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L’histoire pour le plaisir

Kardarigan

lundi 21 octobre 2019

Kardarigan (fin du 6ème siècle)

Général sassanide

Il combattit lors de la guerre byzantino-perse de 572 à 591 [1].

Kardarigan apparaît pour la première fois en tant que commandant des forces perses en Mésopotamie [2] septentrionale à la fin de l’année 582. Il s’opposa alors à une invasion byzantine de l’Arzanène [3] conduit par Jean Mystacon qu’il vainquit à la bataille de la rivière Nymphius [4]

Lors d’une campagne en 583, il mit le siège devant le fort d’Aphumon mais se retira pour aider à repousser une attaque byzantine contre le fort nouvellement construit d’Akbas.

Durant l’automne 584, alors qu’il préparait une incursion dans le territoire byzantin, il fut contraint de se diriger vers l’est pour s’opposer à une invasion byzantine dirigée par Philippicos . Ce dernier se retira devant l’arrivée de Kardarigan.

En 585, alors que Philippicos tombait malade, Kardarigan passa à l’offensive, assiégeant la base byzantine de Monocarton, sans succès. Il se dirigea ensuite vers le nord, en direction de Martyropolis [5], la base de Philippicos. Toutefois, après avoir mis à sac le monastère proche de la ville, il fut contraint de se replier vers le territoire perse.

Lors de l’été 586, Kardarigan attaqua l’armée de Philippicos à la bataille de Solachon [6]. Il était personnellement à la tête du centre de son armée. Toutefois, cet affrontement tourna à la déroute pour les Perses même si Kardarigan parvint à s’échapper. Beaucoup de ses soldats périrent en raison de sa décision de vider les réserves en eau de son armée pour accroître la motivation de ses hommes à briser les Byzantins pour accéder à la rivière Arzamon.

Toutefois, tandis que Philippicos mit le siège devant la forteresse de Chlomaron, Kardarigan parvint à assembler une force improvisée, principalement composée de paysans conscrits. Il marcha ensuite vers Chlomaron et joignit ses forces avec celle des assiégés, contraignant le général byzantin à battre en retraite. Rien n’est connu de lui par la suite.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du livre de Geoffrey Greatrex et Samuel N. C. Lieu, The Roman Eastern Frontier and the Persian Wars, Part II : 363–630 AD), Londres, Routledge, 2002 (ISBN 0-415-14687-9).

Notes

[1] Les Arméniens se révoltent contre la domination sassanide le 30 mars 571, sous la protection de Justin II. Au printemps 572, Justin refuse d’acquitter le tribut dû à la Perse par le traité de 561 et la guerre recommence. Dès l’été, le général Marcien, neveu de l’empereur, arrive en Osroène, marche vers l’Arzanène qu’il ravage à l’automne sans rencontrer de résistance. À la fin de l’hiver 572/73, il attaque la frontière perse sur la ligne du Djaghdjagh. Le 19 avril 573 Marcien part de Dara en campagne contre la Mésopotamie perse. Il bat les Perses à Sargathon et assiège Nisibe. Accusé par Justin II de prétendre à l’empire, il est rappelé, et ses troupes lèvent le siège en désordre.

[2] La Mésopotamie est une région historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile, entre le Tigre et l’Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l’Irak actuel.

[3] L’Aghdzenikou Arzanène est la 3ème province de l’Arménie historique selon Anania de Shirak, et l’un des quatre bdeshkhs (« marche ») du royaume arménien. Son territoire est aujourd’hui situé en Turquie orientale.

[4] La Batman est une rivière de l’Anatolie orientale située dans le sud de la Turquie. C’est un affluent du Tigre.

[5] lvan appelée Np’rker est le chef-lieu de l’arrondissement de même nom dans la province de Diyarbakır en Turquie. À l’époque byzantine elle était connue sous le nom de Martyropolis. Silvan a été identifié par plusieurs spécialistes comme l’un des deux emplacements possibles (l’autre étant Arzan) de Tigranakert (Tigranocerta), l’ancienne capitale du royaume d’Arménie, qui a été construit par le roi Tigrane le Grand et nommé en son honneur. Les sources chrétiennes (syriaques, arméniennes et grecques) sur la fondation de Martyropolis sont nombreuses. Elle aurait été fondée sur l’emplacement d’un « grand village » appelé Maïferqat (en arménien Np’rkert) par l’évêque Marutha qui avait obtenu l’autorisation du roi de Perse Yazdgard 1er à la fin du 4ème siècle. L’évêque rapporte les dépouilles des chrétiens victimes des persécutions en Perse. C’est ce qui lui vaut son nom de Martyropolis. La ville prend de l’importance comme ville frontière sous Théodose II. Elle est prise par le Sassanide Kavadh Ier en 502. Les fortifications de la ville sont renforcées par l’empereur byzantin Justin 1er ce qui n’empêche pas que la ville retombe aux mains des Sassanides en 589. Les byzantins récupèrent la ville deux ans après et la gardent jusqu’en 639

[6] La bataille de Solachon se déroule en 586 au nord de la Mésopotamie entre les forces de l’Empire romain d’Orient (ou Empire byzantin) dirigées par Philippicos et celles de l’Empire sassanide sous les ordres de Kardarigan. Cette opposition fait partie de la longue et indécise guerre byzantino-sassanide entre 572 et 591. La bataille de Solachon se termine par une victoire romaine importante qui consolide la position impériale en Mésopotamie. Toutefois, ce succès n’est pas décisif et la guerre se poursuit jusqu’en 591, date à laquelle où un accord est négocié entre Maurice et Khosro II.