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Raimond-Bérenger IV de Barcelone dit le Saint

mardi 1er juin 2021, par ljallamion

Raimond-Bérenger IV de Barcelone dit le Saint (1113-1162

Comte de Barcelone, de Gérone, d’Osona et de Cerdagne, de 1131 à sa mort

Son règne marque un renforcement sans précédent du pouvoir des comtes de Barcelone [1]. À la suite de son mariage avec l’héritière du royaume d’Aragon [2], Pétronille , prévu par les accords matrimoniaux de Barbastro, en 1137, Raimond-Bérenger IV assura l’union de ses domaines propres et du royaume d’Aragon. Il porta le titre de prince d’Aragon et de comte de Ribagorce [3] à partir de 1137.

À la mort de son frère, le comte de Provence [4] Bérenger-Raimond , il assura la tutelle de son neveu, Raimond-Bérenger. Il est pour cette raison parfois désigné sous le nom de Raimond-Bérenger II de Provence.

Il profita également de l’affaiblissement des Almoravides [5] pour étendre ses possessions vers le sud. Chargé de la défense du royaume d’Aragon, il repoussa d’abord les musulmans des terres qu’ils avaient enlevées aux Aragonais après la défaite de Fraga. Allié aux rois de León [6], Alphonse VII, et de Navarre [7], Garcia V , il fit la conquête de la puissante cité d’Almeria [8] en 1144. Il s’empara ensuite des régions de Lérida [9] et de Tortose [10] entre 1147 et 1152, fixant les limites méridionales de la Catalogne [11].

Raimond-Bérenger IV affronta également les comtes de Toulouse [12], Alphonse Jourdain et son fils Raimond V , dans le sud du royaume de France et en Provence, au cours de la grande guerre méridionale. De grands seigneurs comme les vicomtes de la famille Trencavel [13], les comtes de Rodez [14] et les vicomtes de Narbonne [15], changèrent fréquemment de camp, au gré de leurs intérêts et de la conjoncture politique du moment.

Raimond-Bérenger est le fils du comte de Barcelone, Raimond-Bérenger III , et de sa troisième épouse, Douce de Gévaudan . Celle-ci est l’héritière des comtés de Gévaudan [16], par son père, Gilbert 1er , et de Provence, par sa mère, Gerberge de Provence . Dès 1126, son père l’associe, avec son frère cadet, Bérenger-Raimond, au pouvoir, puisqu’il rencontre le roi d’Aragon, Alphonse 1er .

À la mort de Raimond-Bérenger III, le 19 juillet 1131, il hérite du comté de Barcelone et des autres comtés catalans, avec les comtés de Carcassonne [17] et de Razès [18]. Son frère Bérenger-Raimond, reçoit quant à lui l’héritage de leur mère, avec la Provence et le Gévaudan.

Raimond-Bérenger IV s’entoure des mêmes conseillers que son père, comme l’archevêque de Tarragone [19], Oldegar, et Guillaume Raimond de Moncada, son grand sénéchal [20].

En 1132, le comte de Melgueil [21], Bernard IV, meurt en laissant sa fille Béatrice de Melgueil , âgée de 7 ans, sous la garde conjointe du comte de Toulouse, Alphonse Jourdain, et du seigneur de Montpellier [22], Guilhem VI . Afin d’écarter Alphonse, Guilhem VI négocie les fiançailles de Béatrice avec le frère de Raimond-Bérenger IV, Bérenger-Raimond 1er.

En 1134 est tué à la bataille de Fraga [23] le vicomte de Narbonne, Aymeri II .

Profitant de la minorité de l’héritière, Ermengarde, Alphonse Jourdain se rend maître de Narbonne vers 1139. À la fin de l’année 1142, Alphonse Jourdain prévoit même d’épouser Ermengarde. Ce projet matrimonial, qui ferait passer de façon permanente la vicomté de Narbonne sous contrôle toulousain, menace directement les intérêts de Raimond-Bérenger IV.

Fin 1142, une coalition de seigneurs méridionaux se réunit pour s’opposer aux projets du comte de Toulouse, avec l’appui de Raimond-Bérenger IV et sous la direction du chef de la famille Trencavel, Roger 1er Trencavel , vicomte de Carcassonne, d’Albi [24] et de Razès, qui lui rend hommage pour la vicomté de Carcassonne. Sur les conseils du comte de Barcelone, Ermengarde épouse Bernard d’Anduze [25], fidèle du vicomte Roger et cousin des seigneurs de Montpellier. En 1143, le comte Alphonse, vaincu par ses ennemis et fait prisonnier, est contraint de restituer Narbonne à Ermengarde. La même année, Raimond-Bérenger IV porte assistance au seigneur de Montpellier, qui était en difficulté à la suite d’une révolte nobiliaire.

Durant les premières années de son règne, il entretient des relations compliquées avec son puissant voisin, le roi d’Aragon, qui poursuit l’expansion de son domaine au sud de l’Ebre [26], mais qui menace aussi les frontières des comtés de Raimond-Bérenger IV. En 1133, Alphonse 1er occupe Mequinenza [27] et Horta de Sant Joan [28], avant de mettre la main sur toute la région entre la Matarraña [29] et l’Ebre. La pression ne se relâche qu’en 1134, après l’échec d’Alphonse 1er devant Fraga, qui trouve la mort en faisant le siège de la ville.

En 1135, Raimond-Bérenger IV rencontre le frère et successeur d’Alphonse 1er, Ramire II , à Besalú [30]. Celui-ci, consacré à la vie cléricale par ses parents, avait été moine à l’abbaye Saint-Pons de Thomières [31], puis à Saint-Pierre-le-Vieux de Huesca [32], avant d’être nommé évêque de Huesca [33] et de Roda-Barbastro [34]. Il avait été élu roi d’Aragon en 1134 par une assemblée de noble aragonais réunie à Jaca [35] et avait abandonné à regret la vie cléricale.

Le 11 août 1137, Raimond-Bérenger obtient de Ramire II la main de sa fille, âgée de seulement un an, Pétronille par l’accord matrimonial de Barbastro. Le traité entre Raimond-Bérenger IV et son beau-père stipulait que ses descendants gouverneraient conjointement les deux Etats. Même si Pétronille mourait avant que le mariage soit consommé, le comte de Barcelone hériterait de la couronne d’Aragon. Les 2 royaumes devraient conserver leurs lois propres, leurs institutions et leur autonomie, et rester distinct sur le plan des lois mais unis sous le règne d’une seule dynastie. Cet accord permettait à la Catalogne et à l’Aragon de gagner en force et en sécurité. D’un autre côté, la formation du Portugal, qui faisait sécession de la Castille, contribua à l’équilibre entre les différents royaumes chrétiens de la péninsule.

Le 13 septembre, Ramire II transmet tous ses pouvoirs à son gendre, sans toutefois abdiquer : ne conservant que le titre de roi d’Aragon, il retrouve la vie monastique et se retire dans le monastère Saint-Pierre-le-Vieux. Raimond-Bérenger IV reçoit les serments de fidélité des nobles aragonais à Huesca et prend la tête des deux États avec le titre de comte de Barcelone et prince d’Aragon. Il quitte ensuite l’Aragon et emmène Pétronille à la cour de Barcelone.

La situation ne satisfaisait cependant pas les ordres militaires des Templiers [36], des Hospitaliers [37] et du Saint-Sépulcre [38], qui avaient été désignés en 1131 par Alphonse 1er comme ses héritiers, avant d’être écartés par les partisans de Ramire II. En 1140, Raimond-Bérenger IV trouve un accord avec les Hospitaliers, puis avec les chevaliers du Saint-Sépulcre en 1141, et enfin les chevaliers du Temple en 1143. Ces accords sont conclus après que le comte ait fait d’importantes concessions et donations aux ordres militaires. Le pape Adrien IV confirme plus tard, en 1153, ces accords, par une bulle.

Le royaume de Navarre, soumis à Alphonse 1er d’Aragon, avait repris son indépendance en 1134, les nobles navarrais se choisissant Garcia V comme roi. Dès 1138, Raimond-Bérenger IV œuvre à la réincorporation de la Navarre, sans succès. Il obtient seulement, en 1154, du pape Anastase IV , que les diocèses de Navarre, d’Aragon et de Catalogne soient soumis à l’archevêché de Tarragone.

Rapidement, Raimond-Bérenger IV entame la reconquête de plusieurs villes aragonaises, perdues à la suite de la défaite de Fraga

Il cherche à gagner le soutien du roi de León, Alphonse VII, qui avait espéré obtenir la main de Pétronille en 1136. Raimond-Bérenger IV lui cède Soria [39] avec toutes les possessions aragonaises au-delà du Système ibérique. Il accepte également une suzeraineté théorique du roi de León sur les terres qui faisaient partie de l’ancien royaume taïfa de Saragosse [40].

En 1144 éclate une révolte des nobles d’al-Andalus [41] contre les Almoravides, considérés comme des intrus par les musulmans d’Espagne, accusés d’avoir saccagé la culture raffinée des royaumes taïfas. Mais les rebelles manquent de coordination et les différentes factions se divisent et se combattent les unes les autres, donnant naissance à de nouveaux royaumes taïfas. Souhaitant profiter de la situation chaotique d’al-Andalus, Raimond-Bérenger IV organise plusieurs expéditions. En 1144, il mène une expédition qui parvient à Lorca [42], dans le royaume taïfa de Murcie [43]. En 1146, ses opérations le mènent jusqu’à Valence [44]. L’année suivante, il cherche à pacifier complètement la basse vallée du Cinca, progresse vers Fraga, et s’empare d’Ontiñena [45].

À la mort de son frère, en 1144, Raimond-Bérenger IV reçoit la tutelle de son neveu, Raimond-Bérenger, et de la Provence. Il se trouve confronté à la révolte des seigneurs des Baux [46], soutenus par Alphonse Jourdain, entre 1145 et 1146.

Alphonse VII conclut en novembre 1146 la paix à San Esteban de Gormaz [47] avec le roi de Navarre Garcia V et Raimond-Bérenger IV, afin de mettre fin temporairement à la guerre de succession navarro-aragonaise. Son but est de les rallier afin de préparer une croisade contre Almeria pour l’année suivante. Il obtient même l’appui du pape Eugène III, qui convoque en 1147 une nouvelle croisade contre les Almoravides, accordant aux croisés les mêmes avantages que ceux qui participent à la 2ème croisade d’Orient, partie la même année.

Almeria est alors le principal centre commercial d’al-Andalus et une base pour les pirates. Les Génois apportent leur aide à la croisade et envoient 63 galères et 163 petits bateaux à Barcelone, auxquels s’ajoutent 15 galères qui font déjà route vers le cap de Gata [48]. L’armée d’Alphonse VII, à laquelle se sont joints Garcia V et le comte d’Urgell [49], Armengol VI , quitte Tolède [50] en mai et parvient devant Medinaceli [51] en juillet. L’armée de Raimond-Bérenger IV, accompagné du seigneur de Montpellier, Guilhem VI, avance par mer avec l’aide des Génois [52] et même des Pisans [53] venus de Minorque [54]. À la fin du mois d’août, l’armée de Raimond-Bérenger IV débarque devant Almeria avec les machines de guerre, les catapultes et les tours de siège, tandis qu’arrive Alphonse VII. Le 18 octobre, la ville est prise d’assaut par plus de 12 000 hommes. Une partie de la population est massacrée, tandis que l’autre est faite prisonnier. Le 22 octobre, l’alcazaba [55] tombe aux mains des croisés qui font un butin de 30 millions de maravédis.

En 1147, Raimond-Bérenger IV et Armengol VI organisent la conquête de Lérida. Le comte de Barcelone concentre ses forces à Gardeny en 1149. Au mois d’octobre, l’attaque est menée simultanément contre Lérida, Fraga et Mequinenza : les trois villes tombent rapidement entre les mains de Raimond-Bérenger IV. Les nouveaux territoires ne sont cependant pas annexés au comté de Barcelone. Ils constituent les domaines de la Nouvelle-Catalogne, avec le marquisat de Tortose et le duché de Lérida. Vers 1152, Raimond-Bérenger IV conquiert le château de Miravet [56], qu’il cède aux Templiers, et une quarantaine d’autres forteresses le long de l’Ebre. L’année suivante, il s’empare de Siurana [57] et des montagnes de Prades.

Raimond-Bérenger IV souhaite également s’emparer définitivement de Valence et de Murcie. Pour cela, il obtient des Génois une promesse d’aide. En 1148, il noue des liens étroits avec le roi de Valence et de Murcie, Muhammad ibn Mardanis . En 1151, il signe avec Alphonse VII le traité de Tudèle, par lequel le roi de León lui laisse les mains libres dans les royaumes de Valence et de Murcie, jusqu’au cap de Gata, en échange d’une reconnaissance théorique de vassalité.

En 1150, à la mort de Roger 1er Trencavel, Raimond-Bérenger IV conserve l’hommage de son frère et héritier, Raymond 1er, déjà vicomte de Béziers. Le clan barcelonais se renforce avec le mariage d’une sœur de Raymond 1er avec le comte de Foix [58], Roger-Bernard 1er . C’est également à ce moment que Raimond-Bérenger IV fonde le monastère de Poblet [59], qu’il donne aux moines cisterciens [60] de l’abbaye de Fontfroide [61], dont l’abbé est justement un de ses parents, Sanche de Provence.

Mais la chance tourne cette fois en faveur du nouveau comte de Toulouse, Raymond V : le 10 janvier 1153, il capture Raymond 1er Trencavel et plusieurs de ses vassaux, tels que le seigneur de Montpellier, Guilhem VII, alors qu’ils mènent une razzia dans le comté de Toulouse : ils ne sont libérés contre une rançon de 3 000 marcs d’argent qu’en juin 1155.

Au retour de la 2ème croisade [62], le roi de France Louis VII se sépare de son épouse Aliénor, duchesse d’Aquitaine [63] et comtesse de Poitiers [64]. Celle-ci se remarie huit semaines plus tard, le 18 mai 1152, avec Henri Plantagenêt, duc de Normandie [65], comte d’Anjou [66], du Maine [67] et de Tours [68] et, 2 ans plus tard, roi d’Angleterre. Or Aliénor possède des droits sur le comté de Toulouse et Henri II Plantagenêt reprend à son compte ses prétentions et s’allie avec, Raimond-Bérenger IV. Leur coalition rallie Raymond 1er Trencavel et Ermengarde de Narbonne. Pour contrebalancer cette menace, Raymond V épouse en 1154 Constance , sœur du roi Louis VII. En 1155, de retour d’un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle [69], Louis VII rencontre successivement le roi de Navarre, à Jaca, puis Raymond V à Toulouse.

En 1156, Raimond-Bérenger IV obtient du vicomte de Béarn [70] qu’il reconnaisse sa suzeraineté.

La Provence relevant du Saint Empire, Raymond V et Raimond-Bérenger IV cherchent chacun à se rallier l’empereur Frédéric 1er Barberousse. En 1161 se tient un concile à Toulouse, afin de choisir qui de Victor IV ou d’Alexandre III doit être pape. La majorité des évêques et des cardinaux, suivis de Louis VII, Henri II et Raimond-Bérenger IV, choisit Alexandre III, tandis que Frédéric 1er, soutenu par Raymond V, penche pour Victor IV. Afin de ne pas affaiblir sa position vis-à-vis de l’empereur, Raimond-Bérenger IV de Barcelone accepte de se rapprocher de Raymond V et conclut la paix avec lui. Il soutient également le mariage de Richezza de Pologne , une cousine de Frédéric Barberousse et veuve d’Alphonse VII, avec son neveu, Raimond-Bérenger III de Provence.

Sur la route de Turin [71], pour rencontrer l’empereur Frédéric 1er Barberousse, Raimond-Bérenger IV tombe malade. Il rédige son testament le 4 août 1162 et meurt 2 jours plus tard, à Borgo San Dalmazzo [72]. Le corps du comte est transporté de Borgo San Dalmazzo au monastère de Ripoll [73], où il est enterré. Raimond-Bérenger IV est d’ailleurs le dernier comte de Barcelone enterré dans ce monastère : son successeur, Alphonse II d’Aragon, fait le choix du monastère de Poblet, qu’il avait fondé en 1150.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de E. Bagué, Percy E. Schramm et J. Cabestany, Els primers Comtes Reis, Història de Catalunya, Biografies Catalanes, vol. 4, Vicens-Vives, Barcelone, 1980 (ISBN 84-316-1807-8)

Notes

[1] Le comté de Barcelone est à l’origine une subdivision du royaume wisigoth en Hispanie. Conquis par les Maures à la fin du 8ème siècle, reconquis par Charlemagne en 801, il est intégré à la marche d’Espagne, province frontière face aux musulmans d’Al-Andalus. Des comtes nommés par les souverains carolingiens se succèdent à la tête de ce comté, considéré comme le plus important de la marche. À l’extinction de la dynastie carolingienne, les comtes se succèdent de façon héréditaire dans la descendance du comte Guifred, dit le Velu. Cette dynastie domine également les comtés de Girone et de Ausone, et rassemble peu à peu sous son autorité directe ou indirecte tous les comtés formant l’actuelle Catalogne : Besalú, Cerdagne, Empuries, Pallars, Roussillon et Urgell.

[2] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.

[3] Le comté de Ribagorce était l’un des anciens comtés pyrénéens formés au Moyen Âge au début de la Reconquista. Il était limité par la haute vallée de l’Ésera à l’ouest, son principal affluent l’Isabena, et par la Noguera Ribagorzana à l’est. Son histoire est liée au comté, puis royaume d’Aragon, auquel il fut définitivement rattaché à partir du 11ème siècle. Les limites de ce comté correspondent aujourd’hui à l’actuelle comarque aragonaise de Ribagorce.

[4] Le Comté de Provence est une ancienne principauté territoriale située à l’est du delta du Rhône. Il ne doit pas être confondu avec le marquisat ou le Duché de Provence. En 1019, Emma, comtesse de Provence, se maria avec Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, transmettant les droits de la lignée de Roubaud à la maison de Toulouse. Le titre de marquis de Provence passa définitivement à cette maison à compter de 1093. En 1112, Douce de Provence, héritière des droits de la ligne de Guilhem, épousa Raimond Bérenger III, comte de Barcelone, qui devient Raimond Bérenger 1er de Provence. Les maisons de Toulouse et de Barcelone entrèrent alors en conflit pour le marquisat. Un traité fut conclu, en 1125, entre Raymond Bérenger et Alphonse Jourdain de Toulouse : par celui-ci, le comté de Provence fut divisé en un marquisat au nord de la Durance - attribué aux Toulouse - et un comté au sud, attribué à Barcelone. En 1193, Alphonse II de Provence épouse Gersande de Forcalquier, ce qui donne naissance au comté de Provence Forcalquier.

[5] Les Almoravides sont une dynastie berbère sanhajienne, qui constitue du 11ème au 12ème siècle une confédération de tribus puis un empire englobant la Mauritanie, le Maroc, l’Ouest de Algérie ainsi qu’une partie de la péninsule Ibérique (actuels Espagne, Gibraltar et Portugal).

[6] Le royaume de León, une des 15 grandes anciennes divisions de l’Espagne et du Portugal, fut un des royaumes médiévaux de la Péninsule Ibérique, successeur du royaume des Asturies, qui eut un rôle dans la Reconquista et la formation des royaumes chrétiens successifs de l’occident péninsulaire.

[7] Le royaume de Navarre est un royaume médiéval fondé en 824 par les Vascons, dont le premier roi est Eneko Arista, premier d’une lignée de seize rois basques qui régneront sur le Royaume jusqu’en 1234. Attaquée depuis trois siècles au nord des Pyrénées, dans le duché de Vasconie par les Francs, et au sud par les Wisigoths, puis les Omeyyades (musulmans), la Vasconie est réduite au petit Royaume de Pampelune, terres ancestrales du Saltus Vasconum. La Haute-Navarre fut conquise en 1512 par le royaume d’Aragon et fut intégrée en 1516 dans l’actuel royaume d’Espagne et l’autre partie (Basse-Navarre), restée indépendante, fut unie à la couronne de France à partir de 1589 d’où le titre de « roi de France et de Navarre » que portait Henri IV

[8] Almería (est une ville d’Espagne, capitale de la province d’Almería en Andalousie. Port sur la mer Méditerranée. Ville côtière et portuaire, entre Grenade et Murcie. Elle est délimitée par le mont Gádor (Sierra de Gádor) à l’ouest, au nord par la montagne Alhamilla (Sierra Alhamilla), à l’est par une grande plaine qui culmine au pic de Cabo de Gata, situé dans le parc naturel de Cabo de Gata-Níjar, et au sud par l’ouverture sur une grande baie. Après la chute des Omeyyades d’Al-Andalus (Omeyyades de Cordoue), la cité devint le siège d’un royaume taifa, qui fut ensuite conquis par le royaume taïfa de Murcia, puis par les Almoravides. La ville fut conquise en 1147 par Alphonse VII, roi de Castille. Cette période marquée par deux guerres et une occupation impliqua le déclin économique de la ville. Reconquise une dizaine d’années plus tard par les Almohades, elle fut intégrée dans le royaume de Grenade un siècle plus tard. Les Rois Catholiques la conquirent en 1489, et de port commercial avec l’Afrique, elle devint une ville côtière menacée par les pirates barbaresques. Elle fut délaissée par le commerce avec les Amériques dont Séville et son port Cadix avaient le monopole. Le 16ème siècle fut marqué par le tremblement de terre de 1522, et par plusieurs révoltes morisques, durement réprimées.

[9] Lleida (nom officiel en catalan) ou Lérida (en castillan), est une ville située dans le nord-est de l’Espagne, dans la communauté autonome de Catalogne. Elle est la capitale de la province du même nom. Les Maures s’emparèrent de la ville. Le comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone parvint à la reconquérir en 1149. Elle devint le siège d’une grande université, la plus ancienne de la couronne d’Aragon jusqu’en 1717 quand Philippe V la déplaça vers la ville de Cervera. L’université de la ville est aujourd’hui de nouveau active. Lérida fut également le théâtre de plusieurs batailles durant la Guerre de Trente Ans.

[10] Tortosa ou Tortose en français est une ville dans le nord-est de l’Espagne, en Catalogne. Elle est la capitale de la comarque de Baix Ebre dans la province de Tarragone.

[11] La Catalogne est une communauté autonome et une région historique d’Espagne, régie par un statut d’autonomie. En 718, elle est passée sous contrôle musulman et est devenue une partie d’al-Andalus, une province du Califat omeyyade. Ensemble de comtés qui forment la marche d’Espagne de l’Empire carolingien depuis la conquête par Charlemagne (785-801), la Catalogne naît au 9ème siècle. Le « père fondateur » de la Catalogne serait Guifred le Velu, nommé comte de Barcelone en 878 au concile de Troyes. Guifred le Velu est l’ancêtre de la dynastie de Barcelone, qui construit peu à peu l’État catalan autour du comté de Barcelone, en ignorant la suzeraineté des rois francs considérés de plus en plus comme incapables d’assurer la protection comme en témoigne la prise de Barcelone en 985 par les troupes maures d’Almanzor sans que le roi Lothaire, pourtant appelé à l’aide par le comte Borrell II, n’intervienne. Ces comtés sont également parmi les lieux de naissance de la paix de Dieu à la fin du 10ème siècle, et surtout de la trêve de Dieu qui en découle au 11ème siècle, ainsi que de leur institutionnalisation sous le contrôle des Églises locales et de leurs prélats (évêques et abbés réformateurs). La pratique de ces « assemblées de paix » (qui préfigurent les corts) comme le maintien d’une forte culture juridique de l’écrit (attestée par la rédaction de conventions ou convenientiæ) vont constituer les bases de cet État catalan en construction, dans une société profondément féodalisée depuis la crise du 11ème siècle

[12] Le comté de Toulouse est un ancien comté du sud de la France, dont le titulaire était l’un des six pairs laïcs primitifs. Le comté de Toulouse est créé en 778 par Charlemagne, au lendemain de la défaite de Roncevaux, afin de coordonner la défense et la lutte contre les Vascons et intégré dans le royaume d’Aquitaine, lorsque celui-ci est créé trois ans plus tard.

[13] Les membres de la maison Trencavel furent à une époque parmi les seigneurs méridionaux les plus puissants après le comte de Toulouse et le roi d’Aragon (aussi et d’abord comte de Barcelone) qui étaient leurs suzerains. À l’apogée de leur règne, ils détenaient les vicomtés d’Agde, Albi, Ambialet, Béziers, Carcassonne, Nîmes et du Razès. Les Trencavel furent parmi les acteurs majeurs de la croisade des Albigeois qui a scellé, à plus ou moins long terme, la fin des possessions seigneuriales de cette maison, en même temps que celle des comtes de Toulouse.

[14] Le comté de Rodez est un fief faisant partie de l’ancienne province du Rouergue, aujourd’hui en Aveyron, et dont la capitale est Rodez. Raymond de Saint-Gilles, en partant pour la croisade, avait engagé à Richard III, fils puîné de Béranger vicomte de Millau et de Rodez, la partie de la ville de Rodez appelée le Bourg et quelques châteaux. De là l’origine du comté de Rodez, car le vicomte Richard III prit le titre de comte de Rodez en 1112, profitant des luttes entre Guillaume IX d’Aquitaine et Alphonse Jourdain, comte de Toulouse. À la mort d’Henri II de Rodez, en 1304, le comté passa par testament à sa fille Cécile, mariée à Bernard VI, comte d’Armagnac et ce, à condition qu’il reste toujours et invariablement uni au comté d’Armagnac. Cécile prit le titre de comtesse de Rodez, mais le comté lui fut disputé par ses sœurs. Cécile mourut en 1313, laissant pour héritier Jean 1er, son fils, qui unit définitivement les comtés d’Armagnac et de Rodez à la mort de son père Bernard VI en 1319

[15] Narbonne est une commune française située dans le département de l’Aude. Jusqu’à la fin du Moyen Âge, Narbonne fut gouvernée par deux seigneurs : l’archevêque et le vicomte. De 1515 à 1523, le cardinal Jules de Médicis fut archevêque de Narbonne. Il quitta l’archevêché lorsqu’il devint pape sous le nom de Clément VII (1523-1534).

[16] Le comté du Gévaudan est une ancienne principauté féodale qui couvre l’ancien territoire de la tribu gauloise des Gabales. Le processus de féodalisation et la transmission du comté à des héritiers de plus en plus lointains, finalement le roi d’Aragon, aboutit à la réduction de l’autorité réelle du comte à quelques seigneuries autour de Grèzes (Lozère). Dans le même temps, l’évêque de Mende Aldebert III du Tournel se rend le seul maître de Mende et prête hommage en 1161 au roi de France Louis VII pour l’ensemble du Gévaudan. Lorsque Saint-Louis achète en 1258 au roi d’Aragon Jacques 1er ses droits sur le comté, se pose la question de définir les pouvoirs respectifs du roi de France et de l’évêque de Mende. L’acte de paréage conclu en 1307 entre Philippe Le Bel et Guillaume VI Durand, attribue finalement le titre de comte, à l’évêque mais partage les droits attachés au titre entre l’évêque et le roi, dont les représentants s’établissent à Marvejols. Cet accord assure jusqu’à la révolution au Gévaudan le statut d’une principauté ecclésiastique, comme c’est le cas également pour les comtés voisins du Velay et de Viviers (Vivarais).

[17] La vicomté de Carcassonne apparaît pour la première fois en 1082. C’est à cette date que Bernard Aton IV Trencavel, vicomte de Nîmes et d’Albi, revendiquant les droits de sa mère Ermengarde, réclame les comtés de Carcassonne et de Razès, ainsi que les vicomtés de Béziers et d’Agde, et s’en empare. Les Trencavel deviennent alors seigneurs de fait, sans porter le titre de vicomtes. Ermengarde meurt en 1101, et son fils Bernard-Aton Ier (IV de Nîmes et d’Albi) est proclamé formellement vicomte de Carcassonne, Razès, Béziers et Agde. Barcelone tente de s’y opposer à plusieurs reprises.

[18] Le Razès désigne historiquement un ancien pagus ou comté carolingien portant le nom de sa capitale historique : l’oppidum ou cité de Redae (l’actuelle Rennes-le-Château au sud-ouest du département de l’Aude). Le comté du Razès fut absorbé par la province du Languedoc en 1240, mais subsiste largement dans la toponymie de la région comprise entre Mirepoix et Limoux (Belvèze-du-Razès, Fenouillet-du-Razès, Peyrefitte-du-Razès, Bellegarde-du-Razès, etc.)

[19] L’archidiocèse de Tarragone est une église particulière de l’Église catholique en Espagne. Érigé au 1er siècle, le diocèse de Tarragone est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain dès le 5ème siècle. Il est l’archidiocèse historique de Catalogne.

[20] Le sénéchal de Barcelone ou de Catalogne est un grand officier du comté de Barcelone au Moyen Âge. Le sénéchal, siniskalk, était littéralement le doyen des serviteurs, et à l’origine, celui chargé du ravitaillement du palais comtal. Il était désigné comme dapifer (écuyer tranchant) en latin.

[21] Le comté de Melgueil (actuellement Mauguio) était un comté qui se situait dans la majeure partie du Gard et dans la partie est de l’actuel département de l’Hérault en France. À l’origine, l’évêché de Maguelone et le comté de Maguelone siégeaient à Maguelone. Après la ruine de Maguelone en 737 par Charles Martel, et ce, afin que les sarrazins ne s’en emparent, les évêques et les comtes se réfugient à Substantion, au nord est de Montpellier. Par la suite, ils s’installent à Melgueil (Mauguio) et se nomment indifféremment Comtes de Substantion ou Comtes de Melgueil

[22] La Seigneurie de Montpellier était une juridiction médiévale centrée sur la ville de Montpellier (France) et de ses environs. La Seigneurie de Montpellier voit le jour le 26 novembre 985, lorsque le comte Bernard II de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhèm en échange de son dévouement, l’ancien territoire situé entre l’antique voie domitienne, le Lez et La Mosson. Ses héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d’un château et d’une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier.

[23] La bataille de Fraga est une victoire écrasante des Almoravides remportée le 17 juillet 1134 près de Fraga sur l’armée chrétienne dirigée par Alphonse 1er le Batailleur, roi d’Aragon.

[24] L’Albigeois est le nom donné à l’ancienne vicomté d’Albi, région historique qui faisait partie de la province du Languedoc. La taille de cette région a varié au fil de l’histoire. Elle est nettement plus grande que le Pays d’albigeois région naturelle située autour d’Albi.

[25] La Maison d’Anduze est, dès le 11ème siècle, l’une des plus importantes familles nobles du Languedoc. Ses premiers membres battaient monnaie et se qualifiaient marquis et selon certains auteurs prince d’Anduze. La maison d’Anduze fut la souche de plusieurs autres familles qui du 10ème siècle au 12ème siècle se séparèrent du tronc commun et formèrent diverses branches sous des noms particuliers tels que Bermond, Roquefeuil, Alais, Lavoulte etc

[26] L’Èbre est le plus puissant des fleuves espagnols. Sa longueur est de 928 km et son bassin versant a 85 550 km² de superficie.

[27] Mequinenza est une commune d’Espagne, dans la province de Saragosse, communauté autonome d’Aragon comarque de Bajo Cinca. Il est situé à l’extrémité orientale de la province de Saragosse et situé à la confluence de deux rivières, de l’Èbre et du Sègre. La superficie de la commune est de 307,45 km².

[28] Horta de Sant Joan est une commune de la province de Tarragone, en Catalogne, en Espagne, de la comarque de Terra Alta (Canton de la Terre Haute). La ville est une des plus anciennes d’Espagne, sur le sommet d’une colline, où il y avait une petite cité ou un oppidum ibérique, de la tribu des Ilercavones.

[29] La Matarraña est une rivière espagnole dans la communauté autonome d’Aragon, affluente de l’Èbre.

[30] Le comté de Besalú est un des comtés catalans du Moyen Âge créé sans doute en 988. Il recouvrait un territoire dont les limites recoupaient approximativement le territoire de l’ancien pagus de Besalú et faisait partie à l’origine de la Marche d’Espagne. Il s’organisait autour de la ville de Besalú et s’étendait alors sur la Garrotxa et une partie du Ripollès, jusqu’à Agullana et Figueres, et l’Alt Empordà, le Banyoles et le Gironès. En 1111, à la suite de la disparition du dernier représentant de la dynastie comtale de Besalú, le comté est intégré dans les domaines du comte de Barcelone, Raimond Bérenger III, s’intégrant au territoire de la principauté de Catalogne.

[31] La cathédrale Saint-Pons-de-Cimiez ou abbaye Saint-Pons-de-Thomières, ou Abbatia Sancti Pontii - Abbatia Thomeriarum, est une ancienne abbaye et cathédrale catholique romaine, située à Saint-Pons-de-Thomières, dans le département de l’Hérault. L’abbaye fut fondée en 936 par le comte de Toulouse, Raymond III Pons et son épouse Garsinde. Elle était le siège de l’évêché de Saint-Pons de Thomières, créé en 1318 par détachement du diocèse de Narbonne et supprimé à la Révolution pour être intégré au diocèse de Montpellier (devenu par la suite archidiocèse).

[32] Le monastère Saint-Pierre-le-Vieux est une ancienne abbaye, élevée au 12ème siècle dans le style roman, à l’intérieur de la ville de Huesca, dans la communauté autonome du même nom. L’abbaye servit de panthéon royal pour les rois d’Aragon puisque y furent enterrés les rois Alphonse 1er le Batailleur et Ramire II le Moine.

[33] Le diocèse de Huesca est un diocèse de l’Église catholique en Espagne, suffragant de l’archidiocèse de Saragosse. L’évêché est à Huesca avec la cathédrale de la Transfiguration. Le diocèse est officiellement érigé en 533, suffragant du diocèse de Tarragone avec Elpide comme 1er évêque. Gabin, évêque de 576 à 600 est présent au 3ème concile de Tolède le 8 mai 589, sa signature scelle l’abjuration de l’arianisme du roi Récarède 1er et sa conversion à la foi catholique. En 598, a eu lieu à Huesca un conseil de la province ecclésiastique tarraconaise. Ordulf, successeur de Gabin, participe en 633 au 4ème concile de Tolède et en 638, 6ème concile de Tolède. Eusèbe, 6ème évêque, est présent au 8ème concile de Tolède en 653. Beaucoup d’évêques de Huesca de cette époque sont liés au monastère saint Martin de Asán, outre Vincent, qui fait profession religieuse en 551 comme diacre et lègue ses biens au monastère du temps de l’abbé saint Victorien, d’autres évêques de Huesca sont premièrement abbés de saint Martin de Asán, comme Audebert, qui étant abbé, assiste comme vicaire l’évêque Gadiscle au 15ème concile de Tolède en 683 puis comme évêque, signe en 693 les actes du 16ème concile de Tolède. De plus des évêques d’autres diocèses ont été moines de saint Martin de Asán comme saint Gaudiose de Tarazona, Aquilin de Narbonne, Tranquilin de Tarragone et Eufronime de Zamora. En 711 les Arabes envahissent la péninsule Ibérique et en prennent bientôt la majeure partie : en 714, ils atteignent Saragosse et la vallée de l’Èbre. Huesca capitule en 719, et une minorité de chrétiens emporte les reliques de leurs églises et prennent la route de l’exil dans les vallées cachées pyrénéennes, y résidant au cours des 380 années de domination musulmane à Huesca, soit à Siresa où sera fondé le monastère Saint-Pierre, à Sasabe avec le monastère Saint-Adrien, et également le monastère Saint-Jean de la Peña et le monastère de San Pedro, ce seront des lieux de refuge pour les anciens évêques de Huesca devenus évêques itinérants sous le titre d’évêques d’Aragon.

[34] Le diocèse de Barbastro-Monzón est un diocèse de l’Église catholique en Espagne, suffragant de l’archidiocèse de Saragosse. L’évêché est à Barbastro où se trouve la cathédrale de Santa María de la Asunción.

[35] Jaca est une commune d’Espagne dans la communauté autonome d’Aragon, province de Huesca. C’est la capitale de la comarque de la Jacétanie. Elle est située au pied des Pyrénées, sur l’axe Pau - Saragosse par le Tunnel du Somport. La cité de Jaca fut la première capitale du royaume d’Aragon (12ème siècle), un des points de départ de la Reconquista. Elle n’était, au début du 11ème siècle, qu’un camp militaire fortifié. Mais son emplacement stratégique au pied du col du Somport, et sur le camino aragonés vers Santiago de Compostelle, chemin de pèlerinage de plus en plus fréquenté, lui donnèrent de l’importance. Ramire 1er d’Aragon, fils du roi Sanche III de Navarre le Grand, hérita du comté de Jaca, puis des comtés de Sobrarbe et de Ribagorce, et prit le titre de roi d’Aragon en 1038. Son fils Sanche 1er obtint du pape que Jaca, sa capitale, devienne le siège de l’évêché d’Aragon. Il accorda à la ville une charte (fuero de Jaca de 1077), et ordonna la construction de la cathédrale Saint-Pierre. La reconquête de Huesca sur les musulmans en 1096 fit perdre à Jaca son rang de capitale. Jaca resta un centre commercial, maîtresse de l’un des cinq péages sur la route Saragosse - France, et gîte d’étape majeur pour les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle

[36] L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient appelés les Templiers. Cet ordre fut créé à l’occasion du concile de Troyes, ouvert le 13 janvier 1129 à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les 12ème et 13ème siècles à l’accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête ibérique. Afin de mener à bien ses missions et notamment d’en assurer le financement, il constitua à travers l’Europe chrétienne d’Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l’ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l’époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux. Après la perte définitive de la Terre sainte consécutive au siège de Saint-Jean-d’Acre de 1291, l’ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissous par le pape Clément V le 13 mars 1312 à la suite d’un procès en hérésie.

[37] L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, généralement connu, dès le 12ème siècle, sous le nom de Ordo Hospitalis Sancti Johannis Hierosolymitani, est un ordre religieux catholique hospitalier et militaire qui a existé de l’époque des Croisades jusqu’au début du 19ème siècle. Son origine remonterait à la fin du 11ème siècle dans l’établissement des marchands amalfitains à Jérusalem et la création d’hôpitaux, d’abord à Jérusalem, puis en Terre sainte, d’où leur nom d’« Hospitaliers ». À la suite de donations, ils vont posséder des établissements, prieurés et commanderies dans toute l’Europe catholique. À l’instar des Templiers, il assume rapidement une fonction militaire pour défendre les pèlerins qu’il accueille sur les chemins de Jérusalem, puis pour combattre les Sarrasins aux côtés des Francs de Terre sainte. Après l’expulsion des Croisés de Terre sainte en 1291, l’Ordre s’installe à Chypre avant de conquérir l’île de Rhodes en 1310 et de devenir une puissance maritime pour continuer à être le rempart de la chrétienté contre les Sarrasins. À la suite de la disparition de l’ordre du Temple en 1314, les Hospitaliers reçoivent les biens des Templiers, ce qui fait d’eux l’ordre le plus puissant de la chrétienté. Expulsé de Rhodes en 1523 par la conquête turque, l’Ordre s’installe à Malte en 1530, dont il est considéré comme le souverain, par décision de Charles Quint.

[38] L’ordre canonial régulier du Saint-Sépulcre, chanoines du Saint-Sépulcre ou congrégation du Saint-Sépulcre est un ordre religieux de chanoines réguliers créé par Godefroy de Bouillon après la prise de Jérusalem en 1099. Suivant la règle de saint Augustin, cet Ordre a pour fonction la protection du Saint-Sépulcre mais aussi la vie liturgique du sanctuaire. Avec l’extension des conquêtes en Terre sainte, l’Ordre se développe en étendant sa mission de protection des lieux saints sur l’ensemble du Royaume franc de Jérusalem. Avec la perte des États latins d’Orient, l’Ordre se replie sur l’Europe. En 1489, Innocent VIII décide la suppression de l’ordre canonial et son incorporation à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

[39] La province de Soria (en espagnol : Provincia de Soria) est une des neuf provinces de la communauté autonome de Castille-et-León, dans le centre de l’Espagne. Sa capitale est la ville de Soria. La province de Soria est bordée au nord par La Rioja, à l’est par la province de Saragosse, au sud par la province de Guadalajara et à l’ouest par les provinces de Ségovie et de Burgos.

[40] La taïfa de Saragosse est un royaume musulman indépendant situé à l’est de l’Espagne de 1018 à 1110. Il naît en 1018 sur les décombres du Califat Omeyyade de Cordoue. Durant les trois premières décennies, la ville est dirigée par les arabes yéménite Toujibides, supplantés par la suite par la dynastie de la même origine Houdides. Finalement le royaume est conquis par les Almoravides en 1110.

[41] Al-Andalus est le terme qui désigne l’ensemble des territoires de la péninsule Ibérique et de la Septimanie qui furent sous domination musulmane de 711 (premier débarquement) à 1492 (chute de Grenade). L’Andalousie actuelle, qui en tire son nom, n’en constitua longtemps qu’une petite partie. La conquête et la domination du pays par les Maures furent aussi rapides qu’imprévues et correspondirent à l’essor du monde musulman. Al-Andalus devint alors un foyer de haute culture au sein de l’Europe médiévale, attirant un grand nombre de savants et ouvrant ainsi une période de riche épanouissement culturel

[42] Lorca est une ville située au sud-est de l’Espagne, dans la Région de Murcie.

[43] Le taïfa de Murcie fut est un État musulman indépendant d’Al-Andalus, située dans le Levant espagnol et dont le territoire fut partagé entre la Couronne de Castille (sous le nom de Royaume de Murcie) et la Couronne d’Aragon (qui l’intégra au royaume de Valence) à la suite de la Reconquête.

[44] Valence ou Valencia en espagnol est une ville d’Espagne, située dans l’est du pays sur la côte méditerranéenne. Fondée en 138 av. jc par le consul romain Decimus Junius Brutus Callaicus sous le nom de Valentia Edetanorum, Valence devient, au Moyen Âge, la capitale du royaume de Valence.

[45] Ontiñena est une commune d’Espagne dans la province de Huesca en communauté autonome d’Aragon.

[46] Les seigneurs des Baux constituent l’une des familles les plus puissantes de la basse Provence médiévale. Ils installent un pouvoir local sur le comté de Provence à la fin du premier millénaire. Mais cette domination est contrecarrée au 13ème siècle par le comte de Barcelone, dont la prise de pouvoir marque la fin de la maison des Baux. Ils étaient des seigneurs indépendants, châtelains des Baux et d’Arles, et exerçaient une autorité considérable au niveau local.

[47] San Esteban de Gormaz est une commune espagnole située dans la province de Soria dans la communauté autonome de Castille-et-León.

[48] Le cabo de Gata ou cap de Gate est un cap situé au sud de la péninsule Ibérique, sur la mer Méditerranée. Il se situe sur la commune de Níjar, dans la province d’Almería, Andalousie en Espagne. Elle se caractérise par être la région la plus sèche d’Espagne, et en raison de la faible pluviométrie et de son climat semi-aride, cette région ressemble à un désert.

[49] Le comté d’Urgell est un ancien comté catalan de la marche hispanique du royaume franc carolingien, qui se forme entre 785 et 790 pour lutter contre les musulmans qui avaient conquis l’Espagne et les Pyrénées. La région est alors rattachée au comté de Toulouse. Le comté d’Urgell fut créé, à l’époque carolingienne, au sein du Royaume franc. Sa capitale était initialement Castellciutat puis, à compter de 1105, Balaguer. Le noyau de ce comté était La Seu d’Urgell. Les comtes d’Urgell sont mentionnés pour la première fois en 981.

[50] Tolède est une ville qui se trouve dans le centre de l’Espagne, capitale de la province du même nom et de la communauté autonome de Castille-La Manche. Lors des Grandes invasions du 5ème siècle qui ravagèrent un Empire romain d’Occident déclinant, Tolède est pillée à plusieurs reprises par les Barbares (Vandales, Suèves et Alains) qui ont envahi la péninsule Ibérique à partir de l’an 409. À partir du milieu du 6ème siècle, Tolède devient la capitale des Wisigoths, devenus les nouveaux maîtres d’une grande partie de la péninsule. Au début du 8ème siècle, lors de la conquête musulmane de l’Espagne, le dernier souverain wisigoth, Rodrigue, est battu par le conquérant arabe Tariq ibn Ziyad à la bataille de Guadalete en 711. Tolède tombe aux mains des musulmans en 712. À partir de là, la ville fait partie du Califat omeyyade, puis de l’Émirat de Cordoue (755–929), et enfin du Califat de Cordoue. Le 25 mai 1085, en pleine Reconquista, les chrétiens dirigés par le roi Alphonse VI de Castille reprennent Tolède aux musulmans.

[51] Elle tire son nom de la "ville de la paix" car c’est à Médinaceli que meurt Almanzor, de retour d’une expédition militaire infructueuse à Compostelle. Almanzor n’avait de cesse de guerroyer et son décès ouvre la porte à l’espoir d’une période de paix. Elle est la capitale historique de la comarque de Tierra de Medinaceli, dont le chef-lieu actuel est Arcos de Jalón. C’est un des plus beaux villages d’Espagne, riche en vestiges romains et arabes. Un arc romain et un arc arabe en excellent état, un musée dans le palais ducal qui abrite les mosaïques romaines mises au jour lors de travaux de voirie ou d’habitation.

[52] La République de Gênes est l’une des grandes républiques maritimes italiennes (ou thalassocratie) qui a duré près de 8 siècles, du milieu du 11ème siècle à 1797, après l’abdication du dernier doge de Gênes, Giacomo Maria Brignole.

[53] La république de Pise était un État indépendant de facto centré sur la cité toscane de Pise à la fin du 10ème et 11ème siècle. Elle croît jusqu’à devenir une puissance économique, un comptoir commercial dont les marchands dominent le commerce méditerranéen et italien durant un siècle, avant d’être surpassée et supplantée par Gênes. La puissance de Pise, en tant que solide nation maritime, s’accroît pour atteindre son apogée au 11ème siècle, époque à laquelle elle acquiert sa gloire, qui la classe désormais traditionnellement parmi les quatre républiques maritimes historiques principales de la péninsule.

[54] Minorque est l’une des quatre îles Baléares habitées, cet archipel étant situé en mer Méditerranée. Elle se place au nord-est de Majorque et est voisine de l’îlot de l’Aire. En 1231, après la reconquête de Majorque par les chrétiens, Minorque reste un État musulman indépendant, quoique tributaire au roi Jacques 1er d’Aragon. L’île est d’abord gouvernée par Abû ’Uthmân Sa’îd ibn Hakam al Qurashi, puis après sa mort par son fils, Abû ’Umar ibn Sa’îd, d’Abû’Umar. Une invasion aragonaise, menée par Alphonse III intervient le 17 janvier 1287, date désormais célébrée comme jour national à Minorque. La plupart des habitants musulmans de l’île sont asservis et vendus sur les marchés aux esclaves d’Ibiza, de Valence et de Barcelone. Jusqu’en 1344, l’île appartient au royaume de Majorque, membre de la Couronne d’Aragon, puis est annexée par le royaume d’Aragon, lui-même intégré plus tard au royaume unifié d’Espagne.

[55] L’Alcazaba d’Almería est une forteresse située dans la ville éponyme en Andalousie. En 955, Almería gagne le statut de médina (ville) grâce au calife Abd al-Rahman III avec la construction de la citadelle défensive, située dans le secteur haut de la ville. Dotée de murailles et de tours mais aussi de squares, de maisons et d’une mosquée, la Alcazaba est également destinée à accueillir le siège du gouvernement local, commandant la ville et la mer toute proche. Le complexe est élargi sous Almanzor (premier ministre du Calife Hicham II) et, plus tard, sous Al-Jairan, premier roi de la taïfa d’Almería (1012 à 1028).

[56] Le château de Miravet est une forteresse de l’ordre du Temple située à Miravet en Catalogne, dans la province de Tarragone, située dans le nord-est de l’Espagne. En 1152, durant la Reconquista, les templiers assiègent la forteresse, l’attaquent et en prennent possession. En 1153, Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, leur en fait don afin qu’ils protègent la frontière sud du comté de Barcelone. Jusqu’en 1230, Miravet contribuera à la défense de la zone. C’est à partir de 1185 que la colonisation peut s’effectuer. Elle sera très lente. Une fois la région pacifiée, un bourg se construit autour du château. Miravet devient le centre d’une colonie chrétienne. L’ordre du Temple possédait d’importants troupeaux.

[57] Siurana est une commune d’Espagne dans la communauté autonome de Catalogne, province de Gérone, de la comarque d’Alt Empordà

[58] Le comté de Foix est à l’origine un territoire du comté de Carcassonne détaché par le comte Roger Ier le Vieux en faveur de son fils cadet Bernard-Roger.

[59] L’abbaye de Poblet est une abbaye cistercienne située dans la Conca de Barberà, plus précisément à Vimbodí i Poblet, en Catalogne. Poblet abrite un impressionnant ensemble architectural, parmi les plus grands d’Europe. Il abrite en particulier le plus grand monastère d’Europe encore habité. Depuis le Moyen Âge, le site est un symbole majeur de la couronne d’Aragon et des territoires qui en dépendaient. À partir du règne de Pierre le Cérémonieux au 15ème siècle, il sert de panthéon des rois d’Aragon, bien qu’il abrite des tombes plus anciennes, ainsi que des personnes de la même famille, et d’autres nobles.

[60] L’ordre cistercien (Ordo cisterciensis, o.cist.), également connu sous le nom d’ordre de Cîteaux ou de saint ordre de Cîteaux (Sacer ordo cisterciensis, s.o.c.), est un ordre monastique chrétien réformé dont l’origine remonte à la fondation de l’abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098.

[61] L’abbaye de Fontfroide est une abbaye cistercienne située dans la commune de Narbonne dans le département de l’Aude. Initialement abbaye bénédictine en 1093, elle est intégrée à l’ordre cistercien entre 1144 et 1145. Dans la seconde moitié du 12ème siècle, elle reçoit d’importants dons en terres d’Ermengarde de Narbonne, puis au milieu du 13ème siècle, d’importants dons en terres et en nature d’Olivier de Termes qui lui permettent de réaliser de nouvelles constructions. Pendant la croisade des Albigeois, elle fut le fer de lance de l’orthodoxie catholique. Au 14ème siècle, l’un de ses abbés, Jacques Fournier, est élu pape sous le nom de Benoît XII.

[62] La deuxième croisade commença en 1147 après avoir été lancée en décembre 1145 par le pape Eugène III à la suite de la chute d’Édesse en 1144. Elle s’acheva en 1149 par un échec total pour les croisés, qui rentrèrent en Europe sans avoir remporté de victoire militaire en Orient.

[63] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers. Le duc d’Aquitaine était l’un des six pairs laïcs primitifs. L’Aquitaine a regroupé au fil des temps différents territoires. Pendant le règne d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers était la résidence habituelle des ducs.

[64] Depuis le 7ème siècle, les comtes de Poitiers, ou, suivant l’usage comtes de Poitou, ont été à la tête d’un ensemble territorial qui a évolué au fil des siècles. Le comté fut érigé comme tel par Charlemagne, qui envoya en 778 un certain Abbon pour administrer le territoire. Très vite, et toujours sous la période carolingienne, deux familles franques s’opposent au titre comtal : celle des Guilhelmides et celle des Ramnulfides, qui aura raison de la première en 902. La nouvelle dynastie pleinement instaurée devient la fameuse maison de Poitiers, dont Aliénor d’Aquitaine est l’ultime héritière.

[65] Le duché de Normandie est un duché féodal du royaume de France qui a existé de 911 à 1469, d’abord comme principauté largement autonome, puis après sa conquête par le roi de France en 1204, comme partie du domaine royal ou comme apanage. Louis XI supprime le duché en 1469. Toutefois, il subsiste pour sa partie insulaire (les îles Anglo-Normandes) comme dépendance de la couronne britannique. Le duché de Normandie fait partie, comme l’Aquitaine, la Flandre ou la Catalogne, de ces principautés qui émergent au milieu du Moyen Âge avec l’affaiblissement du pouvoir royal carolingien.

[66] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11ème et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.

[67] Après 748 Le Maine et le Mans disparaissent des documents et chartes pour ne réapparaître qu’avec les Rorgonides qui sont probablement descendants de Roger et d’Hervé. À la mort de Gauzfrid en 878, son fils étant trop jeune pour lui succéder, le comté du Maine est donné à Ragenold, un rorgonide d’une branche cadette, puis Roger du Maine, marié à une carolingienne. Les Rorgonides se tournent alors vers les Robertiens et le comté est disputé entre les deux familles. Gauzlin II fils de Gauzfrid du Maine. Il est le dernier comte du Maine de sa famille, qui se le fait confisquer par le roi Charles III le Simple, au bénéfice de Robert le Fort, ancêtre des Capétiens. Sans enfant, Herbert II mort en 1062 désigne dans son testament Guillaume le Conquérant comme son successeur, mais les seigneurs du Maine se révoltent et appellent un oncle par alliance d’Herbert II.

[68] La Touraine est une des anciennes provinces de France héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones, dont elle tire son nom. Les comtes d’Anjou et de Blois, maîtres politiques de la Touraine, sont longtemps plus puissants que les rois capétiens, mais la généralisation de la seigneurie franco flamande et son besoin de garantie de paix réhabilitent le pouvoir central longtemps oublié. Au terme d’une reprise capétienne séculaire, Philippe Auguste s’impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt après 1216. Toute la Touraine (et pas seulement la portion de la ville de Saint Martin de Tours) et quelques places fortes est sous l’égide de la maison royale de France. La ville de Tours est chef-lieu de généralité des pays tourangeaux, angevins et (céno)manceaux à la fin de l’Ancien régime.

[69] Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ou pèlerinage de Compostelle est un pèlerinage catholique dont le but est d’atteindre le tombeau attribué à l’apôtre saint Jacques le Majeur, situé dans la crypte de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice (Espagne). Créé et instauré après la découverte des reliques de Jacques de Zébédée au début du 9ème siècle, le pèlerinage de Compostelle devient à partir du 11ème siècle un grand pèlerinage de la chrétienté médiévale. Mais c’est seulement après la prise de Grenade en 1492, sous le règne de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle la Catholique, que le pape Alexandre VI déclare officiellement Saint-Jacques-de-Compostelle lieu d’un des « trois grands pèlerinages de la Chrétienté », avec ceux de Jérusalem et de Rome.

[70] Le Béarn situé au pied des Pyrénées, est un ancien État souverain puis une ancienne province française à la suite de son rattachement à la couronne royale en 1620. L’histoire du Béarn est traversée de personnages illustres comme Gaston Fébus, Henri d’Albret et Henri IV. Ce petit État sut garder son indépendance pendant plusieurs siècles aux côtés de ses puissants voisins français, espagnols et anglais.

[71] Turin est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom et de la région du Piémont. Turin fut la capitale des États de Savoie de 1563 à 1720, du royaume de Piémont Sardaigne de 1720 à 1861 et du royaume d’Italie de 1861 à 1865.

[72] Borgo San Dalmazzo est une commune italienne, dans l’Italie nord-occidentale, dans la région Piémont. Elle est au bord de la montagne une zone importante de confluence de trois bassins-versant : à l’ouest la Vallée de la Stura di Demonte (direction du département Français des Alpes-de-Haute-Provence) ; au sud-ouest, la Vallée du Gesso et au sud la vallée de Vemenagna qui permet de rejoindre la France par le col de Tende vers les Alpes-Maritimes.

[73] Le monastère de Santa Maria de Ripoll est un monastère bénédictin situé à Ripoll, dans la province de Gérone en Catalogne (Espagne). Il s’agit de l’un des principaux complexes roman de la région.