Taurin d’Évreux

Le terme d’évêque employé pour saint Taurin n’avait pas la signification actuelle. Il s’agissait plutôt de missionnaires, tels ceux qui furent envoyés dans les pays étrangers, dans les siècles suivants. Ils arrivaient dans une contrée où ils cherchaient à évangéliser les populations, en bravant hostilités et périls.

L’ancien temple païen ayant été consacré à Marie, Mère de Dieu, il prit le nom de Beata Maria Ebroicensis. Cette église fut plus communément nommée église de la Ronde [1] à cause de sa forme primitive, celle des petits temples gallo-romains.

À la tête de ses chrétiens convertis, saint Taurin, détruisait temples et idoles, troublant ainsi l’autorité de l’occupant. Il fut donc flagellé, sur le territoire du Vieil Évreux, à Gisay [2].

Saint Taurin avait reçu l’annonce de sa mort prochaine, ainsi que la révélation d’une invasion qui ruinerait la ville d’Évreux et ferait fuir ses habitants. Un jeudi, à l’issue de la Messe, il s’assit au milieu de ses fidèles, les exhorta une dernière fois, et rendit l’âme. Il fut enseveli dans un cercueil de pierre, à un mille en direction de l’ouest.

Plus tard, Laudulphe , ermite, qui vivait dans une grotte à Bérangeville La Rivière [3], sous le règne de Clotaire 1er, vers la fin du 6ème siècle, retrouva la sépulture de saint Taurin, et édifia une basilique en l’honneur de saint Martin.

Une petite communauté y vivait. Il semblerait qu’il s’agit là du premier monastère placé sous le vocable de saint Taurin par la suite, celui qui sera restauré au 10ème siècle à l’instigation de Richard 1er de Normandie.