Caïus (pape) ou Saint Caïus (mort en 296)
28ème pape de l’église catholique du 17 décembre 283 à sa mort
Né à Salone [1] près de Split [2] en Dalmatie [3]. Il succède à Eutychien. Il est membre d’une famille noble liée à l’empereur Dioclétien.
Alors qu’il était Évêque, Caïus pourrait avoir été emprisonné avec le pape Étienne 1er.
Il existe peu d’information sur Caïus en dehors de celles données par le Liber Pontificalis [4], qui s’appuie sur un récit légendaire du martyr de sainte Susanna dite Suzanne de Rome .
Selon la légende, Caïus baptise les hommes et les femmes convertis par saint Tiburce et saint Castulus dit Castule de Rome . Les légendes affirment que Caïus se réfugie dans les catacombes de Rome [5] et y meurt en martyr.
On lui attribue le décret en vertu duquel personne ne peut accéder à l’épiscopat sans avoir reçu les ordres de portier, lecteur, acolyte, exorciste, sous-diacre, diacre et prêtre. Il a également divisé les quartiers de Rome parmi les diacres [6].
Au cours de son pontificat, les mesures anti-chrétiennes ont augmenté, bien que de nouvelles églises aient été construites et les cimetières élargis. Saint Caius peut ne pas avoir été martyrisé : la persécution des chrétiens par Dioclétien a commencé en l’an 303, après la mort présumée de Caïus, Lorsque Dioclétien est devenu empereur, il n’a pas été immédiatement hostile au christianisme.
Vers l’an 280, au début du culte chrétien, une maison est construite sur le site de Santa Susanna qui, comme beaucoup de lieu de réunion chrétien, était dans une domus ecclesiae [7]. Le domus appartenait, selon l’acte du 6ème siècle, aux frères nommés Caïus et Gabinus, des chrétiens éminents.
La tombe de Caïus a été découverte dans la catacombe de Saint-Calixte [8] avec la bague que le pontife utilisait pour sceller ses propres lettres. Ses reliques ont été transférées et conservées dans une chapelle privée des Barberini [9] à Rome.
Il a également été représenté coiffé de la tiare [10] avec saint Nérée. Le pape Caïus est vénéré en Dalmatie ainsi qu’à Venise [11].
Notes
[1] Solin (en latin et en italien, Salona, en français Salone) est une ville et une municipalité située en Dalmatie, dans le Comitat de Split-Dalmatie, en Croatie. D’abord modeste port d’une tribu locale illyrienne, puis colonie grecque, Salone prend de l’importance en 48 av.jc lorsque Jules César y installe des vétérans romains démobilisés et en fait la colonie romaine de Colonia Martia Julia Salona. L’empereur Julius Nepos est assassiné à proximité de la ville en 480. La ville devient alors la capitale de la province de Dalmatie et reste une cité importante jusqu’à sa dévastation par les Avars et les Slaves en 630. Elle avait une forme trapézoïdale et s’étendait sur 1 600 mètres d’est en ouest et sur 700 mètres du nord au sud.
[2] Split est le siège du comitat de Split-Dalmatie. La ville de Split s’est établie à l’intérieur, puis autour de l’immense palais de l’empereur romain Dioclétien, construit entre 294 et 305, qui s’étendait sur une surface de 39 000 m². L’empereur était originaire de la ville de Salone (située sur les hauteurs de Split). En 1420, Split fut intégrée dans la république de Venise, jusqu’à sa disparition en 1797.
[3] La Dalmatie est une région littorale de la Croatie, le long de la mer Adriatique, qui va de l’île de Pag, au nord-ouest, à Dubrovnik et la baie de Kotor au Monténégro au sud-est.
[4] Le Liber Pontificalis (« Livre Pontifical ») est un catalogue chronologique de tous les papes et évêques de Rome, compilé à Rome dans des milieux proches de la curie à partir du 6ème siècle et qui s’arrête au 9ème siècle. C’est une source de l’histoire du haut Moyen Âge ; ses données doivent être reçues avec prudence, surtout pour la période antérieure à sa première rédaction qui reflète surtout l’état des connaissances de ceux qui l’ont écrit.
[5] Les catacombes de Rome sont les lieux de sépultures souterraines dans lesquelles les chrétiens de Rome, notamment, enterraient leurs morts lors des premiers siècles de l’Église primitive. Le nom original de ces lieux était cœmeteria (dortoirs). Le terme « catacombe » vient du latin ad catacombus, c’est-à-dire « près de la carrière », car une des premières catacombes, la catacombe de Saint-Sébastien, était dans une ancienne carrière. Mais ce n’est qu’à partir du 10ème siècle que l’expression devint un nom générique pour ce genre de cimetière chrétien souterrain. Les catacombes les plus importantes étaient chrétiennes, mais il en existait aussi pour les juifs et les païens.
[6] Fonction créée par les Apôtres pour se décharger des soucis matériels. Ainsi, le diacre est chargé de distribuer les aumônes à leur place. Peu à peu, il assiste le prêtre dans des tâches spirituelles telles que la distribution de l’eucharistie et le baptême. Saint Etienne a été le premier diacre.
[7] maison
[8] La catacombe de Saint-Calixte se trouve parmi les plus grandes et les plus importantes de Rome. Elle est située sur la droite de la voie Appienne, après la petite église Santa Maria in Palmis. Plus de cinq cents mille chrétiens sont enterrés sous terre dont des dizaines de martyrs et seize pontifes
[9] La famille Barberini est une célèbre famille italienne florentine, originaire du bourg de Barberino en Toscane, et dont plusieurs membres ont joué un rôle important au 17ème siècle.
[10] Une tiare est une sorte de couronne. Ce mot fait référence à deux types de couronnes, et évoque surtout, aujourd’hui, la triple couronne, portée dans les cérémonies solennelles par les papes jusqu’à Paul VI
[11] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel