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Geoffroy IV de Thouars

lundi 7 octobre 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 22 mars 2012).

Geoffroy IV de Thouars (vers 1125-1173)

17ème vicomte de Thouars de 1151 à 1173

Blason de la Famille de ThouarsFils d’ Aimery V de Thouars et d’ Agnès de Poitiers , Petit-fils du duc Guillaume IX d’Aquitaine ou Guillaume le Troubadour . Il succède à son frère Guillaume 1er . Il épousa Aimée de Lusignan fille de Hugues VII le Brun et de Sarrazine de Lezay.

En 1156 il attaque et dévaste la terre de son voisin du nord, Berlai de Montreuil [1]. Ensuite il est aux côtés de Geoffroi Plantagenet dit Geoffroy VI d’Anjou, des comtes de La Marche [2] et d’Angoulême [3] et du seigneur de Lusignan [4] qui s’opposent au frère de Geoffroy Plantagenêt, le roi Henri II Plantagenêt. Ce dernier s’empare des châteaux de Chinon [5], Loudun [6] et Mirebeau [7]. Geoffroy Plantagenêt s’incline. Henri II se présente alors devant Thouars [8] le 16 août 1158, la garnison capitule et il est obligé de s’enfuir à Puy-Béliard [9].

Le château est rasé et la ville dotée d’un gouverneur, Briant de Martigné. Il le reste jusqu’à sa mort en 1160 et Aimery de Bernezay lui succède comme gouverneur. Henri II Plantagenêt résida quelque temps à Thouars.

Geoffroy IV fait sa soumission en 1160 et revient dans sa ville. Il engage la reconstruction de la forteresse et part ensuite en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle [10]. En 1168 de nombreux seigneurs poitevins se soulèvent contre Henri II Plantagenet. Évidemment il est de la partie en compagnie du seigneur de Lusignan, du comte d’Angoulême et du comte de la Marche. Henri II s’empare du château de Lusignan et tout ce beau monde se soumet.

Il mourut peu après en 1173 après avoir reçu l’extrême onction de l’abbé Bernard, du monastère de Saint Jouin de Marnes [11].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean-Philippe Collet, « le combat politique des Plantagenêt en Aquitaine : l’exemple des vicomtes de Thouars (1158-1199) », dans Martin Aurell (dir.), Noblesses de l’espace Plantagenêt, 1154-1224, vol. XI : Civilisation médiévale, Poitiers, CESCM, 2001

Notes

[1] Le château de Montreuil-Bellay est une vaste construction médiévale, plusieurs fois remaniée qui se dresse au cœur de l’ancienne ville close de Montreuil-Bellay dans le département de Maine-et-Loire.

[2] Le comté de la Marche apparait au nord du Limousin à la fin du 10ème siècle et dure jusqu’à la Révolution française. Il passe entre les mains de différentes familles avant d’être généralement détenu à partir de 1525 par la famille royale.

[3] Lorsque le comté était un fief qui eut sa propre maison, puis qui appartint à la maison de Valois, puis des ducs d’Angoulême qui furent créés dans la famille de Bourbon. Ce fief était à peu près équivalent à l’Angoumois. Il fut joint, lors de l’origine du système féodal, au comté de Périgord. Le comté d’Angoulême est réuni à la couronne en 1308, promis en 1328 (confirmé par le traité de Villeneuve-lès-Avignon du 14 mars 1336), à Philippe d’Évreux, mais jamais remis, enfin confisqué au fils (Charles le Mauvais) de ce dernier, il est finalement donné au connétable Charles de La Cerda en 1350, et revient à la couronne en 1354. Par le traité de Brétigny, il est ensuite cédé aux Anglais en toute souveraineté en 1360, mais repris en partie en 1372 et dans les années suivantes. Il devient ensuite l’apanage de Louis, duc d’Orléans, fils de Charles V et frère de Charles VI, à l’origine de la branche des Valois-Angoulême.

[4] La maison de Lusignan est une famille féodale française originaire du Poitou, attestée depuis le 10ème siècle. Elle a donné des comtes de la Marche, des comtes d’Angoulême, de Jaffa, d’Eu, de Porhoët et de Pembroke, des rois de Jérusalem puis de Chypre et d’Arménie. Elle est éteinte depuis le 17ème siècle.

[5] La forteresse royale de Chinon, comme beaucoup de châteaux, est construite sur un éperon rocheux dominant la Vienne et la ville. Cette position stratégique lui permet de s’assurer le contrôle du passage sur la Vienne, affluent de la Loire. Le bourg s’est développé en contrebas, sur la rive.

[6] Loudun est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne. En 1542, lors de la création de la généralité de Tours, la sénéchaussée de Loudun intègre cet ensemble territorial constitué par les provinces d’Anjou, du Maine et de la Touraine. En 1568, les luttes entre protestants et catholiques reprennent. Henri, roi de Navarre, alors âgé de 16 ans se trouve à Loudun avec l’armée protestante. Les protestants brûlent la collégiale Sainte-Croix, le couvent de l’église des Carmes (Saint-Hilaire-du-Martray) et l’échevinage. Le duc d’Anjou (futur Henri III) fait le siège de Loudun pour récupérer la cité aux mains des protestants. En 1569, Coligny assiège Poitiers, mais l’arrivée de l’armée royale le force à lever le siège. L’affrontement a lieu lors de la bataille de Moncontour : le duc d’Anjou inflige une défaite sanglante aux Huguenots. En 1579, le roi Henri III élève Loudun au rang de duché non héréditaire au profit de Françoise de Rohan. En 1584, Henri III donne l’ordre de faire détruire la forteresse érigée par Philippe II Auguste, le palais des ducs-rois d’Anjou-Sicile et l’enceinte fortifiée de Loudun. En 1587, Henri de Navarre s’empare de Loudun, ainsi que de Vivonne, Mirebeau et Châtellerault. En 1605 fut prévu un siège de présidial à Loudun, qui aurait compris le bailliage de Chinon, mais l’opposition de Tours et Poitiers empêcha le projet d’aboutir. En 1616, pour mettre un terme à une nouvelle révolte des nobles, la paix de Loudun (désastreuse pour la Cour) est signée entre Marie de Médicis (la régente) et le prince de Condé.

[7] Mirebeau est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne. Aux 9 et 10ème siècles, la cité de Mirebeau, protégée par une enceinte et qui semble être presque exclusivement centrée sur ses deux premières églises, Notre-Dame et Saint-Hilaire, relève du comte de Poitou. Geoffroy II d’Anjou, après sa victoire à la bataille de Moncontour en 1033, retient prisonnier pendant 5 ans Guillaume VI, duc d’Aquitaine et comte du Poitou. C’est à partir de cette date que Mirebeau, comme seigneurie, appartient au comté d’Anjou jusqu’en 1790. En 1130, la forteresse de Mirebeau tenue par le baron du lieu, Thibaud de Blason, à la tête d’un mouvement de révolte, est assiégée et prise par le comte d’Anjou, Geoffroy le Bel. Le château est encore isolé de la ville. Après la mort de ce dernier, ses deux fils, Henri devenu roi d’Angleterre et Geoffroy entrent en conflit, et en 1156, Henri II défie son frère et s’empare de Mirebeau. En 1190, Richard Cœur de Lion, fils d’Henri II attribue le château et la ville à sa mère, Aliénor d’Aquitaine. Au 14ème siècle, Mirebeau est érigée en baronnie relevant, avec Moncontour, de la sénéchaussée d’Angers.

[8] Thouars est une commune du Centre-Ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres.

[9] Chantonnay est une commune française située dans le département de la Vendée. Pendant le Moyen Âge, des moines bénédictins, remontant le cours du Grand Lay, se seraient installés dès 602 à Saint-Mars-des-Prés. Une charte conservée à l’Abbaye Saint-Cyprien de Poitiers indique que Chantonnay (Chantaonneis) existait déjà en 975. Au milieu du 13ème siècle, Chantonnay appartenait au vicomte de Thouars. Dès le 15ème siècle, Puybelliard, était un centre commercial et manufacturier majeur du bas-Poitou regroupant droguiers, drapiers, sergetiers et tisserands qui s’y réunissaient à l’occasion de foires. Des marchands de Fuenterrabia (Pays basque) venaient à Puybelliard pour acquérir des pièces de toiles en échange de mules. Au 16ème siècle, les idées de la Réforme se sont propagées jusque sur le territoire de la commune. Lors des guerres de Religion, à la suite de l’assassinat du duc de Guise, un synode réunit en 1563 à Puybelliard des pasteurs protestants de toute la province.

[10] Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ou pèlerinage de Compostelle est un pèlerinage catholique dont le but est d’atteindre le tombeau attribué à l’apôtre saint Jacques le Majeur, situé dans la crypte de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice (Espagne). Créé et instauré après la découverte des reliques de Jacques de Zébédée au début du 9ème siècle, le pèlerinage de Compostelle devient à partir du 11ème siècle un grand pèlerinage de la chrétienté médiévale. Mais c’est seulement après la prise de Grenade en 1492, sous le règne de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle la Catholique, que le pape Alexandre VI déclare officiellement Saint-Jacques-de-Compostelle lieu d’un des « trois grands pèlerinages de la Chrétienté », avec ceux de Jérusalem et de Rome.

[11] L’abbaye Saint-Jouin de Marnes est une abbaye située sur la commune de Saint-Jouin-de-Marnes. L’ancienne église abbatiale de Saint-Jouin à Saint-Jouin-de-Marnes est l’un des plus importants édifices religieux romans du Poitou. Anciennement Ensio, à l’époque gallo-romaine, puis Ension, localisé dans le département des Deux-Sèvres.