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Charles VI dit Le Fol ou le Bien-aimé

samedi 11 août 2012, par lucien jallamion

Charles VI dit Le Fol ou le Bien-aimé (1368-1422)

Roi de France de 1380 à 1422

Charles VI dit Le Fol ou le Bien-aimé Roi de France de 1380 à 1422

Fils aîné de Charles V et de Jeanne de Bourbon. Il naît à Paris en 1368. Lorsque meurt son père Charles V, le Dauphin (titre qu’il est le premier des fils de roi à porter, car il a reçu en apanage le Dauphiné acquis par son père) n’a que douze ans. Le jeune Charles VI hérite d’un royaume éprouvé mais dont l’avenir semble à nouveau prometteur. Les conseillers de Charles V permettent un redressement rapide, le commerce reprend, les alliances allemande et castillane assurent la paix. A la mort de son père, en 1380, il est sacré roi à Reims. Il sera assisté par un conseil de 12 membres comprenant entre autres ses oncles : Louis de Bourbon, Louis 1er d’Anjou, Jean de Berry et Philippe de Bourgogne dit " le Hardi " qui assurent sa tutelle et la régence. Ses oncles, sans tenir aucun compte des volontés du roi défunt, exercent la tutelle et renvoient les conseillers de Charles V. Des révoltes éclatent dans plusieurs régions de France comme à Paris celle des maillotins de février à mars 1382, car les oncles du roi semblent, aux yeux du peuple, dilapider le trésor royal en même temps qu’ils augmentent les impôts. En 1383-1384, ses armées conquièrent les Flandres et Philippe le Hardi devient Comte de Flandre.

Charles sera marié à Isabeau De Bavière le 17 juillet 1385. Elle vient d’avoir 14 ans et ne parle pas un mot de français. Elle l’apprendra rapidement et le couple mènera une existence heureuse jusqu’en 1392, date où se déclara sa folie. Pratiquement enceinte tous les ans, elle mettra au monde 12 enfants dont 5 en 6 ans.

Majeur en 1388, le roi écarte du pouvoir ses oncles lors d’un mini coup d’État, il affirmera son intention de régner seul. Il rappelle auprès de lui ceux qui furent les conseillers de son père et que les princes appellent avec mépris les Marmousets (Bureau de la Rivière, Jean de Noviant, Olivier de Clisson). La nouvelle équipe procède à une réforme générale de l’État et de l’administration. Mais chaque duc a des ambitions différentes. Jean de Berry cherche de l’argent pour son train de vie fastueux. Louis d’Anjou, dans la tradition des ducs d’Anjou, cherche à conquérir l’Italie du Nord. Philippe de Bourgogne cherche à unifier ses domaines (Flandre, héritée de sa femme, et son apanage de Bourgogne).

En août 1392, apparaissent les premiers signes de la folie du roi. Un jour le connétable de Clisson fut grièvement blessé par Pierre de Craon qui alla se réfugier en Bretagne pour échapper au châtiment. Bien que de santé fragile le roi décida de lever toute une armée pour aller le punir. Il traverse la forêt du Mans, et marche contre le duc de Bretagne. Ce dernier refuse de lui livrer Pierre de Craon. Le roi, que l’on dit jusque-là “ le Bien-aimé ”, est alors frappé d’un premier accès de folie. En effet, dans la forêt du Mans un vieux mendiant s’empara de la bride du cheval royal en criant : vous êtes trahis ! Le roi sortit son épée et tua quatre de ses proches. Il fallut lier le roi pour le transporter le 4 août 1392 au château du Val d’Oise. Les médecins diagnostiquèrent les séquelles d’une folie héréditaire qui avait déjà frappé sa mère Jeanne de Bourbon dans les dernières années de sa vie. Celle-ci permit aux ducs de Bourgogne et de Berry, et au duc d’Orléans, frère du roi, de se disputer à nouveau le pouvoir et de renvoyer les Marmousets.

Le 28 janvier 1393 le roi organisa un bal, où plusieurs hommes sauvages s’étaient couverts de plumes pour danser. Louis d’Orléans ayant approché une torche pour mieux voir, le feu prit sur un des acteurs et engloba tout le groupe. Or le roi qui faisait partie des joyeux comédiens, ne fut sauvé que grâce à la présence d’esprit de sa tante la duchesse de Berry qui l’enveloppa de son manteau. On appellera ce bal tragique : le bal des ardents. Cet épisode le trouble davantage encore et ses oncles reprennent la tutelle du royaume.

En 1403 naît le futur Charles VII. Après avoir tenté et obtenu la restitution de Calais, l’Angleterre pu reprendre la Guyenne à condition que le roi Richard II prête son serment de vassalité au roi de France. Ce qu’il accepta.

A la mort de Philippe le Hardi en 1404, son fils Jean Sans Peur le remplace auprès du roi et surtout de la Reine. Il occupe Paris, il est maître de la Bourgogne, des Flandres, de l’Artois et obtient la garde du Dauphin Charles.

Mais Jean sans Peur, nouveau duc de Bourgogne, hait le duc d’Orléans. Il le fait assassiner en 1407. A partir de 1410, une véritable guerre civile s’installe entre les Armagnacs partisans de Charles d’Orléans et les Bourguignons de Jean Sans Peur, allié des Anglais qui pendant ce temps là, débarquent dans le Cotentin ! Le royaume est dans le plus grand chaos, l’armée française est écrasée à Azincourt en 1415.

Tous les enfants de Charles VI mourront avant leur majorité, seul reste le dauphin Charles, qui est nommé régent en 1418 durant les " absences " de son père. Il négocie avec Jean Sans Peur, mais lors de l’entrevue de réconciliation à Montereau, celui-ci est assassiné et Charles est tenu pour responsable et déchu de ses droits par sa mère. Il ira se réfugier à Bourges.

Les Anglais gagnent du terrain, prennent toute la Normandie, arrivent aux portes de Paris. Une paix éphémère est instituée et Charles VI signe alors le 22 mai 1420, le traité de Troyes, qui reconnaît Henri V d’Angleterre comme héritier de la couronne de France.

Compte tenu de l’état du roi de France, Henri V d’Angleterre prend la régence de la France. Charles VI meurt le 21 octobre 1422 près de sa favorite Odinette de Champdivers 2 mois après Henri V. Il sera inhumé à Saint Denis le 9 novembre 1422.

2 prétendants au trône de France s’opposent l’un à l’autre : le fils du roi d’Angleterre qui n’a que 18 mois, Henri VI, et le dauphin Charles, 19 ans et qui n’est encore que le dérisoire roi de Bourges, avant de devenir Charles VII le Victorieux.