Né à Florence, De très humble extraction, ce fils de meunier florentin vient en France à l’âge de 13 ans à la suite de Roger de Lorraine, pour entrer au service de Mlle de Montpensier dite la Grande Mademoiselle cousine du roi, comme garçon de chambre et qui voulait apprendre l’italien. Les nombreux spectacles et festivités donnés à la Cour sont pour le jeune Lully l’occasion de se familiariser avec la musique et les ballets représentés. Il étudia l’orgue avec Gigault et Roberday.
Bientôt le garçon est page de musique de la Grande Mademoiselle. Peut-être en partie en raison des conseils de Lambert, il a rapidement gagné l’estime de la cour. Mlle de Montpensier l’ayant libéré de son poste en octobre 1652, après s’être exilée pour sa participation a la Fronde. Louis XIV le fait, après la disgrâce de la duchesse, engager aux “vingt-quatre violons” en 1653 non pas comme musicien mais comme danseur dans le Ballet de la Nuit composition à laquelle il a participé. Vers 1660, il à atteint la notoriété. Favori de Louis XIV après la mort de Mazarin en mars 1661, il est nommé surintendant de la musique et compositeur de la musique de la chambre, et reçoit ses lettres de naturalisation et Lulli devient Lully. L’année suivante, il épouse Madeleine Lambert la fille de celui qui a parfait son éducation musicale, Michel Lambert. Il obtient du roi, de la reine et de la reine mère qu’ils signent le contrat de mariage. Il se lie d’amitié en 1662 avec Molière puis avec Corneille et le poète Quinault, créant une forme spécifiquement française d’opéra les comédies ballets. A partir de 1664, il travaille régulièrement avec Molière et compose pour celui-ci les musiques des comédies ballets que sont : Le Mariage forcé, L’Amour médecin, Monsieur de Pourceaugnac, Le Bourgeois gentilhomme Psyché en 1671.
Cette dernière oeuvre débouche sur la tragi-comédie ballet, elle constituera une œuvre charnière vers l’opéra. Il jouera même le rôle du moufti dans la scène du mamamouchi. En 1672, l’ascendant du surintendant sur la vie musicale française trouve un accomplissement avec l’octroi du privilège qui lui donne tout pouvoir pour établir l’Académie royale de musique et soumet à son autorisation toute représentation de musique au théâtre. Nul ne peut plus désormais employer plus de 6 violons dans un théâtre. Cette exclusive condamne Molière à ne plus pouvoir concevoir de comédies ballets. Il devint secrétaire du Roi en 1681.
C’est à son librettiste Quinault que pendant 14 ans Lully va avoir recours. Il donnera ainsi Cadmus et Hermione en 1673, qui est le premier grand opéra français, Alceste en 1674, Roland en 1685, Armide en 1686, Acis et Galatée en 1687. Le 8 janvier de cette même année, il se perce le pied d’un coup de canne qu’il s’était donné sur un pied en frappant la mesure du Te Deum chanté pour la guérison du roi. 3 mois et demi plus tard, la gangrène l’emporte.
Lully était également influent dans le choix de la musique et des musiciens pour la chapelle royale. Ses compositions pour l’église incluent un certain nombre de motets, environ 6 grands motets et 14 Petits motets. Il a progressivement transformé le ballet de cour qui, de simple divertissement à usage de la cour, évolue vers une forme plus dramatique. Quant aux comédies ballets, qui réunissent musique, texte et scènes dansées, elles préfigurent l’opéra-comique. Mais ce sont les tragédies lyriques, écrites pour la plupart sur des textes de Quinault, qui constituent sans doute l’apport marquant du compositeur. Empruntant des sujets à la mythologie grecque, aux romans de chevalerie, la " tragédie en musique " lulliste peut être considérée comme la première manifestation du genre de l’opéra en France.