Lalouette reçut sa première éducation musicale à la maîtrise de l’église Saint-Eustache de Paris [1].
Il étudia le violon avec Guy Leclerc et la composition avec Jean-Baptiste Lully. Lalouette fut nommé premier assistant de Lully, qui lui demanda de compléter les parties intermédiaires de quelques-unes de ses dernières œuvres. Mais il semble avoir revendiqué la meilleure partie de l’opéra “Isis” en 1677 et fut alors renvoyé par Lully. Cependant l’insuccès de l’opéra Isis était dû à la scène de Junon courtisée par Neptune. Louis XIV y vit une allusion déplacée à l’égard de sa maîtresse Madame de Montespan.
En avril 1678, Il se produisit à la cour de Savoie à Turin [2], où il fut nommé compositeur de musique et chargé de diriger le groupe des violonistes de l’orchestre. Il fut congédié de nouveau en juillet 1679, sans doute parce qu’il n’avait fourni qu’une seule sonate à trois pendant tout son service. De retour à Paris, il écrivit probablement un opéra, puisqu’il existe une lettre de 1681 d’un officier du roi lui interdisant la moindre représentation de son œuvre qui violerait le privilège accordé à Lully par le roi de France Louis XIV.
Les informations sur ses activités durant la période 1683 à 1693 sont plutôt rares. En avril 1683, il fut refusé à Lalouette la possibilité de concourir pour l’un des quatre postes de sous-maître de chœur à la chapelle royale de Versailles. Lully intervint pour faire nommer à ce poste Pascal Collasse , le nouvel assistant qui l’avait remplacé. Apparemment, il fut capable d’autofinancer un séjour à Rome en 1689, où il composa un concerto dans le style italien, qui n’eut cependant qu’une seule représentation. Vers 1692, on le retrouve dans les environs de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris [3].
Le 7 décembre 1693, il est nommé maître de chapelle à la cathédrale de Rouen [4] après un concours organisé par le chapitre de la cathédrale, devançant notamment le musicien Nicolas Bernier. Il y reste jusqu’au 15 février 1695.
Les renseignements concernant la période 1695 à 1700 sont contradictoires. Selon une source, à partir de septembre 1695, on le retrouve à Saint Germain l’Auxerrois occupé à un opéra en 4 actes “l’Europe”. Une autre source le décrit à Notre-Dame de Versailles [5] entre 1695 et 1697 puis à Saint Germain l’Auxerrois en 1697-1698.
En novembre 1700, Lalouette fut désigné pour succéder à André Campra en tant que maître de chapelle à la cathédrale Notre-Dame [6]. En 1716, il demanda à être déchargé de cette pénible tâche. Sa démission fut acceptée et il obtint un canonicat [7] à l’église voisine Saint-Jean le Rond [8]. Quoi qu’il en soit, au début de 1718, Lalouette adressa une requête pour être réinstallé dans son poste de maître de chapelle au sein de la cathédrale car il déplorait la piètre exécution de sa musique. Son “Miserere” fut exécuté au Concert Spirituel [9] en 1726.
Sa démission définitive de toute occupation intervint le 22 janvier 1727. Il lui fut alloué une pension annuelle de 400 livres.
Le 9 juillet 1728, le chapitre de l’église à laquelle il avait appartenu, accepta de donner le corpus complet de ses œuvres musicales aux archives pour les conserver