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Michel Le Tellier

lundi 12 novembre 2012, par lucien jallamion

Michel Le Tellier (1603-1685)

Marquis de Barbezieux, seigneur de Chaville et de Viroflay-Homme d’État

Michel Le Tellier Marquis de Barbezieux, seigneur de Chaville et de Viroflay-Homme d'État

Conseiller d’État au Grand Conseil en 1624, procureur du roi au Châtelet en 1631, maître des requêtes en 1639, puis intendant de justice dans l’armée de Piémont en 1640. A la suite de la révolte des Nu-pieds et des révoltes qui éclatent en Normandie en 1639, il accompagne le chancelier Séguier dans la province et il informe sur les séditions de Rouen. En 1643, à la suite de la disgrâce de François Sublet de Noyers, il est secrétaire d’Etat à la Guerre nommé par Louis XIV sur le conseil de Mazarin. Il garde pendant 25 ans cette charge et la quitte au profit de son fils, le marquis de Louvois.

Pendant la Fronde, il est chargé des négociations avec les princes et participe à la signature du traité de Rueil en 1649. Par la suite, pendant les exils forcés de Mazarin, il est le principal conseiller de la reine et manifeste sa fidélité à Anne d’Autriche et à Mazarin.

Alors que débute le règne personnel de Louis XIV, Le Tellier a déjà largement œuvré à l’amélioration de la première armée d’Europe. La tâche est pourtant difficile, les commandants de compagnies, véritables propriétaires de celles-ci dans la mesure où la charge d’officier militaire est vénale, préféraient bien souvent corrompre les commissaires de guerres et préposés aux revues que d’enrôler le nombre d’hommes réglementaire afin d’accroître le bénéfice de leur charge. Le Tellier ne cesse donc de motiver ses commissaires, surveille avec soin les comptes des trésoriers généraux, les intendants aux armées.

Le Roi admire la compétence de Le Tellier. Une pluie d’ordonnances signées Louis et plus bas Le Tellier achèvent de nationaliser l’armée au début des années 1660, les ordonnances tentent aussi d’améliorer la discipline. Si les résistances sont nombreuses, les généraux de haute naissance et de grande réputation supportent mal les directives des "grands commis" de Louis XIV, de réels progrès sont cependant visibles. Un département à la guerre composé de 5 bureaux est mis en place. Les commissaires sont repris en main et multiplient les revues faisant la chasse aux "passe-volants", ces faux soldats que paient les capitaines de compagnies en défaut, le temps d’une revue, pour remplacer les hommes qui manquent.

Louis XIV et Le Tellier savent l’importance du quotidien et du matériel. Des règles de paiements sont établies dès 1660, on met aussi en place un système d’étapes, on fixe la durée des engagements.

Il associe très tôt son fils, marquis de Louvois, à la tâche. Le Tellier, sédentaire, concentre son effort sur l’administration de l’armée et la discipline, Louvois, ministre itinérant, se réserve de préférence la technique et la tactique.

Adepte du népotisme, il crée un réseau important de clients qui lui permettent d’asseoir son pouvoir à la cour. Sur les conseils de son beau-frère Saint-Pouange, il engage à son service le jeune Jean-Baptiste Colbert et pour avoir un homme à lui à une place stratégique, il le recommande en 1651 à son ami, le cardinal Jules Mazarin.

Ministre d’Etat, il devient chancelier de France en 1677 et fait en sorte que son fils Louvois obtienne le poste de secrétaire d’État à la Guerre. Adversaire passionné des huguenots, Le Tellier poussa Louis XIV à révoquer l’édit de Nantes. Quelques jours après, il mourut.