Né au tournant du siècle, il vécut et travailla à Lyon. Éduqué dans l’esprit de la Renaissance carolingienne [1] sous l’épiscopat de Leidrade, il assiste les évêques de Lyon. S’appuyant sur une culture personnelle encyclopédique et une bibliothèque particulièrement riche, il produit surtout des compilations, que ce soit de droit canon, de liturgie, de théologie, ou d’exégèse.
Mais il n’hésite pas à prendre la plume personnellement, soit pour défendre les droits de l’Église de Lyon quand il les estime bafoués, soit pour exposer un point de théologie, ou encore pour composer des poèmes.
Réputé de son vivant pour son expertise, il se montre conscient des aléas de la transmission des textes, et capable de discerner, arguments à l’appui, entre textes authentiques ou pseudépigraphes [2], en particulier pour saint Augustin, son auteur de prédilection. Enfin, la partie la moins visible de son activité mais non la moindre concerne la production de livres et la transmission des œuvres : formation des copistes, restauration d’anciens manuscrits, comparaison de différents manuscrits d’une même œuvre, établissement et production d’une édition.
Nous ne savons rien de ses origines ; il paraît avoir été élevé par l’Église de Lyon, qu’il appelle sa mère nourricière dans trois textes des années 835-838.
Sous sa férule, la bibliothèque qu’il enrichit deviendra une référence en Europe. Il fait restaurer des manuscrits anciens, comme le manuscrit grec de l’Ancien et du Nouveau Testaments appelé Codex Claramontanus* et le Codex Bezae Cantabrigiensis*.
Plusieurs de ses ouvrages autographes font partie des 55 manuscrits de la Bibliothèque épiscopale de Lyon constituant le fonds ancien de la Bibliothèque municipale de Lyon.
Il a composé le titulus [3] d’une abside sur laquelle au-dessus des peintures des martyrs, on voyait un Christ en Gloire, les symboles des Évangélistes, les Quatre fleuves du Paradis, la Jérusalem Céleste avec l’Agneau.