Il était, par sa mère, neveu de Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome. Il partit avec ses cousins Titus et Aruns en Grèce
Peu après le retour de l’expédition à Delphes [1], le roi Tarquin le Superbe déclara la guerre à Ardée [2], riche cité rutule. Durant le siège, Sextus, le plus jeune des ses cousins viola Lucrèce à Collatie [3], dans la maison de son mari, Lucius Tarquinius Collatinus, le cousin de Sextus. Après son départ, Lucrèce envoya chercher son père et son mari. Ce dernier vint avec Brutus, en compagnie de qui il chevauchait, quand le message leur était arrivé. Lucrèce leur révéla ce qui lui était arrivé et, après les avoir fait jurer de venger son honneur, elle se poignarda. Là-dessus, Brutus leur arracha un second serment, celui de chasser les Tarquins et d’établir la République à Rome.
Celui-ci conduisit un soulèvement armé à Rome, et la population vota pour l’abolition du pouvoir royal et l’exil de la famille royale. Il se mit alors à la tête des citoyens armés et remporta la victoire sur les troupes qui assiégeaient Ardée. Le roi Tarquin le Superbe, ayant appris la révolte, marcha sur Rome à la tête de ses compagnons les plus fidèles, avec l’intention de restaurer l’ordre. Il trouva les portes barrées et sa femme enfuie.
Après la libération, les citoyens élurent consuls Brutus ainsi que Lucius Tarquinius Collatinus. Mais peu après, le peuple regretta d’avoir élu un homme qui portait le nom royal haï, et Brutus poussa son ami consul à quitter la ville, afin d’écarter tout danger. C’est ce que fit Collatinus, et Publius Valerius Publicola fut élu consul à sa place.
Avant que Tarquin le Superbe, ne lançât son attaque prévue contre Rome, une conspiration de sympathisants royalistes fut découverte parmi les fils de certaines familles aristocratiques. 2 fils de Brutus, Titus et Tibérius, y furent impliqués, et des lettres adressées aux Tarquins prouvèrent leur culpabilité. Les consuls arrêtèrent et emprisonnèrent les traîtres, et ils ordonnèrent la confiscation de tous les biens appartenant à la famille royale de Rome.
Les domaines furent consacrés à Mars et leurs maisons furent détruites. Lors du jugement de ses 2 fils, il fit preuve de cette force d’âme et de cette gravité que les Romains aimaient à considérer comme leur apanage. Lui-même, dans sa fonction officielle, prononça la sentence condamnant ses fils, et assista à leur exécution. Les licteurs lièrent les jeunes hommes à des poteaux, les flagellèrent, puis les décapitèrent. Toutes les têtes étaient tournées vers Brutus qui, malgré toute son angoisse, ne fléchit point. Il récompensa son informateur en lui donnant le droit de cité, et de l’argent.
Lorsque Tarquin le Superbe envahit le territoire romain, les consuls allèrent à sa rencontre. Le fils du roi, Aruns, injuria Brutus, qui conduisait la cavalerie, tout en le chargeant avec son cheval. Ils se jetèrent l’un sur l’autre avec une telle violence que chacun transperça l’autre et que tous deux tombèrent morts sur-le-champ. La bataille générale qui s’ensuivit resta incertaine.
Cependant, pendant la nuit, une voix sortit de la forêt d’Arsia [4], toute proche, et proclama la victoire des Romains, disant qu’ils avaient perdu un homme de moins que Tarquin le Superbe et ses alliés étrusques. Les Étrusques [5] se replièrent, et Brutus eut des funérailles somptueuses à Rome, où toutes les femmes, qui lui étaient reconnaissantes d’avoir défendu la cause de Lucrèce, le pleurèrent comme s’il avait été leur père.