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Jean-François Bette ou Jean-François-Nicolas Bette

lundi 24 août 2015, par lucien jallamion

Jean-François Bette ou Jean-François-Nicolas Bette (1672-1725)

3ème marquis de Lède-Chevalier de la Toison d’or et grand d’Espagne

Jean-François Bette ou Jean-François-Nicolas Bette 3ème marquis de Lède-Chevalier de la Toison d'or et grand d'EspagneIl fut un des grands capitaines du 18ème siècle d’origine flamande au service de l’Espagne. Militaire, il a servi la Couronne espagnole presque toute sa vie.

Petit-fils de Guillaume Bette, baron puis marquis de Lède, chevalier de l’ordre de Santiago, commandeur de Biezma, gouverneur des duchés de Limbourg et de Gueldre, grand bailli de Gand, mort le 23 juin 1658 des suites des blessures reçus en défendant Dunkerque contre les troupes de Turenne.

Le 31 mars 1703, il est nommé chevalier de la Toison d’Or. Il participa à la bataille de Ramillies [1] avec le régiment de gardes wallonnes [2] au service de l’Espagne.

À la suite du siège de Barcelone par les armées française et espagnole commandée par le maréchal de Berwick Jacques Fitz-James , et sa capitulation le 11 septembre 1714, il fut nommé gouverneur militaire de Barcelone. Il fut commandant général en Aragon et dans l’île de Majorque, en 1715.

Il est surtout connu pour son rôle dans la guerre de la Quadruple-Alliance [3], alors qu’il commandait les troupes espagnoles qui ont essayé de conquérir la Sardaigne et la Sicile avant le retour des Autrichiens en 1718-1719. Après l’occupation de la Sardaigne, il fut nommé vice-roi de Sardaigne en 1717.

Il fut victorieux à la bataille de MilazzoLa bataille de Milazzo, livrée le 15 octobre 1718, est une victoire de l’armée espagnole sur l’armée impériale autrichienne qui venait renforcer la garnison de Milazzo, assiégée par le corps expéditionnaire espagnol en Sicile. en 1718 et la bataille de Francavilla [4] en 1719.

Il fut également vice-roi de Sicile en 1718 et capitaine général pendant cette courte occupation de l’île. À la suite de cette guerre il doit rendre ses conquêtes, en particulier la Sicile qui est échangée par Victor Amédée II de Savoie contre le royaume de Sardaigne.

En 1720-1721, il mène une expédition réussie pour lever le siège de Ceuta [5] entrepris par le sultan Moulay Ismail.

Il reçu le titre de grand d’Espagne de première classe par le roi Philippe V d’Espagne le 12 septembre 1720. Il était commandeur de Biedma de l’ordre de Santiago [6].

Il épousa en 1722, Anne-Marie de Croÿ, fille de Philippe-François de Croÿ, comte de Rœulx, prince du Saint Empire, grand d’Espagne de première classe, et de Anne-Louise de la Tramerie, marquise de Forest, sa première épouse.

Il fut également président du Conseil suprême de la guerre espagnol [7] en 1724, directeur général de toute l’infanterie du royaume. Il est mort à Madrid en 1725.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Jaime de Salazar, La nobleza de los antiguos país bajos en la grandeza de España, p. 229, dans Jacques Paviot éditeur, Liber amicorum Raphaël de Smedt - 3 - Histori, Leuven, 2001

Notes

[1] La bataille de Ramillies, livrée le 23 mai 1706 près de Ramillies, fut l’un des engagements majeurs de la guerre de Succession d’Espagne. La bataille fut un succès retentissant pour la coalition alliée, constituée par la république des Provinces-Unies, le royaume d’Angleterre et leurs « auxiliaires » danois sur l’armée franco-bavaroise.

[2] Les Gardes wallonnes furent un corps d’infanterie, créé en 1537 par Charles Quint, sous le nom de régiment d’infanterie wallonne, recruté principalement dans la partie wallonne des Pays-Bas espagnols. Il s’agissait d’une unité d’élite, chargée notamment de la sécurité intérieure en Espagne, et qui fut finalement incorporée à la Garde royale espagnole.

[3] La guerre de la Quadruple-Alliance est un conflit militaire européen mineur qui eut lieu entre 1718 et 1720 principalement en Italie, entre le Royaume d’Espagne d’un côté, et la Quadruple-Alliance de l’Archiduché d’Autriche (en tant qu’État du Saint Empire romain germanique), du Royaume de France, du Royaume de Grande-Bretagne, et des Provinces-Unies.

[4] La bataille de Francavilla est une victoire de l’armée espagnole sur l’armée impériale autrichienne.

[5] Ceuta est une ville autonome espagnole formant une encoche sur la côte nord du Maroc en Afrique. Située sur le côté méditerranéen du détroit de Gibraltar, en face de la péninsule Ibérique, à environ quinze kilomètres des côtes de la province espagnole de Cadix,

[6] L’ordre de Santiago (Saint-Jacques de l’Épée) est un ordre militaire et religieux catholique, aujourd’hui ordre honorifique en Espagne et au Portugal

[7] Le « Conseil Suprême de la Guerre » était chargé des questions militaires et navales. Son autorité s’établissait sur toutes les régions où étaient stationnées des troupes espagnoles. Son rôle était centré sur la défense de la Péninsule, des présides d’Afrique et des îles de la Méditerranée et de l’Atlantique, d’un point de vue administratif, mais pas tactique ou stratégique. Le Conseil était composé d’un président et de six conseillers. Ce n’était pas un Conseil définitivement constitué, mais était formé de divers conseillers issus du Conseil d’État auxquels le roi faisait appel, de personnages qui occupaient des fonctions militaires et de divers experts en question militaire. On retrouvait principalement des membres des Juntes de l’Amirauté, des Galères et des Présides, des Capitaineries Générales de l’Artillerie, de la Cavalerie et de l’Infanterie et des Secrétariats à la Mer et à la Terre.