Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 13ème siècle > Tebaldo Visconti dit Grégoire X

Tebaldo Visconti dit Grégoire X

mercredi 25 juillet 2012, par lucien jallamion

Tebaldo Visconti dit Grégoire X (1210-1276)

184ème Pape de l’Église catholique du 1er décembre 1271 à sa mort

Grégoire X 184ème Pape de l'Église catholiqueSa vie est peu connue. C’était un homme extrêmement sévère et d’une grande dignité, ami de saint Thomas d’Aquin et confident des rois de France et d’Angleterre. Il fut archidiacre de Liège et quitta ce poste pour se retirer en Terre sainte, reprochant à l’évêque de cette ville de transformer le palais épiscopal en lieu de débauche. Il accompagna le cardinal Ottoboni en voyage en Angleterre, puis Édouard d’Angleterre en pèlerinage en Palestine à la tête d’une armée de croisés.

Alors qu’il se trouvait à Saint-Jean-d’Acre, il fut convoqué par le conclave qui s’éternisait depuis la mort de Clément IV en 1268. Il réussit à négocier une trêve entre les Génois et les Vénitiens, et persuada la noblesse de la ville de coopérer avec le prince Édouard d’Angleterre, mais il ne disposait pas d’une autorité suffisante ni de pouvoir pour mener plus loin la négociation pour sauver le royaume. La situation était alors bloquée par un désaccord entre les Italiens et les Français qui voulaient chacun un pape de leur pays du fait de la situation politique autour de Charles 1er de Sicile.

La situation fut débloquée lorsque les habitants de Viterbe, où les cardinaux étaient assemblés dans la Salle du conclave du palais des papes, décidèrent de les enfermer en ne leur laissant que du pain et de l’eau et ôtèrent le toit du bâtiment « afin de permettre aux influences divines de descendre plus librement sur leurs délibérations. » Cette façon inhabituelle de susciter l’action du Saint-esprit remporta un étonnant succès ; elle sera d’ailleurs reprise, notamment par le futur Philippe V lors du concile qui vit l’élection de Jean XXII.

Les cardinaux déléguèrent leur pouvoir décisionnaire à six d’entre eux qui, pressés de sortir, élurent Tebaldo le jour même, 3 jours après son arrivée à Viterbe en février 1272. Il apprit la nouvelle de son élection alors qu’il n’était ni cardinal, ni même prêtre et cet événement tourna au scandale international. Il accepta la tiare et prit le nom de Grégoire X.

Grégoire comprit alors que le seul espoir qui restait aux croisés était de signer un pacte avec les Mongols, eux aussi ennemis des Égyptiens. Cette alliance lui procurait un avantage stratégique, en outre, le bruit courait que Kublai Khan semblait de plus en plus enclin à embrasser le christianisme. Cela n’avait rien d’invraisemblable. L’armée mongole comptait beaucoup de chrétiens orientaux et une alliance militaire avait déjà été conclue entre Bohémond, prince d’Antioche, et Hulagu, prince mongol de Perse. Il comptait donc convertir les Mongols au christianisme et faire du Grand Khan Kubilai le fils spirituel du pontife romain. L’empire mongol s’étendait de l’Euphrate à l’océan Pacifique ; c’était le plus vaste qu’il y ait jamais eu au monde.

Grégoire se disait que s’il pouvait en faire un pays chrétien, les jours de l’Islam seraient comptés et le royaume des croisés, sauvé.

Le premier acte de Grégoire, une fois devenu pape, fut de convoquer à Saint-Jean-d’Acre une galère vénitienne qui venait d’arriver à Ayas en Asie Mineure. Il y avait à bord deux frères vénitiens, Matteo et Niccolò Polo, ainsi que le fils de 17 ans de Niccolò, prénommé Marco, le célèbre Marco Polo. Il chercha à réconcilier les Guelfes et les Gibelins. En outre, le 7 octobre 1272, il signa une bulle demandant la protection des Juifs vivant dans la chrétienté.

Devant la résistance de Florence, il excommunia la ville. Lors de l’élection impériale de 1273, il favorisa Rodolphe de Habsbourg au détriment d’Alphonse X de Castille. Il convoqua le 2ème concile de Lyon, ouvert le 1er mai 1274. En 1274, le roi Philippe III lui céda le Comtat Venaissin, base du futur établissement de la papauté à Avignon au 14ème siècle. L’année suivante le pape se rendit à Lausanne pour y consacrer la cathédrale Notre-Dame et y rencontrer Rodolphe de Habsbourg.