Antonio Cordiani dit Antonio da Sangallo le Jeune (1484-1546)
Architecte italien de la Renaissance
Il est dénommé le Jeune pour le différencier de Antonio da Sangallo le Vieux , son oncle. Avec ce dernier, il part à Rome en 1503 et devient le disciple de Bramante puis de Baldassarre Peruzzi .
Il passera la majeure partie de sa vie à Rome, tout en dirigeant des chantiers à Florence [1], à Orvieto [2] et ailleurs. Il sera l’un des architectes préférés des papes Clément VII ainsi que de son successeur, le cardinal Alexandre Farnèse, [Paul III-3192, qui l’avait chargé dès 1512 des travaux du palais Farnèse [3] auxquels la dernière main sera mise par Michel-Ange.
Son œuvre considérée comme la plus achevée est l’église Santa Maria di Loreto [4], en briques et travertin, près de la colonne Trajane [5]. Il complète l’église San Giovanni dei Fiorentini [6] commencée par Jacopo Sansovino, près de la rive Tevere, près de Pont Sant’Angelo.
Nommé par le pape Paul III, architecte de toutes les fabriques pontificales en 1536, il agrandit et réorganise les fortifications du Vatican dites Mura Leonine [7] et modernise le Mur d’Aurélien [8]. Près de la porte Cavalleggeri, un Bastione Sangallo est encore visible. Ce pape lui commande également deux grandes pièces du Palais apostolique : la chapelle Paolina [9] (1537/1540) et la plus spectaculaire des salles de réception du palais : la salle royale (1538/1573).
Après le sac de Rome, Antonio travaille principalement en dehors de la ville, surtout comme architecte militaire, pour les fortifications d’Ancone [10]]] . Le pape Clément VII le charge de réaliser le puits de Saint Patrick [11] à Orvieto. Creusé dans le tuf, profond d’une soixantaine de mètres, ce puits fut réalisé de 1527 à 1537. Il comporte deux rampes hélicoïdales superposées de 242 marches chacune. Durant ses séjours à Orvieto, Sangallo supervise également des réfections et améliorations dans la cathédrale Santa Maria Assunta in Cielo [12].
Il est mandaté par le pape Paul III, en 1545, pour creuser un autre canal, la Cava Paolina, au lac de Velino près de la cascade des Marmore [13] où il meurt pendant les travaux en 1546.
Notes
[1] Florence, capitale de la région de Toscane et siège de la ville métropolitaine de Florence. Berceau de la Renaissance en Italie, capitale du Royaume d’Italie entre 1865 et 1870
[2] Orvieto est une commune italienne, située dans la province de Terni et la région d’Ombrie, en Italie centrale. La ville d’Orvieto se trouve dans la partie sud-occidentale de l’Ombrie, dans la province de Terni, à la frontière avec la province de Viterbe dans le Latium. Orvieto est installée sur un rocher de tuf volcanique, à 325 m d’altitude, elle y domine la vallée où coulent le Paglia et son affluent Chiani avant que le Paglia ne se jette dans le Tibre.
[3] Le palais Farnèse est un palais de la haute Renaissance de Rome. Depuis 1874, il est le siège de l’ambassade de France en Italie et, depuis 1876, celui de l’École française de Rome.
[4] L’église Santa Maria di Loreto est une église de Rome située Piazza della Madonna di Loreto, juste en face de la colonne Trajane, près du monument à Victor-Emmanuel II. La construction a commencé en 1507 d’après le projet à plan octogonal d’Antonio da Sangallo le Jeune ; le dôme et la lanterne ont été achevés par Jacopo Del Duca 75 ans plus tard. L’église est construite à l’emplacement d’une ancienne chapelle du xve siècle, qui contenait une icône de la Vierge de Lorette, l’église actuelle a conservé l’icône et en a repris le nom.
[5] La colonne Trajane est une colonne triomphale romaine située sur le forum de Trajan à Rome. Elle mesure 40 mètres de hauteur. Elle est célèbre pour le bas-relief qui s’enroule en spirale autour de son fût et commémore la victoire de l’empereur Trajan sur les Daces lors des deux guerres daciques (101-102 et 105-106). La colonne a été construite de 107 à 113, peut-être par l’architecte Apollodore de Damas dont le rôle dans la construction de l’ensemble du forum de Trajan n’est pas bien établi : il est possible qu’il ait seulement supervisé les travaux. La colonne est dédiée en mai 113, alors que le forum de Trajan a été inauguré l’année précédente.
[6] L’église San Giovanni Battista dei Fiorentini (Saint-Jean-Baptiste-des-Florentins) est une église de Rome édifiée à l’initiative du pape Jules II. Elle se trouve au commencement de la via Giulia. Parmi les architectes qui ont contribué à la création et aux réaménagements de l’édifice, se trouvent Jacopo Sansovino, Antonio da Sangallo le Jeune, Michel-Ange, Giacomo della Porta, Carlo Maderno, Pietro da Cortona, Borromini et Alessandro Galilei. C’est dans cette église que sont enterrés Horace Capponi, Carlo Maderno et Borromini.
[7] du nom du pape Léon IV qui les fit construire
[8] Le mur d’Aurélien est une enceinte fortifiée antique protégeant la ville de Rome, en Italie, construite entre 271 et 282, sous le règne des empereurs Aurélien et Probus. Cette protection n’empêcha pas plusieurs sacs de Rome au cours du 5ème siècle et fut mise à contribution lors des affrontements entre les Ostrogoths et le général Bélisaire au cours de la reconquête de l’Italie par Constantinople au 6ème siècle. En revanche, elle protégea efficacement Rome contre les raids sarrasins du haut Moyen Âge.
[9] La chapelle Paolina ou chapelle Pauline est une chapelle style Renaissance des palais pontificaux du Vatican à Rome construite en 1537 sous le pape Paul III sur les bases d’une restauration d’une chapelle précédente, la Cappella Parva, petite chapelle où le Saint Sacrement était exposé et qui servait originellement aux conclaves lorsque la Cappella Magna (« grande chapelle », future chapelle Sixtine, qui se trouve à proximité) fut délabrée au milieu du 15ème siècle.
[10] [[Ancienne ville fortifiée d’Italie centrale au riche passé gréco-romain et religieux médiéval, Ancône est une ville d’art et une station balnéaire et possède un port très actif sur la mer Adriatique. Ses activités sont essentiellement liées aux activités portuaires et de constructions navales, à la pêche, à l’agriculture intensive et à l’artisanat diversifié de son arrière-pays.
[11] Le puits de saint Patrick ou puits de saint Patrice (en italien, Pozzo di San Patrizio) est un puits historique situé à Orvieto en Ombrie. Le puits a été construit par l’architecte ingénieur Antonio da Sangallo le Jeune de Florence, entre 1527 et 1537, à la demande du pape Clément VII, qui avait trouvé refuge à Orvieto durant le sac de Rome en 1527 par Charles Quint et craignant pour l’approvisionnement en eau de la ville en cas d’un siège. Le puits a été complété en 1537 sous le pontificat du pape Paul III.
[12] La cathédrale d’Orvieto se dresse au sommet de la colline d’Orvieto et domine les autres édifices. Le Duomo dédié à l’Assomption de la Vierge Marie, est une des œuvres les plus grandioses de l’architecture médiévale italienne. De style gothique, elle est notamment célèbre pour sa façade, ainsi que pour la chapelle San Brizio, décorée des fresques de Fra Angelico et Luca Signorelli. La première pierre fut posée le 13 novembre 1290 par le pape Nicolas IV. Dénommée pendant plus de quatre siècles Santa Maria delle Stella (Sainte Marie de l’Étoile) elle fut rebaptisée Santa Maria Assunta in Cielo au 19ème siècle. Durant la première période de la construction, les travaux ont été dirigés par Fra’ Bevignate mais c’est avec l’arrivée de Lorenzo Maitani en 1308 que des modifications radicales au projet initial furent introduites avec la mise en œuvre d’un plan gothique en croix latine.
[13] cascata delle Marmore