Castillan, issu de la vieille famille espagnole des Guzman, il devint chanoine régulier du chapitre de l’évêque d’Osma [1], Diego d’Azevedo, en 1198. Il accompagna celui-ci dans une mission auprès du roi de France. Traversant le Languedoc en 1203, il constata qu’une partie de la population avait adhéré au catharisme [2], analysa les causes de cette adhésion, et décida de convertir les hérétiques par l’exemple et par la parole.
Il obtint de maigres succès. Cependant, en 1206, en pleine terre cathare, il fonda le monastère de Prouille [3]. Pendant la croisade contre les Albigeois, à laquelle il ne prit aucune part, il tenta, au milieu de difficultés et de périls inouïs, de poursuivre ses prédications.
En 1215,il groupa quelques missionnaires qui reçurent l’appui de l’évêque de Toulouse et fonda une communauté de prêtres destinés à mener une sainte vie, à la prédication itinérante et à l’enseignement. C’est une innovation que de concevoir une vie religieuse au contact des foules et non dans un monastère isolé. C’est le point de départ de l’Ordre des dominicains [4]. Il se rendit à Rome en 1216 et obtint d’Innocent III et d’Honorius III l’officialisation de l’Ordre, le pape Innocent III donne son accord et demande l’adoption d’une règle, que Dominique empruntera à celle de saint Augustin. L’ordre est assez centralisé, mais les supérieurs sont élus. Tout un dispositif d’enseignement est mis en place. Ils mènent une vie assez rude : prière nocturne, abandon à la providence, longues prédications. Les couvents ne sont pas conçus comme des lieux de résidence mais des lieux de ressourcement et d’étude.
Il poursuivit ses missions en France et en Espagne jusqu’à sa mort. Six ans après la mort de Dominique, l’ordre est présent partout en Europe.