Fille de l’électeur Ferdinand-Marie de Bavière et d’ Henriette-Adélaïde de Savoie .
Elle avait épousé par procuration, le 25 novembre 1688 Ferdinand de Médicis, prince de Florence, grand-duc héritier de Toscane [1] et fut, de 1717 jusqu’à sa mort en 1731, gouvernante de Sienne [2].
Ayant perdu très tôt ses parents, Violante-Béatrice fut élevée à Munich [3] sous la tutelle de son frère aîné Maximilien Emmanuel II de Bavière, devenu duc-électeur à l’âge de 19 ans en 1679.
Elle fut éduquée dans une institution religieuse. Elle était fort intéressée et douée pour les arts, écrivait des pièces de théâtre, jouait du clavecin et de la flûte, parlait et écrivait parfaitement six langues.
Le grand-duc de Toscane, Cosme III de Médicis, voulait s’émanciper de la tutelle impériale et, pour ce faire, recherchait l’alliance de la France, alors première puissance mondiale. Après un mariage désastreux avec une princesse Française, Marguerite-Louise d’Orléans , ce prince désirait pour son fils aîné, le prince de Florence, une princesse issue d’une maison alliée au roi de France Louis XIV . Il se disait également qu’une princesse Allemande serait plus sérieuse qu’une princesse Française.
Ainsi la fille du premier prince électeur de l’empire semblait-elle toute désignée pour remplir la fonction de princesse de Florence. La jeune fille arriva dans une Toscane en décadence, gouverné par un grand-duc bigot que sa femme, une princesse Française Marguerite-Louise d’Orléans avait délaissé pour s’en retourner dans son pays en 1675.
Après son mariage avec Ferdinand de Médicis, prince de Florence, qui à l’instar de sa mère se révélait mélomane et mécène, aimant les fêtes et les jeux voire la débauche où il contracta la maladie qui l’emporta, elle remplit les fonctions de première dame du Grand-Duché de Toscane mais une longue maladie la rendit infertile si bien que le couple resta sans enfants.
Après la mort du prince de Florence en 1713, Violante-Béatrice perdit sa position prééminente, en tant que veuve sans enfants de feu le prince héritier. Un retour à la cour de son frère l’Électeur Maximilien II se révéla difficile à envisager compte tenu des combats de la Guerre de Succession d’Espagne [4]. Finalement, son beau-père Cosme III, qui lui accordait une totale confiance, lui accorda la gouvernance de la ville de Sienne en 1717.
En tant que gouvernante de Sienne, elle était principalement chargée du développement et des rayonnements culturels et économiques de la cité. Elle prescrivit l’inscription des participants au Palio [5] suivant leur quartier de résidence. Elle interdit la pratique de la castration des jeunes chanteurs qui furent remplacés par des cantatrices. Elle entretint également d’excellentes et fructueuses relations avec le Saint-siège et fut honorée par le légat du Pape [6] de la très rare distinction de la Rose d’or [7].
Cosme III s’était éteint en 1723, c’est son fils cadet Jean-Gaston de Médicis qui lui succéda. Celui-ci mal marié à une princesse également allemande se réfugiait dans la plus vile débauche. Lui non plus n’avait pas d’enfant et le problème de la succession toscane devenait aigu. Il reconnaissait néanmoins les mérites de sa belle-sœur et la confirma dans sa fonction de gouvernante.
La gouvernante connut des problèmes de santé à partir de 1730 et elle décéda le 29 mai 1731 âgée de 57 ans.
Dans son testament, outre son héritier principal, son neveu Ferdinand-Marie-Innocent de Bavière , qui hérita d’abbayes, d’églises et d’orphelinats en Bavière et en Italie, elle nomma aussi tous les membres de sa cour qui reçurent leur salaire pour les 20 années suivantes.