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Ragenold de Nantes

dimanche 17 avril 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 14 novembre 2011).

Ragenold de Nantes (mort vers 930)

Chef viking-Roi viking de Nantes entre 919-930

Marche de Bretagne vers 850 En 919, il s’engage sur la Loire [1] prend le contrôle de l’estuaire et s’empare de Nantes [2]. Le comte Foulque 1er d’Anjou qui revendiquait le titre de comte de Nantes [3] est incapable de défendre la région. Le comte Robert de France doit intervenir en 921. Il assiège les vikings pendant 5 mois, il reçoit d’eux des otages et leur concède Nantes et la Bretagne qu’ils avaient dévastée contre une vague promesse de conversion au christianisme.

Le roi Charles le Simple déchu par les grands du royaume en 922 invoque l’appui des chefs scandinaves, Rollon et Ragenold qui dévastent la France au-delà de l’Oise en 923. Le nouveau roi Raoul de France les arrête puis les poursuit jusqu’en Normandie. Les négociations qui s’engagent, tournent à l’avantage de Rollon qui reçoit en plus de Rouen qu’il contrôlait déjà l’Hiémois [4] et le Bessin [5].

En revanche Ragenold qui n’avait pas encore reçu de terres dans les Gaules ravage les possessions entre Seine et Loire du duc Hugues qui comme Guillaume II le Jeune Duc d’Aquitaine [6] doit traiter avec Ragenold qui rentre en Bretagne.

L’année suivante Ragenold et les siens ravagent la Bourgogne. Mais les comtes Garnier de Sens [7], Manassès II de Dijon et les évêques Josselin de Langres ou Gosselin II de Bassigny et Ansegise de Troyes lui infligent une sévère défaite, le 6 décembre 924 à Calaus mons [8].

En 927 les Francs maintenant en paix avec Guillaume Longue Epée le fils et successeur de Rollon entreprennent une nouvelle campagne contre Nantes. Hugues le fils de Robert et le comte Herbert II de Vermandois assiègent la ville pendant 5 semaines donnent et reçoivent des otages. Les scandinaves conservent le Nantais en toute propriété.

Ragenold mourut à Nantes vers 930 et Incon ou Inge lui succéda à la tête de la petite principauté Viking qu’il avait constitué.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Bruno Renoult, Les Vikings en Bretagne, Barcelone, Bretland, ediciones Nothung, 1985, 211 p. (ISBN 8-476330057)

Notes

[1] La Loire est, avec une longueur de 1 006 kilomètres, le plus long fleuve s’écoulant entièrement en France. Elle prend sa source sur le versant sud du mont Gerbier-de-Jonc au sud-est du Massif central dans le département de l’Ardèche, et se jette dans l’océan Atlantique par un estuaire situé en Loire-Atlantique, dans la région des Pays de la Loire. Son cours est orienté d’abord du sud vers le nord jusqu’aux environs de Briare dans le Loiret, puis vers l’ouest.

[2] Nantes est une commune de l’ouest de la France, située au sud du Massif armoricain, qui s’étend sur les rives de la Loire, à 50 km de l’océan Atlantique. Chef-lieu du département de la Loire-Atlantique. Après la mort de Charlemagne, l’expansion bretonne reprend. En 850, la région est conquise par le breton Nominoë. Celui-ci envahit notamment les villes de Nantes et de Rennes. L’année suivante, après la bataille de Jengland, la marche de Bretagne dont Nantes est la capitale est intégrée à la Bretagne par le traité d’Angers. Cependant, les quatre-vingts années suivantes sont extrêmement pénibles en raison des luttes incessantes entre chefs bretons, qui favorisèrent les incursions Vikings, la plus spectaculaire ayant lieu le 24 juin 843, jour où l’évêque Gohard et de nombreux habitants sont tués. Un acte du 31 mars 914 atteste que le nantais est dirigé à cette époque par le comte Foulque le Roux. En 919 la ville est de nouveau prise par les Vikings, qui y restent et l’administrent, en dépit de deux offensives franques, en 921 et 927, les combats se terminant les deux fois par la livraison d’otages "nordmen" en gage de soumission. Alain Barbetorte leur reprend cependant la cité en 937

[3] Le comté de Nantes faisait partie de la marche établie par les rois Francs à la frontière de la Bretagne indépendante. Durant la première moitié du 8ème siècle, les évêques de Nantes cumulèrent avec le titre de « Comte de Nantes ». Il fut conquis par Nominoë en 851 avec le traité d’Angers.

[4] Le comté d’Hiémois ou pagus Oximensis en latin est un comté médiéval normand, ayant pour capitale Exmes dans l’Orne. Ses limites restent incertaines. Situé entre Caen et Alençon, il occupait une partie des départements actuels du Calvados et de l’Orne et englobait les villes d’Argentan, de Falaise et de Sées.

[5] Le Bessin est un pays de la Normandie autrefois appelé Pagus Baiocensis (pays de Bayeux). La fondation du pays de Bessin est à mettre en lien avec la création de l’ancien diocèse de Bayeux, autour de la ville d’Augustodurum. Le nom Bessin vient en effet du bas latin baiocassinus ; cet adjectif mentionné dès le 6ème siècle signifiait « de la région des Bajocasses », tribu gauloise dont le chef-lieu était Bayeux. La ville gallo-romaine d’Aregenua, ancienne capitale du peuple des Viducasses, et sa cité ont très tôt été intégrées au diocèse de Bayeux et donc au Bessin. Il est d’ailleurs probable que le ressort de ce premier diocèse comprenait également le futur Cotentin, c’est-à-dire le territoire des Unelles. La création du diocèse de Coutances au 5ème siècle a réduit l’autorité spirituelle de l’évêque de Bayeux aux chrétiens des cités de Vieux et de Bayeux. Dès lors, ce territoire va former le Bessin et ne changera quasiment pas de limites géographiques jusqu’en 1790, date de la création du département du Calvados.

[6] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers. Le duc d’Aquitaine était l’un des six pairs laïcs primitifs. L’Aquitaine a regroupé au fil des temps différents territoires. Pendant le règne d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers était la résidence habituelle des ducs.

[7] Le comté de Sens était un fief médiéval situé sur l’ancien territoire du Sénonais autour de la ville de Sens dans le nord de l’actuel département de l’Yonne, en Bourgogne. Un premier comte de Sens est mentionné pour la première fois à la fin du 7ème siècle mais le comté devint réellement héréditaire sous la dynastie des Fromonides, dans la mouvance de la Champagne au 10ème siècle. La prise de la ville par le second roi capétien Robert II le pieux en 1015 rattache le comté au domaine royal dont il constitue la première acquisition féodale. Le Bailliage de Sens créé par le Roi Robert II sur le territoire du comté devient ainsi le premier bailliage de France et le titre s’éteint définitivement en 1055 à la mort de son dernier titulaire Renard II le vieux qui en avait gardé l’usufruit par traité.

[8] qui est peut-être Chalmont, entre Milly-la-Forêt et Barbizon ou plutôt Chalaux, sur la rivière du même nom, dans la Nièvre.