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L’histoire pour le plaisir

Marc-Antoine de Dampierre

mardi 11 février 2020, par ljallamion

Marc-Antoine de Dampierre (1676-1756)

Marquis de Dampierre-Maître de vénerie-Sonneur de trompe et compositeur

Marc-Antoine de Dampierre Marquis de Dampierre-Maître de vénerie-Sonneur de trompe et compositeurFils d’Antoine de Dampierre, seigneur de Villeneuve et sieur de Sainte-Agathe [1], et de Marie-Thérèse de Vendôme d’Abrecourt, Marc-Antoine a d’abord été page [2] dela Grande Mademoiselle, puis du duc et de la duchesse du Maine Louise-Bénédicte de Bourbon, au château de Sceaux [3], près de Paris.

En 1698, il devint gentilhomme attaché à leur service, puis, en 1709, maître de la vénerie ducale. En 1722, il fut nommé gentilhomme des Menus-Plaisirs du roi Louis XV. En tant que commandant des équipages verts, il suivit toutes les chasses royales.

En 1705, il avait épousé Justine-Marguerite Colomes, fille de Guillaume Colomes, premier apothicaire de l’artillerie du duc du Maine.

Bon musicien, il jouait notamment de la flûte traversière, de la viole de gambe et du violon. Il était ami de compositeurs comme Jean-Joseph Mouret, Michel-Richard Delalande , Nicolas Bernier, André Campra et Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville . Il était également comédien, lorsqu’il était à Sceaux, et plus tard, à Versailles.

Il apporta à la Vénerie du roi la dimension musicale qui lui manquait, après avoir fait perfectionner la trompe de chasse. En 1705, il inspira la trompe en ré majeur, longue de 4,545 m, avec un pavillon de 27 cm de diamètre, enroulée à un tour et demi [4], qui fut adoptée à la Vénerie du roi.

Dampierre, à l’occasion de la naissance du dauphin en septembre 1729, fit encercler par Charles Lebrun cette trompe sur deux tours et demi (55 cm de diamètre) Ce modèle, dit aussitôt à la Dauphine , fut très vite utilisé pour sa commodité ; on s’en servit couramment à la chasse pendant près de 150 ans.

Virtuose de la trompe, il eut l’occasion de sonner en soliste à l’orchestre, et notamment au Palais du Louvre [5], devant le roi, lors de l’audition de la Symphonie guerrière de André Danican Philidor dit Philidor l’Aîné . Il stupéfia la Cour, au bois de Boulogne, en sonnant merveilleusement La Royale. Louis XV lui donna le commandement de l’équipage du Lièvre en 1729 et de celui du Daim en 1738.

Dans ses mémoires, le duc de Luynes Charles-Philippe d’Albert de Luynes note que Dampierre chassait et sonnait encore fort bien à 73 ans. Il légua ses trompes et ses bottes à un laquais nommé Vallée.

Il a été surnommé le Père des fanfares de chasse. On lui attribue de nombreuses fanfares connues : 26 sont publiées pour la première fois en 1734 en appendice du recueil de poèmes de Jean Serré de Rieux, intitulé Les Dons des Enfans de Latone [6].

Un deuxième recueil en 1756, attribué au comte d’Eu [7], petit-fils de Louis XIV et élève de Dampierre, porte à 33 le nombre de ses fanfares connues. À cela, il faut ajouter des Tons et des Appels.

Ces airs sont toujours d’actualité. Dampierre donna aux compositions pour trompes de chasse les formes qu’elles n’ont pas quittées à ce jour.

Il est notamment l’auteur d’une fanfare de chasse bien connue, qui porte son nom : La Dampière.

En octobre 1707, devant Marie-Thérèse de Bourbon, princesse de Conti, le compositeur Jean-Baptiste Morin fit entendre La Dampierre, au cours de son divertissement pour soli, chœur et orchestre avec trompes, intitulé La Chasse du Cerf. La première apparition de cette fanfare remonte à 1705, dans un recueil manuscrit d’André Danican dit Philidor l’Aîné.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte du dictionnaire de la musique en France aux xviie et xviiie siècles, Paris, Fayard, 1992 (articles : « Dampierre, Marc-Antoine, marquis de » et « Trompe de chasse », d’Emmanuel d’Anterroches).

Notes

[1] Sainte-Agathe-d’Aliermont est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime. Le nom de la localité est attestée comme Sancta Agatha de Alacrimonte en 1337, Ecclesia Sancte Agathe de Alacrimonte en 1456 et 1457, Sainte Agathe en 1715, Sainte Agathe d’Aliermont en 1757. Au 12ème siècle, le lieu est cédé par Richard Cœur de Lion, à Gautier de Coutances, archevêque de Rouen. En 1884, la cloche qui datait de 1584, a été refondue. Elle portait les armoiries de la « famille de Dampierre » (d’argent, à trois losanges de sable), seigneurs de Sainte-Agathe-d’Aliermont aux 16ème siècle, 17ème siècle et 18ème siècles

[2] Un page était un jeune noble attaché au service d’un roi, d’une reine, d’un prince, etc. Au Moyen Âge, un page était l’intendant d’un chevalier, un apprenti écuyer. Un jeune homme servait comme page durant sept années, dès l’âge de sept ans. À quatorze ans, il pouvait devenir écuyer et à vingt et un pouvait devenir lui-même chevalier. Des pages servaient aussi dans les châteaux et les grandes maisons allant chercher ce qu’on leur demandait ou portant des messages pour les nobles et les gentilshommes ainsi que pour la famille royale. Ces garçons étaient le plus souvent les descendants de grandes familles qui apprenaient ainsi les règles de la cour et établissaient des contacts pour leur vie d’adulte.

[3] En 1670, Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV, qui souhaite disposer d’un domaine près de Paris et non loin de Versailles, pour y établir sa maison de campagne, achète la terre de Sceaux aux trois héritiers de René Potier, marquis de Gesvres, duc de Tresmes. Il procède à d’importantes acquisitions foncières afin d’agrandir le domaine qu’il porte à une centaine d’hectares. Colbert fait agrandir l’édifice, qui avait été bâti après 1597, et dessiner un parc à la française par André Le Nôtre, agrémenté de statues commandées auprès des célèbres architectes tels Antoine Coysevox et François Girardon. L’architecte n’est pas connu, mais compte tenu de la position éminente du commanditaire qui s’était vu confier depuis 1664 la charge de Surintendant des Bâtiments du Roi il ne fait guère de doute qu’il devait s’agir d’un des plus grands de cette époque, peut-être Antoine Le Pautre.

[4] forme « à la Dampierre

[5] Le palais du Louvre est un ancien palais royal situé dans le 1er arrondissement de Paris sur la rive droite de la Seine, entre le jardin des Tuileries et l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. S’étendant sur une surface bâtie de plus de 135 000 m², le palais du Louvre est le plus grand palais européen, et le second plus grand bâtiment du continent après le Marché aux fleurs d’Aalsmeer. Il abrite aujourd’hui le musée du Louvre.

[6] c’est-à-dire Diane et Apollon

[7] Le comté d’Eu était l’un des comtés constitutifs du duché de Normandie.