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Philippe-Charles d’Arenberg

lundi 6 avril 2020, par lucien jallamion

Philippe-Charles d’Arenberg (1587-1640)

3ème comte et 2ème prince d’Arenberg et du Saint Empire-6ème duc d’Aerschot-Diplomate des Pays-Bas espagnols

Philippe-Charles d'Arenberg 3ème comte et 2ème prince d'Arenberg et du Saint Empire-6ème duc d'Aerschot-Diplomate des Pays-Bas espagnolsMestre de camp [1] d’un régiment d’infanterie wallonne [2] le 14 avril 1616, Conseiller d’État le 9 août 1619.

Envoyé extraordinaire à Madrid en 1621 ; Gouverneur, souverain bailli, capitaine des pays, comté et château de Namur [3], grand veneur [4] et bailli [5] des bois de la même province le 4 décembre 1626 ; Grand fauconnier [6] des Pays-Bas le 27 février 1627 ; Grand veneur de Flandre [7] le 18 avril 1627.

Philippe d’Arenberg portait le titre de duc d’Aerschot [8] depuis 1616, en vertu de l’autorisation de sa mère, qui avait eu ce duché en héritage de Charles III de Croÿ .

Arrêté le 15 avril 1634, comme impliqué dans la conspiration de la haute noblesse des Pays-Bas espagnols [9] contre le royaume d’Espagne, il est retenu prisonnier à Madrid jusqu’à sa mort arrivée, le 25 septembre 1640.

Fils aîné de Charles de Ligne dit Charles d’Arenberg , 2ème comte puis 1er prince d’Arenberg [10] et du Saint Empire, baron de Zewenberghes [11], et d’Anne-Isabelle de Croÿ duchesse d’Aerschot, princesse héritière de Chimay fille de Philippe III de Croÿ , 3ème duc d’Aerschot, Philippe-Charles s’était marié trois fois

La première, le 21 septembre 1610, avec Hippolyte-Anne de Melun [12], fille de Pierre de Melun , prince d’Épinoy [13] et du Saint Empire, baron d’Antoing, sénéchal [14] du Hainaut [15], gouverneur de Tournai [16], et d’Hippolyte fille de Jean de Montmorency [17] seigneur de Bours [18], de Guéchart et de Villeroye.

La deuxième, le 28 juin 1620, avec Isabelle Claire de Berlaymont [19], comtesse de Lalaing [20], fille de Floris ou Florent, comte de Berlaymont, 4ème comte de Lalaing, et de Marguerite de Lalaing, comtesse de Lalaing, baronne d’Escornaix [21], dame de Waurin.

La troisième, le 29 mars 1632, avec la comtesse Marie Cleopha, veuve de Jean-Jacques, comte de Bronckhorst et d’Anholt [22], fille de Charles II de Hohenzollern-Sigmaringen , et d’Élisabeth de Culembourg

Il fit ses premières armes, à l’âge de 19 ans, sous Ambrogio Spinola. En 1609, l’archiduc Albert l’arma chevalier de sa main, lui donna l’une des compagnies d’ordonnances, et l’admit au nombre des gentilshommes de sa chambre.

La guerre avec les Provinces-Unies [23] venait d’être terminée par la trêve conclue à Anvers le 9 avril. Philippe d’Arenberg alla servir dans les troupes auxiliaires que les archiducs envoyèrent au duc de Neubourg [24], en lutte avec l’électeur de Brandebourg [25] pour la succession de Clèves et de Juliers [26] ; il se trouva à l’attaque et à la prise d’Aix-la-Chapelle, d’Orsoy, de Mulheim, de Wesel.

Le 14 avril 1616, Albert lui remit, au nom de Philippe III, le 14 janvier 1618, le collier de l’ordre de la Toison d’or [27] ; l’appela, en 1619, à remplir les fonctions de conseiller d’État ; le plaça, en 1620, à la tête d’un régiment d’infanterie haute allemande de 3 600 hommes, et enfin, en 1621, l’envoya à Madrid, en mission extraordinaire, à l’occasion de l’avènement de Philippe IV au trône d’Espagne.

En 1628, il le chargea, comme le plus ancien chevalier de la Toison d’or aux Pays-Bas, d’investir du collier de l’ordre les comtes de Sainte-Aldegonde, d’Estaires, d’Anholt dont il épousera la veuve, son oncle le comte d’Isenburg-Grenzau, un autre de ses oncles le comte de Gamalerio et son cousin le prince de Barbançon [28].

Dans les années qui suivirent l’expiration de la trêve avec les Provinces-Unies, les troupes espagnoles, conduites par Ambroise Spinola, obtinrent quelques succès. Mais Philippe IV ayant appelé Spinola à Madrid en 1627, les choses changèrent de face. La campagne de 1629 fut particulièrement désastreuse : Wesel fut surpris, le 14 août, par un des lieutenants du prince d’Orange, Frédéric-Henri de Nassau, qui lui-même s’empara de l’importante place de Bois-le-Duc [29] le 14 septembre. À cette nouvelle, une commotion se manifesta dans tout le pays ; les murmures étaient unanimes contre les ministres espagnols ; on ne parlait de rien moins que de traiter avec les Provinces-Unies sans le concours de l’autorité royale, et même malgré elle.

Des membres du clergé et de la noblesse se réunirent pour délibérer sur les mesures que réclamait le salut de la patrie. Interprètes de leurs sentiments, qui étaient ceux de la nation entière, l’archevêque de Malines [30], Jacobus Boonen , et le duc d’Aerschot présentèrent à l’infante Isabelle une adresse où, après avoir retracé tout ce que les Pays-Bas avaient souffert, depuis plus de 50 ans, par le fait des Espagnols, ils demandaient qu’elle envoyât quelqu’un au roi, pour le supplier de laisser désormais les Belges se défendre et s’administrer eux-mêmes.

L’infante chargea de cette mission le comte de Solre [31], de la maison de Croÿ, qui revint à Bruxelles au mois de janvier 1630, porteur de lettres de Philippe IV pleines de témoignages de la satisfaction de ce monarque pour le zèle et l’affection des états, de la peine qu’il ressentait de leurs maux, du désir qu’il avait d’y remédier ; contenant, de plus, la promesse de secours prompts et efficaces, et celle même de sa prochaine arrivée aux Pays-Bas. Ces déclarations et ces promesses ranimèrent pendant quelque temps le courage de la nation ; mais les effets ne répondirent pas aux paroles. L’impéritie du ministère espagnol de l’infante, la trahison du comte Henri de Bergh , l’envoi au Palatinat [32] d’une partie des forces qui étaient destinées à tenir tête au prince d’Orange, facilitèrent à ce prince de nouvelles conquêtes : en une année il s’empara de Venloo [33], Ruremonde [34], Maestricht [35], Limbourg [36], Orsoy [37] et de plusieurs autres places. La consternation était universelle dans les Pays-Bas catholiques ; de toutes parts on réclamait, comme en 1576, la convocation des États généraux. L’infante Isabelle se décida à les assembler, quoiqu’elle eût des ordres contraires du roi son neveu. Le duc d’Arschot s’était prononcé fortement pour cette mesure au sein du conseil.

Les États s’ouvrirent le 9 septembre 1632, à Bruxelles. Le duc d’Arschot y siégea comme député et premier membre de la noblesse de Brabant. Son influence dans cette assemblée n’eut d’égale que celle de l’archevêque de Malines ; il fut l’un de ceux que les états élurent pour aller négocier la paix ou une trêve avec les Provinces-Unies le 3 octobre. Commencées à Maestricht, ces négociations se poursuivirent à La Haye [38]. Le duc d’Arschot, qui était venu une première fois à Bruxelles le 25 novembre, pour faire changer la commission des députés belges, y revint le 31 décembre avec l’archevêque de Malines et deux autres de leurs collègues, afin de rendre compte, tant aux états généraux qu’à l’infante, de la marche des négociations, et de demander des instructions sur plusieurs points importants. Après les avoir obtenues, les députés repartirent pour La Haye le 27 janvier 1633.

La négociation fut laborieuse, et le duc d’Arschot dut, plusieurs fois encore, faire le voyage de Bruxelles, pour instruire ses commettants de ce qui se passait. On était parvenu à s’entendre sur quelques points principaux, lorsque les plénipotentiaires hollandais s’avisèrent d’exiger que les commissaires belges produisissent des lettres du roi d’Espagne portant renouvellement de la procuration qu’il avait donnée à l’infante, en 1629, pour traiter en son nom, ou bien confirmation de la substitution faite de leurs personnes par cette princesse, et aveu de ce qu’ils traiteraient au nom des États généraux. Six des députés, au nombre desquels était le duc d’Arschot, quittèrent alors La Haye. Sur leur rapport, les États supplièrent l’infante de solliciter du roi l’acte réclamé des plénipotentiaires hollandais ; Isabelle les assura qu’elle l’avait fait déjà et qu’elle allait le faire encore. Cependant aucun des courriers qui arrivaient d’Espagne n’apportant l’acte désiré, les états généraux prirent la détermination d’envoyer à Madrid l’évêque d’Ypres [39], Georges Chamberlain , et le duc d’Arschot. Comme ces membres de leur assemblée se disposaient à se mettre en route, le bruit se répandit que l’ordre était arrivé d’Espagne de séparer les États généraux ; l’évêque ni le duc ne voulurent plus dès lors partir. Plusieurs semaines s’écoulèrent dans cette situation. Les États, ayant obtenu des déclarations rassurantes sur les intentions du roi, requirent Chamberlain et d’Arenberg, au nom des plus chers intérêts de la patrie, d’accomplir la mission pour laquelle ils avaient été désignés. Le premier allégua des raisons qui ne le lui permettaient pas. Les parents et les amis du duc d’Arschot l’engageaient à s’en excuser aussi ; mais il céda aux instances des États et au désir qui lui fut exprimé par l’infante elle-même : il quitta Bruxelles, pour entreprendre le voyage d’Espagne, le 16 novembre. Ce n’était pas comme mandataire des États qu’il partait, c’était comme envoyé de l’infante. Il l’avait souhaité ainsi par une inspiration malheureuse : car le mandat qu’il aurait tenu de l’assemblée nationale l’eût peut-être mis à couvert des rigueurs dont il se vit l’objet à Madrid.

Il arriva dans cette capitale au commencement de décembre, et descendit chez le marquis de Leganés Diego Mexia Felipez de Guzmán , président du conseil suprême de Flandre. Le jour même de son arrivée, il fut reçu par le comte-duc d’Olivarès Gaspar de Guzmán. Le premier ministre l’accueillit de la manière la plus flatteuse et le conduisit chez le roi, qui lui témoigna beaucoup d’estime et de bienveillance. Tous les grands, tous les ambassadeurs s’empressèrent de lui rendre visite.

Le jour des Rois, Philippe IV lui fit l’honneur de le choisir, en qualité de gentilhomme de sa chambre, pour lui présenter les 3 calices qu’il avait coutume de donner à l’offrande : cette fonction était ordinairement remplie par les infants, lorsqu’ils étaient à la cour ; elle l’avait été, l’année précédente, par le duc de Medinaceli [40], issu du sang royal. Le duc était, d’ailleurs, un des personnages que, dès l’année 1630, Philippe avait désignés pour exercer conjointement le gouvernement des Pays-Bas, au cas, de la mort de l’infante Isabelle.

Cependant deux intrigants politiques venaient de dévoiler au comte-duc d’Olivarès, moyennant 20 000 écus, les auteurs et le but de la conspiration formée par la noblesse belge contre le royaume d’Espagne. Le duc d’Arschot n’était pas désigné dans leurs écrits comme y ayant pris une part principale, mais ils donnaient à entendre qu’il en avait eu connaissance. Ce fut dans ces entrefaites qu’il parut à la cour d’Espagne. Pendant qu’on faisait éclaircir sa conduite à Bruxelles, à Madrid on s’appliqua à l’amuser.

Dès le 11 janvier, il avait remis au roi les papiers dont il était porteur ; il profitait de toutes les occasions pour représenter à Philippe IV et au premier ministre que, si la trêve projetée contenait des stipulations désavantageuses, elle valait toujours mieux que la guerre ; qu’elle était indispensable et l’unique remède dans la triste situation où se trouvaient les Pays-Bas ; qu’en tout cas, il fallait la conclure ou la rompre avant que l’ennemi fût prêt à entrer en campagne. Il s’efforçait aussi de convaincre le roi et le comte-duc du zèle et de la fidélité des États pour leur souverain.

Le 14, il fut appelé, au palais, à une conférence où siégeaient, avec le comte-duc, les marquis de Leganés et de Mirabel, García de Avellaneda y Haro comte de Castrillo [41], le conseiller Gavarelli et le secrétaire d’État Gerónimo de Villanueva.

Le 2 février, une nouvelle conférence eut lieu au palais. Une troisième se tint le 15 février au conseil d’État, et une quatrième chez le comte-duc le 22 mars.

Dans toutes ces réunions, au lieu de discuter l’objet principal de la mission du duc d’Arschot, on ne s’occupait que de questions accessoires ou oiseuses. Voyant cela, et quoiqu’il fût sans défiance, il sollicita son congé. Pour gagner du temps, on lui fit adresser, par le secrétaire d’État Andres de Rozas, une série de questions qu’on croyait de nature à l’embarrasser, mais auxquelles il n’eut pas de peine à répondre.

Enfin, le 15 avril 1634, le roi, ayant reçu de Bruxelles les renseignements qu’il avait demandés, fit venir le duc à son palais. Il commença par lui rappeler les faveurs que lui et les siens avaient reçus de sa maison. Il lui dit que le moment était venu de montrer sa fidélité à son prince et le zèle qu’il avait pour son service. Il ne lui laissa pas ignorer que, s’il manquait à cette obligation, il s’exposerait à des conséquences fâcheuses et après ce préambule, il l’interrogea sur la conspiration qui avait été ourdie aux Pays-Bas, sur ceux qui en avaient été les auteurs et les complices, sur leurs liaisons et leurs desseins. Il avait préparé là-dessus un papier auquel il lui ordonna de répondre par écrit et d’une manière catégorique. Pour qu’il ne prétextât pas d’ignorance, il lui déclara que des lettres tracées de la propre main de l’infante Isabelle prouvaient qu’il était parfaitement instruit à cet égard. La présomption de la participation du duc au complot, ou du moins de la connaissance qu’il en aurait eue, résultait, selon le papier du roi, de ce qu’il en avait parlé à sa cour, qu’à Bruxelles il s’était vanté, en différentes occasions, d’avoir seul empêché la révolte des Pays-Bas qu’il avait eu des rapports avec des ministres étrangers qu’il avait fréquenté des personnes notoirement hostiles à la domination espagnole.

Le duc répondit qu’en parlant des projets factieux formés aux Pays-Bas, il n’avait été que l’écho des bruits publics. Il avoua avoir dit que, s’il eût été capable de trahir ses devoirs, ces provinces auraient été perdues pour la monarchie d’Espagne, mais c’était là le langage des Espagnols eux-mêmes et de tout le monde. Il nia d’avoir fréquenté des personnes qu’il sût être impliquées dans la conspiration et vu des ministres de princes étrangers.

Cette réponse ne satisfit pas le roi. Philippe avait aussi appelé au palais le conseil d’État, l’archevêque de Grenade [42], gouverneur du conseil de Castille, et plusieurs membres de ce tribunal ; il leur en donna communication. Ces ministres en furent aussi peu satisfaits que lui. L’archevêque, le comte-duc d’Olivarès et le duc d’Albe se transportèrent auprès du duc, qui était en une chambre voisine. Ils l’engagèrent à faire des déclarations plus explicites, le roi en personne l’y exhorta durant 3 heures, on le pressa pour qu’il découvrît ce qu’il savait.

Il persista à soutenir qu’il ne savait rien. Le roi alors, de l’avis de ses ministres, donna l’ordre à don Diego Pimentel, marquis de Gelves, capitaine de sa garde espagnole, d’arrêter le duc. Le marquis, ayant reçu de lui son épée et les clefs de ses secrétaires, le fit entrer dans une voiture qui se dirigea vers la porte d’Alcala [43], sous l’escorte d’une partie de la garde. Là, il le livra à don Juan de Quinoñes, qui le conduisit à la maison forte de l’Alameda, à deux lieues de Madrid. Dans le même temps, un autre alcade saisissait ses papiers, et prenait ses serviteurs et les personnes de sa suite. Le roi chargea d’instruire son procès une junte composée de 3 conseillers de Castille, d’un conseiller d’Aragon, d’un d’Italie et d’un de Portugal. D. Juan Bautista de Larrea, fut commis pour diriger cette instruction.

D’Arschot était loin de s’attendre à ce qui lui arrivait. Le lendemain de son emprisonnement, il écrivit au comte-duc un billet dans lequel, après s’être excusé, sur le trouble où il était, du silence qu’il avait gardé la veille, il déclarait que les princes d’Épinoy et de Barbançon et le comte de Hennin l’avaient plusieurs fois sollicité de sortir de la cour, l’assurant que tout le monde le suivrait, qu’il ignorait quel était en cela leur dessein, car il ne le leur avait point demandé, et eux s’étaient abstenus de le lui dire, quand ils avaient remarqué qu’il n’était pas disposé à seconder leurs vues.

Il confessa aussi qu’il s’était rencontré une fois avec le résident du roi d’Angleterre, lequel avait cherché à le convaincre de la nécessité, dans la situation critique où étaient les Pays-Bas, de recourir à son maître ainsi qu’au roi de France et aux États généraux des Provinces-Unies. Mais, loin de prêter l’oreille à cette insinuation, il avait répondu qu’il ne s’écarterait jamais des devoirs d’un bon vassal, et que, dans le cas où les Pays-Bas ne pourraient être conservés au roi, il se retirerait en sa terre d’Arenberg. Il ajouta que, s’il n’avait pas révélé ces choses à l’infante et s’il les avait tues au roi, c’était afin de ne perdre personne alors que les intérêts de l’État ne couraient aucun risque. Il avait en cela, il le reconnaissait, commis une faute, mais c’était sans aucune intention mauvaise, et il était prêt à en demander pardon. Ce billet, remis à Philippe IV, ne modifia pas ses résolutions. La junte établie pour l’instruction du procès du duc reçut l’ordre de la poursuivre. Le roi renouvela à Francisco de Moncada , marquis d’Aytona [44], à qui il avait confié le gouvernement intérimaire des Pays-Bas après la mort de l’infante, l’injonction de s’enquérir avec le plus grand soin de la conduite que ce seigneur avait tenue pendant les 2 années qui avaient précédé son départ de Bruxelles.

Le jour suivant, d’Arschot, revenant sur la réponse qu’il avait faite, le 15, au papier du Roi, entra dans quelques détails qui ne compromettaient que Henri van den Bergh, comte de Bergh, René de Renesse comte de Warfusée [45] et Louis, comte d’Egmont [46], lesquels étaient hors des Pays-Bas. Quant à lui, il répétait qu’il ignorait entièrement les noms et les plans des conjurés. S’il était allé chez Guillaume III de Melun, prince d’Épinoy, c’était pour jouer, comme le faisaient des seigneurs espagnols et italiens. S’il avait eu des conversations avec Albert François d’Arenberg, prince de Barbançon, elles n’avaient roulé que sur des affaires de famille.

À quelque temps de là, il fut transféré à Pinto, autre château fort près de Madrid. Dans un billet destiné au roi seul, qu’il écrivit de cette forteresse, le 3 juillet, il alla plus loin qu’il ne l’avait fait jusqu’alors sur ses rapports avec les chefs de la conspiration

Il protestait, comme dans ses autres écrits, qu’il était resté sourd à ces propositions, que, par ce motif, on ne s’était pas ouvert davantage à lui. Il terminait en suppliant le roi de trouver bon, si cela était possible, sans que son service en souffrît, que personne ne sût ce qu’il venait de rapporter car il ne voudrait pas qu’on pensât que, pour sortir de prison ou recevoir des faveurs, il eût révélé des secrets au préjudice d’autrui.

Ne voulant pas davantage être soupçonné de faire cette demande, mû par le désir de conserver l’affection de sa patrie et de ses proches, il offrait au roi de demeurer à son service, d’appeler son fils en Espagne et de faire en sorte que sa femme y vînt également. Le même jour où il avait écrit ce billet, on l’amena à Madrid, pour être interrogé par la junte. Il ajouta à ses déclarations précédentes que la princesse d’Épinoy, sa sœur, avait essayé de l’exciter contre la domination espagnole et que la même tentative avait été faite par des marchands de Bruxelles, que le père Charles d’Arenberg, son frère, avait été présent à plusieurs de ses entretiens avec les princes d’Épinoy et de Barbançon, et avait approuvé leur langage.

Deux chefs d’accusation étaient formés contre le duc par Larrea : le premier d’avoir été complice de la conjuration des princes d’Épinoy et de Barbançon et des comtes d’Egmont et de Hennin, le second de n’avoir pas révélé et même d’avoir nié cette conjuration, en étant instruit. Malgré les investigations les plus minutieuses, on ne put, à Bruxelles ni ailleurs, recueillir aucune preuve que d’Arschot eût pris part aux complots des conjurés.

Il ne restait donc que le fait de non-révélation, lequel semblait avoir perdu beaucoup de sa gravité, par les explications que le duc avait données au Roi. Il ne fut pas, pour cela, rendu à la liberté, seulement, au mois de décembre 1634, on le ramena, en l’y gardant à vue, dans une maison à Madrid qu’il avait louée un peu avant son arrestation.

Au commencement de 1637, la duchesse, sa femme, Marie-Cléophée de Hohenzollern, vint l’y joindre avec son fils aîné, Philippe-François d’Arenberg ; mais en vain firent-ils des démarches pour qu’il leur fût permis d’habiter avec lui. Tout ce qu’ils obtinrent fut d’aller le voir aussi souvent qu’ils le voudraient, à la condition expresse de se retirer le soir.

Il y avait 6 ans et 5 mois que durait sa détention. Une si longue captivité avait ruiné ses forces morales et physiques. Le 17 septembre 1640, il tomba malade. Son état s’étant aggravé les jours suivants, Philippe IV lui envoya, le 23, le secrétaire d’État Carnero pour l’engager à prendre courage, lui annoncer que sa cause serait décidée dans peu, et lui faire espérer que non seulement il lui restituerait ses bonnes grâces.

Carnero sortit. Le duc alors s’assoupit, et cet assoupissement se prolongea jusqu’au lendemain matin, à 5 heures. En s’éveillant il demanda sa femme et son fils qu’on lui amena. Quelques instants après il rendit l’âme. Il était âgé de 52 ans 11 mois et 24 jours. Son corps fut transporté aux Pays-Bas et inhumé dans le couvent des Capucins, à Enghien [47], qu’avait fondé son père.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Philippe-Charles d’Arenberg Portail de la Belgique/Catégories : Maison d’Arenberg/ Maison de Ligne/ Prince d’Arenberg/ Duc d’Aerschot

Notes

[1] Mestre de camp est un grade militaire de l’Ancien Régime. Comme celle de capitaine, la charge de mestre de camp est vénale, c’est-à-dire achetable et transmissible librement. En effet des riches familles étaient propriétaires de leur régiment et contribuaient à le financer. Cela était fort onéreux mais très prestigieux. Par conséquent, les enfants de la haute noblesse pouvaient accéder au grade à un âge très précoce et ainsi être en bonne position pour obtenir des promotions à l’ancienneté au grade de brigadier. Le grade de mestre de camp se manifestait par le port d’une paire d’épaulettes à franges dorées ou argentées. Il existait également un grade de mestre de camp général de la Cavalerie et des Dragons. Le grade fut supprimé à la Révolution et remplacé par celui de colonel

[2] La Wallonie est une région culturelle et historique occupant le sud de la Belgique. Elle appartient principalement au domaine linguistique roman, par opposition au domaine linguistique germanique du nord. L’intégration du territoire wallon à la Lotharingie en 855, puis le rattachement au Saint Empire romain germanique en 880. Au cœur de l’Europe, le territoire wallon est le berceau de la dynastie carolingienne. Du 11ème au 13ème siècle, on assiste à l’épanouissement de l’Art mosan, art roman d’influence carolingienne et ottonienne, dans l’ancien diocèse de Liège qui avait de solides liens politiques avec les empereurs du Saint Empire romain germanique et les évêques de Cologne. Développement des abbayes mosanes et individualisation de la langue wallonne dans les limites de la partie romane du diocèse de Liège. Entre 1417 et 1477, la conquête et l’unification bourguignonne précisent les limites politiques du territoire wallon qui est dans sa quasi-totalité détaché du Saint Empire romain germanique et intégré dans les possessions des Habsbourg.

[3] Le comté de Namur est un ancien comté qui relevait du Saint Empire romain germanique, qui se trouvait entre l’évêché de Liège, le duché de Brabant et le comté de Hainaut. Il comprenait les villes de Namur, Charleroi, Givet, Bouvignes, Mariembourg et Fleurus.

[4] Sous l’Ancien Régime, le grand veneur de France est un grand officier de la Maison du roi chargé des Chasses royales.

[5] Le bailli était, dans l’Ancien Régime français, un officier de judicature représentant de l’autorité du roi ou du prince dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l’administration en son nom. Il s’agissait de l’équivalent de nos actuels préfets. La juridiction dont est responsable un bailli s’appelle un bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal et la circonscription la sénéchaussée. En Provence, les couples de mots « bayle », « baillie » et « viguier », « viguerie » étaient répandus. Les bailliages ont été établis au 12ème siècle sur le domaine royal, notamment par Philippe Auguste. Il était à l’origine porté par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs. Leur juridiction, régularisée avec les Capétiens fut d’abord très étendue ; mais l’abus qu’ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire. Vers le 16ème siècle, le rôle du « bailli » était devenu simplement honorifique, le lieutenant général du bailliage et d’autres officiers se répartissant son pouvoir. Néanmoins, leur office était noble et d’épée ; Charles IX, en 1560, les déclara officiers de robe courte.

[6] Les rois de France ont toujours eu des équipages de vol et la plupart d’entre eux ont effectivement pratiqué sur le terrain. Les renseignements les plus précis ne remontent qu’au 13ème siècle. À cette époque, et jusqu’au début du 15ème siècle, le responsable des équipages royaux portait le titre de fauconnier maître ; sous Charles VI, on sépara les services de la vénerie et de la fauconnerie en créant, en 1406, la charge de grand fauconnier de France qui subsista jusqu’à la Révolution.

[7] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[8] La seigneurie, puis marquisat, et enfin duché d’Aerschot tient son nom de la ville d’Aarschot, en Brabant flamand. Elle fut possédée par les ducs de Brabant jusqu’au début du 14ème siècle. Le 29 octobre 1284, le duc Jean 1er, l’accorda en apanage à son frère Godefroy. Alix, troisième fille de ce dernier, porta Arschot dans la Maison d’Harcourt, qui, de là, passa dans les Maisons de Lorraine-Vaudémont puis de Croÿ

[9] Les Pays-Bas espagnols étaient les États du Saint Empire romain rattachés par union personnelle à la couronne espagnole sous le règne des Habsbourgs, entre 1556 et 1714. Cette région comprenait les actuels Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, ainsi que des territoires situés en France et en Allemagne. La capitale était Bruxelles.

[10] Le duché d’Aremberg ou d’Arenberg est un ancien duché d’Allemagne, et de l’actuelle Belgique. Le bourg et château d’Aremberg, à 50 km au nord-ouest de Coblence, situé dans l’Eifel, était jadis la résidence des comtes et puis ducs de la Maison d’Arenberg, d’abord un burgraviat. La terre d’Aremberg était d’abord un comté. Elle passa, par alliance, en 1298 dans la maison des comtes de La Mark. En 1547, ce comté échut, encore par alliance, à Jean de Barbançon, de la maison de Ligne. Le comté s’accroît considérablement en 1559 par l’acquisition de la baronnie de Zewenberghes.

[11] Zevenbergen est un village situé dans la commune néerlandaise de Moerdijk, dans la province du Brabant-Septentrional. Les communes de Fijnaart en Heijningen, Klundert, Standdaarbuiten et Willemstad sont rattachées à Zevenbergen

[12] La Maison de Melun, originaire de la ville éponyme située en Île-de-France (Seine-et-Marne), est une ancienne famille noble française qui forma de nombreuses branches toutes éteintes.

[13] Épinoy (aujourd’hui le nom d’un quartier de la ville de Carvin, comme l’est aussi Beaussart) était une châtellenie en Flandre française et une ancienne principauté du Comté de Flandre. D’abord possession des barons d’Antoing, elle appartenait depuis 1327 à la maison de Melun

[14] Un sénéchal est un officier au service d’un roi, d’un prince ou d’un seigneur temporel.

[15] Le comté de Hainaut ou Hainau –est un ancien comté qui relevait du Saint Empire romain germanique, qui se trouvait en bordure du royaume de France.

[16] Tournai est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne et en Flandre romane , chef-lieu d’arrondissement en province de Hainaut et siège de l’évêché de Tournai.

[17] La maison de Montmorency est la plus illustre famille de la noblesse française après les Capétiens et les grandes maisons féodales. Elle tire son nom de la ville de Montmorency, dans l’actuel département du Val-d’Oise en Île-de-France.

[18] Bours est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais. En 1243, Guillaume de Hameles est bailli de Fauquembergues et vassal de Bours. Il cède la dîme de Moulle au chapitre des chanoines de Thérouanne

[19] Les origines de la baronnie de Berlaymont remontent au 10ème siècle. Elle a été illustrée par divers personnages ayant joué un rôle historique à travers les siècles. Elle a été érigée en comté par Philippe II d’Espagne en 1574. Les seigneurs, puis comtes de Berlaymont, ont joué un rôle important dans l’histoire du comté de Hainaut, puis des Dix-Sept Provinces, des Pays-Bas espagnols, du Royaume des Pays-Bas et de la Belgique.

[20] Les seigneurs de Lalaing avaient leurs origines et leurs résidences habituelles à Lallaing dans le Nord de la France. La maison de Lalaing eut 12 Chevaliers de l’Ordre de la Toison d’or, 3 Stadhouders de Hollande et 7 grand baillis de Hainaut. Parmi eux, plusieurs s’illustrèrent dans les joutes

[21] Escornaix, est une section de la commune belge de Markedal située en Région flamande dans la province de Flandre-Orientale. Escornaix appartenait à la Maison de Gavre. Cette lignée fut, durant 11 générations, seigneur d’Escornaix. En 1378, Escornaix a été érigée en seigneurie indépendante par le comte de Flandre Louis de Maele. Escornaix fut le chef-lieu d’une baronnie qui englobait les villages environnants de Mater, Horebeke-Saint-Corneille, Horebeke-Sainte-Marie, Boucle-Saint-Blaise, Rozebeke, Segelsem, Elst et Welden. Marguerite de Ghistelles y fonda en 1420 un hospice pour personnes âgées. Le château fortifié fut pillé et détruit en 1383 par les Gantois. En 1503, après la mort de Jacqueline de Gavre, les possessions échurent à la famille de Lalaing, par le mariage de Jeanne de Gavre avec Simon de Lalaing. Un siècle plus tard, la baronnie échut à la famille de Florent de Berlaymont.

[22] L’île d’Anholt est une île danoise du Cattégat. Sa superficie est de 21,75 km²

[23] La guerre de Quatre-Vingts Ans, également appelée révolte des Pays-Bas ou encore révolte des gueux, est le soulèvement armé mené de 1568 (bataille de Heiligerlee) à 1648 (traités de Westphalie) sauf pendant la Trêve de douze ans de 1609 à 1621 contre la monarchie espagnole par les provinces s’étendant aujourd’hui sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France. Au terme de ce soulèvement, les sept provinces septentrionales gagnent leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies, indépendance effective en 1581 par l’Acte de La Haye et reconnue par l’Espagne par un traité signé en 1648 en marge des traités de Westphalie.

[24] Le duché de Palatinat-Neubourg, parfois aussi appelé le Nouveau Palatinat, est un ancien État du Saint Empire romain germanique qui a été créé en 1505 à la suite de la guerre de succession de Landshut. Neubourg-sur-le-Danube fut choisie comme capitale. Il fut donné aux enfants de Robert de Palatinat (fils du comte-électeur Philippe 1er du Palatinat) et d’Élisabeth de Bavière-Landshut, les princes Othon-Henri et Philippe (n’ayant pu hériter de la totalité des terre de leur grand-père maternel, le dernier duc de Bavière-Landshut, Georges le Riche, les deux princes avaient reçu en compensation des terres indivises dans le nord de l’ancien duché, qui sont devenues le Palatinat-Neubourg).

[25] Les souverains de la marche de Brandebourg, puis du duché de Prusse inclut sont successivement seigneurs, margraves puis princes électeurs de Brandebourg. En 1618, ils portent le titre de ducs en Prusse. Après 1701, l’électeur de Brandebourg porta le titre de roi en Prusse.

[26] La Guerre de Succession de Juliers, ou Guerre de Juliers-Clèves, est un conflit qui commença en 1609 et se termina en 1614 par la signature du Traité de Xanten.

[27] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivante, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre 1431. Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or, complété par l’histoire biblique de Gédéon (en référence à sa force spirituelle, comme indiqué sur la somptueuse tapisserie qui ornait les lieux de réunion des chapitres à partir de 1456). Dès lors l’ordre de la Toison d’or sera placé sous le patronage des deux personnages.

[28] Barbençon est un des plus beaux villages de Wallonie. C’est un gros village du plateau du Condroz, situé à 3,5 kilomètres au sud-est de la ville de Beaumont, dans la province de Hainaut (Région wallonne de Belgique).

[29] Bois-le-Duc est une commune et ville des Pays-Bas, chef-lieu du Brabant-Septentrional.

[30] L’Archidiocèse de Malines fut érigé par la bulle Super Universas le 12 mai 1559 par laquelle Paul IV réorganisait les structures ecclésiastiques dans l’ensemble des Pays-Bas, alors sous domination espagnole. Trois nouvelles provinces ecclésiastiques (avec nouveau découpage en 18 diocèses) sont créées dont les sièges métropolitains (les ’archevêchés’) sont fixés à Cambrai, Malines et Utrecht. Au contraire de Cambrai et Utrecht qui étaient de très anciens diocèses - Cambrai depuis le 6ème , et Utrecht depuis le 7ème siècle - Malines est une création nouvelle, et immédiatement promue au rang d’archevêché. Sa position comme capitale effective des Pays-Bas, et résidence de la cour, explique ce choix.

[31] Solre-le-Château doit son nom d’une part au ruisseau de la Solre qui le traverse, et d’autre part au château fort qui était bâti à l’emplacement actuel de la place.

[32] Le palatinat du Rhin, était un État du Saint Empire romain qui joua un rôle majeur dans l’histoire de l’Allemagne. Issu des droits souverains des comtes palatins de Lotharingie vers 1085, il fut élevé à l’électorat palatin lors de la Bulle d’or promulguée par l’empereur Charles IV en 1356 confirmant les comtes palatins du Rhin de la maison de Wittelsbach au statut des princes électeurs. Pendant la guerre de Trente Ans, en 1623, l’électeur protestant Frédéric V du Palatinat, élu roi de roi de Bohême et vaincu par les troupes de l’empereur Ferdinand II, a perdu la dignité électorale lorsque son cousin le duc Maximilien 1er de Bavière, chef de la branche catholique des Wittelsbach, a reçu ses terres en remerciement des services rendus aux Habsbourg.

[33] Venlo, est une ville et commune néerlandaise, située en province de Limbourg. Vers 1590, le duché de Gelre est scindé en 2 parties, la moitié sud restant possession espagnole. Durant la guerre de Quatre-Vingts Ans, des batailles sont livrées régulièrement pour la ville, mais les Traités de Westphalie qui mettent fin à cette période de guerre en 1648, attribuent Venlo à l’Espagne. Venlo reste espagnol jusqu’à la guerre de Succession d’Espagne en 1715, le duché de Gelre étant quant à lui partagé entre la Prusse, l’archiduché d’Autriche, et les Provinces-Unies des Pays-Bas.

[34] Ruremonde est une commune et une ville de la province du Limbourg aux Pays-Bas. En 1231, Ruremonde obtint du comte Otto II les droits urbains. En 1441, la ville devint membre de la Hanse et en 1472 elle obtint le droit de battre monnaie. La capitale de la Gueldre supérieure tomba en 1543 avec le reste de la Gueldre aux mains de l’empereur Charles-Quint. À partir de 1559 la ville devint siège épiscopal. En 1579, comme partie des Pays-Bas méridionaux elle passa sous administration espagnole (Gueldre espagnole), avec une interruption de 1632 jusqu’en 1637 pendant laquelle elle fut indépendante. Elle le fut également de 1702 à 1716. Avec la fin de la guerre de Succession d’Espagne, Ruremonde fit partie à partir de 1716 de la Gueldre autrichienne.

[35] Maastricht est une ville des Pays-Bas, située dans le sud de la province du Limbourg dont elle est le chef-lieu. Anciennement, en français, la ville était appelée Maëstricht ou Maestricht. Au 16ème siècle Maastricht est une des plus grandes villes des Pays-Bas. En 1521, Charles Quint, qui entend défendre la religion catholique contre le Protestantisme, interdit la diffusion de la nouvelle doctrine dans tous les Pays-Bas, et en 1535 15 anabaptistes sont brûlés sur un bûcher place du Vrijthof. Lors de la Furie iconoclaste de 1566, les icônes et mobiliers des églises et chapelles de Maastricht furent en partie détruits. Dans ces années l’économie de la ville se ralentit, et la pauvreté s’étendit. En 1579, l’armée espagnole, commandée par Alexandre Farnese, duc de Parme, assiégea la ville et la prit le 1er juillet de cette année, après quoi la re-catholisation de la ville commença. En 1632, Frédéric-Henri d’Orange-Nassau conquit la ville après l’avoir assiégée durant 74 jours. Le gouverneur de la ville, Frédéric-Henri, permit alors à Maastricht de s’intégrer aux Provinces-Unies protestantes. Le condominium entre le duc de Brabant et Liège fut rétabli. Les conditions de la paix furent de donner aux protestants et aux catholiques les mêmes droits et la liberté religieuse. En 1673, la ville est prise par Vauban sur l’ordre de Louis XIV. Lors de ce siège mourut d’Artagnan, tué d’une balle de mousquet reçue dans la gorge, le 25 juin. La ville reste sous domination française jusqu’en 1678

[36] Limbourg est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans l’est de la province de Liège, arrondissement de Verviers, et dominant la Vesdre. Elle était la capitale de l’ancien duché de Limbourg qui lui doit son nom, mais elle ne fait aujourd’hui pas partie des provinces du Limbourg, ni belge, ni néerlandaise. Son château a été fondé en l’an 1000. Au 16ème siècle, la ville abrite une importante communauté protestante. Limbourg, centre protestant à l’est du pays wallon, devient une petite république réformée entre août 1566 et mars 1567. Le pasteur François du Jon prêche dans l’église Saint-Georges pendant plusieurs mois avant la reconquête espagnole. Au fil des siècles le site tombe dans l’oubli, surtout après les prises de la forteresse par les troupes françaises en 1675 et en 1703, elle perdait toute importance militaire.

[37] Orsoy est une ancienne ville allemande de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Lors de la guerre de Hollande, la ville est prise en 1672 par Vauban.

[38] La Haye a été fondée en 1248 par Guillaume II, comte de Hollande et roi d’Allemagne, puis du Saint Empire romain germanique. À cette date il a ordonné la construction d’un château dans une forêt près de la mer en Hollande, dans lequel il avait l’intention de s’installer après son couronnement. Guillaume II mourut dans une bataille avant celui-ci, stoppant ainsi la construction avant la fin. Aujourd’hui le château est appelé le « Ridderzaal » (littéralement : « salle des Chevaliers ») et est encore utilisé pour des événements politiques. Par la suite, La Haye a été le centre administratif des comtes de Hollande. De puissantes villes hollandaises comme Leyde, Delft et Dordrecht s’accordèrent pour choisir la petite et peu importante ville de La Haye comme leur centre administratif. Cette situation n’a jamais été remise en cause, ce qui fait aujourd’hui de La Haye le siège du gouvernement, mais pas la capitale officielle des Pays-Bas qui est Amsterdam.

[39] Ypres est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu d’arrondissement en province de Flandre-Occidentale. Elle est située dans le Nord-ouest de la Belgique dans la région du Westhoek.

[40] Le comté, puis duché de Medinaceli est un des plus prestigieux titres nobiliaires espagnols. Le comté est créé, en 1368, en faveur de Bernard de Béarn, un fils bâtard du comte de Foix-Béarn Gaston III Fébus, qui avait passé sa vie au service du roi de Castille Henri II. Le nom du comté fait référence à la ville de Medinaceli, dans le royaume de Castille. Il s’étendait alors sur le sud-est de l’actuelle province de Soria, ainsi qu’une partie de la province de Guadalajara, jusqu’au Tage. En 1479, le comté est élevé au rang de duché par la reine Isabelle 1ère, en faveur de Luis de la Cerda y de la Vega. En 1520 lui est associée la grandesse d’Espagne.

[41] Le Comté de Castrillo est une pairie espagnole de Castille, qui depuis 1690 a la grandeur de l’ Espagne. Il a été créé par le roi Philippe III le 23 Janvier 1610, sous le nom de comte de Castrillo de Don Juan , au nom de Bernardino González de Avellaneda et Delgadillo, le capitaine général de l’ Armada de Indias, assistant Sevilla, vice - roi de Navarre, Capitaine général de Guipúzcoa, des conseils royaux de l’État et guerre , commandant de l’ Ordre de Calatrava, majordome de la reine Elizabeth de Bourbon.

[42] Grenade est une ville espagnole, capitale de la province de Grenade au sud-est de l’Andalousie. Elle est située au pied de la Sierra Nevada, au confluent de trois rivières, le Beiro, le Darro et le Genil et fut la capitale du dernier royaume musulman de la péninsule ibérique.

[43] La porte d’Alcalá (en espagnol Puerta de Alcalá) est un des monuments de la ville de Madrid, en Espagne. Elle est l’une des 5 anciennes portes qui donnaient accès à la ville.

[44] Le marquisat d’Aytona est un titre noble espagnol créé le 1er octobre 1581 par le roi Philippe II en faveur de Francisco de Moncada y Cardona, comte d’Aytona, par élévation de ce comté en marquisat. Auparavant, en 1523, le roi Charles 1er avait créé le comté d’Aytona pour Juan de Moncada (mort en 1536), 11ème seigneur de la baronnie d’Aytona, 3ème comte de Marmilla et Camarata en Sicile, baron de Serós, de Mequinenza, de Sosés et de Chiva, grand sénéchal, vice - roi de Catalogne, vice - roi et capitaine général de Sicile. Fils de Gastón de Moncada et Mariángela de Tolsa, il avait épousé en premier mariage Giovanna La Grua Talamanca et en deuxième Ana de Cardona, fille de Ferrán Folch de Cardona, 2ème duc de Cardona.

[45] Warfusée est un hameau belge de Hesbaye faisant partie de la commune de Saint-Georges-sur-Meuse dans la province de Liège en Région wallonne. Le château de Warfusée, siège d’une ancienne seigneurie médiévale influente, est l’attraction principale du hameau.

[46] Egmond ou Egmont, ancienne et illustre famille des Pays-Bas, dont les chefs étaient avoués de l’abbaye d’Egmond (aujourd’hui en Hollande-Septentrionale) et les avoués des Comtes de Hollande. Elle remonte à Berwold d’Egmont. Les seigneurs d’Egmont, ayant acquis le comté de Buren en 1472, se divisèrent en deux lignes qui s’éteignirent, l’une vers 1650 et l’autre en 1707.

[47] Enghien est une ville francophone à facilités de Belgique (elle se trouve à la frontière linguistique) située en Région wallonne dans la province de Hainaut. Le 30 janvier 1606, Henri IV vend le domaine d’Enghien à Charles d’Arenberg. Jusqu’alors surtout forestier, les Arenberg donnent au parc l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui : la propriété est profondément restaurée et embellie. Une tour isolée dans le parc est le dernier vestige du château construit par les seigneurs d’Enghien au milieu du 13ème siècle. La base de la tour est d’origine, les autres parties sont le résultat des transformations menées en 1512 par Philippe de Clèves, qui, en particulier, ajouta deux étages et le toit que l’on voit encore aujourd’hui.