Fille d’Ariarathe IV roi de Cappadoce [1] et d’Antiochis III, fille du roi séleucide Antiochos III. Elle est donnée en mariage à Eumène II de Pergame en 188 av. jc au moment où Rome conclut la paix d’Apamée [2].
Stratonice introduisit le culte chtonien du serpent oriental Sabazios à cette occasion à Pergame [3]. Elle eut Eurydikè fille du propriétaire terrien Démarchos, pour prêtresse à vie de son culte royal.
Son premier mariage semble avoir été marqué par le sceau de la stérilité sans que l’on en connaisse la véritable raison. Au moment d’un pèlerinage au Temple d’Apollon à Delphes [4], en 172 av. jc, son époux Eumène II fut victime d’un attentat fomenté apparemment par le roi de Macédoine. Après l’annonce fallacieuse du décès du souverain, le frère du roi de Pergame, Attale II, se précipita d’organiser son union avec Stratonice. Il semble qu’Eumène, toujours en vie et de retour à Pergame, n’ait pas tiré de conséquences sur cet acte en ce sens que son frère bien aimé ne s’était pas emparé de la couronne faute d’avoir retrouvé le corps du souverain prétendument défunt.
Stratonice fut contemporaine de l’inauguration de l’autel de Zeus à Pergame, aujourd’hui conservé au musée de Pergame à Berlin, et de la grande bibliothèque de la ville, deuxième en importance après celle d’Alexandrie [5]. En 168, Stratonice donna naissance à son seul et unique fils, le futur Attale III, soit 10 ans avant la mort du souverain Eumène et le couronnement de son frère Attale II. L’histoire retient qu’Eumène fut reconnu comme le père officiel de l’enfant qui de son côté en tira toute la légitimité nécessaire à son avènement. Il est impossible d’affirmer avec certitude que la paternité ne revenait pas à Attale II.
Stratonice épousa donc en second noce ce souverain et devint ainsi pour une nouvelle fois reine de Pergame. On dit qu’Attale III présenta les plus mauvaises dispositions morales, bien qu’il chérisse infiniment sa mère, ce qui lui valut par la suite le titre d’Attale III Philométor. À la mort de Stratonice en 135 av. jc, il fit élever un mausolée royal en hommage à sa mère défunte qui frappa l’attention de ses contemporains.