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Jean d’Orléans ou Jean de Dunois dit Orléans le Bâtard

samedi 13 juin 2020 (Date de rédaction antérieure : 9 septembre 2012).

Jean d’Orléans dit Orléans le Bâtard (1402-1468)

Comte de Dunois et de Longueville

Jean de Dunois en prière devant la Vierge, Heures de Dunois, Londres, British Library, vers 1436.

Il est né à Paris en 1403, fils du duc d’Orléans Louis 1er et de Mariette d’Enghien , dame de Cany. Il fut adopté et élevé par l’épouse de Louis d’Orléans, Valentine Visconti.

Il était le demi-frère de Charles l’héritier légitime des Orléans qui sera capturé à la bataille d’Azincourt [1] et retenu prisonnier pendant de nombreuses années par les Anglais. Il défendit la cause des orléanistes, et durant la captivité de Charles continua à combattre les Anglais pour le Roi de France et pour la protection du duché de Charles.

Il dû abandonner aux anglais le Mans. Il fut présent lors de la victoire des partisans du dauphin à Baugé [2] le 22 mars 1421 ainsi qu’à la défaite de Cravant [3] et de Verneuil [4].

Puis, il défendit Montargis [5] en 1427 avec 1600 hommes, forçant Warwick à interrompre son siège. Il devint un des chefs les plus actifs de la défense d’Orléans quand la ville fut assiégée en 1428. Jean d’Orléans fut un commandant actif dans la campagne de 1429, où il dirigea des troupes lors de la prise de Jargeau [6] et fut un des artisans de la victoire de Patay [7].

Il était à la tête des armées qui prirent le Mans en 1448, et Rouen en 1449. Il fut fait lieutenant général de l’armée [8] de Charles VII et participa à la reconquête en 1450 de la Normandie. Pour la défense héroïque des terres d’Orléans, le duc Charles d’Orléans, lors de sa libération de captivité en Angleterre lui donna en reconnaissance le château de Châteaudun. Après la victoire de Charles VII sur les Anglais, il s’associa à un soulèvement contre le roi, puis, il se réconcilia. Sous Louis XI, il participa à la ligue du bien public [9].

Après la réconciliation des nobles avec Louis XI il devint membre du Conseil du roi. Rien de ce qui toucha à la guerre et à la diplomatie ne lui échappa.

Grand Chambellan [10], Lieutenant Général des armées du Roi, négociateur des traités, il est l’homme de confiance, le roc sur lequel s’appuya la royauté.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d’Arc. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2012(ISBN 978-2-221-10929-8), « DUNOIS Jean, bâtard d’Orléans, comte de (v. 1402-1468) »

Notes

[1] La bataille d’Azincourt (Artois) se déroule le vendredi 25 octobre 1415 pendant la guerre de Cent Ans. Les troupes françaises, fortes de quelque 18 000 hommes, tentent de barrer la route à l’armée du roi d’Angleterre Henri V, forte d’environ 6 000 hommes et qui tente de regagner Calais, devenue anglaise depuis 1347, et donc par là même l’Angleterre.

[2] Baugé est une ancienne commune française située dans la partie orientale du département de Maine-et-Loire. Le 22 mars 1421, la bataille de Baugé voit la défaite de l’armée anglaise du duc de Clarence (environ 3 000 hommes) face à l’armée franco-écossaise de Motier de la Fayette et du comte écossais John Stuart de Buchan. Cette bataille est la première défaite anglaise en bataille rangée depuis 1415.

[3] Cravant est une commune française située dans le département de l’Yonne. Situé à 180 kilomètres de Paris et à 18 km au sud d’Auxerre. En 1384 Cravant est reconnu premier port de l’Yonne, et Charles VI autorise la construction de remparts pour protéger commerce et marchands. Ils ne sont démolis qu’en 1792 sur ordre de la Convention. En 1423, le 31 juillet, la bataille de Cravant voit les troupes du roi de France Charles VII, alliées aux forces écossaises sous le commandement de Sir John Stewart, en provenance de Bourges, défaites et massacrées par l’armée anglo-bourguignonne venant d’Auxerre et commandée par le comte de Salisbury.

[4] La bataille de Verneuil fut une bataille de la guerre de Cent Ans, qui se déroula le 17 août 1424, à 3 km au nord de Verneuil, à proximité du Château de Charnelles, en Normandie. Elle se solda par une victoire de l’armée anglaise.

[5] Le siège de Montargis est une tentative manquée de l’armée anglaise pour prendre la ville en 1427 durant la 3ème phase de la Guerre de Cent Ans. Assiégée, la ville est secourue par l’armée royale commandée par Dunois, qui force les Anglais à abandonner le siège. Cette bataille est le premier fait d’armes de Jean de Dunois, dit le bâtard d’Orléans, avant qu’il ne s’illustre aux côtés de Jeanne d’Arc lors du siège d’Orléans.

[6] La bataille de Jargeau est un combat de la guerre de Cent Ans qui eut lieu dans l’ancienne province de l’Orléanais à Jargeau le 12 juin 1429 entre les armées française et anglaise.

[7] La bataille de Patay est un événement majeur de la guerre de Cent Ans, qui s’est déroulé le 18 juin 1429 entre les armées française et anglaise. Bien que la victoire de Charles VII sur Henri VI d’Angleterre soit souvent mise au crédit de Jeanne d’Arc, l’essentiel du combat eut lieu à l’avant-garde de l’armée française

[8] Le grade de lieutenant général des armées ou de lieutenant général des armées navales pour la Marine, était le grade le plus élevé de la hiérarchie militaire d’Ancien Régime, inaccessible à un roturier. Il n’était surpassé que par les maréchaux et les colonels généraux, pour l’armée, et les amiraux de France et vice-amiraux de France, pour la marine, titulaires non d’un grade militaire mais d’un grand office de la couronne de France, dignité à la fois honorifique et lucrative. Le grade de lieutenant général était l’équivalent du grade actuel de général de division et celui de lieutenant général des armées navales correspondant à celui de vice-amiral de notre époque.

[9] La ligue du Bien public est une révolte de princes, menés par Charles, comte de Charolais et d’autres grands seigneurs, contre l’accroissement des pouvoirs du roi de France Louis XI. Elle s’étend de mars à octobre 1465.

[10] Le grand chambellan de France était l’un des grands officiers de la couronne de France pendant l’Ancien Régime et l’un des personnages les plus importants de l’État au 16ème siècle puis, tout comme le grand maître de France, sa charge eut de moins en moins d’importance politique et devint de plus en plus honorifique.