Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 14ème siècle > l’évolution de la France au 14ème siècle

l’évolution de la France au 14ème siècle

lundi 27 août 2012, par lucien jallamion

l’évolution de la France au 14ème siècle

Évolution de l’échange de courrier

Le Moyen Age fut le temps des messageries particulières, celles des grands du royaume, des corps organisés comme les villes, les communautés religieuses ou les universités. Le souverain avait ses propres courriers. On les appelait les chevaucheurs de l’écurie du roi. Ils ne transportaient que la seule correspondance du monarque. Avec les invasions barbares, les postes entrent au Moyen Age dans un long sommeil dont le roi Louis XI les tirera à la fin du 15èmesiècle. Les moines attachés au service des abbayes utilisaient les services d’un porte rouleau. Celui-ci transportait d’abbaye en abbaye une longue bande de parchemin qui s’allongeait au cours du voyage d’accusés de réception. Les rotula annonçaient le décès d’un membre de la communauté. Certains rouleaux atteignaient 16 m de longueur. Depuis au moins le 13ème siècle, les universités avaient un service de messagerie utilisé par les étudiants et leurs familles. On distinguait les grands messagers, sortes de parrains qui subvenaient aux besoins des étudiants, des petits messagers qui eux se déplaçaient et apportaient des nouvelles aux familles. Ces petits messagers furent autorisés à se charger de la correspondance des particuliers. Ils dominèrent le commerce des lettres jusqu’à l’apparition de la poste aux lettres au début du 17ème siècle.

Une évolution des moyens de support d’écriture

Ce fut au 14ème siècle seulement que le papier se répandit dans les provinces du nord. Mais depuis cette époque ses progrès furent constants et ils devinrent très rapides au 15ème siècle. Toutefois les actes publics continuèrent longtemps encore à être écrits sur parchemin, et ce ne fut guère qu’au 17ème siècle et après l’invention du papier timbré en 1655 que l’on cessa de s’en servir pour certains d’entre eux. L’emploi du parchemin pour l’original des actes du pouvoir exécutif ne fut aboli que par un décret du 10 octobre 1792.

Une querelle pour la succession au trône de France

Un casse-tête dynastique :

Tout avait commencé en 1328, à la mort de Charles IV le 3ème fils de Philippe le Bel qui n’avait pas d’héritier mâle direct. Alors se posa un problème dynastique. La fille de Louis X, Jeanne, pouvait-elle devenir première reine de France par héritage ? Certes, l’héritage des filles, en absence de mâle, était courant, même dans la haute noblesse, mais L’oncle Philippe aimerait toutefois récupérer la couronne pour lui-même, et son lobbying fut efficace. Le roi d’Angleterre, Édouard III, qui se trouvait être par sa mère Isabelle de France, le petit fils de Philippe le Bel, réclama la couronne de France. Le danger mis en avant étai la possibilité que la reine épouse un prince étranger, qui régnerait en son nom et mettrait donc l’indépendance du royaume en danger. Par ailleurs, on soupçonna aussi la jeune princesse d’être une bâtarde. Les barons français considérèrent donc que la dignité du roi de France, comme celle de pape ou d’empereur, était trop haute pour pouvoir être transmissible par une femme. Ils ne souhaitaient pas d’autre part, d’un prince qui n’e fut pas du royaume.

Le Parlement et l’Université décidèrent donc que les femmes n’avaient pas droit à la couronne, et proclamèrent roi le frère du défunt, Philippe V. La loi salique appliquée aux successions ne date réellement que de cette période. Les 2 rois, pour commencer, sont très différents. Édouard III, petit-fils de Philippe le Bel, en a les qualités d’administrateur. Philippe VI est, comme son père Charles, un chevalier qui rêve plus de batailles et de tournois que de bien gérer son royaume, et a un sens politique plus réduit.

A cette époque les deux régions les plus riches du royaume de France sont la Flandre, économiquement liée à l’Angleterre qui fournit la laine des fabriques de drap, et la Guyenne, de Bordeaux aux Pyrénées, productrice de vins renommés, et dernière possession anglaise en France. Ce sont 2 régions qui sont traditionnellement des points de friction, et qu’aucun des 2 rois ne voudra lâcher. 3ème zone contestée, la Bretagne relevait de la zone d’influence des 2 pays.

Édouard III qui bénéficiait d’atouts, avec 2têtes de pont, l’une en Guyenne, l’autre en Picardie par Ponthieu, et avait le soutien des Flamands et de nombreux barons. Normands et bretons conteste ce choix. Une autre lignée est de la même façon éloignée du trône. Il s’agit de la dynastie de Navarre.

Par le mariage de Philippe le Bel avec Jeanne de Navarre, la couronne de Navarre était échue aux Capétiens. Elle était passée à leur fils, le roi Louis X le Hutin, puis à la fille de celui-ci, Jeanne. Celle-ci avait épousé le comte d’Évreux, Philippe. A la mort de celui-ci, en 1349, leur fils devient roi de Navarre sous le nom de Charles II dit le Mauvais. Ce puissant seigneur descend donc en ligne directe de Saint Louis et de Philippe III. Ses droits à la couronne apparaissent aussi importants que ceux de Philippe VI de Valois ou du roi d’Angleterre Édouard III. Profitant des troubles et de la détresse du royaume, il n’aura de cesse de comploter contre les Valois, en s’alliant à l’occasion avec le roi d’Angleterre ou les marchands de Paris.

Dans un premier temps, le roi d’Angleterre Édouard III, évincé du trône de France, paraît s’incliner devant le fait accompli. En 1336, il met l’embargo sur la laine en destination de Flandres. Le 24 mai 1337, Philippe VI de Valois, pour des raisons obscures, saisit Bordeaux et la Guyenne, qui sont des possessions anglaises. Édouard III se venge en dénonçant publiquement les conditions de l’élection de Philippe VI. C’est le début de l’escalade qui va mettre aux prises les armées des 2 royaumes. De ces conflits, naîtra une longue guerre coupée de trêves que l’on appellera la guerre de Cent Ans.

La victoire remportée à Cassel Le 23 août 1328 avait conféré au roi de France un prestige qui lui permettait d’exiger d’Édouard III d’Angleterre qu’il devienne son vassal. En effet, à l’appel du comte de Nevers, Philippe VI avait apporté son concours pour écraser les Flamands qui s’étaient révoltés contre leur suzerain. La ville prise, toute la population fut passée au fil de l’épée. Les chevaliers français reviennent enrichis du butin qu’ils se sont partagé et que la vengeance du désastre de Courtrai justifiait.

L’Anglais se soumet. Humilié, il se venge en formant une coalition. Le 7 octobre 1337, à l’abbaye de Westminster, le roi Édouard III d’Angleterre lance publiquement un défi à son cousin, le roi de France. Puis en 1338, il renie cet hommage et prend de lui-même le titre de roi de France. Il est condamné par défaut et son fief est saisi.

En 1340 une nouvelle révolte éclate en Flandre, venue de la bourgeoisie, et Édouard III peut débarquer et se faire reconnaître comme roi de France par les Flamands. Mais, parce que Jacques Van Artevelde a reconnu Édouard III d’Angleterre comme roi de France légitime, Philippe VI, qui a à sa disposition une puissante flotte, veut engager une bataille navale contre les Zélandais.

Le 24 juin 1340 ses amiraux sont ancrés dans le port de l’Écluse près de Bruges. Les bateaux sont pris à l’abordage par les archers anglais. La flotte franco castillane fut presque totalement détruite et permet d’éviter tout risque d’invasion de l’Angleterre. A l’issue de cette bataille une trêve est signée.

La Bretagne s’enflamma à son tour en 1341, lors d’une succession difficile. En effet, Jean II duc de Bretagne, meurt, laissant aux prises Jeanne de Penthièvre, sa nièce, épouse de Charles de Blois, soutenue par Philippe VI, et Jean de Montfort, son demi-frère, soutenu par Édouard III.

Édouard III du fait de ses appuis en France peut débarquer des troupes avec facilité. Celles-ci y mènent des chevauchées, sortes de razzias où elles pillent châteaux et abbayes. Outre le butin qu’elles procurent, les chevauchées anglaises ont un but politique, elles permettent au roi d’Angleterre d’affirmer sa puissance. Cette tactique de guerre, très mobile, surprend toujours le roi de France. Pour répondre aux incursions anglaises, il doit constituer, à chaque fois, sa propre armée, difficile à rassembler, en faisant appel à“ses fidèles vassaux" qui, de toute façon, n’y participent qu’à leur gré. En effet, dans le royaume de France qui couvre alors les 4/5 de la France d’aujourd’hui, l’autorité du roi s’exerce d’abord dans “le domaine royal". Ce dernier, qui s’est bien agrandi depuis Hugues Capet, correspond aux 3/4 du royaume. En effet, Philippe VI achète à son souverain endetté le Dauphiné, attribué à l’héritier de la couronne française, qui prend le titre de Dauphin, et aussi achète Montpellier à l’Aragon. Il distribue des apanages et diminue ainsi son domaine propre, même s’il annule d’autres donations.

Mais les problèmes d’argent subsistent, aggravés par la guerre. Les États Généraux de langue d’hoc et d’oïl, ils étaient réunis séparément, n’accordent des impôts qu’après de sévères remontrances au roi.

Ailleurs, l’autorité du roi ne s’applique que d’une manière indirecte, en particulier en Bourgogne, en Bretagne, et en Flandre

Des Pays ou états indépendants

Les États bourguignons se constituent autour de la Bourgogne et des Flandres après la mort de Philippe de Rouvres, dernier héritier des Capétiens de Bourgogne en 1361. Le duché de Bourgogne revient alors à Jean II le Bon, qui le cède en apanage à son fils Philippe le Hardi en 1363.

Celui-ci édifie, avec ses successeurs, l’un des plus puissants ensembles territoriaux du 15ème siècle, où la Bourgogne, qui donne son nom aux États, n’est plus qu’un élément parmi d’autres.

Ces États furent une des grandes puissances européennes du 14ème siècle et du 15ème siècle. Leur puissance économique, symbolisée par la monnaie ducale, s’explique par la prospérité de ses divers territoires, les plus riches de l’Europe du 15ème siècle, et principalement des Pays-Bas.

Ils bénéficient de l’essor des villes drapantes des Flandres et des ports de la mer du Nord ainsi que du développement des échanges sur les marchés où convergent les voies terrestres et maritimes d’Italie, d’Allemagne, de France et d’Angleterre. Anvers et plus tard Amsterdam, Gand, Bruges, Bruxelles, Malines, Liège, Dordrecht sont alors parmi les villes les plus dynamiques d’Europe. Les 2 grands ensembles territoriaux ont leurs propres organes administratifs. Le pouvoir central, qui se déplace avec le duc de Dijon à Bruges, Gand ou Lille, n’en est pas moins progressivement structuré, surtout sous Philippe le Bon. Le duc gouverne, assisté d’un Grand Conseil, que préside le chancelier.

la Sologne

Le Pays de Sologne, s’étend sur 3 départements et fut autrefois une terre particulièrement réputée pour son insalubrité et de fait repliée sur elle-même. C’est à partir de la fin du 12ème siècle que plusieurs villes de Sologne prirent de l’indépendance vis à vis des comtes, en particulier pendant la guerre de Cent ans, et se développèrent sous l’autorité des conseils de notables de la ville ; ainsi en fut-il de Romorantin, Saint - Aignan puis Mennetou en 1213, Selles s/Cher en 1216 et Contres en 1307. C’est également à cette époque que le servage commença à régresser. Les seigneurs de l’époque, fervents croyants, participèrent activement aux croisades et créèrent d’importants monastères comme l’abbaye de Cormilly, près de Contres, l’abbaye du Lieu Notre Dame à Lanthenay, et même une léproserie près de Romorantin. De très beaux édifices furent élevés au Moyen-âge, dans le style Roman d’abord, puis Gothique dont on peut voir des exemples à Mennetou, Pruniers, Villeherviers et Courmemin . D’intéressantes sculptures sont visibles à Selles sur Cher.

La guerre de cent ans ravagea le pays. Romorantin fut prise en 1356, et avant de battre en retraite vers le Poitou pour ne pas affronter les puissantes armés du roi Jean le Bon, le Prince Noir détruisit Cormilly. En 1369 les Anglais prirent Saint Aignan qui ne fut libérée que l’année suivante par Du Guesclin. La Sologne connut alors une période de paix jusqu’au début du 15ème siècle. Les habitants de la Sologne participèrent encore une fois vaillamment à la lutte contre les Anglais.

Le Berry

le Berri ou Berry était une possession qui fut accordée à Jean, 3ème fils de Jean II le Bon en octobre 1360 en dédommagement de 2 de ses propres provinces qui furent remises au roi d’ Angleterre, après le traité de Brétigny le 8 mai 1360. Ce traité donnait à ce monarque la souveraineté sur le sud-ouest de la France, en échange de la renonciation au trône de France. Les armoiries du Berry ont connu deux étapes. Jusqu’en 1381 elles étaient d’azur, à la bordure "engrelée de gueules", bordure festonnée et rouge et semée de fleurs de lys. Depuis 1381 le semis de fleurs de lys d’or a disparu, semis qui indiquait que la province était propriété d’un enfant de France et lui avait été donnée en apanage par Jean II le Bon, et est remplacé par 3 fleurs de lys d’or : "deux en chef", c’est à dire 2 dans la partie supérieure de l’écu, et "un en pointe", c’est à dire 1 dans le bas de l’écu, là où se forme la pointe. La ville de Bourges, quant à elle, était la capitale du Haut Berry, le Bas Berry correspondant à l’origine en grande partie au département voisin de l’Indre. Il n’est pas possible de situer la date exacte de création de ses armes, mais en tant que ville appartenant au duché de Berry et possession d’un enfant royal, elle porte les couleurs bleu et rouge, qui sont les symboles de la royauté.

P.-S.

Source : archives ljallamion histoire du 14ème/encyclopédie Imago mundi/ Herodote/Histoire/ Historia ect...