William Douglas est peut-être le 2ème des fils de William, seigneur de Douglas, mort vers 1270/74 qui hérite de la seigneurie de Douglas et du manoir de Fawdon dans le Northumberland [1] que son père avait fait édifier. William est encore jeune en 1256, lorsque l’on commence à lui attribuer son surnom de le Hardy. Vers 1267, il est plusieurs fois blessé en défendant les domaines de son père.
Il est mentionné lorsqu’il jure fidélité à Edouard 1er d’Angleterre comme suzerain de l’Écosse près de Dunbar [2] le 5 juillet 1291. Lorsque trois des hommes de Jean Balliol futur Jean d’Ecosse se présentent au château de Douglas, William les jette dans le cachot, du donjon en décapite un, en laisse mourir un autre, et très imprudemment, laisse le troisième s’échapper et revenir auprès de Jean d’Écosse, désormais devenu roi.
Douglas est condamné à une amende pour son absence lors du premier Parlement du roi Jean d’Écosse en février 1293, mais il assiste à la réunion du Parlement d’août 1293 pour rendre compte de ses méfaits. En effet vers 1292, il avait refusé de remettre son terce [3] à sa mère et, lorsqu’elle réussit à engager une action en justice contre lui, il se saisit des fonctionnaires du Justiciar [4] qui étaient venus de Lanark [5] au château de Douglas pour percevoir des dommages intérêts de 140 merks et livrer la saisine à la dame. Il les détient toute une nuit, et promet de les relâcher, ce qu’il tarde à faire prétextant qu’il avait besoin de temps pour réunir l’argent.
Quelle que soit l’amende infligée à ce fauteur de troubles, il n’en est pas moins chargé du commandement du château de Berwick [6] en 1295, par le conseil qui ordonne au roi Jean de résister à Edouard 1er. Lorsque la cité tombe rapidement entre les mains de l’armée d’invasion du roi d’Angleterre le 30 mars 1296, la garnison du château, composée de 200 personnes, se rend pour obtenir la vie sauve, éviter les mutilations et conserver ses terres et ses biens.
Douglas doit cependant, rester attaché à la suite d’Édouard 1er jusqu’à la fin de la campagne. Le 10 juin 1296 il jure fidélité au roi anglais. Il est le 4ème des grands magnats rebelles à le faire et le 28 août, ses terres lui sont restaurées. Le 24 mai 1297, il est invité, avec d’autres barons, à entendre et à obéir aux agents du roi en Écosse et sans aucun doute, surtout à se joindre à Edouard qui prépare une campagne en France.
La menace de ce service militaire à l’étranger a peut-être été le facteur qui pousse Douglas, avant la fin du mois de mai, à rejoindre le soulèvement de William Wallace en attaquant le Justiciar du roi à Scone [7]. Robert Bruce, comte de Carrick [8] le futur roi Robert 1er, pour prouver sa loyauté au roi, ravage le Douglasdale et s’empare de la femme et des enfants de William, mais il organise rapidement sa propre rébellion avec James Stewart le Grand Sénéchal [9] et William Douglas, probablement pour libérer sa famille, les suit, à la fois dans leur rébellion mais aussi dans leur soumission à Irvine [10] le 7 juillet 1297.
Abandonné aux Anglais par ses alliés, Douglas est emmené à Berwick est emprisonné dans le château de la cité et chargé de chaînes. Son geôlier supplie le roi qu’il ne soit pas libéré, sans profit ni influence, et il est effectivement transféré dans le sud du pays après la défaite anglaise à la bataille du pont de Stirling [11] en septembre.
À partir du 13 octobre 1297, il est prisonnier dans la tour de Londres [12], assisté d’un seul valet, jusqu’à sa mort, le 9 novembre 1298.