Il est le frère et successeur de Piânkhy . Il épouse Mesbet et Tabaketamon .
Dès sa deuxième année de règne, il rejoint Memphis [1] pour y affirmer son pouvoir et se fait couronner pharaon. Il décide ensuite de marcher vers le nord. Il écrase et met fin au règne de Bakenranef le roi de Saïs [2] de la XXIVème dynastie. Il prend ainsi le contrôle de toute la vallée du Nil, du Dongola soudanais [3] à la Méditerranée.
Il refait l’unité du pays en éliminant toutes les autres dynasties. Mais les Assyriens sont à nouveau menaçant aux portes du delta oriental, Chabaka va agir avec courtoisie à leur égard et assure ainsi à l’Égypte une période de paix. Il est possible qu’il ait aussi conclu un accord de paix avec les Assyriens, préférable à un affrontement ouvert sans grande chance de succès pour lui.
Dans le domaine religieux, il continue l’œuvre de Piânkhy et prône le retour aux valeurs traditionnelles. À Karnak [4], il restaure la fonction de grand prêtre d’Amon [5], tombée en désuétude et y installe son fils Horemakhet . La fonction de grand prêtre trouve une nouvelle dimension ; son pouvoir est divisé par celle, politique, des divines adoratrices d’Amon. Il couvre le pays de temples, mais surtout redonne toute liberté aux cultes des divinités égyptiennes. Il honore lui-même les dieux à Memphis et Thèbes. Il fait de nouvelles constructions à Karnak.
On lui doit la pierre de Chabaka [6] qui se trouve au British Museum. Lors d’une visite au temple de Ptah [7], Chabaka découvre avec horreur que les vers se sont attaqués au papyrus le plus sacré, où sont relatés l’accession d’Horus au trône d’Égypte et le mythe memphite du dieu créateur. Il donne l’ordre de graver sur-le-champ le texte restant sur un bloc de basalte noir.