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Bérenger 1er de Neustrie

vendredi 30 janvier 2015, par lucien jallamion

Bérenger 1er de Neustrie (mort vers 876)

Noble carolingien

Localisation de la Neustrie à l'époque mérovingienne puis carolingienne.Installé en Francie Orientale [1]. Il était le fils de Gebhard comte de Lahngau [2], et probablement d’une sœur d’Ernest, comte dans le Nordgau [3].

Avec ses frères Udo et l’abbé Waldo, il prit part en 861 à la révolte de Carloman contre son père, mais les conjurés furent vaincus, et les frères durent s’enfuir avec leur parent Adalard le Sénéchal en Francie occidentale [4], à la cour du roi Charles le Chauve. Celui-ci leur confia alors la marche de Neustrie [5] pour la défendre contre les Normands, centrée autour du Mans.

Mais cette faveur suscita la jalousie des Rorgonides [6], puissamment implantés dans le Maine, qui se révoltèrent et se rallièrent à Salomon de Bretagne. Afin de ramener la paix, Charles le Chauve retira la marche de Neustrie à Adalard et à ses cousins pour la donner à Gauzfrid du Maine.

Une charte de 879, mentionnant les différentes étapes de la fondation de la collégiale de Gemünden, signale les fils de Gebhard comme ayant regagné la Francie orientale après 865, et plus probablement vers 876, après la mort de Louis le Germanique et le partage de son royaume entre ses fils, parmi lesquels se trouvait Carloman. Mais cette charte semble indiquer que Bérenger était déjà mort à cette date.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Hubert Guillotel, « Une autre marche de Neustrie », dans Onomastique et Parenté dans l’Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica »,‎ 2000

Notes

[1] La Francie orientale est la partie orientale de l’empire carolingien partagé lors du traité de Verdun en 843. Elle échoit à Louis le Germanique. Ce royaume comprenait la part orientale de l’ancienne Austrasie, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Le royaume des Francs orientaux ne gardera que sous les Carolingiens le nom de Francie qui sera dès l’origine également utilisé pour désigner deux régions : l’une originellement peuplée de Francs, la Francie du Rhin ou Lotharingie (« Rheinfranken »), l’autre colonisée par eux, la Francie du Main, ou Franconie (« Mainfranken »).

[2] Le Lahngau était un territoire médiéval comprenant la moyenne et inférieure vallée de la rivière Lahn dans les actuels land de Hesse et partiellement de Rhénanie-Palatinat.

[3] Le Nordgau était un ancien comté de l’Alsace. Le comté de Nordgau était constitué de trois canton principaux : le pays de Kircheim ou de Troningue, le pays d’Haguenau et le Vasgau ou Wasgovia

[4] La Francie occidentale est le royaume que reçut le carolingien Charles le Chauve lors du partage de Verdun, en 843. Il s’agit des anciennes régions de Neustrie et d’Aquitaine, avec la partie ouest de l’Austrasie et le nord de la Bourgogne, autrement dit, la France des quatre fleuves.

[5] La marche de Neustrie, créée pour la défense contre les Bretons est désignée par "marche bretonne" et celle contre les Normands par "marche normande". Ces appellations ne sont en rien contemporaines, les deux marches ayant été désignées sous le terme générique de "marche de Neustrie". La "marche bretonne" confiée en 861 à Robert le Fort, comprenait la Touraine, l’Anjou et le Maine, ce dernier ayant à l’époque perdu sa capitale, Le Mans, et les territoires alentours, érigés en apanage, le duché du Mans. La "marche normande", qui s’étendait depuis la région du Mans en Basse Normandie jusqu’à la Seine, échoit à Adalard le Sénéchal et à ses parents Udo et Bérenger, fils du comte Gebhard.

[6] Les Rorgonides sont une famille de la noblesse franque dont plusieurs membres se prénommèrent Rorgon ou Roricon.