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Stratonice IV ou Stratoniké

dimanche 7 juillet 2024, par lucien jallamion

Stratonice IV ou Stratoniké (vers 200 av. jc-135 av. jc)

Princesse hellénistique de la dynastie de Cappadoce

la CappadoceFille d’Ariarathe IV roi de Cappadoce [1] et d’Antiochis III, fille du roi séleucide Antiochos III. Elle est donnée en mariage à Eumène II de Pergame en 188 av. jc au moment où Rome conclut la paix d’Apamée [2].

Stratonice introduisit le culte chtonien du serpent oriental Sabazios à cette occasion à Pergame [3]. Elle eut Eurydikè fille du propriétaire terrien Démarchos, pour prêtresse à vie de son culte royal.

Son premier mariage semble avoir été marqué par le sceau de la stérilité sans que l’on en connaisse la véritable raison. Au moment d’un pèlerinage au Temple d’Apollon à Delphes [4], en 172 av. jc, son époux Eumène II fut victime d’un attentat fomenté apparemment par le roi de Macédoine. Après l’annonce fallacieuse du décès du souverain, le frère du roi de Pergame, Attale II, se précipita d’organiser son union avec Stratonice. Il semble qu’Eumène, toujours en vie et de retour à Pergame, n’ait pas tiré de conséquences sur cet acte en ce sens que son frère bien aimé ne s’était pas emparé de la couronne faute d’avoir retrouvé le corps du souverain prétendument défunt.

Stratonice fut contemporaine de l’inauguration de l’autel de Zeus à Pergame, aujourd’hui conservé au musée de Pergame à Berlin, et de la grande bibliothèque de la ville, deuxième en importance après celle d’Alexandrie [5]. En 168, Stratonice donna naissance à son seul et unique fils, le futur Attale III, soit 10 ans avant la mort du souverain Eumène et le couronnement de son frère Attale II. L’histoire retient qu’Eumène fut reconnu comme le père officiel de l’enfant qui de son côté en tira toute la légitimité nécessaire à son avènement. Il est impossible d’affirmer avec certitude que la paternité ne revenait pas à Attale II.

Stratonice épousa donc en second noce ce souverain et devint ainsi pour une nouvelle fois reine de Pergame. On dit qu’Attale III présenta les plus mauvaises dispositions morales, bien qu’il chérisse infiniment sa mère, ce qui lui valut par la suite le titre d’Attale III Philométor. À la mort de Stratonice en 135 av. jc, il fit élever un mausolée royal en hommage à sa mère défunte qui frappa l’attention de ses contemporains.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Stratonice IV/ Portail de la Grèce antique/ Catégories : Personnalité féminine de l’Antiquité

Notes

[1] La région historique de Cappadoce se trouve au centre de l’Anatolie, en Turquie. En 17, par suite de la disgrâce du roi Archélaos, la Cappadoce est intégrée par Tibère à l’Empire romain, dont elle devient une province impériale, à laquelle sont bientôt incorporées les régions du Pont et de l’Arménie Mineure. La Galatie est une région historique d’Anatolie (autour de l’actuelle Ankara). Géographiquement, elle est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest. À la mort d’Amyntas, en 25 av. jc, Auguste transforme en province cette région stratégique pour les territoires romains en Asie mineure. Il s’agissait d’une province impériale proprétorienne car administrée par un légat d’Auguste propréteur. Sa métropole était Ancyre (actuelle Ankara).

[2] Le Traité d’Apamée-Kibôtos, est un traité de paix signée en 188 av.jc entre Rome et les Séleucides suite à la guerre de Syrie et la bataille de Magnésie du Sipyle. Antiochos III doit céder ses territoires en Asie Mineure au profit de Pergame (qui est alors composé de la Lydie, la Phrygie, la Pisidie, la Lycaonie et la Chersonèse) et de Rhodes (Carie et Lycie). Le Sénat romain lui interdit de traverser la limite du Taurus, d’entretenir une flotte dans la mer Égée et de lever des mercenaires en Grèce. Il doit livrer ses navires et ses éléphants (et en arrêter l’élevage), et payer une indemnité de guerre de 12 000 talents. Cette dette pousse Antiochos III à une campagne en Susiane afin d’en piller les temples.

[3] Pergame est une ancienne ville d’Asie Mineure, en Éolide située au nord de Smyrne, au confluent du Caïque et du Cétios, à environ 25 km de la mer Égée. À l’heure actuelle, son nom est Bergama (Turquie, province d’Izmir).

[4] Au pied du mont Parnasse en Phocide, Delphes est le site d’un sanctuaire panhellénique où parlait l’oracle d’Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie ; il abritait également l’Omphalos ou « nombril du monde ». Investi d’une signification sacrée, Delphes fut du 6ème siècle av. jc au 4ème siècle av. jc le véritable centre et le symbole de l’unité du monde grec.

[5] Le Mouseîon d’Alexandrie en Égypte ptolémaïque, est l’un des plus importants centres intellectuels du monde hellénistique. La construction du musée est l’une des nombreuses illustrations de la politique culturelle de Ptolémée 1er, celle de la recherche d’une véritable suprématie intellectuelle lagide. L’ancien sômatophylaque d’Alexandre le Grand voulut faire de son musée celui du monde grec, à l’image du vers d’un poète grec rapporté par Athénée de Naucratis dans son Deipnosophistes, faisant du musée du mont Hélicon celui de la Grèce. Expression du désir constant de conserver des liens avec la tradition et culture grecque, le musée d’Alexandrie a été par la même occasion le moyen pour les Ptolémées de prôner une supériorité culturelle face à des rivaux antigonides et attalides qui redoublaient d’efforts pour édifier de nombreux musées et académies. Malgré son important endommagement en 47 av.jc, le musée d’Alexandrie a survécu, notamment par l’héritage qu’il a légué partout en Europe. Le Mouseîon est définitivement fermé le 16 juin 391, sur un édit de l’empereur Théodose 1er, ce dernier ordonnant la fermeture de tous les temples païens, acte signant la mort du polythéisme par son interdiction.