Alonso Meléndez de Guzmán (mort en 1342)
Noble espagnol de León
Membre de la maison de Guzmán [1]. Alonso fut le grand maître de l’ordre de Santiago [2] de 1338 à 1342.
Fils de Pedro Núñez de Guzmán y González et de son épouse Juana Ponce de León y Meneses .
La sœur d’Alonso était Leonor de Guzmán, concubine d’Alphonse XI de Castille. Son autre sœur, Juana de Guzmán, épousa Enrique Enríquez "el Mozo" de Villalba de los Barros [3] et était à la tête du pays d’’Andalousie [4], célèbre pour son commandement de l’armée castillane lors de la bataille de Linuesa [5].
Il fut nommé par l’intervention personnelle du roi Alphonse XI de Castille à la tête de l’ ordre de Santiago. Cette nomination provoqua des difficultés car tous les grands maîtres de l’ordre avaient été élus jusqu’à là.
Alonso de Guzman a combattu aux côtés du roi Pierre 1er dit Pierre le Cruel, dans la reconquista [6] du royaume d’Algésiras [7], mais a ensuite été assassiné par le roi qui nomma l’enfant Fadrique Alfonso de Castille, grand maître. Fadrique n’avait que 8 ans au moment de sa nomination.
Notes
[1] La maison de Guzmán est une ancienne et noble famille espagnole qui a émergé en Castille au 12ème siècle et est devenue l’une des dynasties les plus importantes du royaume espagnol jusqu’au 18ème siècle. La famille d’origine a donné naissance à plusieurs branches, dont l’une est devenue Ducs de Medina Sidonia du 15ème au 18ème siècle, donnant à son tour naissance à d’autres branches dont les Comtes-Ducs d’Olivares.
[2] L’ordre de Santiago (Saint-Jacques de l’Épée) est un ordre militaire et religieux catholique, aujourd’hui ordre honorifique en Espagne et au Portugal. Le 1er août 1170, Ferdinand II de León et de Galice, confie la protection de Cáceres, en Estremadura, tout juste reprise aux musulmans, à Pedro Fernández, (premier maître de l’ordre - 1170-1184), et à ses douze frères d’arme qui l’ont aidé à prendre la ville. Désireux de fonder un ordre de chevalerie sur le modèle de ceux créés en Terre sainte, Pedro Fernández conclut en mai 1170, en présence du roi et des archevêques de Tolède et de Saint-Jacques-de-Compostelle, un accord avec le prieur du monastère de Santa Maria de Loyo. À la différence, néanmoins, des Ordres du Temple et de l’Hôpital, l’Ordre de Cáceres (il est appelé ainsi dans un document de décembre 1170) a pour seul objectif la lutte contre les infidèles et la défense de la Chrétienté.
[3] Villalba de los Barros est une municipalité située dans la province de Badajoz, Estrémadure, Espagne.
[4] L’Andalousie est une région située dans le sud de l’Espagne. Elle constitue l’une des dix-neuf communautés autonomes du pays. Dans l’Antiquité, l’Andalousie est peuplée par les Ibères, les Phéniciens (venus de l’actuel Liban), les Carthaginois (anciens habitants de l’actuelle Tunisie) et les Tartessiens. L’Andalousie reçoit des colonies grecques et des comptoirs phéniciens. Elle est ensuite sous l’obédience des Carthaginois, des Ibères, puis des Romains. Dans ce territoire se sont également établis les Vandales et Wisigoths, puis les Arabes et les Berbères.
[5] La bataille de Linuesa s’est déroulée le 21 décembre 1361 dans la ville de Huesa, Royaume de Jaén (actuelle province de Jaén, Espagne). La bataille a eu lieu entre le Royaume de Castille et les forces de l’émirat de Grenade. La bataille s’est soldée par une victoire des forces du Royaume de Castille. Les forces castillanes étaient commandées par Diego García de Padilla, Grand Maître de l’Ordre de Calatrava, Enrique Enríquez « el Mozo », l’Adelantado Mayor de la frontera de Andalucía, et par Men Rodríguez de Biedma, le chef Caudillo de l’évêque de Jaén.
[6] la reconquête
[7] Algésiras est une commune d’Espagne, appartenant à la province de Cadix et à la région d’Andalousie. Conquise par Byzance et le royaume wisigoth, la cité passa sous domination arabe en 711 lors de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique dirigée par Tariq ibn Ziyad. Les musulmans y bâtirent leur première ville sous le nom de « alcaetaria ». En 858, Algésiras fut pillée par le chef viking Hasting. Munie d’un excellent port nature, la ville devint un point stratégique de la péninsule. Elle fut dotée de plusieurs mosquées et protégée par des fortifications. Elle subit de nombreux sièges et fut la ville natale d’Almanzor. Elle redevint espagnole après sa reconquête en 1342 sur les maures par Alphonse XI de Castille, après un siège de deux ans, où les Maures firent usage du canon, encore inconnu en Europe. Occupée à nouveau par les Arabes à l’issue du siège de 1369, elle fut détruite par le roi Muhammad V de Grenade en 1379.