Tiridate III de Parthie
Roi parthe brièvement en 35 ou 36
Petit-fils de Phraatès IV. Il est envoyé comme otage à Rome et y reçoit son éducation.
Vers 36, lorsque la noblesse parthe [1] se rebelle contreArtaban III, elle demande à Tibère un roi de la descendance de Phraatès IV.
Tibère envoie Tiridate avec l’appui de Lucius Vitellius (le père du futur empereur Vitellius) en lui ordonnant de restaurer l’autorité de l’Empire romain. Par la dextérité des opérations militaires et diplomatiques, Vitellius réussit sa mission. Artaban est abandonné par ses partisans et s’enfuit en Hyrcanie [2].
Cependant, Tiridate, qui est proclamé roi, ne peut se maintenir car il apparaît comme un vassal des Romains.
Artaban lève une grande armée composée en partie d’auxiliaires scythes [3] pour reprendre son trône et est de nouveau reconnu par les Parthes. Tiridate quitte alors Séleucie du Tigre [4] et s’enfuit en Syrie [5].
Notes
[1] L’Empire parthe (247 av. jc-224 ap. jc), également appelé Empire arsacide, est une importante puissance politique et culturelle iranienne dans la Perse antique. Son deuxième nom vient d’Arsace 1er qui en tant que chef des Parni, une tribu scythe d’Asie centrale, le fonde au milieu du 3ème siècle av. jc lorsqu’il conquiert la Parthie dans le nord-est de l’Iran, alors une satrapie (province) en rébellion contre l’Empire séleucide.
[2] L’Hyrcanie est le nom qui dans l’Antiquité est donné aux régions d’Asie situées au sud-est de la Mer Caspienne (anciennement l’Océan Hyrcanien) au nord-est de l’Iran actuel, autour de l’actuelle Gorgan. L’Hyrcanie est une province de la Médie puis de l’empire perse des Achéménides et c’est à la frontière entre cette satrapie et la Parthie que Darius III, en fuite devant Alexandre le Grand, est assassiné en 330 av. jc. Plus tard cette région est englobée dans le royaume des Parthes.
[3] Les Scythes sont un ensemble de peuples nomades, d’origine indo-européenne, ayant vécu entre le 7ème siècle et le 3ème siècle av. jc dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.
[4] Séleucie du Tigre est une ville antique ruinée située en Irak, en face de Ctésiphon et à trente-cinq kilomètres environ de Bagdad. Elle fut une des plus grandes cités de Mésopotamie à la fin de l’Antiquité, s’inscrivant dans l’histoire entre Babylone et Bagdad. Fondée par le successeur d’Alexandre le Grand, Séleucos 1er Nicator, elle devint rapidement une très grande ville et un centre commercial incontournable.
[5] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.