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L’histoire pour le plaisir

Alonso de León

vendredi 3 décembre 2021, par ljallamion

Alonso de León (vers 1639-1691)

Il fut le plus jeune des explorateurs de la Nouvelle-Espagne [1] puis gouverneur de Coahuila [2], troisième enfant de Alonso de León et Josefa González, est né à Cadereyta [3], Nuevo Reino de León*, en 1639 ou 1640.

À l’âge de 10 ans, il est envoyé en Espagne dans une école navale. Il rejoint la marine espagnole en 1657, mais son service en tant que cadet est bref, il rentre en Nuevo León vers 1660.

Au cours des deux décennies suivantes, il conduit une série d’explorations à travers la côte nord-est de la Nouvelle-Espagne ainsi que sur les berges du Río de San Juan. Dans les années 1680 De León est devenu un explorateur chevronné et un entrepreneur accompli.

En 1682, il écrit au Vice-roi de Nouvelle-Espagne, Tomás Antonio de la Cerda , afin d’obtenir une concession sur les gisements de sel le long du Río de San Juan, le droit de commercer avec les colonies voisines et la recherche de mines. Ces demandes aboutissent et une concession de 15 années lui est accordée.

Vers le milieu des années 1680, des nouvelles indiquent que des Français ont établi une colonie sur la côte nord du Golfe du Mexique [4], logiquement, De León décide de diriger les opérations de recherche visant à trouver les intrus et les extirper de leur colonie. Il mène en tout 4 expéditions entre 1686 et 1689.

Ses premières reconnaissances suivent le Río de San Juan jusqu’à son confluent avec le Río Grande [5]. Après avoir atteint le fleuve, Don Alonso suit la rive droite jusqu’à la côte puis part vers le sud jusqu’au Río de las Palmas [6]. Ces efforts n’amènent aucune preuve que des Français aient visité la région.

En 1687 De Léon est nommé gouverneur de Coahuila y Tejas. Cette même année, en février, il lance sa seconde expédition. Cette fois il suit la rive gauche du Río Grande jusqu’à la côte et va jusqu’à la côte du Texas aux environs de Baffin Bay mais encore une fois, ne trouve aucune trace des Français.

La troisième expédition est lancée en mai 1688, à la suite d’une information indiquant qu’un homme blanc vit avec des indiens dans leur campement au nord du Río Grande. Cette fois il capture un certain Jean Jarry ou Jean Gery , un vieillard français à moitié nu et donnant des réponses un peu confuses, un déserteur de l’expédition de La Salle.

La quatrième expédition quitte Coahuila y Tejas le 27 mars 1689, avec une troupe de 114 homme, comprenant l’aumônier Damián Massanet , des soldats, des porteurs, des muletiers ainsi que le prisonnier français, Jarry. Le 22 avril De León et son groupe découvrent les ruines de la colonie française de fort Saint-Louis [7], sur les rives de la Garcitas Creek [8].

Des indiens lui apprennent que 5 hommes vivent avec une tribu voisine et cherchent de la main d’œuvre, Leon envoie un détachement pour les capturer. Après quelques jours ses hommes reviennent avec 2 des aventuriers français, Jacques Grollet et Jean L’Archevêque, les autres ont pris la fuite.

Il fait construire un presidio [9], et rentre à Coahuila où il fonde Santiago de la Monclova [10], le 12 août 1689. De là il envoie les 2 français à Mexico, d’où ils seront envoyer en Espagne, il recommande au Vice-roi que des mesures soient prises afin d’interdire la côte aux français. Un ordre royal revient, commandant l’établissement de davantage de presidios et de missions au Texas [11].

Il meurt le 20 mars 1691. Il fut un bon soldat et l’un des premiers explorateurs du Texas espagnol. On lui doit d’avoir plaidé pour l’établissement de missions au Texas et d’avoir tracé la Old San Antonio Road [12] lors de ses expéditions.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de The French Thorn : Rival Explorers in the Spanish Sea, 1682-1762 ; Robert S. Weddle, College Station ; Texas A&M University Press, 1991.

Notes

[1] La Nouvelle-Espagne était une division administrative de l’ancien empire espagnol ; il s’agissait, plus précisément, d’une vice-royauté de la monarchie catholique espagnole. Instaurée en 1525, elle a perduré jusqu’à l’indépendance du Mexique en 1821. De ce fait, on l’a également appelé, rétrospectivement, le « Vieux Mexique ». Le territoire de cette vice-royauté s’est étendu à la totalité de l’actuel Mexique, à presque toute l’Amérique centrale (du Mexique à la frontière méridionale du Costa Rica), à plusieurs États des États-Unis (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Texas) et aux Philippines. L’Espagne revendiquait aussi d’autres régions plus au nord (dont l’Oregon Country), mais sans les délimiter avec précision.

[2] Le Coahuila, l’État de Coahuila ou l’État de Coahuila de Zaragoza est un État situé dans le Nord du Mexique. Il partage une longue frontière de 512 km avec le Texas (États-Unis) formée par le fleuve Río Grande. Il est, en outre, bordé par les États mexicains de Nuevo León à l’est, de San Luis Potosí et de Zacatecas au sud, en enfin Durango et Chihuahua à l’ouest.

[3] Cadereyta Jiménez anciennement Cadereyta est une ville de l’État de Nuevo León au Mexique.

[4] Le golfe du Mexique est un golfe de l’océan Atlantique, situé au sud-sud-est de l’Amérique du Nord. Il s’étend sur 1 550 000 km². Il baigne la péninsule de Floride, la Louisiane, le sud-est du Texas, la côte orientale du Mexique et une partie du littoral nord de Cuba.

[5] Le Río Grande ou plus communément Río Bravo au Mexique, est un fleuve long de 3 037 km qui prend sa source dans le Colorado et sert de frontière entre le Mexique et les États-Unis sur les 2 018 derniers km de son cours.

[6] aujourd’hui Río Soto la Marina

[7] Le Fort Saint-Louis au Texas, fut fondé en 1685 par l’explorateur français René Robert Cavelier de La Salle et les membres de son expédition, parmi lesquels le missionnaire jésuite Zénobie Membre, sur les berges de la Garcitas Creek, à quelques kilomètres à l’intérieur des terres depuis l’embouchure du fleuve Lavaca. La Salle avait l’intention de créer la colonie à l’embouchure du Mississippi, mais des cartes imprécises et des erreurs de navigation conduisirent ses navires à plus de six cents kilomètres à l’ouest, sur les côtes du Texas.

[8] La Garcitas Creek est un fleuve du Texas qui prend sa source au sud-est du comté de DeWitt et coule vers le sud-est sur environ 60 kilomètres jusqu’à son embouchure dans la Lavaca Bay

[9] Un Presidio désigne une Place forte, établie par les conquérants espagnols des 17ème au 18ème siècles afin de protéger les missions et autres colonies de peuplement. Chacune de ces installations fonctionnait comme base d’opérations militaires pour une région spécifique.

[10] Monclova est une ville mexicaine de l’État du Coahuila. Elle fut fondée par les Espagnols en 1577 et servit de capitale à la Nouvelle-Estrémadure jusqu’à l’indépendance du Mexique.

[11] Le Texas est un État du Sud des États-Unis, le deuxième plus vaste du pays (696 241 km²) après l’Alaska et le deuxième plus peuplé derrière la Californie. En 1684, l’explorateur français René-Robert Cavelier de La Salle quitte la France avec pour mission d’établir une colonie en Louisiane à l’embouchure du Mississipi. En 1685 suite à des erreurs de navigation il vogue trop au sud et débarque dans la baie de Matagorda et fit construire le fort Saint-Louis mais ne parvint pas à retrouver l’embouchure du Mississippi qu’il avait descendu quelques années plus tôt. Les Français allèrent jusqu’au Río Grande et sur la rivière Trinity. L’expédition perdit deux navires dans des tempêtes : l’un d’eux, baptisé La Belle, a été retrouvé et fouillé. La Salle partit chercher du renfort au Canada en 1687 et fut assassiné au cours d’une mutinerie sur les côtes du Texas en mars 1687. La petite colonie de Saint-Louis ne résista pas longtemps aux épidémies et à l’hostilité des Amérindiens. Mais la France continua de revendiquer le Texas jusqu’au traité de Paris en 1763. Avertis de la présence française aux portes de la Nouvelle-Espagne, les Espagnols envoyèrent une dizaine d’expéditions entre 1685 et 1689 afin de trouver l’établissement français. En 1689, Alonso de León retrouva fort Saint-Louis qui avait été abandonné ; il le détruisit au cours d’un deuxième voyage l’année suivante.

[12] ancienne route de San Antonio