bourgueillois, dépendant avant 1790 de l’élection de Saumur, du siège royal de Chinon et du diocèse d’Angers, donc de l’Anjou historique. Mais de nos jours Bourgueil est en Indre-et-Loire. Cette importante abbaye est fondée en 990 par Emma, fille de Thibaud le Tricheur, comtesse de Blois et duchesse d’Aquitaine.

[15] L’abbaye Sainte-Catherine-du-Mont, primitivement appelée de la Sainte-Trinité-du-Mont, était un monastère bénédictin situé dans les environs de Rouen dans l’actuel département de la Seine-Maritime. Fondée au 11ème siècle sur le Mont de Rouen (devenu Mont Saint-Catherine), elle fut entièrement détruite sous Henri IV en 1597

[16] L’abbaye Notre-Dame d’Ourscamp est une ancienne abbaye cistercienne située dans la commune de Chiry-Ourscamp. À l’emplacement d’un ancien oratoire fondé par saint Éloi en 641, l’abbaye Notre-Dame d’Ourscamp fut établie en 1129 par saint Bernard à la demande de Simon de Vermandois, évêque de Noyon, et cousin du roi de France Louis VI le Gros. Elle devint l’un des plus importants monastères cisterciens de la France du Nord.

[17] La chartreuse d’Aubevoye est une chartreuse fondée en 1563 à Aubevoye sous l’impulsion du cardinal Charles 1er de Bourbon, à l’emplacement actuel du quartier de la commune auquel elle a laissé son nom, non loin de Gaillon, d’où son autre nom de chartreuse de Bourbon-lèz-Gaillon.