Entré dans l’Ordre des frères mineurs [1] en 1236, mort en 1245, il a laissé un commentaire des Sentences et la Summa. C’est un auteur de transition, un peu comme Guillaume d’Auxerre , mais plus abondant, plus documenté que celui-ci.
Il est représentatif de la scolastique [2] montante. Ainsi dans les questions de Christo capite, avec insistance sur l’influentia et dans la définition de l’ordre comme pouvoir de consacrer l’Eucharistie. Ce qui a entraîné la juxtaposition de 2 façons d’énumérer les degrés de dignité. Selon le sacrement de l’ordre, c’est-à-dire en relation avec l’Eucharistie, on compte 7 degrés, selon des pouvoirs relatifs au corps mystique, on compte 9 degrés et l’on ajoute l’épiscopat.
Alexandre fait une distinction, dont nous avons trouvé les racines au 13ème siècle, entre membres de l’Église et membres du Christ, qui illustre le processus par lequel, contre les sectes, on a mieux dégagé un concept de l’Église pris de ses éléments extérieurs, ab externis : il y a “l’unitas ecclesiae” [3], la foi suffit pour en être, et “l’unitas corporis ecclesiae” [4] qu’est l’Église et qui est le Corps mystique du Christ : il faut la charité ou la “fides formata” pour en être membre. Thomas d’Aquin fait allusion à cette distinction que Saint Bonaventure et surtout Richard de Mediavilla semblent adopter.