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Mani ou Manès

mercredi 26 juillet 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 6 novembre 2013).

Mani ou Manès (216-276 ou 277)

Prophète

Mani ou Manès Prophète

Né à Ctésiphon [1] en Mésopotamie, il est le fondateur du manichéisme [2].

Il est issu d’un milieu chrétien appartenant à la secte gnostique [3] des elkasaïtes [4]. Son père Pātik, né à Ecbatane [5], est un noble qui se convertit très tôt au courant des elkasaïtes. Sa mère, d’origine parthe [6], est issue d’une famille arménienne Arsacide de Kamsarakan [7]. Ayant quitté sa femme pour s’installer dans sa communauté, Pātik vient rechercher son fils alors âgé de 4 ans pour l’emmener dans sa communauté ascétique.

Dès l’âge de 12 ans, Mani affirme être en contact avec un ange qui lui demande de quitter cette secte hostile pour enseigner la parole du Christ.

Se considérant comme un imitateur de la vie de Jésus, il se met à prêcher vers 240, année de son voyage dans le Royaume indo grec sur les traces de la communauté de l’apôtre Thomas, où il est probablement influencé par le gréco bouddhisme. De retour en 242, il rejoint la Cour du roi sassanide [8] Shapur 1er, fidèle au zoroastrisme [9], à qui il dédicace son premier ouvrage en perse, “Shabuhragan” et lui présente sa doctrine du manichéisme. Le monarque conçoit tout l’intérêt d’une religion nationale pour unifier son empire, il lui donne alors le droit de répandre librement son enseignement dans tout l’Empire Perse où il prêche en araméen. La foi nouvelle progresse rapidement et les communautés se multiplient sous son regard bienveillant.

Vient le règne deBahrâm 1er, en 272, qui favorise un retour au mazdéisme. Persécuté, il se réfugie au Khorasan [10] où il fait des adeptes parmi les seigneurs locaux. Inquiété de voir cette influence grandir, Bahrâm 1er le remet en confiance et le rappelle à Ctésiphon [11]. Mais c’est la prison et les mauvais traitements qui l’attendent. La consigne est de le faire mourir lentement sous le poids de ses chaînes. Son agonie dure 26 jours, puis il meurt d’épuisement à Gundishapur [12].

Peintre visionnaire et philosophe, poète, musicien, médecin, Mani transmit une vision du monde et de la vie si puissante que son enseignement se répandit, de manière totalement pacifique, de l’Afrique à la Chine, des Balkans à la péninsule arabique.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Portail de l’Iran/ Chef religieux

Notes

[1] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².

[2] Le manichéisme est une religion, désormais très rare, dont le fondateur fut le perse Mani au 3ème siècle. C’est un syncrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme ; les partisans de ce dernier le combattirent avec véhémence

[3] Le gnosticisme est un mouvement religieux regroupant des doctrines variées du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient qui se caractérisent généralement par la croyance que les hommes sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu mauvais ou imparfait appelé le Démiurge. Le mouvement connut son apogée au cours du 2ème siècle

[4] Les elkasaïtes, elcésaïtes, helcésaïtes ou elcésaïens sont les membres d’un mouvement religieux judéo-chrétien baptiste syncrétique de tendance gnostique qui, selon Simon Claude Mimouni, relève aussi bien du judaïsme en général que, par certains aspects, du judaïsme nazôréen. Ce mouvement est documenté de manière indirecte à partir du 3ème siècle et ce jusqu’au 10ème siècle, mais le caractère indirect, partial et parcellaire des sources rend difficile son approche.

[5] Ecbatane (ou Hangmatana / Hagmatāna, « La ville des rassemblements ») est une ville de l’Antiquité, identifiée sur le site de l’actuelle d’Hamadan (ou Hanadhân) au pied du mont Oronte (Elvend), au sud-ouest de la mer Caspienne et au nord-est de Babylone. Au 3ème siècle, elle devient la capitale des Sassanides.

[6] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[7] La famille Kamsarakan est une famille noble arménienne du Moyen Âge. Elle est également nommée « Arsharouni » d’après leurs principales possessions situées dans le cœur de l’« Arsharunik », prétendaient descendre des Karen-Pahlav et être issus des Arsacides. Ils revendiquaient ainsi un statut de « princes du sang » en Arménie. Leur fief principal se trouvait en Ayrarat avec l’antique capitale des Orontides, Ervandachat et la forteresse de Bagaran, et en Siracène avec la cité d’Ani. Tout on long de leur histoire, ils furent fidèles aux Mamikonian avec qui ils eurent de nombreux mariages.

[8] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[9] Le zoroastrisme est une religion monothéiste où Ahura Mazdâ est seul responsable de l’ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Le zoroastrisme est une réforme du mazdéisme, réforme prophétisée par Zarathoustra, dont le nom a été transcrit Zoroastre par les Grecs. Cette réforme, fondée au cours du 1er millénaire av. jc dans l’actuel Kurdistan iranien (Iran occidental), est devenue la religion officielle des Iraniens sous la dynastie des Sassanides (224-651), jusqu’à ce que l’islam arrive, même si cette religion a réussi à se fondre dans le patrimoine culturel iranien. En effet, les Iraniens indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d’importance aux fêtes zoroastriennes.

[10] Le Khorassan (également orthographié Khorasan, Chorasan ou Khurasan) est une région située dans le nord-est de l’Iran. Le nom vient du persan et signifie « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[11] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km² En 637, Ctésiphon tomba aux mains des musulmans durant la conquête de la Perse sous le commandement de Sa`d ibn Abi Waqqas, à l’époque du calife `Omar ibn al-Khattab. Elle prend alors le nom d’Al-Madâ’in. La population ne subit pas préjudice mais les palais et les archives furent brûlés.

[12] Gundishapur (ou Gondishapur, Jondishapur, Jundishabur.) est une ville ancienne de l’Iran, dans la province du Khuzestan, dont les ruines se trouvent près de la localité de Shahabad, à environ 14 km au sud-est de Dezfoul. Elle s’appelait en pehlevi Wêh Andiokh Shahphur, « La Meilleure Antioche de Shapur », et en syriaque Beth Lapat. Elle fut fondée par Shapur 1er, deuxième roi de la dynastie des Sassanides, quand il se fut emparé d’Antioche en 253 et en eut déporté les habitants. Les déplacements de population eurent lieu entre 256 et 260. L’empereur Valérien, vaincu et capturé en 259 par Shapur 1er, y fut sans doute conduit avec les restes de son armée et y mourut peu après. La ville servit à la fin du 3ème siècle et au début du 4ème siècle de résidence d’été aux rois sassanides qui voulaient bénéficier du climat favorable de cette région située en altitude. C’est à Gundishapur que le prophète Mani mourut incarcéré sous le règne de Vahram Ier en 276/277.