C’est de son traité, “De Architectura” [1], que nous vient l’essentiel des connaissances sur les techniques de construction de l’Antiquité classique.
La plupart des faits connus sur sa vie sont extraits de son seul ouvrage, De architectura, qui nous est parvenu. Il semble cependant être connu de Pline l’Ancien qui l’évoque dans sa description de la construction de mosaïques dans “Naturalis Historia” sans toutefois le nommer explicitement. Frontin se réfère à l’architecte Vitruve dans son traité de la fin du 1er siècle, Sur les aqueducs.
Après avoir été soldat en Gaule, en Espagne et en Grèce, constructeur de machines de guerre, Vitruve devient architecte à Rome. Il nous dit de lui-même qu’il n’est pas grand, et se plaint des affres de l’âge. Sa prose, à la fois technique et imagée, comporte essentiellement des phrases brèves, et son vocabulaire paraît avoir été celui des artisans.
Dans l’Antiquité romaine, l’architecture était entendue comme un vaste domaine qui comprenait la gestion de la construction, le génie civil, le génie chimique, la construction, le génie des matériaux, le génie mécanique, le génie militaire et la planification urbaine.
Le seul bâtiment, cependant, que nous savons être attribué à Vitruve est une basilique achevée en 19 av. jc. Elle a été construite à Fanum Fortunae [2]. La basilique de Fano a disparu totalement, si bien que son site même est encore incertain malgré plusieurs tentatives de localisation. La pratique chrétienne de la conversion de basiliques romaines qui étaient des bâtiments publics en lieu de culte, suggère que la basilique a pu être intégrée à l’actuelle cathédrale de Fano.
Léonard de Vinci en a fait une œuvre de cet architecte, car pour lui ceci méritait d’être exposé et non ignoré.
Vitruve est l’auteur d’un célèbre traité nommé De architectura, écrit à la fin de sa vie, et qu’il dédie à l’empereur Auguste. Dans la préface du livre1, Vitruve donne comme but à ses écrits d’exposer sa connaissance personnelle de la qualité des bâtiments à l’empereur. Vitruve fait allusion à la campagne de réparations et d’améliorations des bâtiments publics menée sous Marcus Agrippa.
Ce texte a profondément influencé, dès la Renaissance, des artistes, des penseurs et des architectes, parmi lesquels Leon Battista Alberti, Léonard de Vinci, et Michel-Ange. Excepté le De architectura, le livre majeur le plus ancien sur l’architecture dont nous disposons est la reformulation par Alberti des Dix Livres en 1452.
Vitruve est resté célèbre pour avoir fait valoir dans son De architectura qu’une structure devait présenter les trois qualités de firmitas, utilitas, et venustas [3]. Selon Vitruve, l’architecture est une imitation de la nature. C’est ce que l’on appellera par la suite la conception classique de l’architecture.
Vitruve est parfois considéré hâtivement comme le premier architecte. Il est plus exact de le décrire comme le premier architecte romain, dont les écrits nous soient parvenus. Il cite lui-même une multitude de travaux qui lui sont antérieurs, moins complets que les siens. Il est moins un penseur original qu’un codificateur de la pratique architecturale de son époque.