Figure de la Renaissance carolingienne [1], connu pour sa participation à l’évolution de la liturgie, il fait ses études à l’abbaye de Saint Martin de Tours [2], entre 796 et 804, au moment de l’abbatiat de Alcuin, l’un des principaux amis et conseillers de Charlemagne.
Il est écolâtre [3] à la cour d’Aix-la-Chapelle, et devient archevêque de Trèves [4]. En 813, avec l’abbé Petrus de Nonamtula, il est ambassadeur de Charlemagne auprès du roi Michel 1er Rhangabé à Constantinople. Il écrit une relation amusée de ce voyage dans “les Versus marini”. Il fait un nouveau voyage en 814, passant par Rome et Constantinople.
Amalaire est connu pour ses écrits liturgiques et surtout pour son “Liber officialis ou De ecclesiasticis officiis” en trois livres rédigés vers 820 ou 823. Il y propose une interprétation allégorique de la liturgie. Il poursuivra cet ouvrage tout au long de sa vie, lui ajoutant quatre compléments.
En 831 il se rend à Rome, auprès du pape Grégoire IV , puis à l’abbaye de Corbie [5] où il compile un antiphonaire [6] romain, “le Liber de ordine antiphonarii”, rédigé vers 832, selon celui que l’abbé Wala apporta de Rome auparavant. Il joue un rôle important dans la réforme religieuse entamée sous Louis le Pieux, utilisant notamment son antiphonaire pour l’église de Metz.
Il est nommé à l’archevêché de Lyon en 834 ou 835, après la destitution d’ Agobard de Lyon par le Concile de Thionville [7]. Il participe au synode de Quierzy [8] en septembre 838, où il s’oppose à Florus et à Agobard de Lyon. Le synode condamne certains de ses avis liturgiques et restitue le titre d’archevêque de Lyon à Agobard.
La liste historique des cardinaux mentionne que le pape Serge II , vers 844, élève Fortunatus Amalarius au rang de cardinal.
Amalaire expose dans ses ouvrages les différences entre le chant gallican et le chant romain, ceci, alors que le gallican régresse au profit du chant messin [9]. Il est ainsi un des rares auteurs nous donnant des informations sur ce premier. Il donne beaucoup d’informations sur la liturgie de l’époque, notamment sur la place du chant au sein de celle-ci, sur le rôle du chantre, etc.
Ces écrits étudient le répertoire, le rituel de la musique, mais ils ne fournissent pas d’exemples, et manquent souvent de rigueur dans la terminologie musicale.