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Alphonse II de Portugal dit le Gras

vendredi 27 avril 2018

Alphonse II de Portugal dit le Gras (1185-1223)

Roi de Portugal de 1212 à 1223

Fils de Sanche 1er et de Douce d’Aragon . Troisième roi de Portugal est né à Coimbra [1]. Alphonse succède à son père en 1212.

Le règne d’Alphonse II est caractérisé par un nouveau style d’administration opposé aux tendances bellicistes de ses prédécesseurs. Alphonse II ne conteste pas les frontières avec le León [2] et la Castille [3], et ne cherche pas à s’étendre vers le sud. Il préfère consolider la structure économique et sociale du pays. Il est l’auteur d’un premier ensemble de lois qui traitent principalement de la propriété privée, du droit civil et de la frappe de la monnaie. Il envoya des ambassades vers divers pays européens afin de signer des traités de commerce.

Les premières années de son règne sont marquées par de violents conflits entre Alphonse II et ses frères et sœurs qui ne trouvent de conclusion qu’avec la confiscation des biens et l’exil en Castille de la plus grande partie d’entre eux. Le roi de León avait pris parti contre les insurgés.

Durant son règne en 1212, la victoire à Las Navas de Tolosa [4] du roi de Castille sur les Almohades [5] venus d’Afrique, rend plus aisée l’expansion portugaise au sud.   Le 18 octobre 1217, la cité d’Alcácer do Sal [6] est conquise sur les Maures [7] par initiative d’un groupe de nobles.   Les autres réformes d’Alphonse II ont trait aux rapports de la couronne portugaise avec le Pape. Pour obtenir la reconnaissance de l’indépendance du Portugal, Alphonse 1er Henriques, son aïeul, avait été obligé d’accorder des privilèges à l’Église. Au cours du temps, ces privilèges devinrent un poids pour le Portugal qui voit l’Église se développer comme un État dans l’État. Une fois l’existence du Portugal bien consolidée, Alphonse II tente de miner le pouvoir ecclésiastique et d’utiliser une partie des revenus de l’Église au profit de la nation. C’est le début d’un conflit diplomatique entre la papauté et le royaume.

Après avoir été excommunié par le pape Honorius III, Alphonse promet de corriger ses erreurs envers l’Église, mais meurt en 1223 sans avoir fait de réels efforts pour infléchir sa politique. Il est enterré au Monastère d’Alcobaça [8].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Alphonse II (roi de Portugal)/ Portail du Portugal/ Monarques de Portugal

Notes

[1] Coimbra ou Coïmbre est la ville universitaire la plus ancienne du Portugal. C’est une ville importante dans le pays où elle est située dans le centre en surplombant le fleuve Mondego. C’est à Coimbra que fut construite la première université portugaise, l’université de Coïmbre. Elle compte parmi les plus anciennes d’Europe avec la Sorbonne, Bologne, Oxford ou Salamanque.

[2] Le royaume de León, une des 15 grandes anciennes divisions de l’Espagne et du Portugal, fut un des royaumes médiévaux de la Péninsule Ibérique, successeur du royaume des Asturies, qui eut un rôle dans la Reconquista et la formation des royaumes chrétiens successifs de l’occident péninsulaire.

[3] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[4] La bataille de Las Navas de Tolosa, ou Hisn al-Oqab, se déroula au lieu-dit Castillo de la cuesta (de nos jours Castro Ferral, dans la province de Jaén, en Espagne) le lundi 16 juillet 1212, entre, d’une part, des troupes provenant de tout le Maghreb ainsi que de l’Al-Andalus sous le commandement de Muhammad an-Nâsir de la dynastie des Almohades et, d’autre part, une coalition de plusieurs États chrétiens de la péninsule Ibérique ainsi que des troupes de croisés venant de nations européennes.

[5] Les Almohades sont un mouvement religieux fondé au début du 12ème siècle, dont est issue la dynastie éponyme d’origine berbère qui gouverne le Maghreb et al-Andalus entre le milieu du 12ème siècle et le 13ème siècle. Le mouvement religieux des Almohades est fondé vers 1120 à Tinmel par Mohammed ibn Toumert, appuyé par un groupe de tribus masmoudiennes du Haut Atlas marocain principalement des Masmoudas. Ibn Toumert prône alors une réforme morale puritaine et se soulève contre les Almoravides au pouvoir à partir de son fief de Tinmel. À la suite du décès d’Ibn Toumert vers 1130, Abd al-Mumin prend la relève, consolide sa position personnelle et instaure un pouvoir héréditaire, en s’appuyant sur les Koumyas de la région de Nedroma dans l’ouest algérien (située alors dans l’est de l’empire Almoravide) ainsi que les Hilaliens. Sous Abd al-Mumin, les Almohades renversent les Almoravides en 1147, puis conquièrent le Maghreb central hammadide, l’Ifriqiya (alors morcelée depuis la chute des Zirides) et les Taïfas. Ainsi, le Maghreb et l’al-Andalus sont entièrement sous domination almohade à partir de 1172. À la suite de la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, les Almohades sont affaiblis et leur empire se morcelle au profit des rois des Taïfas en al-Andalus des Zianides du Maghreb Central et des Hafsides, et voit l’émergence des Mérinides au Maghreb al-Aksa qui prennent Fès en 1244. Les Almohades, qui doivent désormais payer tribut aux Mérinides et ne contrôlent plus que la région de Marrakech, sont finalement éliminés par ces derniers en 1269.

[6] Alcácer do Sal est une municipalité du Portugal, située dans le district de Setúbal et la région de l’Alentejo.

[7] Les Maures, ou anciennement Mores, sont originellement des populations berbères peuplant le Maghreb. Ce terme a changé de signification durant plusieurs périodes de l’histoire médiévale et contemporaine. À partir des conquêtes arabo-musulmanes du 7ème siècle, l’Empire arabe omeyyade, à l’aide du général berbère Tariq Ibn Zyad, conquiert l’Espagne, sous le nom d’Al Andalus. C’est le début de l’Espagne musulmane. À partir de cette époque, le terme « maure » va devenir un synonyme de « musulman », plus particulièrement de n’importe quel musulman vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Une population qui s’installera par la suite essentiellement au Maroc après la reconquête de l’Andalousie par l’armée espagnole.

[8] Le monastère de Santa Maria d’Alcobaça, au nord de Lisbonne, Portugal, est fondé au 12ème siècle par le roi Alphonse 1er. Par l’ampleur de ses dimensions, la clarté du parti architectural, la beauté du matériau et le soin apporté à l’exécution, il est considéré comme un chef-d’œuvre de l’art gothique cistercien. Le monastère est imprégné de l’idéal de simplicité ascétique prôné par saint Bernard, une simplicité que les transformations successives apportées au fil des siècles n’ont pas altérée. Au 13ème siècle, le monastère d’Alcobaça était une congrégation riche et influente, dont l’autorité s’étendait sur des terres fertiles, treize bourgs, quatre ports de mer et deux châteaux. L’Ordre a joué, par intermittences, un rôle très important dans la vie intellectuelle et politique du Portugal. Au 16ème siècle, le monastère, tout en poursuivant ses activités éducatives, se distinguèrent dans les arts plastiques, la sculpture notamment, ainsi que l’historiographie : les moines produisirent la première histoire du Portugal. Le monastère se dota d’une imprimerie et d’une bibliothèque.