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Saint Gervais et saint Protais

lundi 2 août 2021, par lucien jallamion

Saint Gervais et saint Protais

Martyrs, deux saints du début de l’ère chrétienne toujours associés

Leur existence réelle est peu documentée et leur histoire relève essentiellement de l’hagiographie [1], principalement de la Légende dorée de Jacques de Voragine.

Gervais et Protais étaient jumeaux, fils de saint Vital de Ravenne et de la bienheureuse Valérie et vivaient au 1er siècle sous le règne de l’empereur Néron.

Les deux frères, après avoir donné tous leurs biens aux pauvres, rejoignirent Nazaire de Milan qui vivait dans un oratoire à Embrun [2] en compagnie du jeune Celse de Milan .

On les conduisit à l’empereur Néron. Celse les suivait en se lamentant. Les soldats le souffletèrent, saint Nazaire, leur en fit le reproche et fut à son tour frappé et précipité dans la mer d’où il sortit miraculeusement.

Les soldats de Néron emmenèrent Gervais et Protais à Milan [3]. Dans cette ville, survint le général Astase, qui partait faire la guerre aux Marcomans [4]. Pour obtenir la bénédiction des dieux païens afin d’assurer la victoire, il s’empara de Gervais et de Protais afin qu’ils sacrifient aux idoles. Les deux frères refusèrent et Gervais ajouta que les idoles étaient sourdes, et que seul Dieu pouvait lui faire remporter la victoire. Il fut alors fouetté jusqu’à ce qu’il meure.

Ensuite Astase fit venir Protais en lui disant : Misérable, songe à vivre et ne cours pas, comme ton frère, à une mort violente. Mais Protais refusa à son tour de sacrifier aux idoles, tenant tête au général. Celui-ci le fit alors suspendre au chevalet. Protais lui répondit : Je ne m’irrite pas contre toi, général, je sais que les yeux de ton cœur sont aveuglés ; bien au contraire, j’ai pitié de toi, car tu ne sais ce que tu fais . Alors Astase ordonna de le décapiter.

Un chrétien du nom de Philippe s’empara de leurs deux corps et les fit ensevelir sous une voûte de sa maison. Ensuite, il plaça dans leur cercueil un écrit contenant le récit de leur vie et de leur martyre. Ceci se passait en 57 sous le règne de Néron.

Pendant longtemps, les corps des deux martyrs restèrent cachés. Mais un jour, saint Ambroise, qui était en prière dans l’église, eut la vision de deux jeunes gens d’une grande beauté, vêtus d’une tunique blanche, qui priaient avec lui, les mains étendues. Saint Ambroise demanda à Dieu que si c’était une illusion, elle ne se reproduise plus, mais que si c’était la réalité, il veuille bien lui offrir cette vision à nouveau.

Peu de temps après, à l’aube, saint Ambroise revit les deux jeunes gens, en compagnie cette fois de saint Paul. C’est l’apôtre qui s’adressa à Ambroise pour lui dire : Voici ceux qui, suivant mes avis, n’ont désiré rien des choses terrestres ; tu trouveras leurs corps dans le lieu où tu es en ce moment ; à douze pieds de profondeur, tu rencontreras une voûte recouverte de terre, et auprès de leur tête un petit volume contenant le récit de leur naissance et de leur mort.

Ambroise convoqua ses frères, et les évêques voisins. Ils creusèrent à l’endroit indiqué, et découvrirent les corps des saints martyrs intacts, d’où il émanait une odeur suave.

En 386, Ambroise, alors évêque de Milan [5], fit donc exhumer et transférer les corps miraculeusement conservés dans la basilique de la ville, aujourd’hui Basilique Saint-Ambroise [6].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Saint Gervais et saint Protais/ Portail du christianisme/ Portail du catholicisme/ Catégories : Saint de la Légende dorée

Notes

[1] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.

[2] Embrun est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes. Dominant la Durance et accrochée sur son roc, la ville se trouve sur un site d’oppidum qui lui permettait de contrôler les flux sur l’axe durancien. Embrun est la capitale des Caturiges ; ce peuple, dont le nom signifie « rois du combat » étaient clients des Voconces. Après la conquête romaine, la ville gallo-romaine placée sur la via Cottia aux abords de l’oppidum d’Eburodunum, qui occupait approximativement la place de l’archevêché et de la cathédrale actuels, devient la capitale de civitas sous le nom d’Ebrodunensium, rattachée à la province romaine des Alpes-Maritimes.

[3] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô.

[4] Les Marcomans (latin m. marcomani) sont un peuple germanique occidental, connu notamment grâce à l’historien romain Tacite qui les situe entre Naristes et Quades, dans l’actuelle Moravie. Au début du 1er siècle de l’ère chrétienne, les Marcomans créent un royaume éphémère « centré sur la Bohême qui venait d’être enlevée aux Celtes Boïens » ; leur plus grand roi, Marobod avait été otage à Rome durant sa jeunesse. C’est également vers cette époque que naît l’alphabet germanique runique, ou Futhark, dont les Marcomans sont peut-être les auteurs.

[5] Le diocèse de Milan fut fondé dès le 3ème siècle, et élevé au rang d’archidiocèse au 8ème siècle. Il s’agit aujourd’hui du plus important diocèse d’Italie. L’archevêque de Milan est l’évêque métropolitain des diocèses suffragants de Bergame, Brescia, Côme, Crema, Crémone, Lodi, Mantoue, Pavie et Vigevano. Parmi les archevêques de Milan, nombreux sont ceux qui ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Église catholique, et plusieurs furent élus papes.

[6] La basilique Saint-Ambroise est l’une des plus anciennes églises de Milan, en Lombardie. Elle est située sur la place Saint-Ambroise (Piazza Sant’Ambrogio) et constitue un monument de l’époque paléochrétienne et romane, ainsi qu’un lieu fondamental de l’histoire de Milan et de l’archidiocèse de la ville. Elle est traditionnellement considérée comme la deuxième église la plus importante de Milan après la cathédrale. Avec la basilique prophetarum, la basilique apostolorum et la basilique virginum, la basilique martyrum, elle compte parmi les quatre basiliques ambrosiennes, c’est-à-dire celles construites par saint Ambroise.