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Flavius Arinthaeus ou Arinthæus

samedi 3 avril 2021, par ljallamion

Flavius Arinthaeus ou Arinthæus (vers 300-378)

Homme politique et officier militaire romain

Empire romain au 4ème siècleIl servi à l’époque des empereurs romains Constance II, Julien, Jovien et Valens. Il est nommé consul en 372, en même temps que Domitius Modestus

Flavius Arinthaeus commence sa carrière militaire en tant que tribun [1] en Rhétie [2]. Il fait partie d’une légion romaine qui participe à une campagne de l’empereur romain Constance II contre les Alamans [3].

Il est victorieux dans une situation précaire et difficile pour l’armée romaine. Il s’élève ensuite dans la hiérarchie et devient l’un des officiers de la cour de Constance II. En 361, il marche avec Constance contre le César Julien en Gaule. Cependant, Constance meurt en route et l’empire reconnaît Julien comme empereur.

Son nom apparaît ensuite en 363 comme Comes rei militaris [4] de l’empereur Julien pendant sa campagne militaire en Perse. Arinthaeus dirige la cavalerie de l’aile gauche pendant l’avance dans la province assyrienne d’Asōristān [5] et repousse au moins une attaque. Plus tard, toujours sous les ordres de Julien, il commande un corps d’infanterie pendant la bataille de Ctésiphon [6] en 363, où il ravage la campagne et attaque des Perses.

Lorsque Julien meurt en Mésopotamie [7], Arinthaeus et des collègues ayant servi sous Constance II cherchent un substitut à l’empereur dans leur groupe, mais des officiers gaulois fidèles à la mémoire de Julien s’opposent.

Plus tard, Arinthaeus et ses collègues accueillent favorablement la candidature de Secundus Salutius , qui refuse. Ils se résignent alors pour Jovien. Ce dernier maintient la plupart des officiers de Julien en poste et l’un de ses premiers gestes est d’envoyer Arinthaeus et Salutius négocier un accord de paix avec le roi sassanide [8] Shapur II.

Les négociations durent 4 jours : Arinthaeus promet que les Romains redonneront le contrôle de 5 satrapies à l’est du Tigre [9] ainsi que le contrôle de la province romaine de Mésopotamie [10], tout en retenant le contrôle de la partie occidentale de la Mésopotamie. Les Romains s’engagent aussi à diminuer leur influence sur le Royaume d’Arménie [11]. Au retour de l’Est, Jovien envoie Arinthaeus en Gaule romaine, où il reçoit l’ordre de confirmer Jovinus en tant que Magister equitum [12]

Après la mort de Jovien, Arinthaeus appuie la candidature de Valentinien 1er comme empereur romain en 364, puis est envoyé à la cour de son frère Valens à Constantinople [13].

En tant que duc romain, il lutte contre la révolte de l’usurpateur Procope en 366. Valens l’envoie à la frontière de Bithynie [14] et de Galatie [15] pour combattre l’armée d’Hyperechius, allié de Procope. Arinthaeus convainc les troupes de son adversaire d’abandonner la cause de Procope. Il est nommé Magister peditum [16] après la défaite de Procope, poste qu’il occupe jusqu’en 378.

Arinthaeus accompagne ensuite Valens pendant la première guerre des Goths de 367 à 369. En 368, il reçoit l’ordre de harceler les Thervingi en Dacie [17] romaine, ses soldats recevant une pièce d’or par tête de barbare rapportée.

En 369, Arinthaeus reçoit comme mission de négocier la paix avec le roi wisigoth [18] Athanaric, avant d’être envoyé à la frontière perse. De la fin de 369 au début de 370, il dirige les travaux de réparations de la route entre Amasya [19] et Satala [20]. Il marche ensuite avec une armée en Arménie dans le but de rétablir Pap d’Arménie sur le trône d’Arménie et de l’aider à lutter contre les incursions perses.

La présence d’Arinthaeus oblige Shapur II à annuler son invasion et incite Pap d’Arménie à mettre fin à ses négociations avec le roi perse. Arinthaeus reste en Arménie jusqu’en 371.

Arinthaeus meurt en 378, dans la force de l’âge. Il était marié et avait au moins une fille. Il correspondait avec Basile de Césarée. Il aurait confronté l’empereur Valens sur son arianisme [21].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Flavius Arinthaeus »

Notes

[1] Le tribun militaire est un officier supérieur qui sert dans la légion romaine sous la Rome antique. Sous le Haut Empire, le poste de tribun militaire reste une étape dans les débuts de carrière publique, rendue obligatoire par Auguste pour le cursus honorum tandis que son accès par la voie électorale tombe en désuétude. Il semble que l’empereur, en tant qu’imperator se réserve les nominations

[2] La Rhétie, aussi appelée Rhétie-Vindélicie, était une province de l’Empire romain, habitée dans le Tyrol par les Rhètes et en Bavière par les Vindéliciens ; elle correspond de nos jours au canton actuel des Grisons, au Tyrol, au Sud de la Bavière, à l’Est du Württemberg et au Nord de la Lombardie (Valteline). Conquise en 15 av. jc par Drusus et Tibère, la province impériale de Rhétie est divisée au 4ème siècle entre la Rhétie I (capitale Coire) et la Rhétie II (capitale Augusta Vindelicorum). Excentrée et peu développée économiquement, la Rhétie sera une proie facile pour les Alamans qui occuperont le territoire avant d’envahir la rive gauche du Rhin pour y créer leur propre royaume. Au 5ème siècle, elle sera envahie par les Alains et les Vandales avant d’être prise par Théodoric, roi des Ostrogoths. Elle est occupée au début du 6ème siècle par les Bavarii qui y créent un royaume, lequel sera annexé par Charlemagne. Des îlots de romanisation persisteront pendant quelques siècles autour de l’évêché d’Augsbourg et jusqu’à nos jours en Suisse dans le canton des Grisons, antérieurement appelé canton de Rhétie, où subsiste une langue latine, le « rhéto-roman » ou « romanche ».

[3] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[4] Le terme comes (pluriel comites) signifie en latin « associé », « compagnon ». Il fut donc utilisé sous la République romaine pour désigner ceux qui accompagnaient un magistrat, comme un gouverneur de province, et formaient son escorte et son conseil, sa cohorte d’amis (cohors amicorum). À l’époque impériale le terme évolue et prend une valeur officielle pour désigner les proches de l’empereur, dans ses déplacements d’abord puis de manière permanente. Dès lors il devint un titre aulique et une dignité, et fut à l’origine du terme comte.

[5] L’Assuristan était le nom des provinces sassanides de Mésopotamie de 226 à 637

[6] La bataille de Ctésiphon a lieu le 29 mai 363 entre les armées de l’empereur romain Julien et l’empereur sassanide Chapour II à l’extérieur des remparts de la capitale Ctésiphon. L’issue de la bataille est une victoire peu concluante des Romains, puisque l’empereur Julien meurt peu après et que les forces romaines sont trop éloignées de leur ligne de ravitaillement pour continuer leur campagne.

[7] La Mésopotamie est une région historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile, entre le Tigre et l’Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l’Irak actuel.

[8] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[9] Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l’autre grand fleuve de la région l’Euphrate.

[10] La province romaine de Mésopotamie a été créée en 198 par Septime Sévère.

[11] Le royaume d’Arménie ou Grande-Arménie (par rapport à l’Arménie Mineure) est fondé en 190 av. jc par Artaxias 1er, fondateur de la dynastie artaxiade. Connaissant son apogée sous le règne de Tigrane le Grand, il devient ensuite un enjeu entre Romains et Parthes, puis entre Romains et Sassanides. Au 1er siècle, son trône passe aux Arsacides, qui le conservent jusqu’en 428, date de l’abolition de la monarchie et du début du marzpanat.

[12] Le maître de cavalerie (magister equitum) était sous la Rome antique le chef d’état-major du Dictateur romain par qui il était nommé. Comme le dictateur, le maître de cavalerie exerce un mandat de 6 mois en cas de troubles graves. Il est entouré de 6 licteurs. Il s’agit d’une magistrature exceptionnelle puisque il faut que le sénat proclame l’état d’exception pour qu’elle soit exercée.

[13] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[14] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie. Située au bord du Pont-Euxin, elle était limitée par la Paphlagonie à l’est, la Galatie et la Phrygie au sud, la Propontide et la Mysie à l’ouest. Les Bithyniens sont, selon Hérodote et Xénophon, d’origine thrace. Ils forment d’abord un État indépendant avant d’être annexés par Crésus, qui ajoute leur territoire à la Lydie. Ils passent ensuite sous domination perse, où la Bithynie est incluse dans la satrapie de Phrygie. Mais dès avant Alexandre le Grand, la Bithynie retrouve son indépendance. Nicomède 1er est le premier à se proclamer roi. Durant son long règne de 278 à 243av jc, le royaume connaît la prospérité et jouit d’une position respectée parmi les petits royaumes d’Asie Mineure. Cependant, le dernier roi, Nicomède IV, échoue à contenir le roi Mithridate VI du Pont. Restauré sur le trône par l’Empire romain, il lègue par testament son royaume à Rome en 74 av jc. La Bithynie devient alors province romaine. Sous Auguste elle devient province sénatoriale en 27av jc puis province impériale en 135.

[15] La Galatie est une région historique d’Anatolie (autour de l’actuelle Ankara), dont le nom vient d’un peuple celte (les Galates) qui y a migré dans l’Antiquité, aux alentours de 279 av. jc. Géographiquement, elle est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest.

[16] Le magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[17] La Dacie est, dans l’Antiquité, un territoire de la région carpato-danubiano-pontique correspondant approximativement à celui de la Roumanie actuelle. Le mot Dacie vient du nom romain de ses occupants principaux, les Daces, qui sont très proches des Thraces. La Dacie était également peuplée par les Sarmates, les Scythes, et les Bastarnes. On relève aussi quelques peuplements celtes, et probablement un certain nombre de colons grecs et commerçants romains. Les ennemis des Daces sont les Romains et parfois certains Celtes. Leurs alliés sont les Thraces et les Grecs, jusqu’à la conquête de la Grèce par l’Empire romain.

[18] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[19] Amasya est la ville capitale de la province turque de même nom. Sous le nom d’Amasée ou Amasia elle était la capitale de la province de Diospontus ou Hélénopont créée par Dioclétien, rattachée au diocèse du Pont.

[20] Situé en Turquie , la ville de Satala, selon les géographes anciens , était située dans une vallée entourée de montagnes , un peu au nord de l’Euphrate , où la route de Trébizonde à Samosate franchi la limite de l’Empire romain.

[21] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle. La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’à la moitié du 7ème siècle.