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Salomon de Bretagne

mardi 29 juillet 2014, par lucien jallamion

Salomon de Bretagne dit Saint Salomon (vers810/820-874)

Roi de Bretagne de 857 au 25 juin 874

Statue de Saint Salomon Roi de Bretagne de 857 au 25 juin 874Fils de Riwallon, comte du Poher [1]. C’est sous son règne que la Bretagne connue son extension maximale.

La vie de saint Salomon est racontée dans la Chronique de Saint-Brieuc [2] rédigée probablement avant les années 1010/1040, soit aux alentours de 2 siècles après sa mort.

Selon les Annales de Saint-Bertin, il reçoit en 852 un tiers de la Bretagne de Charles le Chauve, roi des Francs occidentaux, après s’en être fait le fidèle. Charles lui confie, sous l’autorité de Erispoë , les terres précédemment confiées à Lambert II de Nantes , récemment assassiné, comtés de Nantes et de Rennes, et voirie de Retz. Dès lors, Salomon devient incontournable dans la vie du royaume breton, il contresigne ou donne son accord dans 4 des actes de son cousin, ce qui atteste de sa prééminence.

Il est couronné roi de Bretagne en 857, après avoir assassiné son cousin Erispoë, dont il n’approuvait pas le rapprochement avec la Francie occidentale qui risquait de lui faire perdre des terres au profit de celui-ci. Erispoë projetait en effet de marier sa fille avec Louis, fils de Charles II le Chauve, et de la doter d’une partie de la Neustrie devenue bretonne en 851, à savoir les comtés de Nantes et de Rennes et la vicaria de Retz. L’assassinat eut lieu sur l’autel de l’église de Talensac [3], le 2 novembre 857, avec l’aide du Franc Alcmar.

En 863, par le traité d’Entrammes [4], il acquiert en échange de la paix le territoire “d’Entre deux rivières”, c’est-à-dire la région comprise entre la Sarthe et la Mayenne. En contrepartie, il paie désormais au roi des Francs un tribut minime. Salomon s’intitule alors “roi de la Bretagne et d’une partie notable de la Gaule”. Les relations entre le roi de Bretagne et le roi des Francs restent houleuses les années suivantes, alternant différends et réconciliations.

Le 1er août où le 25 août 867 le traité de Compiègne [5] lui concède le Cotentin, l’Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes. La Bretagne atteint alors son extension géographique maximale.

Le nouveau roi tint avant tout à régner au nom de Dieu et de la religion, protégeant églises et monastères et multipliant les fondations pieuses comme le monastère Saint-Maxent à Maxent [6] près de Plélan-le-Grand [7], Saint-Sauveur à Pléchatel [8], probablement Saint-Aubin à Guérande [9], et multipliant les largesses en faveur d’autres monastères comme à Redon, Saint-Méen, Paimpont ou des prieurés comme Saint-Pierre de Plélan. Il replaça à la tête de leurs évêchés, comme l’exigeaient les papes Léon IV, Benoît III, Nicolas 1er, puis Adrien II depuis des années, la plupart des évêques bretons qui avaient été déposés en 848 par Nominoë .

Salomon tente d’obtenir l’indépendance religieuse de la Bretagne par rapport à l’archevêché de Tours, en essayant d’obtenir du pape la constitution de l’évêché de Dol-de-Bretagne en archevêché. La situation restera en suspens [10], mais Rome ne clarifiera officiellement la situation qu’en 1076, où le pallium est accordé à l’archevêque Even. Cependant, en 1199, le pape Innocent III met fin à la polémique, en affirmant l’autorité de Tours sur les évêchés bretons

Après avoir lutté une quinzaine d’années contre les Vikings lors des invasions normandes, il parvient à les expulser de Bretagne et aide même Charles le Chauve à les chasser d’Angers. L’année suivante Salomon, duc des Bretons, fait la paix avec les Normands habitant sur la Loire et récolte avec ses Bretons, le vin des territoires qui lui appartenait au pays d’Angers. L’année suivante, il participe avec son armée aux côtés de Charles le Chauve au siège de la ville d’Angers, que les Vikings occupaient après l’avoir dévastée.

À cette occasion, selon les annales de Saint-Bertin, favorables aux Francs, son fils Wigon se recommande au roi et prête serment en présence de ses fidèles.

À la fin de son règne, il se retire dans un monastère, soit à La Martyre, soit à Langoëlan, pour expier le meurtre d’Erispoë. C’est là que son gendre Pascweten et le gendre d’Erispoë, Gurvant , ainsi que son neveu Wigon, fils de Rivelin, le livrent aux Francs qui, après avoir capturé et sans doute exécuté son fils Wigon, crèvent les yeux du roi et l’assassinent le lendemain en 874.

Sa mort le fait proclamer martyr par le peuple et l’Église catholique romaine. Son corps fut inhumé dans le monastère de Plélan ou dans celui de Saint-Maixent, conformément au désir qu’il avait exprimé de reposer aux côtes de son épouse, la reine Wenbrit. Plus tard, son corps fut enlevé, probablement lors d’une des invasions normandes et transporté jusqu’à Pithiviers, où une partie de ses reliques reposent dans l’église Saint-Salomon et Saint-Grégoire [11].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Salomon de Bretagne/ Portail de l’histoire de Bretagne/ Souverains de Bretagne/

Notes

[1] Le Poher est un pays traditionnel de Bretagne situé entre les monts d’Arrée et les montagnes Noires, aussi appelé « Haute-Cornouaille ». Ce fut une principauté apparue au haut Moyen Âge dans le centre-ouest de la Bretagne, en Cornouaille, et dont la capitale était la cité gallo-romaine de Vorgium, capitale des Osismes, devenue Carhaix après la chute de l’Empire romain.

[2] Chronicon Briocense

[3] Talensac est une commune française située dans le département d’Ille-et-Vilaine. Le 2 novembre 857, Erispoë est assassiné dans l’église de Talensac par Salomon, son cousin germain, qui ne voulait pas que la fille d’Erispoë épouse le fils de Charles Le Chauve. Cela aurait mis en jeu les terres de Salomon et l’indépendance de la Bretagne face à la Francie occidentale, ainsi que toutes les chances de Salomon d’accéder au trône de Bretagne.

[4] Mayenne

[5] Le traité de Compiègne est un traité signé entre les royaumes de Francie occidentale et de Bretagne en août 867, dans lequel le roi Charles le Chauve concède le Cotentin et probablement l’Avranchin, avec le Mont Saint-Michel, bien que cela ne soit pas spécifié, au roi Salomon de Bretagne.

[6] Ille-et-Vilaine

[7] au village du Gué dans cette commune, une motte féodale porte le nom de « Motte du roi Salomon » comme reste du château qu’il y aurait occupé

[8] Pléchâtel est une commune française située dans le département d’Ille-et-Vilaine en Région Bretagne. Après l’assassinat du roi Erispoë en novembre 857 par Salomon son cousin, ce dernier donne aux moines de l’abbaye Saint-Melaine de Redon près de la moitié du territoire de Pléchâtel. Le 28 juin 874, Salomon est à son tour assassiné par Pascweten (son gendre), Guignon (son neveu) et Gurwant. Gurwant, qui va lui succéder, donne alors le reste de la paroisse à l’Abbaye Saint-Sauveur de Redon qui fonde au 11ème siècle un prieuré. Avant de dépendre de l’évêché de Rennes, la paroisse de Pléchâtel dépendait originairement de l’évêché de Nantes.

[9] Guérande est une commune de l’Ouest de la France, chef-lieu de canton, située dans le département de la Loire-Atlantique

[10] Dol étant archevêché de facto

[11] Construite à la jonction des 11 et 12ème siècles, elle a été remaniée suite à plusieurs destructions et reconstructions partielles