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Jean VI Rolin ou Rollin dit Jean II Rolin

dimanche 6 juin 2021, par ljallamion

Jean VI Rolin ou Rollin dit Jean II Rolin (1450-1501)

Évêque d’Autun du 8 juin 1500 à sa mort-Abbé de l’abbaye Saint-Martin d’Autun-Prieur de Saint-Marcel-lès-Chalon

Fruit d’une liaison du cardinal Jean V Rolin avec une religieuse d’Avignon "Raymonde de Roucy" ou "Roussy", il fut légitimé par le roi Charles VIII en 1485. Il passa sa jeunesse à la cour de Bourgogne, et remporta le tournoi organisé par Jean de Luxembourg pour la fête de la Toison d’or [1] en 1472, à Valenciennes [2].

En 1477, après la mort de Charles le Téméraire, il reste au service de Marguerite d’York et devint maître des requêtes [3] du duc d’Autriche.

Il obtint une prébende en 1482 à la Collégiale Notre-Dame de Beaune [4] et le décanat [5] de la collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois [6]. C’est l’évêque Antoine 1er de Chalon qui lui donne son appui pour l’obtention du décanat de l’église cathédrale Saint-Lazare d’Autun [7] en 1484. Les États de Bourgogne le désigne comme ambassadeur auprès de Charles VIII dont il devint rapidement le conseiller. Il entra au Parlement de Paris [8] et y gravit tous les échelons.

Quelque temps après avoir reçu le pallium [9] de l’évêque de Chalon [10] : poste obtenu avec difficultés, car Antoine de Chalon avait résigné en faveur d’Olivier de Vienne, chanoine de Lyon, et le pape Alexandre VI, lui avait donné des Bulles. Ce furent les chanoines non consultés, qui firent pression avec les prières de Louis XII, pour élirent librement leur évêque en la personne de leur doyen. Le Pape révoqua les provisions et porta l’évêché en faveur de Jean Rolin, à la suite du décès d’Olivier de Vienne. Il habitat tout au long de son décanat et de son épiscopat la même maison du cloître.

Dans son testament, Jean Rolin demandait à recevoir des funérailles modestes et à être inhumé en la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, dans la chapelle de la Sainte-Croix, située dans le bas-côté Est, qu’il avait mis sous le patronage de saint Martin. Selon ses désirs, il fut accompagné lors de la cérémonie funèbre par 30 pauvres, 6 enfants d’aube, les prières des frères Mineurs [11], installés récemment dans la cité.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de D. Lannaud, Les évêques des diocèses bourguignons à la fin du Moyen Âge , thèse de doctorat, Université de Bourgogne, 2007.

Notes

[1] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est aujourd’hui l’ordre de chevalerie le plus élevé et le plus prestigieux d’Espagne. Il fut initialement fondé par le duc de Bourgogne Philippe le Bon, à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivant sa création, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre de la même année.

[2] Valenciennes est une commune française, historiquement capitale du comté du Hainaut français et aujourd’hui sous-préfecture du département du Nord. Elle est située au confluent de l’Escaut avec la Rhônelle. En 1285, la monnaie du Hainaut fut remplacée par la monnaie de France : l’écu. Valenciennes est une ville en pleine activité, forte de ses nombreuses corporations. À l’abri de son enceinte, un grand nombre de couvents se développe, à l’instar des Dominicains. Au 14ème siècle Albert de Bavière fait construire la tour de la Dodenne, où encore aujourd’hui la cloche sonne en l’honneur de Notre-Dame-du-Saint-Cordon. Au 15ème siècle, le Hainaut, rattaché au duché de Bourgogne, perd de son autonomie, mais Valenciennes jouit d’une grande renommée grâce aux artistes qu’elle protège en ses murs. L’économie de la ville repose essentiellement sur la draperie et le commerce, principalement du vin et des céréales des campagnes environnantes.

[3] Le titre de maître des requêtes est porté en France, ainsi que dans certains autres pays d’Europe, depuis le Moyen Âge, par les titulaires de certaines hautes fonctions judiciaires et administratives. Les maîtres des requêtes étaient les collaborateurs du chancelier de France, dont ils dépendaient étroitement. Ils étaient associés à l’œuvre de justice à travers l’audience du sceau et le Conseil des parties, auquel ils assistaient. Ils siégeaient par quartiers trimestriels. Chaque quartier avait son doyen. Le doyen des doyens avait rang de conseiller d’État. Au Conseil, les maîtres des requêtes étaient debout et découverts. Ils étaient membres du parlement de Paris où ils pouvaient siéger mais pas plus de quatre en même temps. Ils n’étaient justiciables que devant les chambres assemblées du Parlement. Ils étaient fréquemment appelés comme rapporteurs dans les Conseils de gouvernement. Du fait de leurs formations de juges et d’administrateurs, ils formaient le vivier dans lequel se recrutaient naturellement les très hauts fonctionnaires et les membres du Gouvernement royal : conseillers d’État, intendants des provinces, intendants des finances, intendants du commerce, contrôleurs généraux des finances, lieutenants généraux de police, etc.

[4] La basilique Notre-dame de Beaune est un ensemble canonial datant de la deuxième moitié du 12ème siècle située à Beaune en Côte-d’Or. La basilique collégiale Notre-Dame de Beaune fait partie des dernières grandes églises romanes de Bourgogne. Sa construction fut entreprise au milieu du 12ème siècle sur le modèle clunysien et fut achevée au début du siècle suivant en conservant une remarquable unité stylistique.

[5] Un doyenné (en latin : decanatus) est dans le christianisme une circonscription administrative qui regroupe plusieurs paroisses. Les doyennés sont eux-mêmes regroupés en archidiaconés, subdivisions d’un diocèse. Le doyenné a à sa tête un doyen.

[6] Remontant au 11ème siècle, reconstruite au 13ème siècle et au 14ème siècle, l’église Notre-Dame de Semur-en-Auxois dans le département de la Côte-d’Or, est un édifice de style gothique, qui témoigne de l’importance de la cité durant le Moyen Âge et de l’évolution de l’art religieux bourguignon jusqu’aux 14ème et 15ème siècles, époques de ses derniers remaniements.

[7] La cathédrale Saint-Lazare d’Autun est une cathédrale catholique située à Autun, en Saône-et-Loire. Construite au 12ème siècle et consacrée comme cathédrale à la fin du 20ème siècle, en remplacement de la cathédrale Saint-Nazaire. Elle est le siège du diocèse d’Autun, Chalon et Mâcon.

[8] Le parlement de Paris est une institution française de l’Ancien Régime. Il fait partie des cours souveraines, rebaptisées cours supérieures à partir de 1661 (début du règne personnel de Louis XIV). Issu de la Curia regis médiévale, le parlement apparaît au milieu du xiiie siècle et prend progressivement son autonomie pour juger le contentieux sous forme d’un organe spécialisé aux sessions régulières, la curia in parlamento, que saint Louis établit dans l’île de la Cité, à côté du palais de la Cité, et qui reçoit sa première réglementation générale avec une ordonnance de Philippe III le Hardi en 1278. À partir du 15ème siècle, treize autres parlements furent érigés à partir d’institutions locales parfois beaucoup plus prestigieuses, comme l’échiquier de Normandie, ou beaucoup plus anciennes, comme les États de Provence, ou mêmes créés ex nihilo ; néanmoins, celui de Paris, cour de justice du Roi, ultime suzerain, et donc d’ultime recours, devint ainsi prééminent. On le mentionnait souvent simplement comme « le Parlement ».

[9] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[10] Le diocèse de Chalon (Chalon-sur-Saône) est un ancien diocèse de l’Église catholique en France, supprimé en 1801.

[11] Moines de l’ordre mineur de frères laïcs mendiants fondé par saint François d’Assise en 1209, sur les principes rigoureux de l’humilité totale et de la pauvreté extrême. Les franciscains ont une mission de prédication itinérante. Au 13ème siècle, l’ordre se divise, malgré les tentatives de conciliation de saint Bonaventure, entre les adeptes de la règle de pauvreté originelle et les spirituels, qui jugent la mission d’enseignement incompatible avec la misère matérielle. Malgré ces dissensions, et les diverses branches qui en découlent, les franciscains poursuivent une lutte active contre les hérésies et se répandent rapidement au travers de la chrétienté. Les franciscains portent une robe brune avec une corde pour ceinture (ce qui leur a valu le nom de cordeliers), habit des pauvres de leur temps. A la fin du 13ème siècle, il existe déjà 1500 maisons de franciscains. L’ordre franciscain s’est diversifié en trois courants : les frères mineurs, les frères mineurs conventuels et les frères mineurs capucins. Il existe aussi un tiers ordre de laïcs. Les franciscains sont partis en mission dans le monde entier.