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L’histoire pour le plaisir

Philippe de Gueldre

mardi 3 novembre 2020, par ljallamion

Philippe de Gueldre (1467-1547)

Fille d’ Adolphe d’Egmont , duc de Gueldre [1] et de Catherine de Bourbon dite Catherine de Clèves .

Par sa mère, qui meurt alors qu’elle n’a que 2 ans, elle était la nièce de Pierre II, sire de Beaujeu [2], puis duc de Bourbon [3], marié à la régente Anne de Beaujeu. Toujours par sa mère, elle était cousine germaine de Louise de Savoie, la mère du futur roi François 1er. En tant que descendante des ducs de Bourgogne, elle est également une proche parente de l’empereur Maximilien 1er du Saint Empire.

N’ayant pas d’enfant de sa première épouse Jeanne d’Harcourt, René II, duc de Lorraine et de Bar, fort du prestige que lui valait sa victoire à la bataille de Nancy [4] qui avait mis fin à l’Empire bourguignon, fit annuler son mariage et se mit en quête d’une nouvelle épouse, propre à lui assurer une postérité légitime et à resserrer ses liens avec la France sans négliger pour autant l’Empire germanique.

Proche parente de la famille royale mais aussi de l’empereur Maximilien 1er du Saint Empire, Philippe était la candidate idéale. Le mariage fut célébré à Orléans le 1er septembre 1485.

À la mort de René II, elle tenta de prendre la régence, son fils Antoine ayant 19 ans, mais les États de Lorraine jugèrent qu’Antoine était suffisamment grand pour régner.

Profitant de ses liens familiaux avec la cour de France, elle y envoie ses fils cadets terminer leur éducation ; Claude y jouera un rôle important et sera la fondateur de la puissante Maison de Guise [5]. Jean , élevé très jeune à la dignité cardinalice, cumulera les bénéfices ecclésiastiques et les évêchés prestigieux, sera l’un des hommes les plus influents du royaume et faillira devenir pape.

Le 13 juin 1509, la duchesse douairière rachète la seigneurie de Mayenne [6] à sa belle-sœur Marguerite de Vaudémont, duchesse d’Alençon [7].

Elle se retire au couvent des Clarisses [8] à Pont-à-Mousson [9] le 15 décembre 1519, et commande un magnifique retable qu’elle offrit à la congrégation et y resta jusqu’à sa mort.

Son frère Charles, duc de Gueldre, mourut le 30 juin 1538, sans postérité légitime, et elle revendiqua la succession des duchés de Gueldre et de Juliers [10], mais Charles Quint s’empara du duché.

Elle transmit la prétention à ces deux duchés à son fils Antoine, qui les ajouta à ses armoiries.

Le duc Antoine mourut en 1544 laissant le trône à son fils François 1er de Lorraine .

La duchesse douairière Philippe s’éteignit en 1547 à l’âge de 80 ans en odeur de sainteté et repose dans la nécropole ducale de l’Eglise des cordeliers de Nancy [11]. Son gisant a été sculpté par Ligier Richier.

Elle est comptée aux rangs des Bienheureuses de l’Eglise catholique.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Philippe de Gueldre/ Portail du duché de Lorraine/ Catégories : Maison d’Egmont/ Personnalité lorraine

Notes

[1] Le comté de Gueldre, devenu à la fin du 12ème siècle duché de Gueldre, est un ancien duché du Saint Empire romain germanique. Au début du 16ème siècle il fut incorporé dans le Cercle de Bourgogne et se trouve actuellement dans les Pays-Bas. Les principales villes sont Arnhem, Nimègue, Zutphen, Venlo, Ruremonde et Tiel ou Thiel.

[2] La seigneurie de Beaujeu, dont le Beaujolais tire son nom, est une ancienne seigneurie du Moyen Âge. Elle se situait au nord de la ville de Lyon et certains de ses seigneurs, originaires du Mâconnais, ont marqué de leur empreinte l’histoire de France. Le titre de seigneur de Beaujeu fut en usage du 10ème siècle au 18ème siècle.

[3] Le duché de Bourbon, plus communément nommé Bourbonnais, est une région historique et culturelle française. Cette ancienne province a pour chef-lieu Moulins et son territoire correspond approximativement au département de l’Allier, mais certaines portions se trouvent réparties dans des départements voisins, comme le Puy-de-Dôme et le Cher (arrondissement de Saint-Amand-Montrond). La province comme la famille doit son nom à la ville de Bourbon-l’Archambault, qui est le berceau de la première Maison de Bourbon, maison féodale apparue au 10ème siècle. Le Bourbonnais entre dans la famille royale par le mariage, en 1272, de Béatrice de Bourgogne, fille de Jean de Bourgogne, avec Robert de Clermont, fils puîné de Saint Louis. En 1327, il est érigé en duché-pairie par le roi Charles IV. En 1531, le duché de Bourbonnais est rattaché à la Couronne de France, à la suite de la défection du connétable de France, Charles III de Bourbon. Ce territoire devient alors un gouvernement, puis une généralité, dont Moulins est le siège.

[4] La bataille de Nancy oppose, le 5 janvier 1477, l’armée du duc de Bourgogne Charles le Téméraire à la vaste armée réunie autour du duc de Lorraine René II. Elle se solde par la défaite et la mort du Téméraire, soulageant l’Europe de l’inquiétude causée par les ambitions du duc de Bourgogne. Le principal bénéficiaire immédiat de cette bataille est le roi de France Louis XI, qui ne tarde pas à envahir une partie des États bourguignons. En revanche, le mariage la même année de l’unique héritière du Téméraire, Marie de Bourgogne, à Maximilien d’Autriche, apporte à la maison de Habsbourg le comté de Charolais, la Franche-Comté ainsi que les Pays-Bas bourguignons, menaçant la France d’encerclement pendant plus de 2 siècles et faisant naître la longue rivalité entre la France et les États habsbourgeois.

[5] La maison de Guise était une famille illustre de la noblesse française. Branche cadette de la maison de Lorraine, elle marqua l’histoire de France pendant les guerres de religion. La Maison de Guise est fondée par Claude de Lorraine, second fils du duc René II de Lorraine qui lui légua toutes les possessions "françaises" de la Maison de Lorraine, dont Guise. Claude de Guise fut naturalisé français et créé duc et pair par François 1er, il fut le premier duc de Guise. Sa fille Marie de Guise épousa le roi Jacques V d’Écosse, et fut régente d’Écosse durant la minorité de leur fille Marie Stuart.

[6] Mayenne est une commune de l’Ouest de la France, située à 250 km à l’ouest de Paris. C’est l’une des sous-préfectures du département de la Mayenne. Le château et la ville de Mayenne passent à la maison de Lorraine à la fin du 15ème siècle. En 1544, le domaine passe du rang de baronnie à celui de marquisat, puis il devient un duché en 1573, les seigneurs de Mayenne sont donc désormais « ducs de Mayenne ». Ce changement survient sous Charles de Mayenne, le frère du duc de Guise, grand opposant aux Huguenots pendant les guerres de Religion. La ville de Mayenne fut gravement touchée par les guerres de Religion. Elle fut assiégée une première fois par les Ligueurs en 1574, qui échouèrent à la prendre. En 1589, elle reçut le nouveau roi Henri IV, et son séjour resta calme, si bien qu’il mit une garnison dans le château, mais pas dans la ville. Elle fut néanmoins assiégée une seconde fois l’année suivante, et les Ligueurs réussirent à en prendre le contrôle. Ils furent rapidement chassés par les troupes royales, et la bataille fit des centaines de morts. Mayenne subit un nouveau siège pendant l’Épiphanie de 1592, et cette fois-ci, ce sont les Huguenots qui s’en emparèrent. Ils étaient conduits par le comte d’Essex, venu d’Angleterre pour aider les Protestants français. Mayenne, fort appauvri par la guerre, traverse une année dure, subissant tour à tour les ligueurs, les royaux et l’étranger, qui ne ménageaient personne et dont les excès étaient d’égale violence. Le 5 février 1592, François de Bourbon-Conti, prince de Conti est à Mayenne. Les Catholiques assiègent la ville le 4 juin, et les Huguenots se rendent le 7. Le prince de Conti arrive à Mayenne le 20 juillet suivant, afin de reprendre la ville au compte du roi Henri IV. Le siège qu’il mène dure 17 jours. Les innombrables attaques qu’a connues Mayenne ont occasionné des pillages et d’importantes destructions. Charles de Mayenne, de son côté, a poursuivi les combats contre l’autorité royale jusqu’en 1595. Après la guerre, le château est démantelé, tout comme un grand nombre de forteresses françaises situées loin des frontières. Charles IV de Mayenne, qui possédait de très nombreux titres et résidait en Italie, connaissait de grandes difficultés financières qui l’obligèrent à vendre ses possessions françaises. Le duché de Mayenne fut acheté le 30 mai 1654 par le Cardinal Mazarin.

[7] Deux lignes de comtes d’Alençon se sont éteintes avant que le titre d’Alençon ne soit rattaché à la maison régnante de Valois. En 1268, Alençon fut donnée en apanage à Pierre, fils de Louis IX puis en 1293, à Charles, comte de Valois, frère de Philippe le Bel. En 1524, le duché d’Alençon revint à la couronne à la suite de la mort sans héritier du duc Charles IV, marié à la sœur de François 1er, Marguerite de Navarre, qui en garda l’usufruit jusqu’à sa mort. En 1559, le titre fut donné à Catherine de Médicis en douaire et, en 1566, en apanage à son fils cadet, François.

[8] Les clarisses (ou ordre des clarisses ou ordre des Pauvres Dames) tiennent leur nom de sainte Claire d’Assise qui a créé cet ordre en 1212 à la demande de saint François d’Assise.

[9] Pont-à-Mousson est une ville et une commune du nord-est de la France, en Meurthe-et-Moselle. Tour à tour place forte, ville avancée ou pays frontière, Pont-à-Mousson a souvent eu à souffrir des rigueurs de la guerre. Pont-à-Mousson est située au cœur de la Lorraine et du département de Meurthe-et-Moselle, à mi-chemin entre Nancy et Metz, au pied de la colline de Mousson (382 mètres), ancienne place forte des comtes puis ducs de Bar. La ville est située de part-et-d’autre de la Moselle.

[10] Le comté de Juliers, devenu au 14ème siècle duché de Juliers (Herzogtum Jülich), est un ancien duché du Saint Empire romain germanique. Au début du 15ème siècle, il fut incorporé dans le Cercle du Bas-Rhin Westphalie. Vers la fin de l’époque carolingienne, le comté de Juliers était administré par des comtes impériaux qui le possédèrent en fief héréditaire à partir du 12ème siècle. Le comté de Juliers fut une dépendance du duché de Basse Lotharingie jusqu’au milieu du 13ème siècle, où le comte Gérard V fut créé prince immédiat de l’Empire. Le comte Guillaume V fut créé margrave en 1336 par l’empereur Louis IV, puis duc en 1356 par l’empereur Charles IV. Son fils Guillaume VI acquit par mariage le duché de Gueldre et son autre fils Gérard VI le duché de Berg. Adolphe hérita en 1423 de toutes ces possessions. Guillaume VIII, dernier descendant de la dynastie, laissa le duché à sa fille Marie, femme de Jean III le pacifique, duc de Clèves. Ce dernier réunit en 1521 les duchés de Clèves, Berg et Juliers.

[11] L’église des Cordeliers, de son nom complet église Saint-François-des-Cordeliers, est une église de la Vieille-Ville de Nancy, située juste à côté du palais des Ducs de Lorraine dont elle renferme les tombeaux. Le couvent qui la jouxte est aujourd’hui partie intégrante du musée Lorrain.