Jeune homme qui tenta d’assassiner Henri IV le 27 décembre 1594. Il fut exécuté comme régicide en place de Grève [1], deux jours plus tard.
Fils d’un marchand de draps et n’avait que 19 ans lorsqu’il s’introduisit dans l’hôtel de Gabrielle d’Estrées, pendant une audience royale. Il porta au roi un coup de couteau à la lèvre, alors que celui-ci se baissait pour relever 2 officiers qui étaient à ses genoux. Arrêté sur-le-champ, il fut condamné à être écartelé en place de Grève. La maison du père de Jean Châtel, sur l’île de la Cité, fut démolie et remplacée en 1595 par une pyramide commémorative.
Lors de l’enquête, on découvrit que Jean avait été élève des jésuites [2] au collège de Clermont [3]. Les jésuites furent accusés d’avoir inspiré son acte, malgré les dénégations de l’accusé. Ses anciens professeurs, les pères Hay et Guéret, furent bannis du royaume de France. Un autre, le père Jean Guignard , fut pendu et brûlé en place de Grève. Les autres pères furent exilés, le collège mis sous séquestre et les meubles vendus.
Ceux qui furent bannis du royaume seront finalement rappelés, faute de preuves. Les ligueurs [4] inscrivirent Jean Châtel dans leur martyrologe, et Jean Boucher écrivit son Apologie.
En 1605, après le rappel de la compagnie de Jésus par Henri IV, on détruisit la pyramide de Châtel ainsi que les inscriptions anti-jésuites qu’elle comportait. À son emplacement, le prévôt des marchands [5] François Miron fit construire la fontaine des Barnabites [6].