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L’histoire pour le plaisir

Jacques Cassard

vendredi 25 décembre 2020, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 3 décembre 2013).

Jacques Cassard (1679-1740)

Capitaine de vaisseau et corsaire français

Jacques Cassard Capitaine de vaisseau et corsaire français

Né à Nantes [1] dans une famille de « marchands à la Fosse », des négociants armateurs [2] nantais. Fils de Guillaume Cassard, marchand ou négociant armateur, et de Jeanne Drouard. Il perd son père alors qu’il est encore jeune, la famille étant sans ressources, sa mère obtient qu’il s’embarque sur un terre-neuva [3] à 7 ans, et qu’il participe à des campagnes de pêche au large des Grands Bancs [4]. Il entre dans la marine à l’âge de 14 ans sur l’un des navires marchands appartenant à son oncle, le “Dauphin de Cayenne”.

Cousin de Robert Surcouf de Maisonneuve , il se distingue par l’audace avec laquelle il capture les navires marchands sur les côtes de l’Angleterre. Il s’illustrera également en escortant des convois en Méditerranée et dans les Antilles.

Le 7 janvier 1697, à l’âge de 17 ans, il fait partie de la flotte française qui quitte Brest en direction de l’Amérique du Sud. Il reçoit le commandement de la canonnière “L’Éclatante” et prend part à l’expédition de Carthagène [5] sous les ordres du chef d’escadre Jean-Bernard Louis de Saint-Jean de Pointis . Isolé du reste de la flotte française, lors de la traversée de l’Atlantique, il parvient néanmoins à rejoindre les navires de Pointis à Saint-Domingue [6], le point de rendez-vous convenu avant le départ.

Sur place ils sont rejoints par des flibustiers, commandés par Jean-Baptiste du Casse , le gouverneur de l’île. Au cours de cette expédition, il se distingue particulièrement. Il commande les galiotes de bombardement [7] qui font taire l’artillerie de la place, et, quand une brèche est ouverte, on le voit monter le premier à l’assaut, à la tête d’un corps de flibustiers de Saint-Domingue. Il rentre à Brest le 29 septembre 1697, et est mentionné dans le rapport que de Pointis envoie à la Cour à Versailles.

Le 25 mai 1700, Il accède au rang de capitaine de corvette [8] et à bord du “Laurier”, armé de 6 canons par son beau-frère Drouard, il part faire du cabotage aux Indes occidentales [9]. Sur place il effectue plusieurs prises, un brick britannique, le “William Duncan”, chargé de rhum et de sucre, 2 navires hollandais et 3 navires marchands anglais. Le brick, plus lourdement armé que le navire corsaire et disposant d’un équipage plus nombreux, se défend avec acharnement. Son capitaine et 11 hommes d’équipage sont tués pendant le combat, alors que Cassard en perd 18.

L’année suivante, la guerre de Succession d’Espagne [10] éclate. Louis XIV, informé des exploits passés du marin, lui octroi le grade de lieutenant de frégate et une gratification de 2 000 livres. Il se convertit alors à la guerre de course [11]. En juin 1705, il devient capitaine du navire corsaire “Le Saint Guillaume”. Sa première sortie, le 27 juin est un échec et il doit rentrer à Brest pour se ravitailler, mais les suivantes seront couronnées de succès. Il rançonna le 28 août la ville de Cork [12] en Irlande et fit 12 prises.

En mars 1706, il repart de Saint-Malo [13] et met les voiles vers Kinsale [14], dont il s’approche sous pavillon anglais, une ruse courante chez les corsaires. Pris pour un garde côte, il s’approche de 6 navires de commerce anglais, auxquels il rançonne la somme de 650 £, avant de rentrer désarmer à Brest [15], le 6 avril.

Ces petites prises au sud des côtes de l’Irlande, sont bientôt suivies de succès plus importants. Dans les mois qui suivent, il capture 12 navires marchands dans le port de Cork [16] en Irlande et pille la ville. 2 ans après, il avait capturé 13 navires marchands supplémentaires avec “Le Duchesse Anne”, 16 canons et 104 hommes d’équipage. Ces vaisseaux sont vendus, par l’Intendant de la Marine à Saint-Malo, pour le compte de Cassard, pour la somme de 37 000 livres.

Redoutable manœuvrier, le nombre et l’abondance de ses prises finissent par le rendre célèbre, autant que son respect des lois. Son oncle janséniste [17], l’abbé Nicolas Cassard, lui aurait enseigné, très jeune, le sens du devoir. Lorsqu’il est condamné à payer des amendes, il les paye sans discuter. Il est vrai que ses activités lui rapportent alors beaucoup d’argent et sa famille, d’origine modeste, connaît à l’époque une certaine aisance.

Il reçoit, à Dunkerque [18], le commandement du “Jersey”, 40 canons, une frégate du roi capturée aux Anglais en 1691, avec lequel il prend 6 navires de commerce et en pille 33 autres en septembre 1708 au large des Sorlingues [19]

Mais le roi de France a besoin de corsaires en mer Méditerranée pour escorter les convois de blé en provenance d’Afrique, harcelés par les Anglais. La Provence étant, à l’époque, proche de la famine. Cassard fut alors chargé par le secrétaire d’État Pontchartrain de protéger les convois de blé venant de Tunisie qui devaient sauver la Provence de la famine.

Promu commandant en 1709, il se rend en Méditerranée avec seulement 2 navires, “L’Éclatant” (68 canons) et “Le Sérieux”. La municipalité de Marseille le charge d’escorter un convoi de nourriture de 25 bateaux depuis l’île de Tabarca [20], en Espagne. Malgré le peu d’attrait que présente pour lui ce genre de mission, il s’y rend, évite les barbaresques [21], mais pas la marine anglaise. Le 29 avril, à hauteur de Bizerte [22], il est assailli par 15 navires anglais. Aux commandes de “L’Éclatant”, et avec le soutien du “Sérieux”, il prend l’initiative et attaque l’escadre au canon. Il coule 5 des 15 navires et contraint les autres à se replier sur Malte [23] pour réparations, permettant au convoi d’atteindre sans risque Marseille

Cependant, “L’Éclatant” ne sort pas indemne de l’accrochage et il doit faire face à 8 voies d’eau. Pendant qu’il répare, les 25 navires destinés au ravitaillement de Marseille poursuivent leur route et arrivent à bon port. 2 jours plus tard, il atteint Marseille et réclame son “droit d’escorte”. En vain, les échevins de la ville lui refusent au prétexte que les navires sont arrivés seuls.

Pour obtenir son dû, il intente un procès, mais c’est là encore peine perdue. Il finit par être reçu par le ministre qui le félicite et lui octroie le brevet de capitaine de brûlot [24] en juin 1709. Il refuse une première fois la Croix de Saint-Louis [25], qu’il estime ne pas mériter

Malgré cette mésaventure, il accepte l’année suivante, d’escorter un nouveau convoi en Méditerranée. À la demande de Pontchartrain, il est placé par l’Intendant de la Marine à Toulon, Philippe César d’Aligre de Saint-Lié à la tête d’une escadre comportant  [26] (74 canons),  [27],  [28] (58 canons), “La Sirène” (60 canons) et “Le Phoenix”, chargée de se porter au secours d’un convoi de 84 bateaux de Smyrne [29], en Turquie, qui était bloqué à Syracuse [30] par une flotte britannique. Au cours de la bataille de Syracuse [31] du 9 novembre 1710, il capture “le Pembroke”, 64 canons, commandé par le capitaine Charles Constable, alors que “Le Sérieux” obtient la capitulation du “Falcon”, 36 canons. Le convoi peut alors atteindre Toulon [32], le 15 novembre.

Cassard est nommé capitaine de frégate en janvier 1711, mais ses ennuis avec les commanditaires marseillais continuent et il est mal payé pour les risques qu’il prend. Alors qu’il vient de sauver un convoi estimé à 8 millions de livres tournois, ces derniers refusent toujours de lui payer les 10 000 livres qu’il leur réclame depuis l’année passée.

Appelé à l’aide par Louis Joseph de Bourbon duc de Vendôme [33], en Catalogne où il est soumis à un blocus, Cassard s’y rend en rompant le blocus et avance pour ce faire 200 000 livres de sa poche. Reconnaissant, le duc de Vendôme le remercie, mais ne lui paye ni les 200 000 livres ni les 15 jours d’escorte. Cassard ne reverra jamais cette somme, qui sera par la suite la cause de son emprisonnement.

En 1711, il escorte un dernier convoi de 43 bateaux de ravitaillement pour la ville espagnole de Peñíscola [34]. Mais, il rêve de nouveaux horizons, de gloire et de mers chaudes, d’autant plus que René Duguay-Trouin s’est couvert de gloire en prenant Rio de Janeiro [35], cette année-là.

A l’exemple de Duguay-Trouin, il signa le 2 décembre 1711 avec le roi un traité en vertu duquel Louis XIV lui accordait une escadre de 6 vaisseaux avec leurs états-majors et leurs équipages pour aller ravager les colonies anglaises, hollandaises et portugaises.

Il pille des colonies anglaises, hollandaises et portugaises au Cap-Vert [36] et dans les Caraïbes. Pendant 27 mois, il pille et rançonne des navires ennemis. Il s’empare notamment du fort de Praia* sur l’île de Santiago [37] au Cap-Vert

Il fait escale à la Martinique pour réparations, et dépose les butins enlevés au Cap-Vert. Les flibustiers de Saint-Domingue qui n’avaient pas oublié ses actions pendant le siège de Carthagène viennent le trouver et demandent à se joindre à lui. À la tête d’une petite flotte, il s’empare des îles anglaises de Montserrat [38] et d’Antigua [39] avant de se diriger vers les possessions hollandaises de Suriname [40] qu’il assiège et qu’il prend. Le gouverneur de la place lui propose de racheter l’établissement, ce que Cassard accepte et fixe le montant de la rançon à 2 400 000 livres.

Après avoir également mis à contribution Berbice [41] et Askebe ou Essequibo [42], deux autres établissements de la Guyane hollandaise, Cassard rentre encore une fois à la Martinique, sous les acclamations des colons français, émerveillés de voir s’accumuler dans leur port tant de richesses enlevées aux ennemis de la patrie. Mais Cassard ne devait pas s’en arrêter là et il met les voiles vers l’île de Saint-Eustache [43], appartenant également aux Hollandais.

Enfin, il se met en tête d’attaquer Paramaribo [44] et Curaçao [45]. Curaçao, était un établissement plus considérable et plus riche, que les précédents, mais également bien mieux défendu. Cette expédition dans les Antilles est un succès total ; et, après une nouvelle escale à la Martinique, il rentre en France avec un butin estimé à 10 millions de livres.

Il est promu capitaine de vaisseau en novembre 1712 mais la paix d’Utrecht [46], signée entre les royaumes de France, de Grande-Bretagne et d’Espagne en avril et juillet 1713, l’oblige à mettre fin à cette vie de corsaire. En 1718, il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Louis.

Mais, sur le butins considérable qu’il a ramené des Antilles, Jacques Cassard n’a pratiquement rien touché ; et ces promotions, symboliques, lui permettent à peine de subsister. Aussi, il se met en tête de demander réparation pour les frais qu’il a engendré lors de ses expéditions au service du Roi et des armateurs marseillais. Peut-être y serait-il parvenu sans l’orgueil et le mauvais tempérament qui le caractérisaient

Ruiné et fatigué par le manque de reconnaissance dont il est victime, il se rend tous les jours dans l’antichambre du cardinal de Fleury pour plaider sa cause. À cette époque, il vit misérablement à Paris avec l’argent que lui envoient ses deux sœurs restées à Saint-Malo.

En plus de devoir affronter cette situation humiliante, il doit faire face aux regards moqueurs des courtisans. Un matin du mois de mars 1728, alors que Cassard patiente à son habitude dans l’antichambre du ministre, il rencontre le non moins célèbre corsaire Duguay-Trouin, qui sentant l’injustice vécue par Cassard, s’exclame devant l’assistance : “Vous ne connaissez pas cet homme, messieurs ? Tant pis pour vous ! C’est le plus grand homme que la France ait à présent : c’est Cassard ! Je donnerais toutes les actions de ma vie pour une des siennes. Il n’est pas connu ici, mais il est craint et redouté chez les Portugais, chez les Anglais, chez les Hollandais dont il a ravagé les possessions en Afrique et en Amérique. Avec un seul vaisseau il faisait plus qu’une escadre entière.”.

Jacques Cassard se retire définitivement en 1731.

En 1736, il va réclamer justice au Cardinal de Fleury, précepteur et principal ministre du roi Louis XV , ainsi que les sommes qui lui étaient dues. Mais son caractère fier n’arrange en rien la situation. Il se heurte à l’attitude hautaine du diplomate. Hors de lui, il insulte et bouscule le ministre.

Déclaré fou, il est interné dans la forteresse de Ham [47] dans la Somme, où il meurt après 4 ans de détention le 21 janvier 1740, à l’âge de 60 ans, quatre ans après la mort de Duguay-Trouin. Il est enterré le lendemain dans la paroisse Saint-Martin de Ham

P.-S.

(Source : Dictionnaire des marins français - Etienne Taillemite, Ed. maritimes et d’outre-mer)/ Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jacques Cassard /Portail du monde maritime/ Corsaire

Notes

[1] Nantes est une commune de l’ouest de la France, située au sud du Massif armoricain, qui s’étend sur les rives de la Loire, à 50 km de l’océan Atlantique. Chef-lieu du département de la Loire-Atlantique. Pendant les guerres de religion, Nantes est une ville ligueuse qui soutient le gouverneur, le duc de Mercœur, dans sa lutte contre les protestants (présents à Blain, et dans d’autres villes plus petites). Elle est une des dernières grandes villes à reconnaître l’autorité d’Henri IV. La promulgation de l’édit de Nantes en 1598 ne correspond pas à l’opinion des habitants. En 1685, deux événements sont à retenir. Par l’édit de Fontainebleau signé par Louis XIV, l’édit de Nantes est révoqué, tandis que le Code noir est promulgué par ce même roi. Grâce à cette dernière loi, le port de Nantes prospère en devenant une plaque tournante du commerce de sucre, tabac, et des esclaves, avec les colonies

[2] L’armateur est la personne qui exploite à ses frais un ou plusieurs navires marchands ou de pêche, ce qui lui confère des responsabilités particulières, notamment vis-à-vis de ses clients (expéditeurs de marchandises, logisticiens, autres armateurs), ses équipages, ses fournisseurs (combustibles, huiles, eau, approvisionnements, ports, terminaux portuaires, pilotes et remorqueurs, divers matériels...etc) et en matière de droit du travail, de droit maritime, de sécurité maritime et de protection de l’environnement.

[3] Les terre-neuvas sont les pêcheurs qui, du 16ème siècle au 20ème siècle, partaient chaque année des côtes européennes pour pêcher la morue sur les grands bancs de Terre-Neuve, au large du Canada.

[4] Les Grands Bancs de Terre-Neuve1, ou Grands Bancs, sont un ensemble de plateaux sous-marins au sud-est de Terre-Neuve, au bord du plateau continental nord-américain.

[5] L’expédition de Carthagène du 2 mai 1697 fut le dernier grand combat entre le royaume de France et le royaume d’Espagne avant le traité de Ryswick de 1697. Ce raid fut une totale réussite pour le chef d’escadre Jean-Bernard de Pointis et son commanditaire, l’amiral Jean-Baptiste Du Casse, gouverneur français de Saint-Domingue.

[6] Hispaniola ou Haïti, aussi appelée jadis Saint-Domingue, est une île des Caraïbes, la plus peuplée des Antilles, et avec 76 000 km² la deuxième en superficie après l’île de Cuba (105 000 km). C’est en outre la 22ème plus grande île du monde. Elle est partagée entre deux pays : Haïti (36 % de la superficie) et la République dominicaine (64 % de la superficie). Saint-Domingue, la capitale de la République dominicaine, est la plus grande ville d’Hispaniola. Alternativement sous contrôle espagnol et français, l’île fut aussi nommée « Santo Domingo » ou « Saint-Domingue », par extension du nom de la capitale fondée en 1502 au sud de l’île.

[7] Dans le vocabulaire maritime, une bombarde est un bâtiment à fond plat spécialement destiné à porter des mortiers et à lancer des bombes. Une autre appellation, plus ancienne, est celle de galiote à bombes.

[8] Le grade de capitaine de corvette est un grade utilisé dans la Marine nationale française. Il est le premier grade du corps des officiers supérieurs, dans l’ordre hiérarchique ascendant.

[9] Antilles

[10] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[11] La guerre de course est une forme de guerre navale utilisée pour détruire ou perturber la logistique de l’ennemi en haute mer en attaquant sa marine marchande, plutôt que d’engager ses combattants ou d’imposer un blocus contre eux. Au début de l’utilisation de ce terme, il désigne les opérations navales menées par les corsaires.

[12] Cork est la deuxième plus grande ville d’Irlande et la troisième ville la plus peuplée de l’île d’Irlande après Dublin et Belfast. C’est la principale ville et la capitale administrative et économique du Comté de Cork

[13] Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d’Ille-et-Vilaine, et le principal port de la côte nord de Bretagne. Le 11 mars 1590, Saint-Malo proclame son indépendance au royaume de France et devient la République de Saint-Malo. L’épisode de quatre ans s’achèvera le 5 décembre 1594 avec la conversion au catholicisme du roi Henri IV, la ville revenant à l’issue de cette période dans le giron des rois de France. C’est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges commerciaux avec les Indes (premier navire négrier armé à Saint-Malo en 1669) que Saint-Malo prend son envol économique et s’enhardit considérablement. Les armateurs deviennent plus nombreux et des personnages de cette époque font la renommée de la ville. Jacques Cartier découvre et explore le Canada, les corsaires harcèlent les marines marchandes et militaires ennemies, tels Duguay-Trouin, puis un peu plus tard Surcouf

[14] Kinsale est une ville du comté de Cork, dans le sud de l’Irlande. Elle est située à 25 km au sud de la ville de Cork sur la côte à l’embouchure du fleuve Bandon.

[15] Brest est une commune française, chef-lieu d’arrondissement du département du Finistère. C’est un port important, deuxième port militaire en France après Toulon, situé à l’extrémité ouest de la Bretagne. En 1593, Henri IV donne à Brest le titre de ville et en 1631, Richelieu fait de Brest un port militaire. Il crée alors le port et les arsenaux, sur les rives de la Penfeld. Ces constructions nécessitèrent une main-d’œuvre abondante qu’il fallut loger. Brest est avec Toulon, le seul port capable d’accueillir des grands vaisseaux de guerre au 17ème siècle. Ces derniers, qui sont de plus en plus lourds à cause du poids de plus en plus élevé de leur artillerie, nécessitent des tirants d’eau de plus en plus importants, soit 7 m après 1680. Le site est cependant sous dominante de vents d’ouest, ce qui rend difficile la sortie des escadres, problème qui ne sera résolu qu’avec l’apparition de la vapeur, au 19ème siècle.

[16] Cork est la deuxième plus grande ville d’Irlande et la troisième ville la plus peuplée de l’île d’Irlande après Dublin et Belfast. C’est la principale ville et la capitale administrative et économique du Comté de Cork.

[17] Le jansénisme est un mouvement religieux, puis politique, qui se développe aux 17ème et 18ème siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l’Église catholique, et à l’absolutisme royal. Les jansénistes se distinguent aussi par leur rigorisme spirituel et leur hostilité envers la compagnie de Jésus et sa casuistique, comme envers un pouvoir trop puissant du Saint-Siège. Dès la fin du 17ème siècle, ce courant spirituel se double d’un aspect politique, les opposants à l’absolutisme royal étant largement identifiés aux jansénistes. Le jansénisme naît au cœur de la réforme catholique. Il doit son nom à l’évêque d’Ypres, Cornélius Jansen, auteur de son texte fondateur l’Augustinus, publié en 1640. Cette œuvre est l’aboutissement de débats sur la grâce remontants à plusieurs dizaines d’années, coïncidant avec l’hostilité grandissante d’une partie du clergé catholique envers la compagnie de Jésus ; il prétend établir la position réelle de Saint Augustin sur le sujet, qui serait opposée à celle des jésuites, ceux-ci donnant une importance trop grande à la liberté humaine.

[18] Dunkerque est une commune française, sous-préfecture du département du Nord. La ville se développa autour de son port. De par sa position, elle suscita de nombreuses convoitises et appartint périodiquement au comté de Flandre, aux royaumes d’Espagne, d’Angleterre et de France. Le 25 juin 1658, elle changea trois fois de nationalité et devint définitivement française le 27 octobre 1662.

[19] Les Sorlingues ou îles Scilly sont un archipel au débouché de la Manche, dans l’océan Atlantique, s’étendant sur 16,33 km2. Autrefois partie du comté de Cornouailles, l’archipel est de nos jours une unité administrative sui generis du Royaume-Uni

[20] Tabarca est une île de la mer Méditerranée située à environ vingt kilomètres au large de la ville d’Alicante. Elle est connue en espagnol sous les noms de Tabarca, Nueva Tabarca ou Plana et en catalan sous les noms de Nova Tabarca et Plana. Elle est la plus grande île de la Communauté valencienne et la seule à être habitée.

[21] L’adjectif « barbaresques » date des années 1500 et provient d’Italie, provenant du mot « barbare » (au sens d’étranger, parlant une langue incompréhensible) et désignant sans référence particulière l’Afrique du Nord. Utilisé peu de temps, il est revenu, sous la plume de nombreux auteurs et dans les dictionnaires, puis dans le langage courant, pour désigner en particulier les pirates et corsaires musulmans maghrébins et ottomans qui opéraient depuis l’Afrique du Nord, basés principalement dans les ports d’Alger, de Tunis, de Tripoli, et de Salé

[22] Bizerte ou Banzart est une ville du nord de la Tunisie située entre la mer Méditerranée et le lac de Bizerte. Elle se trouve à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Tunis, la capitale du pays, et à cinq kilomètres du cap Blanc, la pointe septentrionale de l’Afrique. La ville se situe à la pointe sud-est d’un isthme sur la rive nord du canal de Bizerte reliant la mer au lac de Bizerte. Petit comptoir fondé aux environs de 1100 av. jc par les Phéniciens sous le nom d’A’Kra, la ville passe sous l’influence de Carthage après la défaite d’Aghatocle pendant les guerres puniques. Elle est ensuite occupée par les Romains sous le nom d’Hippo, Hippo Accra, Hippo Diaritus ou Zaritus. Sa conquête efface d’un trait neuf siècles d’histoire punique. Démantelée, la ville voit son territoire passer sous la coupe d’Utique qui prend le parti de Rome.

[23] Après la conquête de Malte par Roger de Hauteville en 1091, l’archipel devient un territoire de la couronne de Sicile. En 1192 Malte est élevée en comté puis en marquisat en 1393. Jusqu’à l’arrivée des chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1530, Malte sera tantôt sous l’autorité d’un comte, tantôt intégrée au domaine royal et directement administré par des fonctionnaires nommés par la cour de Palerme. Malte est souvent offerte en cadeau à des membres de la famille royale à des nobles pour services rendus à la couronne.

[24] Le brûlot était un navire chargé d’explosifs ou de matériaux inflammables, lancé sur les vaisseaux ennemis pour les incendier. La plupart du temps, il s’agissait d’un vieux bâtiment, de petite taille, ancien navire de guerre ou de commerce, transformé à cet effet.

[25] L’ordre royal et militaire de Saint-Louis est un ordre honorifique français créé par un édit de Louis XIV du 5 avril 1693 pour récompenser les officiers catholiques les plus valeureux ayant au moins 10 ans de présence au sein des régiments du royaume, quelle que soit leur condition de naissance

[26] Le Parfait

[27] Le Toulouse

[28] Le Sérieux

[29] Izmir, anciennement Smyrne, est le deuxième plus grand port de Turquie après İstanbul. Elle est située sur la mer Égée près du golfe d’Izmir.

[30] Syracuse est une ville italienne située sur la côte, au sud-est de la Sicile. Syracuse fut fondée au 8ème siècle av. jc par des colons grecs venant de Corinthe.

[31] La bataille de Syracuse est une bataille navale qui a lieu le 9 novembre 1710 au large du port sicilien de Syracuse, dans le cadre de la guerre de Succession d’Espagne. Une flotte française placée sous les ordres de Jacques Cassard vient porter secours à une flotte marchande française, chargée de cargaison de valeur, qui était bloquée à l’intérieur du port part un flotte britannique. Cassard arrive devant Syracuse alors qu’une grande partie de la flotte assiégeante avait quitté les lieux pour aller se ravitailler à Port Mahon sur Minorque. La flotte française, composée de cinq vaisseaux de ligne, parvient à capturer le HMS Falcon et le HMS Pembroke, les deux vaisseaux laissés sur place, et escorte la flotte marchande jusqu’à Marseille.

[32] Toulon est une commune du Sud-Est de la France, chef-lieu du département du Var et siège de sa préfecture. Vauban fortifie la ville de Toulon qui reçoit l’escadre méditerranéenne de Louis XIV. Toulon est avec Brest, le seul port capable d’accueillir des grands vaisseaux de guerre aux 17ème et 18ème siècles. Ces derniers, qui sont de plus en plus lourds à cause du poids de plus en plus élevé de leur artillerie, nécessitent des tirants d’eau de plus en plus importants, soit 7 m après 1680. Le site est même meilleur que celui de Brest sous dominante de vents d’ouest, ce qui rend difficile la sortie des escadres. Toulon n’a pas ce problème, mais la Méditerranée est une mer presque fermée, et en cas de guerre, l’escadre de Toulon doit contourner l’Espagne pour rejoindre celle de Brest, ce qui demande beaucoup de temps. Après 1704, s’ajoute le risque d’être repéré et attaqué par les forces anglaises de Gibraltar au moment du passage dans l’Atlantique, comme ce fut le cas en 1758 et 1759 lors de la guerre de Sept Ans.

[33] Le comté de Vendôme est constitué des châtellenies de Lavardin, de Montoire - dont les seigneurs deviennent comtes de Vendôme en 1218 - de Trôo et de Mondoubleau - annexé au comté en 1406. La seigneurie de Beaugency est un alleu qui passera aux comtes de Blois. Le comté comportait également une vicomté de Vendôme. Un acte de 1484, signale que le comté de Vendôme relevait à cette date du duché d’Anjou.

[34] Peñíscola ou Peníscola, est une commune au nord de la Communauté valencienne en Espagne. Elle appartient à la Province de Castellón et plus précisément au district de Vinaroz, dans la comarque du Baix Maestrat. La langue dominante officielle est le valencien. À la fin du Grand Schisme d’Occident, l’antipape Benoît XIII exclu d’Avignon d’où il régnait sur une partie de la chrétienté et qui n’était plus toléré que par l’Aragon s’y installa et y mourut après 19 années de résistance à Rome.

[35] Le deuxième raid sur Rio de Janeiro ou seconde bataille de Rio de Janeiro est une tentative réussie, par une escadre française placée sous les ordres de René Duguay-Trouin, de capturer le port de Rio de Janeiro en septembre 1711, pendant la guerre de Succession d’Espagne. Les Portugais, alors maîtres de la ville, et au premier rang desquels le gouverneur de la ville et l’amiral de la flotte qui y était stationnée, se révèlent incapables d’opposer une résistance efficace et ce malgré leur supériorité numérique. Quatre vaisseaux de ligne portugais sont perdus et la ville est contrainte de payer une forte rançon pour éviter d’être pillée et détruite.

[36] Composé d’un archipel de dix îles volcaniques. Situé dans l’océan Atlantique, au large des côtes du Sénégal, il couvre une superficie d’environ 4 000 km². Praia, la capitale, se trouve à 644 km de la presqu’île du Cap-Vert, au Sénégal.

[37] Santiago est la plus grande des îles (991 km²) du Cap-Vert. Elle est située dans le groupe des îles de Sotavento entre les îles Maio et Fogo. C’est le centre économique du pays.

[38] Montserrat est une île des Antilles, dépendant du Royaume-Uni et membre de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale. Montserrat est souvent décrite comme l’île d’émeraude des Caraïbes, à cause de sa ressemblance avec l’Irlande côtière et des descendants irlandais de la plupart des premiers colonisateurs européens.

[39] L’île d’Antigua est une île des Caraïbes qui est un des territoires de Antigua-et-Barbuda.

[40] Le Suriname, ou Surinam, la République du Suriname, anciennement Guyane néerlandaise avant l’indépendance, est un pays situé en Amérique du Sud.

[41] Berbice était une colonie néerlandaise située le long du fleuve Berbice sur la Côte Sauvage sud-américaine. Elle fut fondée en 1627 par Abraham van Peere.

[42] Essequibo était une colonie néerlandaise juchée sur les rives du fleuve Essequibo, aujourd’hui au Guyana. Fondée en 1615 par des juifs zélandais, la colonie était protégée par le Fort Kijkoveral. La colonie fut prise par les Anglais durant les guerres napoléoniennes et dès 1814, les Néerlandais leur cédaient officiellement la colonie ainsi que celles de Berbice et de Démérara

[43] Saint-Eustache est une île des Petites Antilles, au nord-ouest de Saint-Christophe et au sud-est de Saint-Martin et de Saba.

[44] Paramaribo est la capitale du Suriname. Elle est située sur le fleuve Suriname, à environ 15 km à l’intérieur des terres.

[45] Curaçao est une des Îles Sous-le-Vent et un pays des petites Antilles, formant un État autonome à part entière au sein du royaume des Pays-Bas depuis la dissolution de la fédération des Antilles néerlandaises le 10 octobre 2010.

[46] Les traités d’Utrecht sont deux traités de paix signés en 1713 qui mirent fin à la guerre de Succession d’Espagne. Le premier fut signé à Utrecht le 11 avril entre le royaume de France et le royaume de Grande-Bretagne, le second fut signé à Utrecht le 13 juillet entre l’Espagne et la Grande-Bretagne.

[47] Le château, ou fort, ou forteresse de Ham est un château fort situé à Ham dans la Somme, en Picardie, aux portes de l’Île-de-France.