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Anne Thérèse de Marguenat de Courcelles

jeudi 15 novembre 2012, par lucien jallamion

Anne Thérèse de Marguenat de Courcelles (1647-1733)

Marquise de Saint-Bris dite marquise de Lambert-Femmes de lettres

Anne Thérèse de Marguenat de Courcelles Marquise de Saint-Bris dite marquise de Lambert-Femmes de lettres

Fille de Étienne de Marguenat, seigneur de Courcelles, et de Monique Passart, Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles, perdit son père, maître-des-comptes à la chambre des comptes de Paris, en 1650, alors qu’elle n’était âgée que de 3 ans. Elle fut élevée par sa mère, qui se signalait par la légèreté de ses mœurs, et par le second mari de celle-ci, le poète Bachaumont, qui lui inculqua l’amour de la littérature.

Le 22 février 1666, elle épousa Henri de Lambert, marquis de Saint-Bris, officier distingué qui devait être lieutenant général et gouverneur du Luxembourg. Leur union fut très heureuse et ils eurent 2 enfants. Elle devint veuve en 1686 et éleva ses 2 enfants, encore jeunes, en soutenant de longs et pénibles procès contre sa belle-famille pour sauver leur fortune.

En 1698, elle loua la moitié nord-ouest de l’hôtel de Nevers, situé rue de Richelieu, à l’angle de la rue Colbert. À partir de 1710, dans son beau salon décoré par Robert de Cotte, elle lança son célèbre salon littéraire.

Sous la Régence, quand la cour de la duchesse du Maine, au château de Sceaux, s’amusait à des frivolités et quand celle du duc d’Orléans, au Palais Royal, se livrait à des débauches, le salon de la marquise de Lambert passait pour le temple des bienséances et du bon goût, en réaction contre le cynisme et la vulgarité de l’époque. Pour les beaux esprits du temps, c’était un véritable honneur d’être admis aux célèbres « mardis », où l’on respirait encore l’esprit de dignité et le bon ton du Grand Siècle. Elle est l’initiatrice des salons philosophiques du 18ème siècle, et reçoit Fénelon, Fontenelle, Montesquieu...

Elle recevait deux fois par semaine : les gens de lettres les mardis et les personnes de qualité les mercredis, sans chercher cependant à établir une barrière infranchissable entre les deux mondes, tout au contraire, elle aimait intéresser la bonne société à la littérature et montrer aux écrivains les avantages de la fréquentation du monde, et les habitués pouvaient passer sans contrainte d’un jour à l’autre.

Les mardis commençaient vers une heure de l’après-midi. Après le dîner, qui était très fin, avaient lieu des “conférences académiques” sur un thème de philosophie ou de littérature. Les discussions politiques ou religieuses étaient absolument proscrites. Chaque invité se devait d’émettre une opinion personnelle ou de lire quelques morceaux de ses dernières œuvres. Elle encourageait les littérateurs à la meilleure tenue morale et contribuait à orienter le mouvement des idées vers les formes nouvelles. C’est de son salon que partirent les attaques de Houdar de la Motte contre la règle des trois unités, contre les vers ou contre Homère, que Mme de Lambert trouvait ennuyeux, ce qui ne l’empêchait pas de recevoir des partisans des Anciens comme Anne Dacier, le Père d’Olivet ou Valincour.

Fort peu dévote, la marquise de Lambert soutint les Lettres persanes et parvint à faire élire Montesquieu à l’Académie française. Elle fut l’une des premières femmes du monde à ouvrir sa porte aux comédiens comme Adrienne Lecouvreur ou Michel Baron.

Le salon de la marquise de Lambert passait pour l’antichambre de l’Académie française.

P.-S.

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