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L’histoire pour le plaisir

Simon II le Juste

lundi 12 août 2024, par lucien jallamion

Simon II le Juste

Grand prêtre

Le Grand-prêtre (illustration du xixe siècle) Grand prêtre juif portant un hoshen et des Lévites dans l'ancienne Juda.Il officie dans le Second Temple de Jérusalem [1] vers le 3ème siècle av. jc. Il est révéré tant par la tradition rabbinique [2] que par les Manuscrits de la mer Morte [3] et le livre du Siracide [4], ainsi que par le christianisme. Dans le judaïsme rabbinique, il a le titre de Sage d’Israël.


C’est le premier personnage du judaïsme à qui est appliquée la terminologie le Juste. Il est non seulement le héros de scénarios talmudiques et chrétiens, mais aussi du livre biblique appelé l’Ecclésiastique ou le Siracide. Le Siracide est connu dans deux langues, une version grecque complète et une version en hébreu retrouvée en fragments dans la Gueniza du Caire [5] ainsi que dans une version différente chez la branche d’Esséniens [6] qui a produit les Manuscrits de la mer Morte, retrouvés à Qumrân [7] et dans les ruines de Massada [8]. Elle a vraisemblablement été traduite à Alexandrie [9] en grec par le petit-fils de Ben Sira entre 132 et 116 av. jc.


L’auteur du Siracide est extrêmement élogieux envers le grand prêtre, qui figure en bonne place dans “sa Vie des Hommes Illustres”.

Il est aussi question de lui dans le troisième livre des Maccabées [10] et dans certains passages de la littérature rabbinique.


Durant la période du Second Temple de Jérusalem, il y avait souvent deux Kohanim servant de Kohen Gadol [11]. L’un était le leader, l’autre s’occupait du service dans le Temple. Il semble que Shimon HaTzadik servait en même temps que son grand-père Yaddua.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : des prêtres aux rabbins, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », 2012, 960 p. (ISBN 978-2-13-056396-9).

Notes

[1] Le second temple de Jérusalem est le temple reconstruit à Jérusalem sur les fondations du Premier Temple, connu sous le nom de temple de Salomon, qui avait été détruit et pillé en 586 av. jc à l’issue du siège de Jérusalem par l’armée babylonienne. La construction du Second Temple commence après le retour de captivité des Judéens de Babylone à l’époque perse sous le gouverneur Zorobabel. Le temple est restauré et agrandi sous Hérode 1er le Grand, à partir de 19 av. jc. En raison de l’expansion massive du lieu de culte par Hérode, cette construction est quelquefois appelée temple d’Hérode.)

[2] Le judaïsme rabbinique est un courant du judaïsme probablement issu du judaïsme pharisien après la destruction du second Temple en 70. Il s’est structuré du IIe au VIe siècle de l’ère chrétienne, date à partir de laquelle il fut reconnu comme la norme du judaïsme. Seul le judaïsme karaïte, qui comporte aujourd’hui peu d’adhérents, a rejeté après cette date l’autorité des interprétations rabbiniques, les Samaritains s’étant opposés auparavant à tout ce qui n’était pas écrit dans les cinq premiers livres de l’Ancien Testament.

[3] Les manuscrits de la mer Morte, également appelés manuscrits de Qumran, sont un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour principalement entre 1947 et 1956 à proximité du site de Qumrân, alors en Palestine mandataire (1947-1948), puis en Cisjordanie. La découverte de ces quelque 970 manuscrits copiés entre le 3ème siècle av. jc et le Ier siècle a été faite dans 12 grottes où ils avaient été entreposés. Parmi les documents découverts figurent de nombreux livres de la Bible hébraïque (l’Ancien Testament des chrétiens). Antérieurs de plusieurs siècles aux plus anciens exemplaires du texte hébreu connus jusqu’alors, ces manuscrits présentent un intérêt considérable pour l’histoire de la Bible. Ils ont été fréquemment attribués, mais sans preuve définitive, au groupe des Esséniens.

[4] Le Siracide, appelé aussi l’Ecclésiastique ou encore La Sagesse de Ben Sira, est l’un des livres sapientiaux de l’Ancien Testament écrit vers 200 av. jc. Le Siracide tient son nom de son auteur, Jésus Ben Sira. Les juifs et les protestants considèrent ce livre comme apocryphe, et par conséquent non canonique ; les juifs alexandrins, les chrétiens orthodoxes et les catholiques le considèrent comme un livre saint.

[5] La Gueniza du Caire est un dépôt d’environ 200 000 à 400 000 manuscrits juifs datant de 870 à 1880. Il s’agit de la guenizah (dépôt d’archives sacrées) de la synagogue Ben Ezra du quartier Fostat dans le vieux-Caire, en Égypte. Les historiens ont identifié plus de 7 000 documents dont la moitié ont été conservés dans leur intégralité. Leur importance dans l’enrichissement de l’historiographie est considérable. Ces textes sont écrits en hébreu, en judéo-arabe (en alphabet hébraïque), en araméen ou en arabe sur des supports variés (vélin, papier, tissu ou papyrus). Ces manuscrits couvrent toute la période de l’histoire juive du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Andalousie entre le 5ème et le 19ème siècle, et comprennent la collection de manuscrits médiévaux la plus vaste et la plus diversifiée au monde

[6] Les esséniens sont un mouvement du judaïsme de la période du Second Temple qui a prospéré à partir du 2ème siècle av.jc et dont l’existence est attestée au 1er siècle en Judée. Ils sont mentionnés dans Apologia pro Judaeis (« Apologie en faveur des Juifs »)1 et Quod omnis probus liber sit (« Tout homme vertueux est libre ») de Philon d’Alexandrie, dans la Guerre des Juifs et les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, ainsi que dans une courte notice figurant dans l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien. Le philosophe et chroniqueur judéo-alexandrin Philon et l’historien judéo-romain Josèphe rapportent qu’il existait des esséniens en grand nombre, et que plusieurs milliers vivaient dans la Judée romaine. Pour Flavius Josèphe, les esséniens sont la troisième secte de la société juive de Palestine, avec les pharisiens et les sadducéens. Il décrit les esséniens comme des communautés d’ascètes, volontairement pauvres, pratiquant l’immersion quotidienne et l’abstinence des plaisirs du monde.

[7] Qumrân est un site archéologique en Cisjordanie en surplomb de la rive ouest de la mer Morte, à la limite historique de la Judée, de l’Idumée et de la Pérée et sur le territoire de la province romaine de Judée au moment où le site a été attaqué et détruit par les Romains (vers 68-70). L’implantation a eu lieu pendant l’époque hellénistique et pourrait avoir été construite durant le règne de Jean Hyrcan, (134-104 avant notre ère) ou un peu plus tard, et a été occupée la plupart du temps jusqu’à ce qu’elle soit détruite par les Romains vers 70. L’établissement a été construit sur les ruines d’un fortin israélite de l’âge du fer. Le site est surtout connu comme étant le plus proche des grottes dans lesquelles les manuscrits de la mer Morte ont été cachés dans des grottes situées sur des falaises abruptes et désertiques ou en dessous, dans la terrasse marneuse.

[8] Massada est un site constitué de plusieurs palais et de fortifications antiques perchés sur un socle de granit, situé en Israël au sommet d’une montagne isolée sur la pente est du désert de Judée.

[9] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[10] Le troisième livre des Maccabées figure dans la Septante. C’est un texte apocryphe pour les catholiques et pseudépigraphe pour les réformés. Il figure en revanche dans les Bibles des églises orthodoxes. Rédigé en grec au premier siècle avant notre ère, il relate des événements survenus deux siècles plus tôt à Jérusalem et Alexandrie. Ptolémée IV Philopator, après sa victoire de Raphia en Judée, tente de pénétrer dans le Temple de Jérusalem malgré les protestations de la communauté juive. Dieu intervient à la demande de Simon le grand-prêtre et frappe Philopator, qui renonce et rentre à Alexandrie. Furieux, il prend une série de mesures à l’encontre les Juifs d’Égypte et les déporte à Alexandrie. Après deux tentatives pour les massacrer et les interventions divines correspondantes, il abandonne ses projets.

[11] grand-prêtre d’Israël