Aristocrate française, sœur aînée et confidente de Françoise-Athénaïs dite Madame de Montespan.
Fille aînée de Gabriel de Rochechouart de Mortemart , marquis puis duc de Mortemart [1] et pair de France à partir de 1650 et de Diane de Grandseigne issue des nobles familles de Marsillac et de La Béraudière. Ils possédaient chacun une charge haute à la Cour du Roi Louis XIII : son père fut nommé premier gentilhomme de la chambre du Roi et sa mère, Dame d’honneur de la Reine Anne d’Autriche.
Elle naquit à Lussac-Les-Châteaux [2] et fut élevée à Saintes [3], au couvent de Sainte-Marie.
Ses parents ne s’entendaient que peu et se reprochaient mutuellement leurs mœurs et leurs idées divergentes. En effet, le duc de Mortemart fut ce qu’on pouvait appeler un bon vivant, appréciant grandement les plaisirs de la table, les achats dépensiers, les festivités, les arts, les longues promenades à cheval et la chasse. Il était aussi très porté sur le libertinage et ne s’en privait guère. La duchesse Diane de Grandseigne quant à elle était tout le contraire : résolument pieuse et dotée d’une sagesse raisonnable, elle accordait beaucoup d’importance à sa charge à la Cour.
Gabrielle de Thianges œuvra son existence presque tout entière à la renommée de sa fratrie et de sa famille. Cette femme au caractère atypique et bien trempé n’hésitait jamais à réaliser les demandes de faveurs les plus osées auprès de Louis XIV pour ses sœurs Athénaïs de Montespan et Marie-Madeleine de Rochechouart par exemple, ainsi que pour son frère Louis Victor de Rochechouart de Mortemart .
Madame de Thianges et son statut privilégié n’était pas des moins utile dans l’esquisse de ces démarches, demeure que la femme avait une façon bien à elle de formuler ses requêtes.
Sous sa plume se dessinait un amalgame de flatteries tantôt plates, tantôt élaborées entre lesquelles se glissaient çà et là d’autres répliques acrimonieuses destinées à montrer au souverain l’antiquité et donc la supériorité de la "race" des Rochechouart de Mortemart. Le roi s’amusait d’ailleurs de cette folie que la marquise de Thianges possédait pour ses origines et la sachant particulièrement sensible sur ce chapitre-ci, ne se faisait guère prier pour l’en ennuyer régulièrement.
La marquise de Thianges meurt à Paris, le 12 septembre 1693. Elle est inhumée dans l’église des religieux pénitents de Picpus, proche de la tombe du Duc de Mortemart son père.