Boniface de Canossa dit Boniface III de Toscane (vers 985-1052)
Marquis de Canossa de 1015 à 1052 et de Toscane de 1027 à 1052
Fils de Tedaldo di Canossa , marquis de Canossa [1], et de Willa de Bologne [2]. En 1014, il aida l’empereur à réprimer la révolte d’ Arduin d’Ivrée . Il épousa en premières noces avant 1015 Richide de Bergame, fille de Giselbert, comte palatin.
Son père l’institua seul héritier, excluant ses frères. En 1016, il combattit le marquis de Turin aux côtés de l’empereur Henri II. En 1020, il dut mater une révolte de son frère Conrad. Il soutient la candidature de Conrad II et reçoit la Toscane [3], ce qui lui donne le contrôle des routes entre les Alpes et le sud de l’Italie. En 1032, il combat Eudes II de Blois, comte de Troyes [4] et de Meaux [5].
En 1037, il épouse Béatrice, fille de Frédéric II, duc de Haute Lotharingie [6] et comte de Bar [7], et nièce de l’impératrice Gisèle, femme de Conrad II. Ce mariage lui procure une forte influence dans l’Empire, et il est en butte aux jalousies et manœuvres des autres grands. Cela lui permet d’agrandir ses possessions, parfois aux dépens de l’Église. En 1049, il participe au synode de Pavie [8]. La comtesse Mathilde de Toscane, sa fille, recueillit son héritage.
Notes
[1] Canossa est une commune italienne dans la province de Reggio d’Émilie en Émilie-Romagne. Le nom provient du château de la comtesse Mathilde de Toscane, le château de Canossa. L’expression « Aller à Canossa », employée pour la première fois par Bismarck, est une formule idiomatique pour désigner le fait de s’agenouiller devant son ennemi. Elle fait référence à l’épisode historique de la pénitence de Canossa par l’empereur du Saint-Empire romain germanique Henri IV, en 1077, qui vint s’y agenouiller devant le pape Grégoire VII pour que ce dernier lève l’excommunication qui le frappait
[2] Bologne est une ville italienne située dans le nord-est du pays, entre le Pô et les Apennins. C’est le chef-lieu de la région d’Émilie-Romagne (plaine du Pô) et de la province de même nom et l’une des principales villes d’Italie. Elle est considérée comme le siège de la plus ancienne université du monde occidental puisqu’elle a été fondée en 1088. Plus de 900 ans après sa fondation, l’université est encore aujourd’hui le cœur de la ville
[3] La Toscane, dirigée d’abord par des margraves et des marquis aux 9ème et 10ème siècles, devint un ensemble de cité-États à statut républicain-oligarchique. Au 15ème siècle, avec Cosme de Médicis, elle est progressivement réunifiée dans une seule entité politique et passe entre les mains de la famille des Médicis, l’une des plus puissantes durant la Renaissance. Cette famille a gouverné la Toscane du 15ème au 18ème siècle.
[4] La vicomté de Troyes était le titre et le fief alors situé à Troyes dans la Champagne, où elle avait son siège. Au 13ème siècle le fief était partagé entre la famille comtale, Jeanne de Plancy, Jean II de Dampierre. Le siège de la vicomté était à Troyes entre la porte de Croncel et l’église Saint-Nicolas de Troyes. Les revenus provenaient des halles de Châlons, le minage des grains, le forage des vins, des droits de tonlieu sur la porte de Croncels et de Saint-Jacques à Troyes. La plupart des terres étaient à Villechétif
[5] Meaux fut dès le 10ème siècle la possession des comtes de Champagne qui s’appelaient aussi comtes de Meaux ; elle revint à la couronne sous Louis X. En 1235, le capitulaire de Thibaut IV de Champagne (conservé à la médiathèque de Meaux) mentionne l’existence du canal Cornillon, qui sert à la fois de défense du marché de Meaux qui se tient sur la presqu’île formée par la boucle de la Marne, et aussi de passage pour les bateaux, leur évitant de passer sous le pont encombré par des moulins.
[6] Le duché de Haute-Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1047. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain suite au mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec la future impératrice d’Autriche Marie-Thérèse.
[7] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.
[8] Pavie est une ville de la province de même nom en Lombardie (Italie). Pavie est située sur les rives du Tessin, à une dizaine de kilomètres en amont de son confluent avec le Pô. Milan, au nord, est distante de 35 km ; Gênes, au sud, de 90 km ; Turin, à l’ouest, de 110 km.