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Ramsès II dit Ramsès le Grand

dimanche 2 juin 2024, par lucien jallamion

Ramsès II dit Ramsès le Grand (1304 av.jc-vers -1213 av. jc)

Troisième pharaon de la XIXème dynastie égyptienne de 1279 à sa mort

Son règne, d’une exceptionnelle durée pour l’époque, couvre à lui seul la moitié du nombre d’années que comprend la XIXème dynastie [1]. En plus des nombreux monuments qu’il fait bâtir à travers tout le pays, il fait sculpter de très nombreuses statues à son image et fait graver son nom sur presque tous les temples dont ceux d’autres pharaons, comme s’il les avait fait construire lui-même.

À l’instar d’autres personnages historiques dont la gloire a traversé les siècles, il est réputé pour être un grand guerrier et conquérant. Il lutte contre les Hittites [2] et, assurant la domination de l’Égypte sur la Nubie et ses gisements aurifères, il y construit une série de temples dont les plus célèbres sont ceux d’Abou Simbel [3]. Après la bataille de Qadesh [4] en l’an IV de son règne contre l’armée de l’empereur des Hittites, Muwatalli II , la frontière sur l’Oronte [5] est stabilisée.

Son action dans le royaume de Koush [6] et surtout dans le couloir syro-canaanite [7] dut marquer les esprits de l’époque car l’on racontait encore sous les Ptolémées [8] la légende de l’extraordinaire voyage de la princesse de Bakhtan [9] venue s’offrir en mariage au grand roi d’Égypte, écho lointain du fameux mariage avec la fille de Hattusili 1er qui avait alors succédé à Muwatalli II sur le trône du Hatti [10].

Ramsès II est souvent considéré comme le pharaon opposé à Moïse lors de l’Exode [11], bien qu’il n’existe aucune preuve pouvant l’attester et que son nom ne figure nulle part dans la Torah [12].

Fils de Séthi 1er et de la reine Mouttouya ou Touy, ou Touya . Son règne de 66 ans est exceptionnellement long et marque la dernière grande période de prospérité de l’Égypte antique. Il est marié à une douzaine d’épouses. Son harem ne comptera pas moins de 200 cents concubines. Toutes ces femmes lui donnent une grande quantité d’enfants, on en dénombre 126.

Ramsès succède à son père Séthi 1er apparemment sans problèmes particuliers. Il pourrait avoir été associé au trône vers l’âge de 14 ans à la fin du règne de ce dernier, selon l’interprétation que l’on fait de l’inscription dédicatoire d’Abydos [13].

Lorsqu’il monte sur le trône, il hérite d’une situation intérieure et internationale bien plus enviable qu’aux débuts de la XIXème dynastie. Les actions de son grand-père Ramsès 1er et de son père, tous deux de brillants généraux et chefs d’armées, ont eu pour résultats de restaurer la puissance de l’Égypte et d’éloigner durablement toute menace du Double-Pays.

Cependant, cette politique de conquêtes et d’expansion se heurtait depuis plusieurs décennies à un adversaire de taille, l’empire Hittite qui contrôlait un vaste territoire depuis l’Anatolie [14] jusqu’à l’Euphrate [15], assurant au passage une certaine domination sur les cités-États de la Syrie [16] et du Liban [17].

Ces riches cités portuaires et commerciales étaient l’objet de toutes les convoitises et allaient se retrouver une fois de plus au milieu d’une guerre entre Égyptiens et Hittites dont elles représentaient le butin.

Comme son père Séthi 1er, il veut protéger les intérêts de l’Égypte à l’Est contre les Hittites d’Asie. Il doit faire face à la menace dès le début de son règne.

Face à cette situation, Ramsès met sur pied une puissante armée, et établit son camp de base à Pi-Ramsès [18], qu’il transforme en capitale de son empire. De nouveaux arsenaux y sont construits ainsi que de grandes écuries pouvant accueillir les milliers de chevaux nécessaires au fer de lance de ses troupes : les chars de guerre.

Une fois les questions d’approvisionnement réglées, il manœuvre énergiquement en plusieurs campagnes pour s’assurer ses arrières en Canaan et poursuit son avance en attaquant la ville de Qadech lors de sa 5ème année de règne, mais ne remporte qu’une semi victoire.

Quittant l’Égypte par les Chemins d’Horus [19], l’armée de Ramsès longe le Canaan faisant halte à Gaza [20], passe par Canaan puis pénètre au Liban, s’assurant au passage l’allégeance de ses vassaux dont Byblos [21] restait toujours l’indéfectible allié. Puis Ramsès et ses troupes s’enfoncent dans les terres et prennent la direction de Damas [22] afin de prendre le chemin menant à Qadech.

Les Hittites de leur côté avaient rassemblé une puissante armée de coalisés et s’étaient rassemblés dans la plaine de Qadech, y installant leur camp et attendant l’arrivée de l’ennemi. Ils envoyèrent des éclaireurs qui furent interceptés par les Égyptiens et ramenés au camp de Ramsès. Ils informèrent le roi que les troupes de Mouwatalli se trouvaient au nord et n’osaient s’avancer vers Qadesh par crainte d’une confrontation avec les troupes égyptiennes.

Conforté dans son avance et impatient de reprendre la citadelle autrefois conquise par son père, Ramsès saisit sa chance et ordonne à marche forcée que l’armée se dirige sans plus attendre vers la forteresse convoitée.

Certain que les assiégés ne pourraient tenir longtemps face à sa puissante armée, il prend le risque de se détacher du gros de ses troupes. Le long cortège de soldats répartis en quatre corps d’armée s’étire alors sur la route. En tête de ses troupes Ramsès avec la division d’Amon traverse l’Oronte et il est le premier à arriver sur le site.

La ruse hittite a fonctionné et l’armée de Ramsès offre dangereusement l’occasion que Mouwatalli et ses généraux attendaient d’anéantir à jamais les désirs de conquête des égyptiens. Une victoire écrasante et au mieux la capture de pharaon déstabiliserait toute la région à leur profit et la conquête de l’Égypte ainsi affaiblie serait à portée de main.

Les troupes égyptiennes sont coupées en deux par la charge de l’armée hittite et Ramsès se retrouve seul face au danger. La division de Rê qui franchissait le fleuve est taillée en pièces par les chars hittites qui se retournent vers la division d’Amon et le camp de Ramsès, à peine installés au pied de la citadelle, déjà attaqués de leur côté par les fantassins de Mouwatalli. Le camp royal est investi et les troupes de pharaon battent en retraite, voire s’enfuient. Ramsès et sa garde rapprochée se jettent dans la mêlée et il adresse aux divisions de Ptah et de Seth restées en arrière des messages urgents, leur intimant l’ordre d’entrer dans la bataille.

Grâce à l’intervention conjointe des réservistes, “les Néarins”, et de la marche forcée des contingents restés plus en arrière, il parvient à repousser l’attaque et à chasser les troupes de Muwatalli II au-delà de l’Oronte causant de lourdes pertes aux Hittites. Cependant, au contraire de son père et de son illustre ancêtre Thoutmôsis III, Ramsès, dont les troupes sont affaiblies au lendemain de la bataille, ne s’empare pas de la citadelle et Qadech reste aux mains des Hittites.

Les Hittites se déclarent eux aussi vainqueurs de leur côté, l’issue de la bataille ayant davantage l’aspect d’un statu quo que d’une débandade. Ramsès ne pousse d’ailleurs pas plus loin cet avantage annoncé, et préfère renforcer ses positions.

À l’issue de la bataille de Qadesh, un statu quo s’installe entre l’empire hittite et l’Égypte et la diplomatie reprend entre les deux rivaux. Cependant la situation ne semble pas à l’avantage des Hittites qui ne cherchent pas à engager un nouveau conflit direct avec Ramsès.

Les Égyptiens de leur côté doivent faire face à de nouvelles difficultés au sein de leur possession de Canaan où les royaumes d’Édom [23] et de Moab [24] se soulèvent, probablement encouragés par l’affaiblissement momentané de l’emprise égyptienne. En effet, la bataille de Qadech avait momentanément porté un sérieux coup à la puissante armée égyptienne et en tout cas au crédit du pharaon sur la région.

Il est possible en outre que l’or hittite ait financé les désirs d’autonomie locale des deux royaumes. Ces troubles permettaient en tout cas d’éloigner les ambitions de Ramsès des terres hittites.

La réaction de Ramsès est aussi rapide que décisive à l’encontre des insurgés. La 7ème année de son règne, il confie une partie de son armée à son fils aîné Amonherkhépeshef qui traversant le Néguev [25] et contournant la mer Morte [26] par le sud, se dirige droit contre Édom puis remonte sur Moab. Il met le siège devant la cité de Rabath Batora qu’il conquiert et y installe son camp de base.

De son côté Ramsès qui a quitté la capitale de Pi-Ramsès avec l’autre partie de son armée au même moment que son fils, longe la côte s’assurant le contrôle de Gaza et d’Askalon [27], puis bifurquant vers Jérusalem [28] il marche contre Jéricho [29] et contournant la mer Morte par le nord, pénètre en Moab. Il dépasse le mont Nébo [30], conquiert la cité de Dibon et fait alors la jonction avec l’armée de son fils restée à Rabath Batora.

Grâce à cette technique de la tenaille, la conquête est rapide et le pharaon écrase les troupes des princes locaux qui lui font allégeance. Ramsès laisse des garnisons dans les cités prises, chargées d’organiser le contrôle de la région et de surveiller les mouvements des nombreuses populations nomades qui sévissaient alors, parmi lesquelles on compte les bédouins Shasou [31], vassaux des Hittites, et les Apirou [32] qui opéraient de fréquentes incursions dans les territoires contrôlés par les égyptiens.

Une fois assuré de ses arrières et de son ravitaillement Ramsès peut alors reprendre la route de la Syrie afin de reprendre les territoires perdus et abandonnés aux Hittites à la suite de la bataille de Qadesh. Pharaon, son fils et leur armée rassemblée remontent alors vers le mont Nébo et prennent Heshbon en Ammon [33]. Enfin ils marchent sur Damas, l’antique Temesq, où le roi fonde une nouvelle cité à son nom Pi-Ramsès de la vallée des Cèdres.

Une fois le contrôle assuré de l’ensemble de cette partie de la Jordanie [34] et de la Syrie actuelles, les troupes égyptiennes se dirigent à nouveau vers l’Oronte et atteignent la ville de Koumidi qui subit un siège et est capturée également.

Grâce à cette tactique de sièges successifs et de mise en coupe réglée des terres conquises, Ramsès a repris le contrôle de la situation au plus proche de ses frontières ainsi que sur toute la zone d’influence égyptienne en Orient. Il s’accorde ainsi un répit qui lui permet de se tourner à nouveau contre l’empire des Hittites.

À peine 3 ans après le conflit qui faillit causer respectivement leur perte, les hostilités reprennent donc. Cette fois encore Ramsès cherche à pousser son avantage et à conquérir du terrain.

L’armée égyptienne reprend la route de la Syrie, contourne Qadech par l’ouest et met le siège devant Dapour [35] une autre forteresse contrôlée par les Hittites.

Il semble que Mouwatalli n’ait pas eu la capacité de contrer cette avancée sur son territoire même si de nombreuses troupes avaient été mises en garnison dans et autour de la citadelle. La bataille, s’engage dans la plaine devant la cité et les chars hittites s’affrontent aux chars égyptiens.

Rapidement débordés, les Hittites se réfugient dans la forteresse qui est aussitôt attaquée par les fantassins égyptiens parmi lesquels on compte plusieurs fils du roi qui mènent le siège.

Dapour est conquise et Ramsès y fait ériger une statue à son effigie, y installant également une garnison à demeure.

Cette prise représente pour Ramsès une revanche sur la semi-défaite de Qadesh. En tenant cette position plus septentrionale il démontrait sa capacité à prendre aux Hittites un point stratégique d’importance séparant l’Amurru [36] de leur emprise.

L’année suivante, pour consolider ses positions il organise une nouvelle campagne qui voit les troupes égyptiennes défiler dans les principales cités de la région prenant au passage Acre [37].

Tyr [38], Sidon, Byblos renouvellent leur allégeance et l’armée égyptienne faisant halte à Dapour nouvellement conquise, pénètre encore plus avant en territoire hittite conquérant la cité de Tounip.

Les Hittites ne pouvaient en rester là et quelques années plus tard ils reprennent la forteresse de Dapour, obligeant Ramsès à opérer une nouvelle campagne dans la région lors de la 18ème année de son règne. La citadelle est à nouveau assiégée et conquise.

Le conflit entre l’Égypte et le Hatti à défaut d’épuiser les belligérants, ne permet donc pas de dégager de nette victoire de l’un sur l’autre. On assiste au contraire à une succession de batailles qui permettent, soit à l’armée hittite, soit à l’armée égyptienne de grignoter du terrain, mais aucune grande bataille n’est engagée comme si la crainte d’une défaite et d’un affaiblissement décisif pour l’un ou l’autre des empires l’emportait sur les ambitions d’élargissement des possessions.

De plus, la situation intérieure de l’empire hittite se désagrège avec la mort de Mouwatalli dont la succession est rendue difficile avec l’usurpation du trône par Mursili III , fils de l’adversaire de Ramsès. La montée de la puissance assyrienne [39] représente de plus une sérieuse menace pour le Hatti qui cherche alors à faire alliance avec ses anciens ennemis à commencer par Babylone [40].

Il semble que ce soit les Hittites qui prennent l’initiative de soumettre à l’Égypte une véritable proposition d’alliance et de paix. Hittites et Égyptiens s’engagent à ne plus se faire la guerre, à s’aider mutuellement en cas de catastrophe ou bien d’invasion. Il s’agit sans doute du premier traité de paix connu au monde. Le traité définitif n’aurait été conclu qu’à la 34ème année du règne de Ramsès, quand l’empire adversaire avait déjà changé de maître : Hattusil III , frère de Mouwatalli II, qui s’empara du trône, expulsant le fils de l’ancien souverain. Une fois les clauses du traité réglées, elles sont inscrites sur de grandes tablettes en argent massif scellées par Hattusil et remises par l’ambassadeur du Hatti à Ramsès dans sa capitale du delta du Nil. En échange, Pharaon fait parvenir au roi hittite la version égyptienne marquée du sceau de Ramsès.

Les négociations conduisent les deux souverains à s’envoyer un volumineux courrier ainsi que des cadeaux en grand nombre. À ce ballet épistolaire participent non seulement les souverains mais aussi les reines et les ministres, tel le vizir Paser . C’est alors qu’est évoqué un possible mariage entre Ramsès II et une fille du roi Hattusili III, acte diplomatique venant sceller définitivement la nouvelle alliance des deux anciens ennemis. Cette pratique est courante et Ramsès a déjà épousé une princesse babylonienne.

Cependant, la négociation du mariage est difficile en raison des garanties exigées par la femme d’Hattousili, Puduhepa , qui a, semble-t-il, une influence déterminante sur son époux. En particulier, elle exige que ses messagers puissent joindre la princesse sans entrave.

Ce problème réglé, des envoyés égyptiens viennent à Hattousa [41], la capitale hittite pour procéder à l’onction de la princesse, acte qui officialise l’union.

La princesse prend alors la route de l’Égypte avec sa dot. Elle rencontre Ramsès II à Pi-Ramsès et semble-t-il plaît à son mari. Elle est renommée d’un nom égyptien, Maâthornéferourê . Nous ignorons si elle eut la moindre influence sur la politique conduite par son mari ; cependant Ramsès fait construire pour elle un palais à Pi-Ramsès. Une fille, Néférourê , naît de cette union, fille dont nous perdons rapidement la trace.

Dans une lettre envoyée par Hattousili à Ramsès, le roi hittite regrette que sa fille n’ait pas conçu un garçon. La princesse termine probablement sa vie dans le harem du roi à Gourob [42] dans le Fayoum [43].

Ramsès II épouse une seconde princesse hittite des années plus tard mais nous ignorons pratiquement tout du contexte qui préside à cette nouvelle union. Cependant ce fait est révélateur de la normalisation pacifique des rapports entre les deux États.

Ramsès II fit ériger des colosses à son effigie dans les grands temples construits ou restaurés.

Les plus célèbres sont ceux en façade des temples d’Abou Simbel, ceux qui encadrent l’entrée du pylône du temple de Louxor [44], le colosse couché à Memphis [45], ainsi que celui qui trônait depuis quelques décennies en plein centre du Caire, sur la place qui porte son nom devant la gare centrale et qui provient également du grand temple dePtah.

Ramsès II eut une fin de règne endeuillée par la disparition successive de ses héritiers et de sa grande épouse royale Néfertari .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Thomas Garnet Henry James, Ramsès II, Gründ, 2002 (ISBN 2700021576)

Notes

[1] La XIXe dynastie pharaonique, aux 13 et 12ème siècles avant notre ère, dans la seconde moitié du Nouvel Empire, est une dynastie dont la plus grande partie de l’histoire est brillante, marquée par le règne de Ramsès II, mais dont les deux dernières décennies sont marquées par la guerre civile, ce qui mènera à sa chute et à l’avènement d’une nouvelle dynastie.

[2] Les Hittites sont un peuple ayant vécu en Anatolie au 2ème millénaire av. jc. Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusan. À partir de la seconde moitié du 17ème siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l’Anatolie jusqu’aux alentours de 1200 av. jc. À partir du 14ème siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d’autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l’Égypte, le Mitanni et l’Assyrie.

[3] Abou Simbel est une ville égyptienne située en bordure du lac Nasser à 290 km au sud-ouest d’Assouan.

[4] Qadesh ou Kadesh est une ville de la Syrie antique. Elle correspond au site actuel de Tell Nebi Mend, situé à 24 km au sud-ouest d’Homs, en amont du lac Qattina ou lac de Homs, sur la rive ouest de l’Oronte à proximité de la frontière libanaise. Elle fut le lieu de batailles dont la plus célèbre, qui eut lieu au début du 13ème siècle avant notre ère, opposa deux grandes puissances de l’époque : les armées de l’empire hittite menées par Muwatalli II et de l’Égypte menées par Ramsès II.

[5] L’Oronte est un fleuve du Proche-Orient. Il prend sa source au centre du Liban, traverse la Syrie occidentale et se jette dans la Méditerranée près du port de Samandağ, dans la région du Hatay, au sud-est de la Turquie (région revendiquée par la Syrie). Il est long de 571 km et son débit naturel (au nord de la plaine de la Bekaa) est de 420 millions de m3/an (1 100 millions de m3/an au niveau de son embouchure)

[6] Le royaume de Koush est l’appellation que les Égyptiens antiques donnèrent au royaume qui s’établit au sud de leur pays dès l’Ancien Empire. Ce royaume eut une longévité peu commune et trouve ses origines dans les cultures néolithiques qui se développèrent dans le couloir nilotique du Soudan actuel et de la Nubie égyptienne. On a longtemps considéré cette culture à l’aune de la civilisation égyptienne et de ce fait peu d’études eurent lieu à son sujet, la reléguant alors soit au stade d’une principauté dépendante du royaume des pharaons ou encore à celui d’un avatar de cette civilisation, ne lui reconnaissant donc aucune spécificité voire une valeur relative.

[7] Canaan désigne une région du Proche-Orient ancien située le long de la rive orientale de la mer Méditerranée. Cette région correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires réunissant les territoires disputés, l’État d’Israël, l’ouest de la Jordanie, le sud du Liban et l’ouest de la Syrie.

[8] Les Lagides ou Ptolémées sont une dynastie pharaonique issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos (d’où l’appellation « lagide »), qui règne sur l’Égypte de 323 à 30 av. jc.

[9] Le récit populaire, mêlant merveilleux oriental et trame historique, qui relate la guérison miraculeuse de la princesse hittite Bentresh, de la cour de Bakhtan, grâce à la statue du dieu Chonsou-dans-Thèbes envoyée par son beau-frère Ramsès II.

[10] Hatti est un terme géographique et ethnique concernant l’Anatolie antique, et qui peut avoir plusieurs sens : Au IIème millénaire av. jc, c’est avant tout une région de l’Anatolie centrale, autour de la ville de Hattusha. Ce terme désigne également le peuple non-indo-européen qui est le premier connu à peupler cette région dans les premiers siècles du IIème millénaire av. jc, les Hattis, et leur langue, le hatti. À partir du 17ème siècle av. jc, la région Hatti devient le centre du royaume dominé par l’ethnie hittite, qui la peuplent alors en majorité et prennent son nom. Ils sont désignés par les peuples voisins, tels les Égyptiens, les Babyloniens ou les Assyriens, comme étant les gens du pays Hatti, et leur royaume est le royaume du pays Hatti, d’où vient le terme contemporain de Hittite. Après la chute du royaume hittite au 12ème siècle av. jc, le terme Hatti subsiste et désigne la région du sud-est anatolien dans lesquels se constituent plusieurs royaumes dit « Néo-hittites », comme Karkemish, Karatepe, Tabal, etc. Ce terme se retrouve beaucoup dans les textes des rois assyriens de cette époque, qui conquièrent peu à peu chacun de ces royaumes du 9ème siècle à la fin du 7ème siècle av. jc. Le terme subsiste encore sous les Empires assyrien et babylonien pour désigner cette partie de l’Anatolie du sud-est ainsi que le nord de la Syrie.

[11] L’Exode d’Israël hors d’Égypte est un récit biblique selon lequel les Hébreux, réduits en esclavage par l’Égypte, s’en émancipent pour revenir, sous la conduite de Moïse et Aaron, dans le pays de Canaan et en prendre possession en vertu de la promesse divine faite à leurs ancêtres. La sortie d’Égypte et la longue traversée du désert qui y fait suite sont relatées dans les Livres de l’Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome. Ce récit est considéré comme l’un des événements fondateurs du judaïsme avec le don de la Torah sur le mont Sinaï, qui fonde sa foi en un Dieu personnel intervenant directement dans l’histoire, et est commémoré lors de la fête de Pessa’h. Son historicité n’a jamais pu être démontrée et est l’objet de débats intenses et critiques dans le milieu académique où la recherche est partagée entre des chercheurs qui infirment toute possibilité d’historicité et d’autres qui maintiennent l’idée d’un noyau historique dont l’importance varie d’un chercheur à l’autre.

[12] La Torah ou Thora est, selon la tradition du judaïsme, l’enseignement divin transmis par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï et retransmis au travers de ses cinq livres ainsi que l’ensemble des enseignements qui en découlent. Elle est composée de cinq livres désignés en hébreu par un des premiers mots du texte et traditionnellement en français : la Genèse (Berēshīṯ : Commencement), l’Exode (Shemōṯ : Noms), le Lévitique (Wayyiqrā : Et il appela), les Nombres (Bamiḏbar : Dans le désert) et le Deutéronome (Devarim : Paroles). Elle contient, selon la tradition juive, 613 commandements

[13] Abydos est une ancienne ville sainte d’Égypte vouée au culte du dieu Osiris, et située à 70 km au nord-ouest de Thèbes. Aujourd’hui sur le territoire de l’antique Abydos s’élève l’actuelle ville de Madfounek. Les prêtres d’Abydos prétendaient posséder une relique de toute première importance : la tête du dieu Osiris. On y a découvert les tables d’Abydos qui mentionnent deux séries de noms de pharaons allant jusqu’à la XVIIIème dynastie.

[14] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[15] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[16] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[17] Les premières traces de peuplement du Liban remontent à entre 7 000 et 5 000 ans av. jc. Le territoire est décrit dans la Bible comme « la terre du lait et du miel », et c’est donc en raison de l’abondance de ces richesses, que le pays a toujours attiré les conquérants tout au long des siècles. Le Liban fut la mère patrie des Phéniciens, ce peuple marin aventureux, rameau du peuple cananéen, qui a dominé pendant des siècles le commerce méditerranéen et fondé des comptoirs et des cités sur tout le pourtour de la Méditerranée dont Carthage, Palerme, Cadix, Tanger, Palma, la Sardaigne, la Sicile, les îles de Chypre et Ibiza, etc. Il s’ensuivit l’avènement de Cyrus II le Grand, un grand empereur perse. Après 200 ans de domination perse, les Grecs, sous l’égide d’Alexandre le Grand, attaquent et assiègent Tyr en 332 av. jc, alors la plus grande ville phénicienne, durant sept mois

[18] Pi-Ramsès (ou Per-Ramsès), situé à l’emplacement de l’actuelle Qantir, fut la capitale de l’Égypte sous les XIXème et XXème dynasties. Signifiant Maison de Ramsès, cette cité riche et prospère fut le centre du pouvoir à l’époque ramesside. Établie sur la branche pélusiaque du Nil, son emplacement fut choisi sur le site de l’actuelle localité de Qantir, à proximité immédiate d’Avaris, l’ancienne capitale des Hyksôs, qui avaient régné sur la Basse-Égypte lors de la Deuxième Période intermédiaire. Séthi 1er y avait bâti un premier palais qui sera agrandi par son fils Ramsès II, quand celui-ci y établit la capitale dynastique.

[19] voie jalonnée de forteresses protégeant la frontière orientale du pays

[20] Gaza, parfois appelée en anglais Gaza City pour la distinguer de la bande de Gaza qui désigne la région dans son ensemble, est la ville qui donne son nom à ce territoire longiligne appelé « bande de Gaza ».

[21] Byblos (appelée aujourd’hui Jbeil) est une ville du Liban. Les Grecs la nommèrent Byblos, car c’est de Gebal que le papyrus était importé en Grèce. Elle se situe aujourd’hui sur le site de la ville moderne de Jbeil, dans le gouvernorat du Mont-Liban (actuel Liban), sur la côte méditerranéenne, à environ 40 kilomètres au nord de Beyrouth. Elle aurait été fondée vers 5000 av. jc. Dès le 4ème millénaire av. jc. Byblos est un centre commercial actif, trafiquant surtout avec l’Égypte antique avec laquelle elle exporte du bois du Liban. Ce rapprochement de l’Égypte a un effet durable sur l’art et la culture de Byblos, elle devient un centre religieux important où l‘on pratique le culte d’Osiris. Elle fait aussi commerce de textile et de vêtements avec la Mésopotamie, notamment avec la ville de Mari et également avec les Minoens de Crète. Les souverains amorrites de Byblos se font enterrer dans des tombeaux avec des objets égyptiens (Tombeau d’Ahiram, roi au 11ème siècle av. jc).

[22] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[23] Édom est un petit royaume du Proche-Orient ancien situé au sud de la mer Morte, au sud de la Transjordanie et de la Judée, de part et d’autre de la vallée de l’Arabah. Le terme Édom désigne à la fois un peuple, les Édomites, et une région. Comme les royaumes israélite et moabite voisins, le royaume d’Édom apparaît à l’âge du fer. Il perdure pendant trois siècles, 8ème au 6ème siècle av. jc environ, durant lesquels il se confronte à ses voisins : Juda à l’ouest et Moab au nord. Les Édomites connaissent leur plus grande prospérité à l’époque assyrienne et babylonienne. Sous la pression des tribus nomades du désert, leur position se fragilise en Transjordanie. Alors que le royaume de Juda s’affaiblit, ils s’installent graduellement au sud de la Judée. L’invasion continue de populations arabes finit par les rendre minoritaires dans leur territoire historique. À partir de la période perse achéménide, le terme apparenté « Idumée » est utilisé pour désigner une région du nord du Néguev et s’étendant dans la Shéphélah, peuplée d’Édomites ou Iduméens.

[24] L’ancien royaume biblique de Moab se situait sur la rive orientale du Jourdain, au nord des rivages de la Mer Morte, dans l’actuelle Jordanie. Une de ses capitales aurait été Ar, dans la vallée de l’Arnon. Il est cité dans la Bible (livre des Nombres, livres historiques notamment). Le mont Nébo, d’où Moïse a aperçu la terre sainte, avant de mourir se situait dans le royaume de Moab. Le royaume de Moab (alors dirigé par Balak, fils de Tsippor) est confronté à l’arrivée des Hébreux à la suite de la sortie d’Égypte, lesquels, dirigés par Moïse, Aaron et Josué, viennent de vaincre les Amoréens. Le royaume de Moab aurait ensuite été partagé entre trois des douze tribus d’Israël (Ruben, Gad, Manasseh).

[25] Le Néguev est une région désertique du sud d’Israël. Le Néguev couvre la plus grande part du district sud d’Israël. Sur le plan historique, il fut aussi le théâtre des activités de la civilisation des Nabatéens qui y fondèrent la cité de Avdat, l’Oboda antique, sur l’itinéraire de leurs caravanes reliant notamment Pétra. De nombreux graffitis datant des débuts de l’ère islamique y ont été étudiés par l’archéologue Yehuda D. Nevo.

[26] La mer Morte est un lac salé du Proche-Orient partagé entre Israël, la Jordanie et la Cisjordanie. D’une surface approximative de 810 km², il est alimenté par le Jourdain. Alors que la salinité moyenne de l’eau de mer oscille entre 2 et 4 %, celle de la mer Morte est d’approximativement 27,5 % (soit 275 grammes par litre). Aucun poisson ni aucune algue macroscopique ne peuvent subsister dans de telles conditions, ce qui lui vaut le nom de « mer morte ». Néanmoins des organismes microscopiques (plancton, bactéries halophiles et halobacteria, etc.) s’y développent normalement. Elle est identifiée au lac Asphaltite de l’Antiquité. Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs utilise cette dénomination

[27] Ashkelon ou Ascalon est une ville d’Israël située sur la côte méditerranéenne, dans le district sud, au nord de la bande de Gaza. Elle se trouve à 54 km au sud de Tel-Aviv. La ville ancienne d’Ascalon fut une des cinq capitales des Philistins du 12ème au 10ème siècle av. jc. Ascalon est également le lieu où Samson a détruit le temple des Philistins lors de sa capture à l’aide de ses deux mains, le Parc Samson à Ascalon abrite les ruines de ce temple mythique. Ancienne colonie de Tyr, elle fut embellie par Hérode 1er le Grand, et devint la seconde ville du pays par la grandeur. On y remarquait le temple de Dercéto.

[28] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[29] Jéricho est une ville de Cisjordanie, située sur la rive ouest du Jourdain. Jéricho a été mentionnée pour la première fois dans le Livre des Nombres. Elle est considérée comme une des plus anciennes villes (bien que ce terme soit aujourd’hui discuté) habitées dans le monde et les archéologues ont mis au jour les restes de plus de 20 établissements successifs, et dont le premier remonte à 9 000 ans av. jc. Jéricho a été décrite dans la Torah comme la « ville des palmiers », où d’abondantes sources d’eau tiède et d’eau froide jaillissent et donnent lieu à la culture de citrons, d’oranges, de bananes, de plantes oléagineuses, de melons, de figues et de raisins. La culture de la canne à sucre y est présente dès le 10ème siècle. Jéricho est la ville la plus basse du monde avec une altitude proche de -240 m.

[30] Le mont Nébo est un sommet de 817 mètres situé dans l’Ouest de la Jordanie actuelle.

[31] Le terme shasou apparaît dans les documents égyptiens dans la deuxième moitié du 2ème millénaire av. jc, après la chute des Hyksôs. Il décrit des bédouins localisés d’abord en Transjordanie, qui sont ensuite cités dans le Canaan du sud, puis dans une région plus au nord, autour de Megiddo et Bet-Shean dans l’actuel Israël.

[32] Apirou, Abirou, Hapirou ou Habirou est le nom donné par de nombreuses sources sumériennes, égyptiennes, akkadiennes, hittites, mitannites, et ougaritiques (datant environ de 2000 à 1200 av.jc) à une catégorie de la population du nord-ouest de la Mésopotamie et du Croissant Fertile, depuis les frontières de l’Égypte, jusqu’en Canaan et en Iran.

[33] Les Ammonites sont un peuple de la Bible. Leur ancêtre fondateur est Ben-Ammi, fils de Loth qu’il a eu avec sa fille cadette. Ils habitaient à l’est de la demi-tribu orientale de Manassé, et avaient pour capitale Rabbath-Ammon (Amman). Ils furent presque toujours en guerre avec les Hébreux. Jephté, Saül et David les battirent à plusieurs reprises.

[34] Pays d’Asie occidentale. Sa capitale est Amman. Son territoire est entouré à l’ouest par la Palestine et Israël, le long du Jourdain et de la mer Morte, au sud par l’Arabie saoudite, à l’est par l’Irak et au nord par la Syrie, avec en outre un accès sur le golfe d’Aqaba, celui-ci communiquant plus au sud avec la mer Rouge. Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre le croissant fertile et le désert d’Arabie. Certains peuples historiques y ont établi leurs capitales comme les Ammonites, les Édomites, les Moabites. D’autres civilisations ont également dominé cette région, tels les Akkadiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, ainsi que l’Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juive hasmonéenne des Maccabées. La civilisation la plus connue en Jordanie a probablement été la civilisation nabatéenne qui y a laissé de riches vestiges archéologiques comme Pétra. L’alphabet arabe semble être né à Pétra. D’autres civilisations ont également régné en Jordanie comme les Macédoniens, les Romains, les Byzantins et les Ottomans. Dès le 7ème siècle, la région a été culturellement musulmane et arabe, à l’exception d’une brève période de domination par les croisés et sous le mandat britannique.

[35] Le siège de Dapour est un évènement de la campagne militaire de Ramsès II en Galilée vers 1271 av. jc (an 8 de son règne). Des représentations de cette nouvelle bataille ont été gravées en relief sur les murs des temples de Ramsès II en Égypte dont notamment celui de Louxor et celui du Ramesséum. Dapour est conquise et Ramsès y fait ériger une statue à son effigie, y installant également une garnison à demeure. Cette prise représente pour Ramsès une revanche sur la semi-défaite de Qadesh. En tenant cette position plus septentrionale il démontrait sa capacité à prendre aux hittites un point stratégique d’importance séparant l’Amourrou de leur emprise.

[36] L’Amurru est un royaume antique qui s’est développé à partir du 14ème siècle av. jc dans la région du djebel Ansariye, sur le littoral méditerranéen au niveau de la frontière actuelle entre Syrie et Liban. Il était alors situé aux marges de la zone d’influence égyptienne, dans une région également disputée par le royaume du Mitanni puis le royaume des Hittites. Au départ simples chefs guerriers, les maîtres de l’Amurru surent jouer des rivalités entre les grandes puissances et des faiblesses des principautés voisines pour développer leur État et en faire un acteur incontournable de la vie politique du Levant de la fin de l’âge du bronze récent, juste avant sa destruction, à la suite des assauts des Peuples de la mer durant la première moitié du 12ème siècle av. jc.

[37] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.

[38] Tyr se situe dans la Phénicie méridionale, à un peu plus de 70 km au sud de Beyrouth et à 35 km au sud de Sidon, presque à mi-chemin entre Sidon au nord et Acre au sud, et à quelques kilomètres au sud du Litani.

[39] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[40] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.

[41] Hattusa (ou Hattousa ou Hattusha, ancien nom Hattush), aujourd’hui située à proximité du village de Boğazkale (anciennement Boğazköy), est un site archéologique situé dans la province de Çorum, en Turquie. C’était la capitale du royaume hittite, située en Anatolie centrale, dans une région montagneuse, près d’une boucle du fleuve Kızılırmak. Elle succéda comme capitale des Hittites à Nesha (Kanesh) sous le règne de Labarna II qui prit le nom de Hattusili 1er pour marquer l’événement, vers 1650 av. jc. Elle connut des périodes fastes et d’autres plus difficiles au cours de son histoire, perdant quelque temps son rôle de capitale, avant de connaître son apogée au 13ème siècle sous l’impulsion du roi Hattusili III et de son fils Tudhaliya IV, qui y entreprirent un important programme de constructions. Pourtant, son abandon et la fin du royaume hittite survinrent à peine quelques années après, au tout début du 12ème siècle.

[42] Kôm Médinet Ghourob, ou Gourob (Mer-Our, Mr-wr en ancien égyptien), est un village qui se trouve à l’emplacement d’une ancienne ville du 21ème nome de Haute-Égypte, le nome inférieur du Laurier rose. La ville est située à 3 kilomètres au sud d’el-Lahoun et en bordure du désert.

[43] Le gouvernorat du Fayoum est l’un des gouvernorats de l’Égypte située dans le centre du pays. Sa capitale est la ville également appelée Médinet el-Fayoum, à 130 kilomètres au sud-ouest du Caire. Le Fayoum proprement dit est une oasis du désert de Libye, sa frontière orientale étant environ à 30 kilomètres à l’ouest du Nil. Couvrant une surface de 1 270 km², le Fayoum est une région distincte de la vallée du Nil et d’autres oasis de désert : ses champs sont arrosés par un canal venant du Nil, Bahr Youssef. L’eau s’écoule dans une dépression du désert à l’ouest de la vallée du Nil, le lac Fayoum, un grand lac d’eau douce dans l’antiquité, mais actuellement de dimension plus modeste et dont l’eau est salée. Grâce au Bahr Youssef, le Fayoum est une riche région agricole. Le Fayoum était un des principaux greniers à blé du monde antique.

[44] Thèbes (aujourd’hui Louxor) est le nom grec de la ville d’Égypte antique Ouaset (« Le sceptre » ou « La Puissante »), appartenant au quatrième nome de Haute Égypte. D’abord obscure capitale de province, elle prend une importance nationale à partir de la XIème dynastie. Elle est en effet la ville d’origine des dynastes de la famille des Antef, qui fondent la XIème dynastie avec Montouhotep 1er et Montouhotep II, liquidateurs de la Première Période Intermédiaire et rassembleurs des Deux Terres, c’est-à-dire de la Haute Égypte et de la Basse Égypte.

[45] Memphis est à l’origine le nom de Memphis, princesse de la mythologie grecque, qui aurait fondé une ville en Égypte à laquelle elle aurait donné son nom. Memphis était la capitale du premier nome de Basse Égypte, le nome de la Muraille blanche. Ses vestiges se situent près des villes de Mit-Rahineh et d’Helwan, au sud du Caire.